Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
715 031
Membres
1 014 765

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

L'Anvol



Description ajoutée par MEgloffe 2013-05-17T15:30:21+02:00

Résumé

« La véritable gloire ne vient pas de ne jamais tomber mais de toujours se relever » citation de Nelson Mandela, écriture à la craie blanche sur tableau noir, « Librobar », El Calafate, Argentine.

Tenter d’embrasser au mieux les principes de réussite en société, peut aseptiser la connaissance des différences que propose le Monde, en ne s’égarant QUE sur des sentiers battus.

Voici le récit d’une prise de conscience d’un jeune homme carriériste qui tente de chuter sur tous ses préjugés et certitudes afin de s’en relever enrichi d’un exotisme palpitant. L’envie de vibrer au diapason de ses rêves d’aventures et de paysages, ticket coloré pour une vie de costume noir et chemise blanche, va fracasser les barrières somatiques de ses jours et de ses nuits...

L’irréel réalisable d’un songe, d’une histoire vraie, d’un moment de vie qui se rêve déclencheur de réflexions.

Bienvenue dans cette an-volée autour du Monde

Afficher en entier

Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par MEgloffe 2013-05-17T15:32:44+02:00

Le chapeau Péruvien

Dans les effluves parfumés d’un songe par une nuit d’été, un chapeau me prêta quelques heures de son histoire. Épris par la beauté d’une âme, il lui avait consacré son ombre : un témoignage sans parole niché au coeur d’une rencontre par une journée péruvienne.

Ce chapeau qui me faisait face était de simple facture. Ses coutures, comme de vilaines cicatrices, semblaient sortir de sa chair de feutre. D’un vert délavé qui aurait pu dissimuler une olive flétrie dans ses nuances, il brillait néanmoins par endroits sous l’effet de la patine de l’élimage, comme des traînées de larmes sur un visage abîmé.

Nul doute que son existence était marquée par le labeur ; et forme ne lui avait été donnée que pour l’accomplissement d’un unique objectif : protéger. Précis, sans artifice, il ne trouvait l’écho de sa valeur que dans le regard qu’il surplombait. Ce regard… « Nout » avait fait, des pupilles qui le diffusaient, son royaume.

Le noir d’un cacao pur, d’où émergeaient cependant les éclats croquants d’une lumière dorée. Des éclats qui explosaient en filaments ambrés, égrenant les secondes de ces deux galaxies miniatures. La vie pétillait, exacerbée, dans le noir franc de cette prunelle d’homme aguerri.

Contraste étonnant avec le réseau de rides et ridules, qui plagiaient les motifs d’un sac de jute jusque dans son apparente texture. Mais à la fois, papier de riz qui, à chaque émotion, frôlait la déchirure, cette vitalité sans âge, figeait, fanée, une fleur de haute montagne, immortalisant la force d’une vie. Pour moi, le choc du respect.

On était le 25 juillet, au milieu d’un trek dans la cordillère blanche. En ce jour de mon anniversaire, je voulais utiliser du fil et des hameçons, emmenés au cas où la truite péruvienne se laisserait taquiner.

Ce chapeau appartenait à un personnage présenté sous le nom d’Hyppolito. Alors, courbé dans l’ouverture de la tente, il écoutait le guide lui expliquer mon souhait dans une langue inconnue. Cet homme, qui s’occupait du montage/démontage de notre campement à chaque arrêt, avait brillé par sa discrétion. Mais, malgré la réserve académique, s’il en existe une, dont il avait fait preuve jusqu’ici, il se trahit par un sourire, soudain entré en résonance avec ma mémoire.

Je me souvenais maintenant…

Encore loin et en contrebas, au milieu d’une brume de poussière, dépassait des éboulements qui servaient de piste, un chapeau dodelinant au milieu d’oreilles d’ânes : un chapeau de feutre vert délavé…

Ils gravissaient à leur tour, le chemin rocailleux, qui me malmenait. Les oreilles, dressées vers le ciel, s’approchaient à une vitesse incroyable. Et malgré la rapidité de l’ascension, que de furtifs coups d’oeil me permettaient d’apprécier ; la pointe de feutre oscillait avec une régulière tranquillité.

Trop bas pour que son propriétaire soit cavalier, trop haut pour qu’il soit fatigué, mais surtout trop véloce pour qu’il ne fasse que marcher…

L’homme courait !

