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Il pensa surtout qu'il ne devait plus avoir peur, qu'il avait été ridicule de reculer ainsi, de se protéger. On ne devrait jamais faire l'économie d'une douleur potentielle. Encore une fois, il continuait à réfléchir, à lui répondre même, alors qu'elle était partie depuis plusieurs minutes déjà. Il continuait de penser que tout cela pouvait le mener vers la souffrance, la déception, l'impasse affective la plus terrifiante qui soit. Pourtant, il avait envie d'y aller. Il avait envie de partir pour une destination inconnue. Rien n'était tragique. Il savait qu'il existait des navettes entre l'île de la souffrance, celle de l'ouvrir, et celle, plus lointaine encore, de l'espoir.
Afficher en entierSans compter un autre fait qui accentuait sa torture : rien de pire que d'être assis à côté d'une femme que l'on meurt d'envie de regarder. Le spectacle était à sa gauche, et non sur la scène.
Afficher en entierA quoi bon s'exciter quand tout est absurde ? se disait-il parfois, sûrement trop nourri à la lecture de Cioran. La vie peut être belle quand on sait l'inconvénient d'être né.
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" C'était dimanche. Elle aimait lire, il aimait courir. Il portait ce short qu'elle trouvait un peu ridicule. Elle ne pouvait pas savoir qu'elle le voyait pour la dernière fois. Il sautillant partout. Il avait cette façon de toujours vouloir s'echauffer dans leur salon, de souffler fort avant de partir, comme pour laisser un grand vide après lui. Ce serait réussi, c'est certain. Avant de partir, il se pencha vers sa femme, et lui dit quelque chose. Étrangement, elle ne se souviendrait pas de ces mots. Leur dernier échange se volatiliserait. Et puis elle s'endormit. "
Afficher en entier"Marcus était devant la porte de Nathalie. Il était temps d'agir, ce qui le propulsait dans l'immobilité la plus parfaite. Benoît, un collègue de son groupe, passa par là :
"Ben qu'est ce que tu fais?
- Heu... j'ai rendez-vous avec Nathalie.
- Et c'est en restant planté devant sa porte que tu penses la voir ?
- Non... c'est juste qu'on a rendez-vous à 10 heures... et qu'il est 9h59... alors, tu me connais, je n'aime pas être en avance... "
Le collègue s'éloigna, sensiblement dans le même état que ce jour d'avril 1992 où il avait vu une pièce de Samuel Beckett dans un théâtre de banlieue. "
Afficher en entierCet avenir qui n'existait plus désormais. Leur enfant demeurerai virtuel. On peut penser parfois à tous ces artistes qui meurent, se demander quelles auraient été leurs oeuvres s'ils avaient survécu? Qu'aurait composé John Lennon en 1992 s'il n'était pas mort en 1980? Ainsi: quelle aurait été la vie de cet enfant qui n'existerait jamais?
Afficher en entier" Les soirées peuvent être extraordinaires, les nuits inoubliables et pourtant elles aboutissent toujours à des matins comme les autres. "
Afficher en entier" Au cours d'une histoire sentimentale, l'alcool accompagne deux moments opposés: quand on découvre l'autre et qu'il faut se raconter, et quand on a plus rien à se dire. "
Afficher en entier" C'était tout à fait normal de ne pas être toujours dans la perfection. La vie, c'est surtout des moments brouillons, des ratures, des blancs. "
Afficher en entier" Dans son lit, il sut qu'il ne serait pas capable de s'endormir: comment aller vers le rêve quand on vient de le quitter ? "
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