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"J'écris afin qu'elle meurt en paix."

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Je sais qu'il me faut maintenant raconter son ténébreux voyage, décrir sa route obscurcie par l'ombre la sor'cière. Pourtant, je redoute de consigner cette histoire par écrit. Non seulement cela m'obligera à revivre des horreurs que je préférerais oublier, mais cela rendra la légende plus réelle en donnant substance et poids à ce qui n'est encore qu'un souvenir inarticulé.

Néanmoins, je n'ai pas le choix.

Alors, tandis que la lumière éclatante et le tendre crépuscule des beaux jours s'estompent derrière moi, je trouve dans le vent glacial et le ciel meurtri la volonté de me remettre à écrire. L'hiver est la seule saison en laquelle je puisse raconter son histoire.

Ce n'est pas, toutefois, la saison en laquelle son histoire a commencé. Le printemps brise enfin l'emprise du gel sur les pics des Dents, rouvrant l'accès aux vallées en contrebas ? On dirait un grondement de tonnerre, un roulement de tambour annonçant le début de son voyage.

Et, comme tous les voyages, bienheureux ou funestes, celui-ci débuta par un simple pas.

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Puis l'un des hommes, celui qui n'avait qu'un bras, osa prendre la parole.

-Douce Mère ! C'est impossible !

Vira'ni tourna un regard sévère vers lui.

-C'est toi, Vira'ni ? demanda-t-il, les yeux écarquillés et l'air ébahi.

La surprise pétrifia Vira'ni. Même les cris affamés de son bébé parvinrent assourdis à ses oreilles. Elle regarda l'homme ligoté, le détaillant pour la première fois : ses cheveux noirs, son teint mat... Et ces yeux ! Ces yeux perçants de la couleur d'un ciel orageux...

-Er'ril ! s'exclama-t-elle. Je le savais ! Je savais que tu n'était pas mort !

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Elena prit une profonde inspiration. En l'absence de gaz toxiques, l'air avait un parfum presque sucré.

- Ca pue ici, commenta Jaston en fronçant les sourcils.

- C'est parce que tu n'as jamais senti d'air normal, sourit Mycelle en lui donnant une tape sur l'épaule.

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Une créature de rêve apparut sur le seuil. Toute en jambes fuselées et en courbes appétissantes, elle s'avança pour saluer ses visiteurs. Elle portait une robe en soie blanche brodée de feuilles vertes, de fleurs jaunes et de lianes qui s'entortillaient dé"délicatement autour de sa silhouette voluptueuse. Ses boucles rousses cascadaient jusqu'à sa taille, encadrant un visage e,n forme de cœur. Un sourire chaleureux, dépourvu de la moindre duplicité, étira ses lèvres pleines et fit briller ses grands yeux bleus.

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L'orage survenu pendant la nuit avait chassé le brouillard. A présent, le soleil étincelait à la surface du fleuve qui, tel un immense serpent vert, s'éloignait en direction du levant. Sur la berge opposée, deux grues s'envolèrent, la pointe de leurs ailes effleurant l'eau alors qu'elles rasaient les flots paresseux. De grands roseaux se balançaient dans la brise venue de la côte lointaine. Elena crut même capter une odeur d'iode dans l'air matinal. Elle resserra sa cape autour d'elle. La fraîcheur de la nuit s'attardait encore, mais le soleil ne tarderait pas à la dissiper, et le ciel dégagé promettait une belle journée estivale.

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1

Elena sortit de la grotte, écartant d'une main le rideau de cuir qui gardait la chaleur des feux dans le refuge des montagnards. Le printemps était déjà vieux d'une lune, mais, à cette altitude, un vent glacial soufflait encore durant les premières heures de la matinée. Dehors, l'air sentait la sève de pin et le coquelicot des landes, et une brise tiède augurait de l'été à venir.

