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Il s'approcha de Thomas et lui chuchota à l'oreille :
– Je sais ce que je ne t'ai jamais assez dit. L'essentiel était là et la réponse à ta question si évidente que je me demande comment j'ai pu mettre autant de temps à la trouver. La pudeur peut bien aller au diable, moi j'irai au paradis puisque je t'aime, mon fils. C'était cela d'être un père et je suis le tien pour l'éternité tout entière.
Afficher en entier- Vous avez dû mal entendre, le stress probablement, fut-elle faussement amusée. Ils ont besoin d'un médecin, pas d'un pianiste.
- Je sais, soupira Thomas.
- Alors pourquoi levez-vous la main ? Questionna la femme.
- Ça, en revanche, je n'en sais rien, répondit Thomas en haussant les épaules.
- Eh bien cessez !
- Je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi.
- Mais vous n'allez pas lui jouer une sérénade tout de même à ce passage qui a besoin d'aide, s'indigna-t-elle.
- Je doute qu'il y ait un piano à bord et puis avouons-le, les sérénades finissent par taper sur les nerfs.
- Enfin à quoi jouez-vous ?
- Cela dépend des soirs, Brahms, Mozart, Bruch...
- Vous vous foutez de moi ?
- Je vous assure que non, s'exclama Thomas le plus sincèrement du monde. Lâche ma main, Papa, tu vas finir par m'attirer des ennuis !
Sa voisine le dévisagea, interdite.
- Il va de soi que ce n'est pas à vous que je m'adressais, précisa-t-il, confus.
Elle se pencha pour observer le siège ou seul Thomas pouvait voir le chirurgien savourer le moment.
- Vous avez pris quelque chose ? Questionna-t-elle.
- L'avion, comme vous.
Afficher en entier- [...] Je ne veux pas te voir malheureux à cause de moi. J'ai eu une vie formidable et la tienne le sera encore plus. Pense à tout ce qui t'attend, à tes concerts, à l'amour, à la beauté des matins, à la joie d'être en vie, à tout ce que tu n'as pas encore vécu. C'est magnifique. Tu réalises la chance que tu as ? Tu ne peux pas gâcher un seul instant en te lamentant sur mon sort. J'ai fait des choix, je n'en renie aucun. Même si je travaillais beaucoup, je t'ai élevé, je t'ai aimé, t'ai vu grandir, devenir un homme, et quel homme ! Alors, crois-moi, je repars sans regret, sauf en ce qui concerne Camille, mais je suis certain qu'elle comprendra. Il ne nous reste plus longtemps, alors vas-y, pose-moi toutes les questions que tu veux, ou plutôt non, une seule, mais la plus importante à tes yeux et je te promet d'y répondre, sans détour.
Thomas le regarda avec une tendresse infinie.
- Dis Papa, c'est quoi être un père ?
- A quelle heure est ton avion ?
Afficher en entier- En attendant, je ne sais pas à quoi jouait ton "surmoi" pendant que tu prononçais ces belles paroles, mais je je peux t'assurer que ton "moi" était en plein flirt, et de surcoît il s'y prenait comme une patate.
Afficher en entier- Je sais déjà ce que tu vas me dire : on ne vit qu'une fois.
- Ah non, ça aussi c'est une gigantesque escroquerie. La vérité c'est qu'on ne meurt qu'une fois, en revanche on vit tous les jours. Alors, cesse de faire cette tête d'enterrement.
Afficher en entierIl sifflait une bière quand il entendit siffler dans son dos.
- Ce que ça peut raconter comme conneries un psychiatre, non, mais franchement ! Si ta conscience a autant de bedaine que ce bon Marcel, tu dois avoir les idées bien lourdes. Je t'en collerais, des moi et des surmoi.
Afficher en entierThomas poussa un long soupir.
- Ma mère m'invite à fumer avec elle pour que je passe ses messages au fantôme de mon père. Tu te demandais ce que tu avais pu rater dans mon éducation ?
Afficher en entier- Tu aurais un paquet de cigarettes quelque part ?
- Je croyais que tu ne fumais plus ?
- C'est pour ça que je n'ai pas de cigarettes.
Afficher en entierQuand je venais te border dans ta chambre avant d'aller me coucher, tu faisais toujours semblant de dormir. Et tu plissais si fort les yeux que je me mordais les lèvres pour ne pas rire. Je ne voulais pas te décevoir, tu te donnais tellement de mal. Il t'arrivait souvent d'avoir oublié d'éteindre ta lampe de poche. La lumière traversait les draps. Alors, je repartais bouquiner dans mon bureau guettant le moment où tu dormirais vraiment pour revenir te l'ôter des mains.
Afficher en entier"- La vérité c'est qu'on ne meurt qu'une fois en revanche on vit tous les jours. Alors cesse de faire cette tête d'enterrement."
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