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La faculté que nous avons de nous manipuler nous-mêmes pour que ne vacille point le socle de nos croyances est un phénomène fascinant.
Afficher en entierLa lente mélopée des petites particules ouatées préfigure ce que ressent le coeur pendant une grande joie. La durée se ralentit et se dilate, le ballet s'éternise dans l'absence des heurts et lorsque le dernier flocon se pose, nous savons que nous avons vécu ce hors-temps qui est la marque des grandes illuminations.
Je me demandais s'il me serait donné de vivre de pareils instants et de me tenir au coeur du lent et majestueux ballet de flocons, enfin arrachée à la morne frénésie du temps.
Afficher en entierIl y a toujours la voie de la facilité, quoique je répugne à l'emprunter. Je n'ai pas d'enfants, je ne regarde pas la télévision et je ne crois pas en Dieu, toutes sentes que foulent les hommes pour que la vie soit plus "facile". Les enfants aident à différer la douloureuse tâche de se faire face à soi-même et les petits-enfants y pourvoient ensuite. La télévision diverti de l'harassante nécessité de bâtir des projets à partir du rien de nos existences frivoles ; en circonvenant les yeux, elle décharge l'esprit de la grande oeuvre du sens. Dieu, enfin, apaise nos craintes de mammifères et l'insupportable persepective que nos plaisirs prennent fin un jour. Aussi, sans avenir ni descendance, sans pixels pour abrutir la cosmique conscience de l'absurdité, dans la certitude de la fin et l'anticipation du vide, crois-je pouvoir dire que je n'ai pas choisi la voie de la facilité.
Afficher en entierS'il y a bien une chose que j'abhorre, c'est cette perversion des riches qui s'habillent comme des pauvres (...). Non seulement c'est laid mais c'est insultant: rien n'est plus méprisable que le mépris des riches pour le désir des pauvres.
Afficher en entierComment décide-t-on de la valeur d'une vie ? Ce qui importe, m'a dit Paloma un jour, ce n'est pas de mourir, c'est ce qu'on fait au moment où on meurt. Que faisais-je au moment de mourir ? Je me demande avec une réponse déjà prête dans la chaleur de mon coeur.
Que faisais-je ?
J'avais rencontré l'autre et j'étais prête à aimer.
Afficher en entierPersonne ne semble avoir songé que si la vie est absurde, y réussir brillamment n'a pas plus de valeur que d'y échouer.
Afficher en entierAu fond, nous sommes programmés pour croire à ce qui n’existe pas, parce que nous sommes des êtres vivants qui ne veulent pas souffrir. Alors nous dépensons toutes nos forces à nous convaincre qu’il y a des choses qui en valent la peine et que c’est pour ça que la vie a un sens.
Afficher en entierLes gens croient poursuivre les étoiles, et ils finissent comme des poissons rouges dans un bocal.
Je me demande s'il ne serait pas plus simple d'enseigner dès le départ aux enfants que la vie est absurde.
Afficher en entierPetit et sec comme une souche d'orme, il avait toutefois une figure agréable, généralement souriante. Il ne buvait pas, ne fumait pas, ne chiquait pas, ne pariait pas. A la maison, après l'ouvrage, il regardait la télévision, feuilletait des magazines de pêche ou bien jouait aux cartes avec ses amis de l'usine. Fort sociable, il invitait facilement Le dimanche, il s'en allait pêcher. Quant à moi, je tenais le ménage car il était opposé à ce que j'en fisse chez d'autres
Afficher en entierNon seulement nous ne possédâmes jamais de caniche mais je crois pouvoir dire que notre mariage fut une réussite. Avec mon mari, je fus moi-même. C'est avec nostalgie que je repense aux petits matins du dimanche, ces matins bénis d'être ceux du repos lorsque, dans la cuisine silencieuse, il buvait son café tandis que je lisais
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