Elena repoussa la capuche de sa pelisse de laine verte et leva les yeux. Les pics encore couronnés de blanc semblaient pencher vers elle, comme s'ils menaçaient de s'écrouler, et le rugissement d'une centaine de cascades nées de la fonte des neiges se répercutait dans la vallée. Après un interminable hiver durant lequel le temps avait paru aussi figé que l'eau des rivières, le redoux était pareil à une nouvelle naissance.

En souriant, Elena fit un pas. Mais, comme pour lui rappeler que l'hiver n'avait pas encore totalement relâché son emprise sur les montagnes, son talon glissa sur une plaque de glace noire. La jeune fille battit des bras sans résultat et atterrit lourdement sur les fesses, au milieu de la piste rocailleuse.

Derrière elle, elle entendit du cuir frotter contre de la pierre tandis qu'Er'ril écartait à son tour le rideau pour la rejoindre.

— Fillette, il ne faudrait pas que tu te brises le cou avant même que nous ayons quitté les Dents. (Il lui tendit la main pour l'aider à se relever.) Tu n'as rien de cassé ?

— Non, ça va. (Les joues assez brûlantes pour faire fondre la glace sur laquelle elle était tombée, Elena se releva seule.) Je n'ai pas vu... J'ai glissé...

Face à l'expression sévère du guerrier, elle poussa un soupir et se détourna. Sous ses sourcils noirs, les yeux gris d'Er'ril semblaient toujours la juger. Et pourquoi ne lui prêtait-il attention que quand elle se brûlait le doigt à une flamme ou se cognait le pied contre une pierre ? Elle s'essuya les paumes sur son pantalon gris, cherchant à recouvrer sa dignité. Mais elle ne trouva qu'une tache humide sur son séant.

— Ça fait longtemps que les autres attendent, dit Er'ril en la dépassant et en attaquant la montée des trois cents marches qui conduisaient à la passe où le reste de leur groupe s'était rassemblé. Même le loup devrait être de retour.

Fardale était parti au lever du jour pour reconnaître les pistes qui menaient vers les lointaines vallées. Pendant ce temps, Nee'lahn et Méric avaient reçu pour mission de seller les chevaux et de préparer le chariot tandis que Tol'chuk et Mogweed chargeraient provisions et équipement. Seul Kral était resté en bas pour faire ses adieux à son clan.

— Si nous voulons franchir le col avant la tombée de la nuit, dit Er'ril en gravissant les marches, nous devons nous mettre en route sans tarder. Regarde donc où tu mets les pieds au lieu d'admirer les nuages.

À peine avait-il fini sa phrase qu'une plaque de glace le déséquilibra. Il tendit son bras unique pour se rattraper et dut redescendre deux marches en sautillant. Quand il jeta un coup d'œil à Elena par-dessus son épaule, la jeune fille vit que son visage s'était encore assombri d'un ton.

— Je ferai attention, promit-elle en baissant humblement les yeux — mais sans réussir à réprimer une grimace moqueuse.

Er'ril grommela quelque chose entre ses dents et reprit son ascension.

Ils négocièrent le reste de l'escalier avec prudence et sans un mot, chacun enveloppé dans son propre cocon de silence. Mais Elena imaginait qu'ils pensaient tous deux à la même chose : au voyage qui les attendait, à toutes les contrées d'Alaséa qu'ils devraient traverser pour atteindre Val'loa. Quelque part au cœur de la cité enfouie se trouvait le Journal Sanglant qu'Er'ril avait dissimulé des siècles plus tôt : l'ouvrage qui, selon la prophétie, contenait la clé pour sauver Alaséa de la noire corruption du Gul'gotha. Parviendraient-ils à récupérer le Grimoire ? Leurs compagnons et eux formaient une troupe bien hétéroclite ; ils avaient tous des origines différentes et des raisons d'entreprendre ce périple qui ne l'étaient pas moins.

Ils avaient passé le plus gros des dernières semaines à préparer leur expédition — à choisir leur trajet et à rassembler le matériel nécessaire. À présent, ils étaient partagés entre le soulagement du départ tant attendu et l'angoisse de quitter la sécurité des montagnes. Depuis la veille, une chape de silence pesait sur les épaules de chacun d'eux, à l'exception de...

