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Commentaire de Im-a-Sassenach

Le Monstrologue, tome 1


Commentaire ajouté par Im-a-Sassenach 2018-09-20T13:38:55+02:00

Tout d'abord, je tiens comme toujours à remercier la maison d'éditions qui a eu l'extrême amabilité de m'accorder sa confiance lors d'un service de presse. Je ne le répéterai jamais assez mais c'est un bonheur dont je ne me lasse pas et j'en suis extrêmement honorée. Ici, en l'occurrence, j'adresse un grand MERCI aux éditions Robert Laffont. Cette publication dans la collection R, dont je suis très friande et admirative de par sa qualité dans le domaine du YA qui me sidère à chaque fois, aura mis bien du temps à s'acheminer vers ma boîte aux lettres, pourtant si pressée de l'accueillir en son sein, mais je n'étais cependant pas inquiète car les grands esprits se rencontrent comme on dit. Et cette attente, dont seuls les mystères impénétrables de la poste en détiennent le secret, n'a rendu ma lecture que plus délectable lors de cet été vosgien si tropical à bronzer dans ma chaise longue sur mon balcon. Le contraste entre cette journée si ensoleillée, gorgée de soleil, de sueur et de chaleur lorsque j'ai lu ce livre, et ce dernier, qui nous plonge dans un univers si embrumé, si sombre, si nocturne, ne m'a pas fait déprécier cette aventure livresque, bien au contraire. Pour tout vous avouer, j'ai dévoré ce roman en une seule journée. Tel un anthropophagi, mon appétit était insatiable et je n'ai pas honte de le dire. Ce début de saga est pour le moins déroutant.

ET particulier (et encore, le mot est faible). Je peux tout à fait comprendre les nombreux avis rebutés, déçus, que j'ai pu parcourir sur ce tome un jugé très moyen et bien peu encourageant à continuer cette série littéraire qui sort des sentiers battus si jamais la suite était publiée en France. Et il n'y a rien que je ne souhaiterai plus ! Le Monstrologue est un véritable ovni littéraire, et je pense que, même avec cette appellation élogieuse à mes yeux, ce ne serait pas le mot juste, qui lui collerait convenablement à la peau. Je dirais donc que Le Monstrologue est une échappée surnaturelle, à tous les points de vue. Il s'agit d'une enquête hors normes, donc d'une expérience de lecture unique en son genre, totalement inédite ou alors, qui m'a fait ressentir des émotions, des sensations telles que je n'en avais pas ressenties depuis fort longtemps. Du moins, pas de façon aussi exacerbée. Ce livre m'a donné l'impression de vivre un cauchemar éveillé, où chaque événement se déroule durant la nuit sombre, faiblement éclairée par le clair de lune peu rassurant, ou bien dans un fog complètement envahissant et épais, opaque. Ce qui est très intéressant, c'est qu'on part sur le postulat que rien de tout ceci n'est authentique, qu'il s'agit de lire les carnets du défunt Will Henry par question de respect plutôt que par quête de la vérité.

On se place alors dans l'optique que cet homme, qui aurait proclamé de son vivant avoir vécu beaucoup plus longtemps qu'il n'aurait dû, un vieil homme sans âge, qui déblatère des élucubrations et somme toutes assez pathétique, cet homme aurait rédigé ces témoignages de son passé traumatisant sous l'effet d'une mythomanie hallucinée et d'un esprit fortement fêlé. Cependant, cette conviction d'un premier narrateur effacé presque réconfortante va très vite être ébranlée lorsque que les pages du premier carnet du malheureux Will Henry, narrateur central, pièce maîtresse du récit, vont se tourner sous mes yeux, me révélant ainsi la réalité morne et effarante que ce vieillard, autrefois jeune garçon, a vécu sous la férule de l'énigmatique et singulier personnage qu'est Pellinore Warthrop (déjà rien que son nom particulièrement tordu et incompréhensible en dit long sur sa nature insaisissable...). Ce qui m'a sidérée, c'est qu'à tout moment, Will Henry aurait pu quitter définitivement le foyer sans en être un de son maître.

