Extraits

– Peut-être que quand Brooke sera ma femme, je pourrai la contrôler. Je peux la retenir avec des promesses écrites. Elle ne veut pas vivre à Bayview. Elle veut plus que ça. Vivre à Paris, Milan, L.A., quelque part où elle puisse côtoyer des acteurs, des mannequins, des sportifs. Si je réussis à l’éloigner de mes garçons, ça en vaut la peine.

– Vous ne l’éloignez pas de vos fils ! Vous ne faites que la leur jeter à la figure !

Pourquoi est-ce que ce type n’arrive pas raisonner ?

– Nous vivrons sur la côte Ouest. Ou à l’étranger. Les garçons se débrouilleront très bien tout seuls ici, jusqu’à ce qu’ils terminent le lycée.

Je ferai tout ce qui est possible pour l’éloigner d’eux. Et plus particulièrement de Reed.

Je fronce les sourcils.

– Que voulez-vous dire ?

Ses paroles suivantes me glacent le sang.

Spoiler(cliquez pour révéler)– Il y a de fortes chances que le bébé soit le sien, Ella.

– Oh bébé, tu as encore plein de trucs à apprendre.

En plus, je ne serais pas en train de sursauter chaque fois que j’entends des pas dans l’escalier. Je n’arrive pas à croire que j’ai embrassé Reed l’autre soir. Non, j’ai fait plus que l’embrasser. Il avait baissé mon pantalon et ses mains étaient posées sur mes fesses. Qui sait jusqu’où je l’aurais laissé aller si tout ce truc à propos du bébé n’avait pas ressurgi entre nous.

Spoiler(cliquez pour révéler)Et s’il était réellement le père du bébé de Brooke ?

Comment je vais faire pour vivre dans la même maison que Reed et Brooke et leur bébé, que le pauvre Callum va élever comme le sien sans rien savoir ?

Seigneur ! Depuis quand est-ce que ma vie est devenue un tel mélo ?

Henley pleurniche de douleur en reculant. Une odeur d’urine remplit l’espace autour de nous.

– Pas possible ! Il s’est pissé dessus, hurle quelqu’un.

Dégoûté, j’attrape Skip par le col, je lui balance un bon coup de pied dans l’arrière-train, ce qui le fait tomber face contre terre. Je me penche sur lui en lui écrasant la colonne vertébrale avec mon genou.

– Tu adresses encore la parole à Ella ou à une de ses copines, et tu recevras bien pire qu’un ou deux uppercuts au visage, compris ?

Il hoche la tête en pleurant lamentablement.

– Bon.

Je le pousse pour me relever et j’annonce à la foule autour de nous :

– Et ça marche aussi pour vous. À partir d’aujourd’hui, vous allez tous vous comporter correctement ou ce qui vient d’arriver à ce connard vous arrivera aussi.

Skip se tourne avec précaution. Il a l’air 100% BCBG, avec ses cheveux parfaitement gominés et son visage de joli garçon, rasé de frais.

– Ouais ?

– Tu as eu cours d’expression orale avant le déjeuner ?

Il hoche la tête.

– Ouais. Et alors ?

– Alors, voilà le marché. (Je tapote ma poitrine.) Je te laisse frapper le premier coup. C’est gratuit. Tu fais comme tu veux. Et ensuite je vais te défoncer la gueule à tel point que même ta mère ne va pas te reconnaître.

Il regarde autour de lui, cherchant frénétiquement une échappatoire.

Mais il ne m’échappera pas, et si jamais il a eu un jour des amis, ils font tous semblant de ne pas le connaître. À sa table, tout le monde détourne le regard, tripote son téléphone ou joue avec sa nourriture. Skip est tout seul, et il le sait.

– Toute la famille est tordue, hein ? Mais je suppose que ça te convient, comme à cette traînée de Lauren. Pas vrai, Ella ? Une sale stripteaseuse comme toi doit sans doute apprécier d’être chopée en même temps par deux Royal.

– Vas-y, essaie. Montre-moi jusqu’où tu peux aller sans la protection de Reed.

Je m’avance, mais elle ne recule pas d’un pouce.

– Je n’ai pas besoin de la protection de Reed. Je n’en ai jamais eu besoin.

– Ah vraiment ?

– Oui, vraiment.

Je plante un doigt au milieu de sa poitrine, juste entre ses deux petits seins effrontés :

– Je suis capable de te démonter la tête toute seule, Jordan.

À l’instant où je pénètre sur le campus, le lendemain, j’entends les chuchotements. En garant ma voiture sur le parking des élèves, j’avais déjà dû faire face à des petits sourires en coin et autres regards fixes, mais c’est encore pire à l’intérieur. Un silence assourdissant, suivi d’un murmure indistinct de paroles et de ricanements, me poursuit dans le couloir.

– Je suis qui, moi ? Votre thérapeute de couple ? Je ne sais pas pourquoi elle ne t’appelle pas.

Deux heures ont passé, je flippe comme un fou. Il est plus de minuit, et Ella n’est toujours pas rentrée.

Ne pourrait-elle pas juste rentrer à la maison et me hurler dessus ? J’ai besoin qu’elle me dise que je suis un trou du cul qui ne mérite pas qu’elle perde son temps avec moi. Je voudrais qu’elle soit en face de moi en train de me cracher sa colère au visage. Je voudrais qu’elle me crie dessus, qu’elle me frappe, qu’elle me cogne.

J’ai terriblement besoin d’elle.