— Ho ! lança une voix familière derrière eux.

Ils s'arrêtèrent au début de la piste. En pivotant, la jeune fille vit la silhouette massive de Kral se faufiler par ce qui, de loin, semblait être une ouverture minuscule à flanc de falaise. Le montagnard agita un bras gros comme un tronc d'arbre.

— Attendez-moi, j'arrive ! lança-t-il de sa voix pareille au grondement d'un éboulis.

Le dos courbé sous un lourd paquetage, il monta les marches trois par trois, d'un pas bondissant. Elena frémit et retint son souffle. Elle était stupéfaite du peu de montagnards qui se rompaient le cou sur les pistes gelées. Kral se mouvait sans la moindre hésitation, et jamais ses pieds ne glissaient sur la roche. Était-ce l'expérience ou la chance qui l'empêchait de faire une chute mortelle ? se demanda la jeune fille.

Le colosse eut bientôt rejoint ses amis.

— C'est une belle journée pour partir en voyage, commenta-t-il, pas même essoufflé par la rareté de l'air à cette altitude.

Il était le seul membre de leur groupe qui ne paraissait nourrir aucune ambivalence au sujet de leur expédition. Tandis que les autres se renfermaient à l'approche du départ, Kral n'avait manifesté qu'impatience et énergie débordante. Il était constamment en train d'inventorier leur équipement, d'affûter leurs armes, de limer les sabots des chevaux ou de mesurer la fonte des glaces.

Remarquant son large sourire, Elena se décida à lui poser la question qui la travaillait depuis un moment.

— Tu n'as pas l'air très triste. Ça ne te fait vraiment rien de quitter ton village ?

Kral se passa une main dans son épaisse barbe noire. Une expression amusée adoucit ses traits.

— Le printemps est traditionnellement la saison de la dispersion pour les gens de mon peuple. Quand les passes redeviennent praticables, nous nous répartissons en différents foyers et nous partons arpenter les routes marchandes. Nous ne nous réunissons pas avant la fin de l'automne. En vérité, nous n'avons pas de village à proprement parler. Tant qu'il y a de la pierre sous nos bottes et un cœur dans notre poitrine, nous sommes chez nous.

D'un signe de tête, il invita ses compagnons à avancer. Pourtant, Er'ril demeura immobile.

— Tu dis la vérité, comme tous les montagnards, mais tu ne nous racontes pas tout. (Perché deux marches au-dessus de Kral, il pouvait plonger son regard droit dans celui du colosse.) Je crois savoir pourquoi tu as tellement hâte de partir.

Le demi-sourire de Kral se mua en un pli dur.

— Vraiment ? Et pourquoi donc, homme des plaines ? demanda-t-il, les yeux plissés.

— Lorsque nous nous sommes rencontrés à l'auberge de Gelbourg, tu as mentionné une prophétie selon laquelle ma réapparition annoncerait la fin de ton peuple, répondit Er'ril sans se troubler.

Le montagnard détourna les yeux comme pour étudier les craquelures de la glace qui recouvrait les marches.

— Tu n'es pas seulement excité à l'idée d'arpenter de nouveau les routes : tu es soulagé que je m'en aille et que ton clan ait survécu, affirma Er'ril.

— Tes paroles me font honte, marmonna Kral sans détacher son regard de la pierre gelée.

— Telle n'était pas mon intention.

— Alors, quelle était-elle ?

— Je souhaitais juste t'exprimer ma gratitude. (Er'ril agrippa l'épaule du colosse, qui écarquilla les yeux.) Je t'ai déjà remercié de nous avoir offert le gîte et de m'avoir soigné quand le poison des gobelins coulait dans mes veines, mais je ne t'ai jamais remercié pour le risque que ton clan a pris en me recueillant. Vous connaissiez la prophétie et, pourtant, vous m'avez abrité tout l'hiver.