En se réfugiant par exemple chez les bonnes gens fort sympathiques que sont l'épicier et sa femme. Lui même a retourné cette idée maintes fois dans son esprit entaché du deuil de ses parents, morts au service de l'énergumène Pellinore. Pourtant, malgré le fait qu'il affirme noir sur blanc n'avoir JAMAIS aimé cet homme, véritable phénomène de la nature humaine, il lui restera fidèle jusqu'à son dernier souffle. De quoi être stupéfaite de la nature de leur relation maître/assistant, père et fils spirituel dans l'horreur de leur vocation de monstrologue (ou le métier qui ne fait ABSOLUMENT pas envie). Pellinore-peut sembler être un colocataire insupportable : il ne mange JAMAIS (soi-disant que cela lui fait perdre du temps dans ses activités de dissection bizarroïdes) et, du coup, impose cette fringale à Will Henry (car aller chez l'épicier acheter à manger, ça fait perdre du temps aussi tiens !) ; il fait subir ses insomnies à son apprenti qui aurait désespérément besoin de sommeil, en le faisant rester debout jusqu'à l'aube à son chevet afin de ne pas vivre seul ses "cauchemars les plus sombres" alors que ses élucubrations sont en réalité sans queue ni tête et donnent envie de lever les yeux au ciel d'exaspération et de fatigue, de lassitude insoutenable.

POURTANT, Pellinore est un homme pour qui j'ai éprouvé de l'empathie. En pensant à sa silhouette de fil de fer, à cet homme beau dans sa rigidité et sa froideur de scientifique, dénué de la chaleur de la vie sociale, je voyais se dessiner le mal-être et la sollicitude du jeune garçon qu'il fut, exilé au loin pour ses études l'emmenant à marcher dans les pas de son père, figure encore vénérée et défendue malgré son manque criant et révoltant d'affection à l'égard de sa progéniture, dont il n'a jamais descellé aucune des centaines de lettres envoyées du pensionnat. Et cela m'a paru comme si mon cœur était broyé entre deux étaux. J'ai admiré sa dévotion pour les travaux de son père et le respect qu'il lui porte malgré le fait que ce dernier n'ait jamais nourri une relation père/fils existante et aimante. Cela n'excuse pas l'attitude souvent rêche et déplacée, ne manquant pas de culot, de Pellinore face à des situations où l'ensemble de la ville de New Jérusalem (quel nom délicieusement ironique pour un endroit où la foi est portée absente), y compris sa petite personne et son protégé, sont en danger permanent, mais ce passé vide de sentiments et fait d'isolement et de peur constante peut expliquer le renfermement et le comportement asocial, hors normes de Pellinore.

Ainsi que ses tentatives maladroites révélant un manque de tact pour montrer à Will qu'il est indispensable-à ses yeux, et pas seulement en tant qu'employé. Il me tarde de découvrir comment leur relation si complexe et pourtant indéniablement solide va évoluer au fil des longues années que Will Henry va passer au service de Pellinore, à acquérir une expérience pour le moins dangereuse, périlleuse et même suicidaire. Dans tous les cas, ce qui me semblait être un récit d'horreur purement flippant et glauque, à l'atmosphère fétide et embrumée, a pris une réelle consistance à mes yeux, en faisant réagir de façon extraordinairement exacerbée mes cinq sens. Mon ouïe a vu ses tympans percer et faiblir ; mes yeux n'ont pu supporter que difficilement le spectacle hideux des anthropophagi amateurs de chair humaine, et de celles de leurs enfants aussi ; mon odorat s'est fortement altéré et empuanti ; quant à mon toucher, je ne vous en parle même pas... Bref, cela faisait longtemps qu'un roman ne m'avait pas fait réagir de façon aussi violente à son contenu, et il y a de quoi en ébranler un être humain et ses convictions...

A la fin de ce carnet déclencheur, j'en ai été à me demander sérieusement si une telle réalité était plausible. J'avais débuté cette aventure en me disant que je me plongeais à corps perdu dans une histoire fantastique à foutre les petits jetons rocambolesque, ce qu'on m'a servi... Il n'empêche que j'en ressors toute tourneboulée et j'en viens à avoir foi en ce pauvre Will Henry, qui n'aurait pu inventer de tels faits, aussi assourdissants. Si un roman a su me faire douter de ma propre réalité, bien tangible, alors c'est qu'il est fort. Très fort. Malgré les chemins bien tortueux dans lesquels il nous entraîne, à nos risques et périls... Il me tarde de m'immerger dans la suite, faite elle aussi de créatures fantastiques et surnaturelles incongrues. Notamment car le tome deux me semble traiter des vampyrs et je meurs d'envie de savoir comment l'auteur aborde ces singuliers non-vivants qui font tant fantasmer de nos jours (pour ma part, non, je ne pense pas à The Vampire Diaries/The Originals, pas du tout, humhum). En attendant, je vous laisse entre les pages de ce très bon YA horrifique, pour passer de sympathiques nuits enténébrées.

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