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Commentaires de livres faits par lionelbehra

Extraits de livres par lionelbehra

Commentaires de livres appréciés par lionelbehra

Extraits de livres appréciés par lionelbehra

date : 31-05-2016
Prologue

Je suis né aujourd’hui. J’ai fait irruption dans la lumière et celle-ci m’a aveuglé, m’obligeant à fermer mes paupières. Je vivais jusqu’alors dans un environnement très différent. Un vase clos qui m’emprisonnait depuis trop longtemps…
Je suis né aujourd’hui et il s’agit de ma troisième naissance. Je savoure mon plaisir. Quel être humain peut se vanter d’être venu au monde trois fois ? Et surtout, y-a-t’il eu un autre homme sur cette planète qui a eu conscience de naître ? Existe-t-il quelqu’un d’autre capable de réaliser qu’il vit le premier jour de son existence ?
Je souris à cette idée. Je me savais unique mais, jusqu’alors, je maudissais cette singularité. A présent, je m’en délecte.
Je suis venu au monde une première fois, comme chacun d’entre nous. Nu et couvert de sang, entre les cuisses d’une femme.
Je suis né une seconde fois quelques années plus tard. Mon père était assis à mes côtés. Il me regardait avec tout son amour à travers un rideau de larmes. J’avais souhaité lui prendre la main mais ce geste apparemment anodin s’était révélé impossible à réaliser. Mes muscles atrophiés m’en avaient empêché. Cela n’avait en fait aucune importance. Je venais de naître : j’avais donc toute la vie devant moi pour enlacer mon père.
Je nais en ce jour béni pour la troisième et dernière fois. Ma vie, ma véritable vie, commence à ce moment même où le soleil m’éblouit. À cet instant fatidique où je franchis les portes de cette prison qui m’a retenu captif pendant plusieurs décennies.
Je suis enfin libre. Quelle extase ! Bientôt, je pourrai mener la vie idyllique dont j’ai toujours rêvé !
Je suis né aujourd’hui mais je dois tout d’abord accomplir mon devoir avant de savourer le bonheur d’exister. Il ne s’agit en fait que de quelques formalités. Je sais déjà exactement comment procéder. Ce sera l’affaire de quelques jours. Pas plus.
Juste quelques jours lors desquels je devrai tuer…
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"Attacus !

Elle avait entendu ce mot, la première fois, lorsqu’elle avait dix ans. C’était le vieil homme qui habitait la baraque perdue dans les bois qui l’avait prononcé.

Ce type intriguait beaucoup Cerise à cette époque. Elle ne comprenait pas pourquoi il se comportait de manière différente envers elle selon les situations. Elle avait remarqué qu’il ne daignait lui jeter le moindre regard lorsqu’elle était accompagnée de ses parents et, qu’au contraire, son visage rayonnait lorsqu’ils se rencontraient en l’absence d’autres personnes. Cerise n’aimait pas ses sourires apparemment bienveillants et sa gentillesse affichée. Sans parvenir à définir les raisons de cette méfiance, elle avait l’impression qu’ils dissimulaient en réalité une menace cachée. Ce vieillard lui faisait tout simplement un peu peur. Sa maigreur rachitique, ses rides qui sillonnaient son visage, son dos courbé, sa peau d’une teinte jaune repoussante et ses doigts déformés par l’arthrite la mettaient mal à l’aise.

— C’est un très, très vieux monsieur, ma chérie, lui avait dit un jour sa grand-mère lorsqu’elle lui avait fait part de ses craintes. Je le connais depuis des années. Il a eu beaucoup de malheurs dans sa vie, tu sais. Il a perdu sa femme et sa fille, il y a très longtemps. Depuis, il vit en ermite dans la vieille maisonnette de la forêt.

— Une ermite ? La petite bête contre laquelle papa rouspète tout le temps parce qu’elle mange la charpente du toit ?

— Non, pas une termite. Un ermite ! avait répondu la vieille femme avec son rire de crécelle. C’est un monsieur qui vit tout seul et qui ne parle jamais à personne. Il semble peut-être un peu bizarre, mais je te promets qu’il est inoffensif. Je pense que tu lui rappelles un peu sa fille. Tu as de longs cheveux blonds et les mêmes grands yeux noirs.

