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Je ne cherche jamais à vaincre mon adversaire, mais à saper sa confiance dit-il. Un esprit envahi par le doute ne peut se concentrer sur le meilleur moyen de gagner. Deux hommes sont égaux tant qu'ils ont la même confiance en eux-même
Afficher en entierLa beauté aveuglait-elle les hommes au point qu'ils puissent se sentir bénis par le sort de partager la vie d'un démon, pourvu que ce fût un beau démon ?
Afficher en entierL'une des femmes m'expliqua comment aller au Tatsuyo qui se trouvait dans une ruelle sans issue,comptant seulement trois autres bâtisses. Chaque maison avait une pancarte près de la porte, indiquant son nom.
Afficher en entier« Pour nous, la guerre se termina en août 1945. Toute personne ayant vécu au Japon à cette époque vous le dira : ce fut le moment le plus lugubre d’une longue traversée des ténèbres. Notre pays n’avait pas seulement perdu la guerre, il était anéanti. Et pas seulement par les bombes, si horribles furent-elles. Quand votre pays perd une guerre et qu’une armée ennemie l’envahit, vous avez le sentiment qu’on vous emmène au poteau d’exécution, les mains dans le dos, vous avez l’impression d’attendre, à genoux, que le sabre vous tranche la tête. »
Afficher en entier« — Encore faut-il disposer de certains avantages.
— Il suffit de regarder autour de vous ! Moi, par exemple, je ne jette rien, même un vieux noyau de pêche. Quand le moment est venu de le jeter, je m’assure de le balancer sur quelqu’un que je déteste !
— Nobu-san, me conseillez-vous de jeter des noyaux de pêche ? ! »
Afficher en entier« Je pris toutefois un mauvais départ, cela à cause d’Hatsumomo. Ma maîtresse de danse était une femme d’environ cinquante ans, que nous appelions Mme Cul, car son double menton avait la forme d’un petit cul. »
Afficher en entier« Je restai plantée là, une main sur la bouche, les yeux ronds comme deux tasses de thé. L’adresse de l’expéditeur était celle de M. Tanaka. J’ignorais ce qu’il y avait à l’intérieur du paquet. Toutefois, lorsque j’aperçus le nom de M. Tanaka – vous allez sans doute trouver ça absurde –, j’espérai qu’il se repentait, et m’envoyait quelque chose qui me permettrait de retrouver ma liberté. Je ne vois pas quel genre de colis pourrait libérer une petite fille de l’esclavage – j’eus également du mal à l’imaginer à ce moment-là. Mais je crus sincèrement qu’une fois ce colis ouvert, ma vie ne serait plus jamais la même »
Afficher en entier« Ce maillot n’était pas très réussi. Il bâillait sur sa poitrine quand elle se penchait, et les garçons criaient : « Regarde ! On voit le mont Fuji ! » Mais elle le portait tout de même. »
Afficher en entier« — Où est ta maison ? me demanda M. Tanaka.
— C’est la petite maison ivre sur les falaises.
— Comment ça… la maison ivre ?
— Celle qui penche sur le côté, comme si elle avait trop bu. »
Afficher en entierÀ quatorze ans, j’avais l’impression d’avoir déjà eu deux vies. Ma nouvelle existence commençait à peine, alors que ma vie précédente s’était achevée il y avait déjà quelque temps. Plusieurs années avaient passé, depuis que j’avais appris ces tristes nouvelles concernant mes parents. Mon état d’esprit avait changé, de façon radicale. Nous savons qu’un paysage d’hiver, avec des arbres couverts de neige, sera méconnaissable au printemps. Toutefois, je n’avais jamais pensé qu’il pouvait en être de même pour nous, humains. Quand j’appris que mes parents étaient morts, ce fut comme si j’avais été ensevelie sous une grosse couche de neige. Mais avec le temps, la neige avait fondu. À la place apparaissait un paysage que je n’avais jamais vu, ni même imaginé. À la veille de mes débuts, j’étais comme un jardin où de jeunes pousses commençaient à percer. On ne savait pas encore à quoi elles allaient ressembler. Je débordais d’excitation. Au milieu de mon jardin imaginaire se dressait une statue : celle de la geisha que je désirais devenir.
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