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Extrait

Extrait ajouté par Rayathea 2015-11-18T19:09:14+01:00

La veille, elle avait dansé avec tous les jeunes célibataires qu’elle avait pu trouver et fait une première sélection. Le lendemain, deux d’entre eux avaient inexplicablement disparu et le troisième, sir David Lindsay, l’un des chevaliers les plus réputés de son père, avait un méchant oeil au beurre noir, entre autres contusions et entailles au visage.

Devinant qui en était responsable, elle lança un regard vers le coin où se tenait son garde du corps autoproclamé. Pour une fois, il n’était pas seul. Il parlait à son père, qui venait de rentrer de Galloway. « Parler » était un faible mot. À voir la tête de son père, il s’agissait plutôt de remontrances.

Elle devina aisément pourquoi. Même depuis l’autre bout de la salle, elle pouvait voir que le nez de Gregor avait doublé de volume et présentait une grosse bosse à sa base. Elle aurait trouvé drôles ses tentatives de saboter ses amourettes comme elle l’avait fait elle même autrefois, si elle n’avait été épuisée par ses efforts pour l’ignorer. Cela avait trop duré. Son gardien et elle allaient avoir une petite discussion.

Bombant le torse, prête au combat, elle traversa la salle.

Il y avait une raison pour laquelle on appelait ça « faire pénitence ». Ce n’était pas censé être facile, mais douloureux. Et Dieu que ça l’était ! Se tenir dans l’ombre pendant que Cate s’épanouissait telle une rose au soleil, l’observer briller et captiver tout le monde autour d’elle (pas parce qu’elle était la fille du roi, ni parce qu’elle était la créature la plus adorable qu’il avait jamais vue dans ses habits de princesse, mais par le seul charme de sa personnalité), revenait à se flageller, à porter une haire et à s’infliger toutes sortes d’autres tortures de moine. Avait-elle besoin de sourire autant ? Elle était beaucoup trop irrésistible quand elle souriait.

Ne pas intervenir et ne pas flanquer son poing dans la figure de tous ces hommes qui rivalisaient pour attirer son attention ou osaient rêver de la toucher était le pire supplice qu’il avait jamais enduré.

Néanmoins, elle méritait d’être admirée et, dût-il s’enchaîner dans un coin de la salle, il veillerait à ce qu’elle reçoive toute l’attention qui lui était due.

Bruce semblait être parvenu à la même conclusion.

— Tu as de la chance que je ne te fasse pas jeter au cachot pour avoir agressé Lindsay.

— Ce bâtard l’avait bien cherché.

— Ce « bâtard » est l’un de mes meilleurs chevaliers et il n’a rien fait d’autre que danser avec elle.

Gregor serra les dents. Lindsay avait fait bien plus. Il avait lorgné le décolleté de Cate pendant au moins trois secondes. Trois ! Gregor les avait comptées.

Il pouvait s’estimer heureux de ne pas avoir les deux yeux au beurre noir et quelques côtes cassées.

Bruce le dévisagea attentivement.

— Au moins, il t’a rendu la monnaie de ta pièce, déclara-t-il avec une certaine satisfaction. Tu n’es plus si joli. Tu espères reconquérir ma fille avec cette tête ?

— Cate se moque pas mal de ce genre de détails.

Elle l’aimait pour ce qu’il était. Il ferait tout son possible pour s’en montrer digne.

— Je l’espère pour toi. Recommence et je te bannis aux Hébrides. Tu pourras être le plus bel homme de l’île de Saint-Kilda.

Il rit de sa propre plaisanterie, puis lança un regard vers son nez cassé et grimaça.

— Je savais que c’était une mauvaise idée. Je n’aurais jamais dû accepter de te laisser ici. Nous avions besoin de toi dans le Sud.

Gregor ressentit une pointe de remords, puis il la repoussa. Il était le seul membre de la Garde à ne pas avoir assisté à la chute des MacDowell.

— J’avais besoin d’être ici, répondit-il.

Avec Cate.

— Ton frère est bon, mais il n’est pas toi.

Gregor n’était pas sûr d’être lui-même non plus. Il n’avait plus touché à un arc depuis qu’il avait blessé Cate.