Cerise avait tressailli. Elle avait déjà entendu les gens du village parler du drame qui avait brisé la vie du vieux monsieur. Elle était donc au courant de ce qui était arrivé à sa petite fille. Un loup l’avait dévorée, disait-on. On racontait même qu’on l’avait identifiée grâce à la forme particulière de son chaperon retrouvé sur le corps ensanglanté. On prétendait qu’il était impossible de reconnaître la couleur initiale du vêtement. Il était devenu tout rouge…

Cerise avait ravalé sa salive. Elle avait ignoré jusqu’alors que la petite victime lui ressemblait.

Sa grand-mère n’avait pas remarqué son effroi et avait poursuivi son monologue.

— Je crois que ça lui ferait très plaisir si tu acceptais de lui parler lorsqu’il te sourit gentiment. Tu serais adorable de ne pas chercher à l’éviter. Il voit bien que tu as peur de lui et cela lui fait certainement beaucoup de peine.

Depuis cette discussion, Cerise avait fait des efforts. A chaque fois qu’elle avait croisé le vieil homme, elle l’avait poliment salué.

Alors, un jour, celui-ci s’était enhardi et avait entamé la conversation, visiblement ravi de pouvoir discuter un peu.

Beau temps aujourd’hui ! Tu vas pouvoir jouer dehors.

Tu travailles bien à l’école ? Tu sais, c’est important de bien écouter son maître.

Quelques semaines après leurs premiers échanges, il lui avait posé une question à laquelle elle ne s’attendait pas du tout.

Tu aimes les animaux ?

Elle avait répondu par l’affirmative d’une petite voix timide. Bien sûr, toutes les fillettes de son âge aiment les animaux !

Alors, viens avec moi. Je vais te montrer quelque chose. J’ai une surprise pour toi à la maison.

Cerise n’avait pas du tout envie de suivre le vieil homme dans sa baraque perdue. La façade était sale et les volets en bois penchaient dangereusement. L’entourage, qui n’était plus entretenu depuis des années, constituait un labyrinthe de friches, parmi lesquelles des nains de jardin à la bonhomie trompeuse dévisageaient les intrus.

Cerise se rappela les paroles sa grand-mère. Elle n’avait rien à craindre du Vieux Monsieur. Il n’était plus très beau, parce qu’il était très âgé. Ce n’était pas de sa faute. Cerise pensa aux personnages du Bossu de Notre Dame et de La Belle et la Bête, deux dessins animés de Walt Disney qui apprennent aux enfants à ne pas juger les autres sur leurs apparences physiques. Ce monsieur était sûrement très gentil, après tout.

Alors la fillette rassembla tout son courage. Malgré sa peur, elle suivit le Vieux Monsieur à travers les bois jusqu’à sa maison isolée. Elle voulait lui faire plaisir. Il avait connu tant d’épreuves douloureuses dans sa vie.

La porte grinça lorsque le Vieux Monsieur la poussa avec difficulté. Cerise entra en prenant garde de ne toucher à rien. Ça ne sentait pas très bon dans la maison du Vieux Monsieur. Ce n’était pas très bien décoré non plus. Il y avait beaucoup de vieilles photos sur les gros meubles en bois, mais les gens dessus ne souriaient pas.

Tu veux boire un verre d’eau ou manger des gâteaux avant de découvrir la surprise ?

Cerise avait faim, mais elle secoua négativement la tête. Elle voulait vite voir les animaux pour pouvoir rentrer rapidement à la maison. Elle avait hâte aussi de savoir si ce seraient des chatons ou des petits lapins.

Alors le Vieux Monsieur l’invita à monter à l’étage.

Ils sont au grenier, mon enfant.

Elle fronça les sourcils en entendant ces deux derniers mots. Elle n’aimait pas que le Vieux Monsieur l’appelle « mon enfant ». Tout d’abord, parce que ça lui rappelait les contes qui lui faisaient si peur : C’est pour mieux te manger, mon enfant. Ensuite, parce que sa grand-mère lui avait raconté qu’elle ressemblait à la petite fille attaquée par le loup. Elle ne voulait plus qu’on la compare à elle. Plus jamais ! Ça l’effrayait tant de savoir qu’une fillette avec les mêmes cheveux blonds et de grands yeux noirs avait été dévorée.

