Date de sortie
Façons de parler
- France : 1987-10-01 - Poche (Français)
Cher Lecteur,
Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.
Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.
Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.
Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.
Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.
Cordialement,
L'équipe BookNode
P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.
Façons de parler
Résumé
Erving Goffman a passé sa vie à s'approcher du langage. Avoir consacré son oeuvre à écrire la grammaire de nos comportements quotidiens le menait inévitablement à étudier ces comportements qu'on dit linguistiques. Expression fautive qui laisse croire qu'il ne s'agit que de faire en disant. On fait autant avec des silences, des exclamations, des onomatopées. Surtout, et c'est là peut-être l'apport essentiel de Goffman ici, il faut échapper à cette régression à l'infini qui captive le linguiste : que le langage toujours répond au langage, que le signifié toujours présuppose un autre signifié, toute sortie barrée vers le dehors des mots. Il n'en est rien. Ainsi, une réponse, verbale ou non, suppose moins une question préalable qu'elle ne permet, parfois, de reconstruire quelque chose comme un possible objet de référence, ou bien on parle tout seul, et le soliloque qui ne suit rien est encore une façon de traiter une situation sociale ; ou l'on fait une conférence sur un sujet quelconque, y compris l'art des conférences, et ce qu'on dit vraiment, c'est que le monde existe et qu'il est cohérent puisqu'on peut en parier. Enfin, si l'unique condition de félicité qui légitime les échanges est que l'autre ne soit pas fou, et si l'on est prêt à tout invoquer pour éviter de conclure qu'il l'est, ne s'ensuit-il pas que la moindre parole peut, à l'occasion, présupposer toutes choses au monde, et les plus improbables ? Jamais Goffman n'avait poussé aussi loin sa réflexion sur nos actes. Que celui-ci doive rester son dernier livre est un grand regret ; qu'il ait pu nous le laisser, une consolation.
Afficher en entier