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C’est après plusieurs billets d’ami.es babeliotes que m’est venue l’envie de repartir sur les terres islandaises d’Audur Ava Olafsdottir.

La plume de l’autrice m’avait séduite dans « Rosa Candida », elle m'a à nouveau ravie par sa sensibilité et sa belle musicalité. En choisissant un de ses romans, je savais que j'allais me plonger dans une histoire d’une infinie tendresse, que je serai comme aimantée par son atmosphère de quiétude et de bien-être.

Et en effet, l'autrice m'a emportée dans son monde dont elle sait décrire autant sa beauté que son âpreté. Il ne s’y passe que peu de choses et pourtant, c’est la vie qui nous est racontée avec ses présents et ses peines.

« … ce n’est pas seulement ce qui se passe qui a de l’importance, mais aussi ce qui ne se passe pas. »

*

Dès l’incipit, je me suis retrouvée en Islande, dans un petit village en bord de mer. Ágústína se dirige vers la grève, juchée sur ses béquilles. Je l’ai suivie, attirée par le bruit des vagues venant lécher le sable noir de la plage. J’ai senti les embruns caresser mon visage, mes pieds au contact l’eau glacée se sont instantanément tétanisés, mais cela n’avait aucune importance car je me sentais merveilleusement bien.

Ágústína, la petite dernière de la famille arrivée inopinément, est née handicapée, ses jambes ne la soutiennent pas. Elle vit chez sa tante, sa mère, ornithologue, étant au loin pour son travail. Son père, après une escale dans le petit port islandais, est reparti avec la marée, ne sachant pas qu’il laissait derrière lui un petit être en devenir.

Ce roman polyphonique entremêle la voix d’Ágústína et les lettres de sa mère, il relie le passé et le présent d’une plume délicate et légère, empathique et sensible.

*

« Le rouge vif de la rhubarbe » raconte l'histoire de cette jeune fille pas comme les autres.

Cette histoire qui porte en elle le poids de l’absence des parents et de la souffrance d’Ágústína pourrait sembler triste, mais je ne l’ai pas ressenti ainsi. Je l’ai trouvé belle et lumineuse, paisible et douce, invitant au lâcher prise.

« ... il y a une foule de gens qui passent leur vie à courir et n’en sont pas plus avancés. Est-ce que tu n’as pas eu de chance ? Personne ne peut dire à l’avance qui a de la chance et qui n’en a pas dans cette vie. »

En effet, solitaire, Ágústína n’est jamais seule. Elle est une battante, pleine de volonté et de résilience, de courage et d’optimisme. Elle ne s’apitoie jamais sur son sort, puisant dans la beauté sauvage de la nature, la majesté de la montagne répondant à ses désirs les plus profonds, le vol des oiseaux dans le gris perlé du ciel, le rouge éclatant de la rhubarbe et le vert intense de ses feuilles, le bleu céladon foncé de la mer et l'écume blanche du ressac. Sa pensée s'attache aux détails, les fleurs de givre sur les fenêtres, le vol des pétrels, le sable noir sur le sable doré des pays lointains, les notes musicales des vagues.

La nature prend une grande place dans la vie d’Ágústína.

Elle aime l’océan, car à l’autre bout se trouve sa mère qui lui manque et dont elle ne reçoit que de peu de nouvelles. Mais son véritable refuge est caché à flanc de montagne, après l'église. Là, se trouve un jardin de rhubarbe sauvage dont elle s'occupe du printemps au moment où la montagne se réveille jusqu'aux premiers frimas de l'automne.

La jeune infirme aime s'y allonger. C’est un endroit retiré où elle peut laisser son esprit s’évader. Les instants s’allongent, s’enveloppent de verdure, s’habillent de couleurs, s’enivrent de senteurs, se gorgent de la chaleur du soleil.

« Personne ne soupçonnerait qu’elle soit là, à la recherche de son origine, creusant pour trouver ses racines dans les ténèbres de la forêt de rhubarbe. »

Et puis, elle a un rêve, celui de pouvoir marcher comme les autres : elle ne se donne aucune limite physique et laisse dériver son regard vers la cime de la montagne, songeant au jour où elle empruntera la sente des moutons et atteindra le sommet, seule. Huit cent quarante-quatre mètres d’ascension depuis le rivage pour considérer, enfin, le monde vu d’en haut.

Sa solitude est vécue de manière positive, elle lui donne l’espace recherché à son besoin de liberté. Elle lui permet de contempler sa vie d’un autre point de vue, de dessiner un avenir sans frontières et de donner un sens à son histoire personnelle.

« Le seul vrai voyage consiste à surmonter ses propres obstacles, à atteindre la cime de sa propre montagne. »

*

« Le rouge vif de la rhubarbe » est un récit d’ambiance mais c’est surtout un récit intime et introspectif, incroyablement poétique et profond, volontairement lent pour souligner l'instant présent, la douce chaleur des souvenirs et la force des rêves. Il s’intéresse aux pensées de la jeune fille, à ses émotions et ses sentiments. L’autrice les entremêle avec finesse aux paysages, aux parfums, aux couleurs, aux gestes de la vie quotidienne, aux amitiés, à ses désirs de conquête et de liberté.

L'autrice, tout en finesse et pudeur, laisse des espaces entre les lignes, des blancs entre les mots, laissant le lecteur faire son chemin, combler les trous, deviner la fin de l’histoire.

*

Je ne vous ai pas encore parlé de la rhubarbe, qui, justement, participe à l’atmosphère de ce beau roman où l'amitié, la générosité et l’entraide prévalent. Elle façonne la vie des villageois qui, à la fin de l’été, se lancent dans la préparation de la confiture de rhubarbe. Chacun a sa recette, ses petits secrets pour donner à sa confiture une saveur bien particulière.

*

Je suis tombée sous le charme de ce petit roman à l’écriture si sensuelle et profonde.

Il a été un joli moment hors du temps, une parenthèse enchantée qui a vidé mon esprit et m’a donné envie de tartines à la confiture de rhubarbe. Je le quitte avec regret, animée néanmoins d’un sentiment de légèreté et de quiétude.

Une autrice à découvrir. Un coup de cœur très personnel.

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