Le Vieux Monsieur monta les escaliers en premier. A chaque pas, les marches grinçaient, comme si elles supportaient une toute dernière fois le poids d’un être humain avant de s’écrouler lors du prochain passage.

Cerise le suivit sans un mot. Elle gravit les escaliers en se tenant des deux mains à la rampe branlante.

Une fois parvenu sur le palier, le Vieux Monsieur sortit une grosse clef de sa poche, et l’introduisit en tremblant dans la serrure d’une énorme porte en chêne.

Rentre vite en même temps que moi. Il ne faut pas qu’ils s’échappent.

Cerise fit ce que le Vieux Monsieur avait ordonné. Elle s’engouffra à sa suite dans la pièce obscure. Une fois tous deux entrés dans le grenier, il referma la porte.

À clef …

Cerise se demanda pourquoi il avait agi de la sorte. Les chatons ou les petits lapins ne peuvent pas ouvrir une porte même si on ne la verrouille pas ! C’était sans doute une manie de personne âgée. Sa grand-mère, par exemple, allumait toujours une lampe pour regarder la télévision.

Il faisait étrangement lourd à l’intérieur du grenier, comme si les thermostats de plusieurs radiateurs avaient été poussés au maximum.

Tu n’as pas trop chaud, mon enfant ?

Elle avait fait non de la tête. Mais elle avait menti. Bien sûr que oui, elle avait trop chaud ! L’air était presque irrespirable et il était saturé d’humidité.

Tu peux ôter ton manteau si tu veux.

Cerise secoua de nouveau la tête. Elle ne souhaitait pas enlever son vêtement, comme s’il pouvait représenter un ultime rempart contre un danger inconnu... "

LES ENTRAILLES DU LOUP, de Lionel BEHRA
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Habituellement, Laura Maréchal détestait que ce satané réveil la prive de la fin de ses rêves. Mais, ce matin-là, elle lui était reconnaissante d’avoir mis un terme à la scène sordide que son subconscient avait imaginée. Ce qui l’horrifiait le plus lorsqu’elle échappait à ce type de cauchemar n’était pas la peur ou le dégoût qu’elle avait pu ressentir en tant que spectatrice impuissante. C’était le fait qu’elle était également une actrice consentante du scénario malsain écrit par son esprit. Elle se voyait faire des choses répugnantes, comme si un sosie s’amusait à accomplir des actes qu’elle abhorrait.
Or, ce n’était pas un sosie qui agissait dans ses rêves, ni même une comédienne qui se serait grimée pour lui ressembler. Elle savait que la femme qui se comportait comme une traînée était une partie d’elle. Le jour, cet aspect de sa personnalité était enfoui au plus profond de son âme, dissimulé sous un amoncellement de valeurs religieuses et morales. Mais la nuit, lorsqu’elle sombrait dans un sommeil profond, il émergeait des méandres de son cerveau pour lui faire mener une vie dissolue.
Ce matin, Laura était si révulsée par son rêve qu’elle alla directement sous la douche. Elle se sentait sale et honteuse. Sale d’avoir forniqué avec un violeur d’enfants et honteuse d’avoir aimé ça.
Tout en frictionnant son corps avec rudesse, elle se demanda pourquoi ses fantasmes nocturnes consistaient toujours à faire l’amour avec des types détestables.
Jérémy Marco était l’ordure la plus abjecte que son boulot de flic lui avait accordé de croiser. Elle avait participé à l’enquête qui avait permis son arrestation et connaissait les détails abominables qui avaient été cachés à la presse. Ce type était une saloperie de la pire espèce. Elle avait été présente lorsque les pédopsychiatres avaient interrogé les petites victimes. Leurs témoignages avaient été si bouleversants qu’elle avait dû prétexter une envie pressante pour s’enfuir aux toilettes et cacher les larmes qui naissaient dans ses yeux. Un flic ne peut pas se permettre de chialer dans l’exercice de ses fonctions !
Sa main enveloppée dans le gant de toilette frotta sa peau avec une telle vigueur que ses cuisses, ses seins et son ventre rougirent.
Pourquoi lui ? Pourquoi cette pourriture ?
Elle pourrait à la limite comprendre ses rêves si Jérémy Marco était un diable pourvu d’un visage d’ange. Mais ce n’était pas le cas. Il mesurait un mètre soixante-cinq pour près de quatre-vingt-dix kilos. À cinquante-cinq ans, il n’avait plus un seul cheveu sur le caillou, et des ridules violettes creusées par l’alcool sillonnaient ses bajoues bouffies.
Laura resta plus de trente minutes sous le jet brûlant pour purifier son corps. Une fois le contenu du ballon d’eau chaude épuisé, elle se résigna à sortir de la douche.
Elle s’essuya puis s’habilla avec précipitation.
Cinq heures moins le quart ! Elle allait être en retard au boulot. Elle partirait une fois de plus sans aucun fard pour cacher ses trente-deux ans.
Pour tout petit déjeuner, elle se contenta d’un grand verre d’eau et de deux biscottes.
Pas le temps de les beurrer ! Grouille-toi !
Cinq minutes plus tard, elle conduisait sa Polo sans respecter ni les feux ni les limitations de vitesse.
Lorsqu’elle gara de travers son véhicule sur le parking du commissariat, son portable se mit à sonner.
— Qu’est-ce que tu fous ?
— J’arrive. C’est bon, Charly.
— Secoue-toi les fesses, ma belle. Encore une gamine qui a disparu.
— Merde !
— Une fille de notable, en plus. Monsieur est huissier de justice et Madame est la sœur du maire. Le commandant est dans tous ses états.
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Les deux tombes étaient éloignées de plus d’une centaine de mètres. Elles n’avaient rien en commun.

