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Sans trop savoir si mon idée est bonne, je roule en boule l'ourlet de ma robe et j'en tamponne le blessure. Maxon fait une grimace.
- Pardonne-moi, Maxon.
- Non, c'est à toi de me pardonner. J'allais gâcher notre vie.
- Ne parle pas. Ne te fatigue pas pour rien, d'accord ?
- Regarde-moi, America.
Malgré la douleur, il sourit.
- Brise-moi le cœur, murmure-t-il. Brise-le cent fois si ça te chante. De toute façon, il a toujours été à toi.
Afficher en entierCe qui me rassure, c'est qu'elle a confectionné toutes mes robes depuis mon arrivée au palais. C'est une couturière hors pair. La peau humaine, c'est un peu la même chose que du tissu, non?
Afficher en entierLe 27 décembre, 23 h 00
Ma chère America,
Je n’ai jamais écrit de lettre d’amour, alors pardonnez-moi si j’échoue…
Le plus simple, ce serait de vous dire que je vous aime. Mais cela ne se limite pas à ces trois mots. Je me suis tenu à distance par peur. Peur qu’en vous révélant l’étendue de mes sentiments, vous preniez peur,justement, et la fuite en même temps. Peur que quelque part au fond de votre cœur les braises de cet amour que vous portez à un autre ne s’éteignent jamais. Peur de commettre une erreur, une erreur monumentale qui vous poussera à vous retrancher dans ce monde silencieux qui est le vôtre. Aucune réprimande d’un percepteur, aucun coup de fouet de mon père, aucun moment de solitude ne me fait plus souffrir que la distance que vous avez établie entre nous.
Et vous prendre pour femme, c’est tout ce qui compte à mes yeux. Je vous aime. J’ai eu très longtemps peur de l’avouer, mais c’est à présent une certitude.
J’ignore combien de temps encore j’aurais hésité si je n’avais pas été obligé d’imaginer une vie sans vous. Je sais désormais que je n’en veux pas. America, mon amour, vous êtes le rayon de soleil qui transperce le feuillage. Vous êtes l’éclat de rire qui chasse la tristesse. Une brise fraîche un jour de canicule. La clarté au milieu de la confusion. Mon monde tourne autour de vous et vous êtes tout ce qui le rend vivable. Sans vous, je dépérirais.
Je vous aime, America.
À vous éternellement,
Maxon.
Afficher en entierAmerica,
Ma chère petite. Je ne sais même pas par quel bout commencer tellement j’ai de choses à te dire. Même si j’aime mes enfants d’une égale manière, tu occupes une place spéciale dans mon cœur. Kenna et May s’appuient sur ta mère, Kota est tellement indépendant qu’il attire Gerad comme un aimant, mais toi, c’est toujours vers moi que tu te tournais. Quand tu t’écorchais le genou ou quand les gamins des castes supérieures se moquaient de toi, c’est dans mes bras que tu venais te réfugier. Cela signifie beaucoup pour moi de savoir que j’ai été un modèle pour l’un de mes enfants.
Même si tu ne m’aimais pas comme tu m’aimes, sans retenue, je serais toujours terriblement fier de toi. Tu deviens une musicienne accomplie, et la façon dont tu joues du violon, la façon dont tu chantes, tout en toi me ravit. Je regrette de ne pas t’avoir donné de scène à la hauteur de ton talent, America. Tu mérites tellement plus que de rester dans l’ombre pendant des cocktails guindés. Je continue à espérer que tu feras partie des chanceux qui arrivent à se libérer du carcan de leur caste. Je crois que Kota peut y arriver, lui aussi. Il est très doué. Mais c’est aussi un arriviste, et tu n’as pas cet instinct en toi. Tu n’es pas du genre à écraser les autres pour te faire une place au soleil, comme le sont souvent nos semblables. Et c’est aussi pour ça que je t’aime.
Tu as un cœur d’or, America. Je sais que cela va te surprendre, mais c’est très rare dans notre monde.Attention, je ne prétends pas que tu es parfaite ; je t’ai vue piquer des colères énormes, je sais que c’est loin d’être le cas ! Mais tu as bon cœur, et tu es éprise de justice. Avec ta nature généreuse, je te soupçonne de voir des choses qui sont visibles de toi seule.