— John s’améliorera.

Son frère méritait qu’on lui laisse sa chance. Pendant trop longtemps, il s’était occupé des devoirs de Gregor à sa place. Gregor était laird et il était grand temps qu’il se comporte comme tel.

Le roi lui lança un regard de biais.

— J’espère que tu sais ce que tu fais. Je ne suis pas convaincu qu’elle te reprendra ni que tu mérites d’être pardonné après ce que tu m’as raconté.

Gregor pinça les lèvres. Afin d’obtenir l’accord du roi, il avait été contraint de lui raconter ce qui s’était passé, dans les grandes lignes. Cela avait été risqué, mais il s’en était sorti avec toutes les parties de son anatomie intactes. Bruce n’avait jamais été fidèle, mais il ne tolérait pas le moindre écart quand il s’agissait de sa propre fille. Raisonnement illogique ou pas, ses craintes n’étaient pas fondées. Cate aurait sa loyauté et sa fidélité à vie, si elle l’acceptait.

— Si jamais tu lui fais à nouveau du mal, je te trancherai la gorge moi-même, le prévint Bruce.

Voyant l’expression de la femme qui se dirigeait vers eux, Gregor répondit d’un ton ironique :

— Vous n’en aurez pas besoin.

La princesse daignait enfin lui parler.

Le roi sourit en apercevant sa fille, une lueur de fierté dans les yeux.

— Si elle n’avait pas été aussi ravissante, j’aurais presque préféré qu’elle soit un garçon. J’aurais fait d’elle le meilleur chevalier du royaume.

Gregor n’en doutait pas, mais il la préférait nettement en femme. « Sa » femme.

Elle s’arrêta devant eux avec un air outré. Elle lui lança un regard noir, puis se tourna vers son père, se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue.

— Tu t’amuses bien, Caty ? lui demanda Bruce. Je suis navré de ne pas avoir été là pour ton anniversaire, mais j’espère que la fête d’aujourd’hui me fera pardonner.

— Elle est parfaite, père. Merci.

Après un autre regard noir vers Gregor, elle toucha le bandeau sur sa tête.

— Et merci aussi pour le bandeau. Il est magnifique.

Gregor lança un regard au roi, l’implorant de ne rien dire. Pour une fois, Bruce en tint compte et changea de sujet :

— J’ai demandé aux cornemuseurs de ne jouer que des quadrilles ce soir après le dîner. (Il lança un regard narquois vers Gregor.) Un invité de marque vient d’arriver et a demandé à être assis à côté de toi pendant le dîner. Je ne crois pas que tu aies déjà rencontré le fils de ma demi-soeur Isabel, sir Thomas Randolph ?

Gregor ravala un juron. Ce sadique de Bruce jouait avec ses nerfs.

— Non, répondit Cate. Mais j’ai entendu parler de lui, bien sûr.

— Je n’en suis pas surpris, dit Bruce. Il s’est forgé une très belle réputation sur le champ de bataille… et ailleurs. C’est le favori des dames à la cour. N’est-ce pas, Gregor ?

Gregor sourit sans desserrer les dents.

— Mmmoui… C’est ce qu’on dit, en effet.

Ce débauché de Randolph ? Il était bien plus libertin que lui-même ne l’avait jamais été. Gregor n’avait jamais compris l’engouement pour ce poseur. Son armure était tellement lustrée qu’on se voyait dedans. Le fait que Cate soit une cousine éloignée n’empêcherait pas ce jeune pédant de la courtiser outrageusement.

La soirée promettait d’être longue.

— Si ça ne vous ennuie pas, père, j’aimerais toucher deux mots à mon vieux tuteur.

Gregor tiqua. Il n’avait que trente et un ans ! Du reste, il ne demandait qu’à lui prouver qu’il était plus vigoureux qu’un jouvenceau.

À voir sa mine réjouie, le roi s’amusait bien.

— Ne tarde pas trop, ma chère. Voici justement Randolph. Il ne faudrait pas le faire attendre.

— Je n’en ai que pour quelques minutes.

