Extraits

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je constate qu'Evangéline me fixe depuis le pas de la porte de mon bureau.

- Qu'est-ce que tu fais ? l'interrogé-je en fronçant les sourcils.

- Rien.

Elle hausse les épaules et s'aventure à l'intérieur de la pièce sans que je ne lui en donne la permission, en scrutant l'espace qui l'entoure avec intérêt.

- Je m'ennuie.

- Tu t'ennuies ? répèté-je. Que veux-tu que j'y fasse ?

- Vous avez envie de jouer à un jeu ?

Je la regarde avec incrédulité.

- Je dois aller m'occuper de ta sœur.

- Elle dort, fait-elle remarquer. Que diriez-vous de faire un morpion ou de jouer au jeu du pendu ?

Lorsqu'il s'agit de leur famille, leur loyauté sera toujours déchirée à cet égard.

Je ne peux plus nier que quelque chose est en train de changer en moi. Appelez cela de la douceur, de la faiblesse, ou autre. Quel que soit le terme approprié, le bloc de glace qui entourait mon coeur commence à fondre pour céder place à la chaleur d'un printemps que je n'avais pas prévu de ressentir. Et tout cala n'est dû qu'à elle.