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Et la Terre devint vieille, ses paysages se patinèrent, montrant les signes de l’âge, et ses voies se firent étranges et capricieuses, comme celle d’un vieillard à l’approche de la mort.
Haute Histoire du Bâton Runique.
Et quand cette Histoire parvint à son terme, une autre lui succéda. Une Geste entraînant les mêmes acteurs dans des péripéties peut-être plus étranges, plus impressionnantes encore que celles qui avaient précédé. Et dans la paludéenne Kamarg, l’antique château Airain se trouva une fois de plus au centre de l’action…
Les Chroniques du château Airain
Afficher en entierPeut-être avez-vous perdu souvenir de l’avoir trahi, suggéra Czernik. Peut-être fut-ce entièrement perpétré par le joyau qu’en un temps vous portiez au front. Cette gemme a pu vous amener à commettre des actes dont vous auriez oublié jusqu’au projet lorsqu’on vous l’a ôtée ?
Afficher en entierIl a dit que vous convoitiez ses terres et sa fille depuis le premier jour qui vous vit en Kamarg. Il a dit qu’auparavant déjà vous aviez maintes fois prouvé votre traîtrise. Il a dit que vous aviez combattu le Ténébreux Empire à Köln puis rejoint les Seigneurs Animaux quoiqu’ils eussent occis votre père. Qu’ensuite vous vous étiez retourné contre eux sitôt que vous aviez jugé vos forces suffisantes mais qu’ils vous avaient écrasé, couvert de chaînes dorées puis emmené à Londra où, en échange de votre salut, vous aviez accepté de les aider dans leur complot contre le Comte Airain. Une fois hors de leurs mains, vous êtes venu en Kamarg et avez trouvé plus simple de trahir de nouveau l’empire. Ce que vous avez fait. Vous vous êtes alors servi de vos amis – le Comte Airain, Oladahn, Noblegent et d’Averc – pour lancer l’assaut contre vos anciens maîtres, et quand ces amis vous devinrent inutiles, vous fîtes en sorte qu’ils périssent à la bataille de Londra
Afficher en entierTraître, est-ce pour me tuer que vous êtes venu ? (Son regard flou lentement se durcit de haine et de peur.) Dois-je mourir pour avoir dit la vérité ? Si le Comte Airain était là… savez-vous comment s’appelle cet endroit
Afficher en entierIl drapa sur ses épaules son épaisse cape de soie indigo et, après avoir déposé un autre baiser sur les lèvres de Yisselda, sortit dans la cour et ordonna que l’on sellât et harnachât son cheval cornu. Quelques instants plus tard, il franchissait les portes du château et descendait les lacets menant à la ville. Peu de lumières brillaient dans la cité bien que ce fût nuit de fête. De toute évidence, la scène dans les arènes avait affecté les citoyens d’Aigues-Mortes tout autant que Hawkmoon et ses invités. Le vent commençait à souffler quand il atteignit les premières rues, l’âpre mistral de Kamarg qu’ici les gens nommaient le Vent de Vie, censé qu’il était d’avoir sauvé leur terre durant le Tragique Millénaire
Afficher en entierIl me faut découvrir par moi-même la nature de ce « spectre ». Pourquoi quelqu’un cherche-t-il à me discréditer de cette manière ? Qui peut être cet adversaire ? — Czernik lui-même ? N’a-t-il pu prendre ombrage de ta présence au Château Airain ? — Czernik est vieux, presque sénile. Il n’aurait pu manigancer supercherie si complexe. Toutefois, ne s’est-il pas demandé pourquoi le Comte Airain restait dans les marais à se plaindre de moi ? Cela ne ressemble guère à ton père. Fût-il ici qu’il n’eût hésité à venir dans son propre château tirer vengeance de ses griefs contre moi. — Voilà que tu parles comme si tu croyais Czernik. Hawkmoon soupira
Afficher en entierLe reste des festivités se ressentit de l’incident, les invités d’Hawkmoon étant trop gênés pour faire le moindre commentaire et la foule ayant à l’évidence perdu son intérêt tant pour les taureaux que pour les champions qui adroitement bondissaient et leur cueillaient des rubans entre les cornes
Afficher en entierCalomnie ! s’écria Yisselda. J’étais à Londra. Je m’y suis battue. Rien n’aurait pu sauver mon père. — Et… enchaîna Czernik d’une voix plus profonde mais toujours aussi forte… j’ai appris du Comte Airain comment vous étiez complice de votre amant pour le duper
Afficher en entier— Assurément ! cria Czernik sur le ton du défi. Le Comte Airain qui vint jadis à la Kamarg et la débarrassa de la tyrannie. Qui combattit le Ténébreux Empire et sauva le monde entier ! Point n’est besoin d’énumérer ses exploits qui sont bien connus. Mais ce qui l’est moins, c’est qu’à Londra il fut trahi par celui-là même qui non content de convoiter sa fille convoitait aussi son château. Et qui l’a tué pour les avoir
Afficher en entier— Lâchez-le, ordonna Hawkmoon qui se dressa pour se pencher à la balustrade. Laissez-le parler. Les serviteurs restèrent un moment désemparés, ne sachant que faire. Puis, avec répugnance, ils libérèrent le vieillard qui se releva, tremblant, et darda sur Hawkmoon un regard noir. — Bon, fit ce dernier, dites-moi ce dont vous m’accusez, Czernik. Je vous écoute
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