Le sourire charmant qu’elle adressa à son père se transforma en grimace figée lorsqu’elle se tourna vers Gregor.

Dès que Bruce se fut éloigné, elle ne perdit pas de temps.

— J’en ai assez, Gregor. Tu dois cesser. Comme si ces regards menaçants ne suffisaient pas, voilà que tu t’en prends à sir David pour le seul fait d’avoir dansé avec moi !

— Ce n’était pas à cause de la danse.

Elle posa ses mains sur ses hanches et attendit.

— Je n’ai pas aimé la manière dont il te regardait, précisa-t-il.

Elle semblait se retenir de lui donner un coup dans la poitrine. S’il n’y avait pas eu autant de monde autour d’eux, elle l’aurait sûrement fait.

— Tu as perdu la tête ? chuchota-t-elle. Si quelqu’un doit objecter à la façon dont un homme me regarde, c’est moi, pas toi. Je n’ai pas besoin d’un protecteur, d’un gardien ou d’une brute irascible, avinée, négligée et revêche avec un nez cassé, qui se comporte comme un enfant gâté qui n’a pas obtenu ce qu’il voulait. Que t’imaginais-tu, que j’allais me jeter à ton cou, éperdue de gratitude, parce que tu as dit que tu m’aimais ?

Peut-être pas avec gratitude mais elle aurait pu au moins faire comme si elle l’avait entendu. Il n’avait encore jamais dit ces mots à personne et son manque de réaction était blessant. Se rendant compte qu’elle n’apprécierait sans doute pas une réponse aussi franche, il rétorqua plutôt :

— Peut-être pas, mais tu n’as pas besoin de prendre autant de plaisir à me torturer.

Elle redressa le dos et le toisa avec un port de reine. Bigre, c’était si naturel chez elle ! Ce devait être dans son sang.

— Qu’est-ce qui te fait croire que ce que je fais a un rapport avec toi ?

— Parce que tu m’aimes.

Cate était loyale, constante et sincère. Quand elle donnait son coeur, c’était pour toujours. La blessure qu’il lui avait infligée était profonde, mais pas inguérissable. C’était une battante. Il avait foi en eux, même si elle n’y croyait plus.

Elle ouvrit la bouche pour protester, mais il l’interrompit :

— Un mois, mon coeur. C’est tout ce que je pourrai supporter. Alors profite du peu de temps qu’il te reste.

Elle cligna des yeux perplexes tandis qu’il tournait les talons et s’éloignait.

Au bout de quelques pas, il se retourna et ajouta :

— Tu avais peut-être raison sur les autres points, mais je ne suis pas aviné. Je n’ai bu qu’un verre de vin depuis des semaines.

Lorsqu’elle surprit son regard plongé dans son décolleté au cours d’un quadrille (son corsage moulant attirait effectivement l’attention), elle le laissa s’y attarder une bonne dizaine de secondes avant de lui poser une question pour ramener son attention vers son visage. Le teint livide de Gregor lorsqu’elle lui lança un regard furtif fut très satisfaisant.

— Vous vous amusez bien ? demanda sir Thomas, une lueur espiègle dans les yeux.

— Immensément, répondit-elle sans cacher son plaisir.

Il se mit à rire.

— Votre ancien tuteur semble trouver la soirée moins plaisante. Pourquoi ai-je l’impression que je vais devoir surveiller mes arrières quand je sortirai d’ici ? Laissez-moi deviner… vous avez dansé avec Lindsay hier soir ?

Elle cessa de sourire et se mordit la lèvre.

— Je suis désolée… je n’ai pas réfléchi. Je crains que vous n’ayez raison.

— Je plaisantais. Si MacGregor me cherche, il me trouvera. Cela me fera même plaisir. Lorsque j’ai rejoint les forces de mon oncle il y a quelques années, ses amis et lui m’ont fait passer de sales moments.

La lueur dans son regard se fit franchement malicieuse.

— Si on le faisait souffrir un peu ?

Cate y réfléchit deux secondes, puis sourit.

— Cela ne vous ennuie pas ?

— Ma chère cousine, ce serait un plaisir. Le voir se tortiller de jalousie vaut bien deux yeux au beurre noir.

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