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Dans le salon, au-dessus du canapé en cuir, il y a cette affiche, encadrée, que Martine déteste. Sur le poster, en grosses lettres rouges et blanches, avec cet arrière-plan aux motifs Vichy, s’étale le slogan : Dans le Pichon, tout est bon, à côté d’un cochon hilare qui serre entre ses pattes un saucisson gigantesque.
Martine n’en revient pas de la bêtise de cette affiche publicitaire. Ce cochon à la con qui tient lui-même un saucisson, prêt à se dévorer lui-même dans un sourire gargantuesque qui terrifie Martine. Elle l’aurait bien brûlée dans un immense feu de joie si Belzébuth n’y tenait pas tant.
Afficher en entierLe corps peut se flétrir, se rabougrir jusqu'à n'être qu'une brindille, les yeux ne mentent pas. Ils contiennent à eux seuls toute une vie écoulée.
Afficher en entierLa vie est un poème. Un poème noir, dramatique, incompréhensible écrit par un fou. Un poème que l'on voudrait déchirer et ne jamais avoir lu. Un poème qu'on se récite par coeur dans les méandres de nos coeurs abîmés.
Afficher en entierSi la vie est un poème comme il aime à le rappeler, elle ne s'apparente pas qu'à du Prévert. Elle prend parfois les allures d'un texte de Beaudelaire et oscille entre désespoir et fin du monde.
Afficher en entierIl ne parlait que de toi, une hypothétique toi qui grandissait dans son âme, comme une blessure jamais cicatrisée. Il me parlait du monde, ça suffisait à faire tourner le mien.
Afficher en entier_ Oui, et voilà, Léon. J'aimerais te dire que j'ai passé ma vie à regretter. Mais ce ne serait pas vrai. J'ai continué. J'ai blessé d'autres personnes sur mon chemin. On fait juste ce qu'on peut avec ce qu'on a, avec ce qu'on est.
Afficher en entier_ Un jour, on a beau t'aimer, on finira par se lasser, ma vieille. Un jour, ce sera la fois de trop. L'absence, tu sais, ça ressemble parfois à de l'indifférence. Et ça fait drôlement mal quand on se la prend en pleine face.
Afficher en entierCela fait maintenant quatre ans qu’elle a été emportée par un cancer. Foudroyant.
Elle n’a jamais su que son fils était devenu écrivain. Elle n’a jamais pu lire la moindre ligne de sa main. Pourtant, il semble à Léon que chacun de ses livres est fait pour elle. Son départ a été le déclencheur de son envie d’écrire. D’arrêter de tergiverser avec ce qu’il voulait réellement devenir.
Afficher en entierLes homosexuels, c’est juste un drôle de mot pour parler d’amour. Tu sais, dans la vie, on a le droit d’aimer qui on veut. Souvent, on ne choisit pas. On est amoureux, c’est tout. Et c’est ça qui est génial ! L’amour, c’est quand ton cœur choisit pour toi, sans que tu réfléchisses ! Des filles peuvent tomber amoureuses d’autres filles. Pareil, pour les garçons. C’est notre cœur qui décide. Il fait ce qu’il veut !
— Du coup, ça veut dire qu’on peut aimer d’amour qui on veut ?
— C’est ça, mon bébé…
Afficher en entierLola, quant à elle, assise dans la poussière sur le sol froid de la cave, se sent comme prise de vertige. Elle comprend, elle, cette façon de fuir la réalité. Cette façon de tuer le temps pour ne pas finir folle.
Elle tremble de tous ses membres devant l’étendue de ces écrits. Toute une vie de tristesse et de rancœur. Clarisse farfouille dans les cartons jusqu’à retrouver le premier volume de la longue série.
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