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— On appelle ça un charango ! déclara-t-il avec fierté.
— Ça ne ressemble même pas à un instrument de musique ! se moqua Ragnor. Un engin de torture, à la limite.
Magnus blottit le charango contre lui pour le consoler.
— Non, il s’agit bien d’un instrument de musique. Rare et magnifique ! Sa caisse de résonance est faite avec une carapace de tatou.
— Ceci explique donc le son qui en sort…, fit Ragnor. On dirait effectivement un tatou au bord de l’agonie.
— Pff, ce que tu peux être jaloux ! répliqua Magnus. Tout ça parce que tu n’as pas l’âme artistique, contrairement à moi.
— Oh oui ! je suis vert de jalousie, ironisa Ragnor.
— J’adore quand tu te moques de la couleur de ta peau, tu sais !
Magnus, qui refusait de se laisser blesser par les jugements cruels de son ami, lui lança un regard dédaigneux, leva son charango et recommença à jouer sa douce et provocante mélodie.
Un bruissement d’étoffe et des pas pressés résonnèrent à travers la maison. La mine affolée et ses cheveux blancs flottant sur les épaules, Catarina apparut dans la cour.
— Magnus ! Ragnor ! Je viens d’entendre un chat en détresse, aidez-moi vite à le chercher !
Ragnor s’écroula de rire sur le rebord de la fenêtre. Magnus dévisagea Catarina. Un tic nerveux retroussait les lèvres de la sorcière.
— Bande de traîtres ! lança-t-il. Vous complotez contre mon talent !
Afficher en entier— Après, tu as voulu qu’on te laisse dans le désert, récita Catarina d’une voix neutre, car tu avais décidé d’y vivre sous la forme d’un cactus. Ensuite, tu as fait apparaître de minuscules épines, que tu nous as lancées dessus avec une précision remarquable.
Magnus se risqua à jeter un nouveau coup d’œil à Catarina. Elle restait obstinément floue dans sa vision brouillée.
— Ça a dû vous impressionner, non ? demanda-t-il, solennel.
— Non, « impressionner » n’est pas le verbe qui convient…
Afficher en entierEmerveillé, Magnus observait les atèles, petits singes aux longs bras qui constellaient les arbres comme autant d'étoiles, ainsi que les saimiris, qui bondissaient discrètement de branche en branche.
-Imagine... si j'avais un singe domestique, commença Magnus, je pourrais lui mettre une veste et lui apprendre des tours. Il me ressemblerait comme deux gouttes d'eau, mais version singe.
-On dirait que l'altitude a rendu ton ami malade, glissa Giuliana. Nous sommes à des milliers de mètres au-dessus du niveau de la mer.
Afficher en entierMagnus avait un faible pour les cheveux noirs, les yeux bleus et l’honnêteté
Afficher en entierRagnor, Qui avait visiblement honte de son compagnon, arborait une mine navrée ; il se pencha et chuchota avec une agressivité proche de celle de l’alouate :
— Aurais-tu oublié que tu sais manier la magie ?
Magnus jeta un coup d’œil dédaigneux derrière lui.
— Je n’allais quand même pas envoûter un singe ! Vraiment, Ragnor, pour qui me prends-tu ?
Afficher en entier— Relax, on est en vacances !
— Toi, tu es toujours en vacances ! Ça fait même trente ans que tu es en vacances !
Afficher en entier« Étrangement, cette vie de criminel ne fut pas la raison pour laquelle on bannit Magnus du Pérou. Le Haut Conseil des Sorciers péruviens se réunit en secret et fit parvenir une lettre à Magnus quelques mois plus tard lui annonçant son bannissement du Pérou pour « crimes inqualifiables ». Et malgré ses requêtes répétées, Magnus ne connut jamais la raison de sa condamnation. Aujourd’hui encore, la raison de son bannissement reste – et sera peut-être toujours – un mystère. »
Afficher en entierA sa grande déception, son compagnon continuait de se montrer méfiant, comme lors de leur passage au lac Yarinacocha.
"Pourquoi ces dauphins sont-ils roses ?" avait alors demandé Ragnor, les yeux plissés.
"Je n'y suis pour rien, ils l'étaient déjà avant mon arrivée ! s'était indigné Magnus. Enfin, je crois..."
Afficher en entier— Je connaissais l’oracle qui vivait ici il y a sept cents ans, déclara Magnus d’une voix théâtrale.
Nayaraq parut impressionnée, mais Catarina, qui connaissait l’âge exact de Magnus, ne s’en émut pas.
Magnus avait commencé à monnayer ses pouvoirs avant même de fêter ses vingt ans. À l’époque, toujours en pleine croissance, il n’était pas encore figé dans le temps, ni piégé pour l’éternité. Son corps et son visage continuaient de changer un peu chaque jour. Il restait encore quelques vestiges d’humanité en lui.
Mais comme on ne peut avouer à un client qui s’attend à voir un sorcier expérimenté que l’on n’est pas encore vraiment adulte, Magnus avait pris l’habitude de mentir sur son jeune âge. Il n’avait jamais arrêté depuis lors, ce qui devenait un peu gênant quand il oubliait à qui il avait raconté quel mensonge. Un jour, par exemple, quand quelqu’un lui avait demandé à quoi ressemblait Jules César, il s’était contenté de répondre : « Pas très grand. »
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)Étrangement, cette vie de criminel ne fut pas la raison pour laquelle on bannit Magnus du Pérou. Le Haut Conseil des Sorciers péruviens se réunit en secret et fit parvenir une lettre à Magnus quelques mois plus tard lui annonçant son bannissement du Pérou pour « crimes inqualifiables ». Et malgré ses requêtes répétées, Magnus ne connut jamais la raison de sa condamnation. Aujourd’hui encore, la raison de son bannissement reste – et sera peut-être toujours – un mystère.
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