Ajouter un extrait
Liste des extraits
On ne sait pas ce qu'il faut faire avec ça, ce sexe au garde-à-vous qu'on n'osait même pas imaginer, qu'on ne voyait pas avant quand il reposait bien tranquille dans son nid de poils, lorsque le garçon dormait au bord de la rivière. Il n'y a qu'à attendre que ça trouve son chemin. C'est comme une petite bête qui cherche. Ca finit par trouver. Et alors là, c'est le plus étonnant.
Afficher en entier(...) la réussite d'une fête, quelle qu'elle soit, vient plus de la bonne humeur qu'on y met que des vêtements qu'on y porte. Mais j'avais seize ans, et s'il y a un âge où il faut faire des efforts, c'est bien celui-là. A seize ans, la peau n'est pas un rempart assez solide pour se passer de carapace. Il faut des déguisements, des masques, pour supporter le regard des autres sur soi alors qu'on ignore totalement à quoi on peut ressembler. (p. 79-80)
Afficher en entierJ'avais besoin d'une carapace et je sentais que celle là m'allait bien. Ce que je ne savais pas, c'est que j'entrais dans un long coma sentimental.
Afficher en entierComme je ne savais pas quoi faire de cette révélation, comme je ne la comprenais pas, j'ai ri. On rit toujours quand on ne comprend rien.
Afficher en entierLa vraie découverte, ce n’est pas le sexe de l’autre, c’est le sien. Comprendre tout à coup dans une sorte de révélation à quoi ça sert, jusqu’où ça va, pourquoi c’est mou, pourquoi c’est creux, pourquoi c’est mouillé. C’est comme découvrir une nouvelle pièce dans la maison où on habite depuis toujours.
Il faudrait s’arrêter là, la première fois. En même temps, si on s’arrêtait là, il n’y aurait jamais de première fois.
Afficher en entierLa sexualité proprement dite, je veux dire le plaisir, ça passait au second plan. A la limite, on expliquait aux filles comment en donner, jamais comment en recevoir. Il fallait se débrouiller dans une mer d'incertitude. Moi, je m'étais jetée à l'eau, très loin, directement en pleine mer, sans avoir jamais appris à nager.
Afficher en entierJ'ai pleuré longtemps. J'aurais voulu demander pardon, je ne savais pas à qui. La honte s'était muée peu à peu en une terreur profonde, une peur inimaginable de vivre.
Afficher en entierCe sont des adultes. Ils peuvent se permettre d'avoir l'air idiot.
Ils assument la bêtise pour nous laisser l'intelligence.
Afficher en entierMais j’avais seize ans, et s’il y a un âge où il faut faire des efforts, c’est bien, celui-là. A seize ans, la peau n’est pas un rempart assez solide pour se passer de carapace. Il faut des déguisements, des masques, pour supporter le regard des autres sur soi alors qu’on ignore totalement à quoi on peut ressembler.
Afficher en entierEt sur le trottoir, j'ai vu les fleurs.
Deux fleurs posées ou jetées sur le trottoir, deux fleurs qui n'avaient rien à faire là - des coquelicots, alors qu'il n'en pousse pas devant chez nous ni dans les ornières au bord de la route. Seulement dans les champs et au bord du Raddon.
Deux coquelicots que les pneus de la voiture venaient d'écraser.
Je les ai repoussés du pied, mais les pétales étaient comme incrustés dans le bitume. Seules les tiges sont tombées dans le caniveau. Sur le goudron restaient des flaques rouges, comme des confettis écrasés, des lambeaux de chair. Comme du sang.
Afficher en entier