L’une était ouverte et attendait qu’un long serpent noir vienne déposer dans sa gueule sa nourriture éternelle. Il rampait lentement à travers les allées fleuries. A sa tête, six anonymes silencieux portaient le cercueil. Derrière, une veuve éplorée, maintenue par deux hommes en costume sombre, gémissait de manière ininterrompue. Elle était suivie par une centaine de personnes qui fixaient le bout de leurs chaussures cirées. La plupart par recueillement. Quelques-unes parce qu’elles étaient accablées par la peine. Et d’autres pour ne pas perturber la solennité ambiante.

La seconde tombe était refermée depuis plus de dix ans. Une simple croix de bois, penchée par les vents septentrionaux, veillait sur un parterre de graviers. L’homme qui se tenait debout face à elle n’était jamais venu auparavant. A quoi bon ? Les morts n’entendent pas les prières. Ils ne voient pas les fleurs qui jonchent leur dernière demeure. Ils se contentent de pourrir et de régaler les vers !

S’il avait décidé, malgré tout, de venir aujourd’hui, c’était pour annoncer une nouvelle à la femme couchée sous la terre. Bien sûr, cet acte n’avait aucune pertinence rationnelle. Mais sans pouvoir en comprendre la raison, il lui faisait un bien fou.

Une salve retentit et brisa la quiétude du lieu. L’homme ne tressaillit pas. Il s’était attendu à ce que le flic qu’on enterrait à l’autre bout du cimetière soit honoré par une pétarade ridicule. La connerie humaine revêtait toujours un uniforme quand il s’agissait de tirer en l’air ou d’offrir une putain de médaille au cadavre drapé d’un linceul bleu-blanc-rouge.
Sa mère n’avait eu droit à la présence d’aucun de ces officiels décorés. Et pourquoi seraient-ils venus ? Ces types-là n’étaient pas du genre à reconnaître leurs erreurs et à demander pardon. Si les flics avaient fait leur boulot et entendu ses appels à l’aide, il ne serait certainement pas ici, les baskets baignant dans une flaque boueuse à parler à un fantôme sourd depuis des années.

Jordan Carnot se retourna et cracha un épais mollard dans l’allée du cimetière.

Tu dois être fier de moi, maman, aujourd’hui. Tu peux dormir en paix à présent.
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