Là, où mes pieds semblaient aimantés par les anfractuosités, les siens, dépassant de sandales, qui n’en méritaient plus le nom, effleuraient subtilement les pointes acérées des rocs effondrés. Ma surprise, entraîna les rides à demi cachées dans la danse d’un sourire. Une trace fugitive d’un passé, qui n’eut presque pas de présent, mais c’était bien le même…

Sortant de mes pensées, je revenais à moi, sur le chemin de la rivière, bientôt théâtre d’une pêche avec un chapeau péruvien et son regard. La douleur sourde des herbes brulées par un zénith trop proche, s’échappait malgré le froid qui la retenait prisonnière. Elles crissaient, piquaient, entravaient comme aigries de subir leur supplice : brûler sans ne jamais s’éteindre sur le bûcher glacé d’une montagne. Prométhée détournerait le regard…

Épuisé par la marche du jour, je m’égarais dans la contemplation du dédale des pics enneigés qui se hérissaient autour de moi. Sanctuaire d’une beauté brute, sans détour, il déliait des pelotes de couleurs pour les tisser dans un doux et fin maillage de paysages. Puis, diluée sous l’effet de la sueur, qui dégringolait le long des plis d’effort de mon front, la fine tapisserie se fluidifiait en une étrange aquarelle. Seules les contre-plongées formaient alors des bandes distinctes, délimitant mes hallucinations.

Par manque d’oxygène, les rocs découpés et les coulées de neige me semblaient soudainparsemés d’éclaboussures chromatiques, vestiges visuels des lambeaux de végétation. Cônes et bâtonnets s’emmêlaient au fond de ma rétine, me transcrivant ce qui aurait pu être un « Dubuffet aux arabesques ».

Mais voilà qu’apparaissent les mèches rebelles de l’ondine péruvienne. Une chevelure bleue argentée qui s’enroule parfois langoureusement, parfois avec fougue autour d’innombrables broches mordorées, rochers épars, brillant sous le soleil.

Le chapeau se retourne et d’un pli malicieux me souffle : « Regarde et apprends ».

Sortant un canif, rivalisant d’usure et d’expérience dans un duel sans vainqueur avec les sandales, il s’attaqua à un genre de noyer exotique, tranchant avec toute la vigueur qu’exigeait l’émoussement de sa lame. Les mains calleuses se livrèrent à une danse virtuose, où bucheron et orfèvre se déplaçaient avec une maitrise de premier danseur.

Dans ces mouvements sans entracte d’un ballet de confection, l’étoile, sans surprise, un regard noir qui enveloppait et perçait dans une même figure…

Fil court, hameçon légèrement entrouvert, canne fine et nerveuse, cette pêche ne sera que sensation, instinct. Pas de bouchon, seul le bras devra distinguer la touche, du remous. Exalté par l’allégresse de la prise imminente, le feutre se soulève, se plaque, virevolte au vent qui s’engouffre entre les montagnes. Le regard noir densifiant l’opaque d’un repli, se joue de la gravité sur des rochers de 3 m, s’amuse des profondeurs à fleur d’instables souches, …il pêche. Concentration extrême pour les combats de quelques secondes qu’il livre à chaque pleur de cascades, promesses culinaires du monde aquatique.

Parfois une poignée d’étoiles me parvient, échappée de l’ombre d’un rocher, pour me souffler le potentiel d’une zone ; des étoiles lancées d’un espace sous un chapeau.

Deux heures durant, jusqu’à la relève du jour, nous péchâmes dans un silence assourdissant de regards. Puis un clin d’oeil, sans parole, car il avait propension à s’en passer, mit fin à notre discussion muette, liant deux vies n’ayant en commun que cet instant. Je lui donnai ma ligne et l’invitai à conserver la sienne. L’application dont il fit preuve pour les ranger me rappela que les échoppes de pêcheurs ne couraient pas les sentiers à 4 700 m.

Répondant dans notre tacite langage, à la constellation de plaisir de ses yeux reconnaissant, je souris; heureux de le voir satisfait de ce partage.

Peut-être lui évoqueront-ils ces moments.

Peut-être que lorsque j’arpenterai le chemin merveilleux de ce souvenir, j’y recroiserai ce chapeau de feutre vert délavé.

Peut-être qu’il n’aura pas oublié mon plaisir de le voir sourire.

Moi, c’est sûr, je m’en souviendrai.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents


Date de sortie

L'Anvol

  • France : 2013-04-30 - Poche (Français)

Les chiffres

lecteurs 1
Commentaires 0
extraits 1
Evaluations 0
Note globale 0 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode