Extraits

— Je sais. Je ne suis pas celui que tu désires, mais ne pense pas à lui ou tu souffriras inutilement.

Je me demandai un instant ce qui avait pu tellement basculer dans ma vie pour que je me retrouve dans une forêt enneigée, avec une femme qui parlait toute seule en dépouillant des lapins et un renard de la taille d’un lion qui se comportait comme le plus gentil des chatons !

"si tu choisis ton combat, alors tu sais quel sacrifice vaut la peine de le remporter"

Je me retins de balancer une connerie du genre "la reine est une nympho?!". Mais de peu.

Cela aurait pu être le début d'une histoire drôle : une princesse elfe, un prince lycae, un duc vampire et deux cousins royaux se promenaient avec un humain béni des dieux...

Existait-il seulement un manuel dans ce genre de cas ? Genre "J'ai dérouillée ma terre natale, oups ! " ou encore "Comment gérer le post-Armageddon?"

— Oups…

Je m’approchai de lui, refermant ma main sur son avant-bras en contemplant son visage à moitié défait.

— Oups ? Ça veut dire quoi « oups » ? Pourquoi tu dis « oups », bordel !?

Par les Lunes ! Il ne pouvait pas dire « oups » ! Comme un gamin qui avait fait une bêtise et qui n’allait pas tarder à se ramasser la baffe du siècle !

— Nos vies sont entre les mains d’un inconscient.

Je trouvais que marcher, parler et penser, c’était déjà pas mal, je m’en étais contenté jusque-là, mais bon…

Je crus voir les babines du renard s’étirer en un sourire amusé, alors que son pelage prenait l’eau à vue d’œil. Il ne faisait pas froid, mais les nuages que je voyais au loin ne présageaient aucune éclaircie.

— Infeijin possède un temps estival presque toute l’année… Mais c’est aussi le pays de l’orage, des pluies de printemps et des vents tièdes venus du Sud.

Humide, certainement. Orageux, effectivement. Vents chauds, absolument… Estival ? Me prenait-il vraiment pour un idiot ? Je rangeai ma cape de fourrure dans mon sac sans fond et en sortis un manteau en cuir, assez long et pourvu d’une capuche pour me protéger de la pluie.