— Tu ne nous dois rien, pas même des... remerciements. (La langue de Kral avait buté sur le mot.) Il nous était impossible d'agir autrement. Nous sommes liés à la Pierre, et nous ne nous dérobons pas devant notre devoir — pas plus que devant une quelconque prophétie, aussi alarmante soit-elle.

— Néanmoins, j'ai une dette envers vous, mon ami. (Er'ril pressa l'épaule de Kral une dernière fois, puis laissa retomber son bras et pivota vers la passe des Esprits.) Et les gens des plaines en connaissent un rayon sur l'honneur, eux aussi.

Elena emboîta le pas au guerrier, non sans avoir remarqué la lueur de respect qui s'était allumée dans les yeux de Kral.

Comme ils montaient vers la passe, Er'ril se mit à boiter légèrement sur sa jambe droite ; de toute évidence, l'ascension sollicitait beaucoup trop l'os que le couteau du gobelin avait touché, l'automne précédent. Le poison avait fait fondre la chair du guerrier. Une fois rétabli, celui-ci avait assez vite repris des forces et du muscle, mais le souvenir de ses blessures demeurait et se manifestait de nouveau à chaque effort soutenu.

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« Grandir, c’est accepter le fardeau de ces responsabilités et le porter de ton mieux – faire ce qui doit être fait, que cela te plaise ou non. »

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Dérobé une vie d’un coup d’épée n’est pas plus noble que de le faire en mélangeant de la poudre à une boisson. Le résultat est toujours le même : la mort.

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- Vira'ni? appela-t-il sur un ton hésitant.

La jeune femme leva la tête. Un mélange de douleur et de chagrin brillait dans ses yeux. Tandis qu'il l'observait, sa chair parut se ratatiner sur ses os. Elle étais mourante.

Il fit un pas vars elle.

- Non ! s'exclama Elena, croyant qu'il voulait faire du mal à Vira'ni.

D'un geste impérieux, Er'ril lui fit signe de reculer. Puis il s'agenouilla près de Vira'ni, déglutit et la prit dans ses bras. A son contact, la jeune femme s'effondra telle une pile branlante de briques. Il l'allongea tendrement dans son giron et écarta les mèches noires qui lui tombaient sur la figure. Il avait toujours détesté que ses cheveux lui cachent les yeux.

Alors qu'il la dévisageait, il retrouva en elle le visage qu'il avait jadis embrassé - la femme qu'il avait jadis aimée.

Vira'ni lui rendit son regard.

- Je suis... tellement désolée, Er'ril. (Dans la lumière des feux de camp, des larmes scintillaient sur les joues.) Je... Ce que j'ai fait...

Le guerrier posa un doigt sur ses lèvres.

- Chut... Tu n'étais plus toi-même.

Vira'ni se mit à trembler. Elle n'avait même plus la force de répondre. Elle voulut prendre la main d'Er'ril, mais elle étais trop faible. Son bras retomba mollement.

Er'ril savait que sa mort étais proche. Il essuya ses joues baignée de larmes, lui prit la main et entrelaça leurs doigts.

Puis il se pencha vers elle. Cette fois, il ne l'abandonnerait pas alors qu'elle avait besoin de lui.

Les paupières de la jeune femme se fermaient. Il pressa son visage contre le sien et chuchota à son oreille :

- C'est moi qui suis désolé, Vira'ni. Je n'aurais jamais dù te quitter.

La jeune femme lutta pour parler tandis que son souffle s'étranglait dans sa gorge.

-Je... je t'aimais.

Er'ril l'embrassa doucement sur les lèvres et sentit son corps se détendre.

- Moi aussi, je t'aimais, murmura-t-il en se redressant.

Mais Vira'ni ne l'entendait plus. Il tint sa main glacée pendant un long moment, les yeux humides et la tête baissée.

Près de lui, son poing de fer, désormais inutile, tomba dans la boue et redevint un morceau de métal inerte. Er'ril ne prêta aucune attention à la perte de son membre fantôme, priant juste pour que Vira'ni ait entendu ses dernières paroles.

Car il l'avait réellement aimée.

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