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Arya mit un genou à terre et, à la grande surprise de Nasuada, elle entreprit de dénouer les lacet de ses bottes pour les rattacher. Tenant un cordon entre ses dents, elle demanda:
- Où était Eragon lors de ton dernier contact avec lui, Saphira?
"- à l'entrée de Helgrind."
- tu as une idée du chemin qu'il comptait prendre?
"Il l'ignorait lui même."
L'elfe se releva d'un bond et déclara:
- En ce cas, je vais devoir chercher un peu partout.
Telle une biche, elle s'élança à travers la clairière pour filer vers le nord entre les tentes, vive et légère comme le vent.
- Arya, non ! s'écria Nasuada.
Trop tard. L'elfe tait déjà loin.
Une vague de désespoir submergea Nasuada tandis qu'elle la regardait disparaître."Le centre s'effondre" songea-t-elle.
Afficher en entierRedoublant de vitesse, il ouvrit son esprit à la dragonne, abaissant toutes ses barrières mentales pour qu'ils puissent s'unir sans réserve. Telle une marée d'eau tiède, la conscience de Saphira s'engouffra en lui au moment où la sienne s'engouffrait en elle. Eragon en eut le souffle coupé. Il trébucha, manqua tomber. Ils s'enveloppaient de chaleur, baignaient dans une intimité qu'aucune étreinte physique ne pouvait égaler, leurs deux identités se mêlaient à nouveau, indissociables. Grand était leur réconfort ; simple aussi : ils n'étaient plus seuls. Savoir qu'on est uni avec un être qui vous aime, vous comprend jusqu'au plus profond de vous même et ne vous abandonnera pas, même dans les circonstances les plus désespérées, est le plus précieux de tout les biens - un bien qu'Eragon et Saphira savouraient pleinement.
Afficher en entierBondissant à la suite du Lethrblaka mutilé, qu’elle venait de projeter dans les airs d’un coup de patte, Saphira se jeta sur lui et planta les crocs dans sa nuque musculeuse. Le monstre se débattait dans un ultime effort pour se dégager quand, secouant la tête, elle lui brisa la colonne vertébrale. Lorsqu’elle eut relâché sa proie inerte, la dragonne se redressa et emplit la caverne d’un rugissement sauvage en signe de victoire.
Afficher en entier_ Tu l'as appelé Feu? s'exclama Angela, incrédule. C'est banal à pleurer! Pourquoi pas Lame de Flamme, pendant que tu y étais ? Feu! Je vous demande un peu! Tu n'aurais pas préféré la nommer Croque-Mouton ou Tranche-Chrysanthème? Quelque chose qui témoigne d'un brin d'imagination ?
_ J'ai déjà un croque-mouton ici, répondit- il en flattant l'encolure de Saphira. Pourquoi en aurais-je deux?
Le visage d'Angela se fendit d'un large sourire :
_ En fin de compte, tu ne manques pas d'esprit. Il y a peut-être encore de l'espoir pour toi.
Afficher en entierRoran souleva le bloc rocheux du sol ; les muscles de son dos saillaient et ondoyaient. Il cala un instant l’énorme pierre contre ses cuisses, puis, grognant sous l’effort, il la hissa au-dessus de sa tête. Bras tendus, il la tint là-haut pendant une bonne minute, jusqu’à ce que ses épaules tremblent et menacent de céder sous le poids. Alors, il lança le bloc, qui atterrit avec un bruit sourd et s’enfonça de plusieurs pouces.
Autour de lui, vingt guerriers vardens s’échinaient à soulever des pierres de taille similaire. Deux seulement y parvinrent ; les autres se rabattirent sur les spécimens moins lourds auxquels ils étaient habitués. Roran se réjouissait d’avoir acquis assez de force au cours des années de travaux à la ferme et des mois passés à la forge de Horst pour ne pas se ridiculiser face à des hommes qui s’exerçaient au maniement des armes depuis l’âge de douze ans.
Il secoua les bras pour en chasser le feu, prit quelques grandes inspirations, goûta la fraîcheur de l’air sur son torse, puis il se massa l’épaule droite, en pétrit la masse musculaire et l’explora, constatant une fois encore qu’il ne gardait aucune trace de la morsure du Ra’zac. Il sourit, ravi d’être guéri, comme neuf, miracle tout aussi improbable que de voir une vache danser la gigue.
Afficher en entier" Certes. Maintenant, si tu veux bien, cette conversation me pèse, j'aimerais changer de sujet. Ces derniers jours, j'ai réfléchi à ces idées de destin, de hasard et de justice jusqu'à épuisement. Autant que je puisse en juger, les questionnements philosophiques ont autant de chances de vous égarer dans leur labyrinthe et de vous déprimer que de vous remonter le moral. "
Afficher en entierIl cracha aux pieds d'Eragon:
-Tu n'est qu'un foie jaune,le rejeton d'un misérable tâcheron rongé par le chancre.
Un bâtard et un ours mal léché,voila ce que tu es! Un bouseux à face de suif, un croque-quillasse, une vomissure de manant, un crapaud à la bave venimeuse, l'avorton malingre et geignard d'une truie grasse.
Je te donnerais pas mon dernier quignon de pain si tu mourais de faim, pas une seule goutte d'eau si la soif te dévorait, ni la tombe d'un mendiant si tu étais mort. Tu as du pus dans les veines et la cervelle moisie,tu n'es qu'un vil pleutre qui tremble dans ses chausses!
Ce chapelet d'insultes colorées avait en soi quelque chose d'admirable.
Bien qu'impressionné,Eragon brulait d'une furieuse envie d'étrangler le boucher,ou tout au moins de lui rendre la pareille.
Il s'en retint, car il soupçonnait Sloan d'attiser sa colère pour le pousser à bout dans l'espoir de hâter sa propre délivrance, fin miséricordieuse qu'il ne méritait pas.
Afficher en entierAvec un cri de joie, Eragon bondit, se suspendit à son cou, le serra sans se soucier des écailles aux pointes acérées.
" Petit homme ", murmura Saphira avec tendresse.
Afficher en entierEragon ne pouvait rien reprocher de tout cela à Murtagh. Il avait été victime du destin, comme il l'était depuis sa naissance. Et pourtant, pourtant... Si Murtagh servait Galbatorix contre sa volonté, s'il répugnait aux atrocités que le roi l'obligeait à commettre, une part de lui semblait se délecter des pouvoirs nouveaux dont il jouissait.
Afficher en entierSans s'être consultés, Eragon et Roran entamèrent en rampant la descente de la petite éminence au sommet de laquelle ils étaient tapis. Arrivés en bas, ils se redressèrent un peu, changèrent de direction et, plies en deux, coururent entre les rangées de collines. Creusée par les crues soudaines, la dépression se mua en un ravin bordé de schiste qui s'effritait.
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