Lorsque j’ai écrit à tes sœurs et à tes frères, j’ai ressenti le besoin de leur transmettre mon savoir, mon expérience. Je vois des failles dans leur personnalité qui pourraient leur rendre l’existence difficile s’ils ne font pas l’effort de lutter contre les obstacles que la vie mettra sur leur chemin. Toi, tu n’as pas besoin de ça. J’ai le sentiment que tu ne te laisseras pas entraîner dans une voie dont tu ne veux pas. Peut-être ai-je tort, alors laisse-moi te dire une bonne chose : bats-toi, America ! Pas pour l’argent ni la célébrité, mais bats-toi quoi qu’il arrive. Peu importent tes ambitions, America, rassemble toute ton énergie pour les atteindre.
Si tu parviens à tenir la peur à distance et à ne pas te contenter des seconds rôles, alors je serai comblé. Vis ta vie. Sois aussi heureuse que possible, tourne le dos à ce qui n’a aucune importance, et bats-toi.
Je t’aime, ma puce. Au-delà de ce que les mots peuvent exprimer. Je pourrais peut-être peindre mon amour, mais une toile ne rentrerait pas dans cette enveloppe. De toute façon je t’aime au-delà de la peinture, au-delà de la musique, au-delà des mots. Et j’espère que tu sentiras toujours cet amour, même quand je ne serai plus à tes côtés.
Ton papa qui t’aime.
Afficher en entier— Maxon ?
— Oui ?
— Si la situation était différente, si vous n’étiez pas prince et vous pouviez choisir votre métier, c’est ça que vous choisiriez ?
— Photographe, vous voulez dire ?
— Oui.
— Absolument. Photographe d’art, ou spécialisé dans les portraits de famille. Ou pour la publicité, n’importe quoi ferait l’affaire. C’est ma passion. Vous pouvez le constater vous-même, je crois.
— Oui, je le vois bien.
— Alors pourquoi me poser la question ?
— C’est juste que… vous deviendriez un Cinq.
— Et ce serait une fierté pour moi, me répond Maxon avec un sourire serein.
— Pour moi aussi.
Afficher en entier— Je peux entrer ?
Kriss se précipite vers lui et lui arrache des mains l’objet de toutes les convoitises.
— Non. C’est ça qui nous intéresse.
Et elle lui claque la porte au nez. Celeste s’écroule par terre tellement elle rit. Kriss est pliée en deux, moi aussi.
— Mais qu’est-ce que vous trafiquez là-dedans ? interroge Maxon, la voix assourdie par la porte.
Afficher en entierTourne toi vers l'étoile Polaire,
Ton guide loyal.
Que la vérité, l'honneur, la justice
Soient ta boussole.
Afficher en entierCela signifie beaucoup pour moi de savoir que j'ai été un modèle pour l'un de mes enfants.
Afficher en entier— Et si on se prenait en photo ? s’enthousiasme Elise.
— Quelqu’un a un appareil photo ? Je suis une vraie pro quand il s’agit de photographie, affirme Celeste.
— Maxon en a un !
J’attrape une feuille de papier.
— Attendez, on va lui écrire. Bon, je commence. « Votre Altesse Suprêmissime, les gentes demoiselles de l’Élite exigent, séance tenante, l’usage plein et entier de vos appareils photo pour... »
— Oh ! Un exercice de diplomatie féminine appliquée. Silvia serait ravie, rigole Elise.
— C’est une blague ou quoi ? demande Kriss.
— Blague ou pas, l’important c’est de se marrer, non ? lance Celeste en rejetant sa crinière en arrière.
Le message est envoyé. Une vingtaine de minutes plus tard, Maxon frappe à la porte et passe la tête par l’entrebâillement, un appareil photo à la main.
— Je peux entrer ?
Kriss se précipite vers lui et lui arrache des mains l’objet de toutes les convoitises.
— Non. C’est ça qui nous intéresse.
Et elle lui claque la porte au nez. Celeste s’écroule par terre tellement elle rit. Kriss est pliée en deux, moi aussi.
Afficher en entier"Je n'ai pas l'intention de te couvrir de cadeaux. Enfin si, c'est mon intention mais ce n'est pas le but ultime. Je vais t'aimer comme aucun homme n'a jamais aimé une femme, mille fois plus que dans tes rêves les plus fous. Cela, je t'en fais la promesse."
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