Commentaire de LesAmoureux_DesLettres

Ce matin je me suis réveillée mélancolique. Je ne vais plus retrouver Nate. C’est fini. C’est comme ce moment où on se dit qu’on vit les meilleures choses avec les meilleures personnes mais la rentrée approche et on doit se dire au revoir. Il y a ce risque. Ce petit risque, qui nous effraie et nous rend triste. Est-ce qu’on se retrouvera ? Est-ce qu’on sera toujours aussi proche ? Est-ce qu’on revivra ce même sentiment d’être chez nous, à notre place ?

« Je suis pris à la gorge par ses paroles. Je pense à tous les Nate qui se sont succédé pour plaire à tout le monde sauf à lui-même. Je me suis réinventé jusqu’à m’étouffer, et ça me tue à petit feu. Pourtant, je ne suis pas certain de savoir démêler le vrai moi de tous les autres, aujourd’hui. Alors comment pourrais-je me retrouver, pour me laisser enfin une chance d’exister ? »

Ce personnage je l’ai lu presque chaque jour pendant un mois. J’aime Nate, je l’ai dans la peau. Il me manque. Finn me manque. Kenna, Jaeger et Kurt me manquent. Je les aime tellement que j’ai beaucoup de mal à me séparer de ce livre. J’ai tant de questions et d’inquiétude. Je ne sais pas si les personnages vont tous bien. Ils ont tant de secrets, tant de vies différentes. J’ai envie qu’ils soient tous heureux et comblés. J’ai besoin de les voir et de leur parler pour en être sûre que ce soit le cas.

« Plus sombre est le chaos, plus belle sera l’étoile. »

Ce livre m’a retourné et je ne sais pas si je dois pleurer de joie ou de tristesse. Je me reconnais en Nate comme je me vois dans un miroir. Je n’oublierai pas ce que cette histoire m’a apporté et m’a fait ressentir. Ce sont des sensations, des émotions, des marques indélébiles sur ma peau. J’aime ces personnages, j’aime cette famille si unique et unie. Cette histoire est un cocon de joie, de rire, de peine et d’aventure. Je n’ai pas ressenti de redondance avec le premier tome. Au contraire, j’ai eu à la fois l’impression de retrouver ma famille et de rencontrer mes futurs meilleurs amis.

« – T’es bilingue, du coup ? me demande-t-il.

– Peut-être pas bilingue, mais je me débrouille.

– Dis un truc, pour voir ? me défie-t-il, très content de lui. En français, je lui dis que j’aime son sourire.

– Ça signifie quoi ?

– Que le soleil brille.»

Tant de choses dans ce roman ont résonné dans ma cœur. Je comprends Nate. Je le comprends vraiment, que ça me déchire. Peut-être que je ne suis pas seule à ressentir tous ces chamboulements, ces mal-êtres, ce sentiment de parfois être à côté des autres, en dehors du moule.

« Dehors, le soleil se couche sans se soucier de moi. Il emporte avec lui les maigres espoirs que j’avais encore. Il me rappelle que, demain, il se lèvera quoi qu’il arrive et que mes problèmes, eux, seront toujours là.»

L’écriture est douce et sinueuse. Elle transperce chaque fibre de votre corps tout doucement. Parfois, c’est beau et tendre, parfois, c’est dur et difficile. Je suis comme une junkie. Je ne peux pas me passer de cette dose.

*

J’ai versé tant de larmes avant de commencer ma lecture. Je me sentais triste. Comme si je pressentais que je n’allais pas lire une simple histoire. Et j’avais peur. Peur de me noyer dans la noirceur de Nate. Ce personnage pourtant si drôle, solaire et créatif. Je l’ai regardé joué un rôle avec ses amis, sa famille, sans doute le plus beau de sa carrière. Il est toujours là pour les autres, à les écouter, à les rassurer, à les aider avec son sourire et sa joie de vivre. Mais une fois seul, c’est la noirceur qui alimente ses pensées. Nate est comme un trou noir, on ne se doute pas de ce qu’il cache, de ce qu’il ressent. Il souffre en silence, et se meurt à petit feu. Le soleil nourrit les autres, les fait grandir, leur donne du plaisir, de la joie. Mais qui alimente le soleil, qui alimente Nate ? J’aurais aimé être là pour lui, à le réconforter, à lui dire qu’il n’est plus seul et incompris.

« J’emprunte des petits bouts de la personnalité des autres pour constituer la mienne.»

Chaque ligne, chaque pensée, chaque mot étaient remplis de peurs, de secrets, de noirceurs inavoués. C’est la façon de comment on perçoit les choses qui va définir comment on les vit. On ne voit que ce qu’on veut voir. Mais on a ce pouvoir de faire ce que l’on veut de notre vie. Ne laissez personne vous faire douter de quoi vous êtes capables. Ne laissez personne vous faire douter de vous, vous obligez à garder le silence, vous rendre insignifiant et quelconque. Vous êtes plus grand et plus fort que vous ne le pensez. Vous n’êtes pas seul, vous ne le serez plus jamais.

***

Nate m’a poussé à aller de l’avant, à me remettre en question. Et j’espère que ce livre vibrera en vous, comme il l’a fait pour moi.