Ajouter un extrait
Liste des extraits
"Mais là, et pour la première fois, j'ai eu mal, tellement mal. Un coup de poing dans le ventre, le souffle coupé, le cœur en compote, l'estomac complétement écrabouillé. Une douleur physique insoutenable. Je me suis demandé si je m'en remettrais un jour, de cette douleur-là. J'avais mal à en hurler. Mais je n'ai pas hurlé."
Afficher en entierEt si la littérature, c’était une télévision dans laquelle on regarde pour activer ses neurones miroirs et se donner à peu de frais les frissons de l’action ? Et si, pire encore, la littérature, c’était une télévision qui nous montre tout ce qu’on rate ?
Afficher en entierMais si, dans notre univers, il existe la possibilité de devenir ce qu’on n’est pas en encore... est-ce que je saurai la saisir et faire de ma vie un autre jardin que celui de mes pères ?
Afficher en entierJ'ai lu tant de livres... Pourtant, comme tous les autodidactes, je ne suis jamais sûre de ce que j'en ai compris.
Afficher en entierSi on s'élevait dans la hiérarchie sociale en proportion de son incompétence, je vous garantis que le monde ne tournerait pas comme il tourne. Mais le problème n'est pas là. Ce que veut dire cette phrase, ce n'est pas que les incompétents ont une place au soleil, c'est que rien n'est plus dur et injuste que la réalité humaine : les hommes vivent dans un monde où ce sont les mots et non les actes qui ont du pouvoir, où la compétence ultime, c'est la maîtrise du langage.
Afficher en entierJ'étais sincère. Je m'étais depuis longtemps accoutumée à la perspective d'une vie solitaire. Être pauvre, laide et, de surcroît, intelligente, condamne, dans nos sociétés, à des parcours sombres et désabusés auxquels il vaut mieux s'habituer de bonne heure. A la beauté, on pardonne tout, même la vulgarité. L'intelligence ne paraît plus une juste compensation des choses, comme un rééquilibrage que la nature offre aux moins favorisés de ses enfants, mais un jouet superfétatoire qui rehausse la valeur du joyau. La laideur, elle, est toujours déjà coupable et j'étais vouée à ce destin tragique avec d'autant plus de douleur que je n'étais point bête
Afficher en entierVivre, mourir : ce sont que des conséquences de ce qu'on a construit. Ce qui compte, c'est de bien construire.
Afficher en entierLe chat dort.
La lecture de cette petite phrase anodine n’a éveillé en vous aucun sentiment de douleur, aucun flamboiement de souffrance ? C’est légitime.
Maintenant :
Le chat, dort.
Je répète, pour qu’aucune ambiguïté ne demeure :
Le chat virgule dort.
Le chat, dort.
Afficher en entierAlors quoi, je devrais devenir toubib ? Ou bien écrivain ? C’est un peu pareil, non ?
Afficher en entier« Parce que les vrais méchants, ils détestent tout le monde, c’est sûr, mais surtout eux-mêmes. Vous ne le sentez pas, vous, quand quelqu’un a la haine de soi ? ça le conduit à devenir mort tout en étant vivant, à anesthésier les mauvais sentiments mais aussi les bons pour ne pas ressentir la nausée d’être soi. »
Afficher en entier