Extraits

- Tu sais que j'adore les défis. (Daemon)

Mon cœur se gonfla quand je repensai à la première fois où il avait prononcé ces mots, le jour où nous avions appris que nous étions connectés. Lorsqu'il avait suggéré qu'on se mette ensemble, je l'avais remballé. Je me penchai vers lui et pressai mes lèvres contre son front. Alors, les yeux fermés, je remerciai tous les Dieux et prophètes que je connaissais.

-Moi aussi, Daemon. Moi aussi.

Tous se mirent alors à se transformer, à s'allumer comme des guirlandes de Noël. Ils étaient tellement nombreux... trop nombreux. Nous ne pouvions pas tous les combattre. Nous ne réussirions jamais à nous en enfuir. Et tout est de ma faute.

"Je suis désolée", dis-je à Daemon. Une idée me traversa l'esprit: faire distraction pour que l'un d'entre nous puisse s'enfuir. Damon ne méritait pas un tel sort. L'épaule douloureuse, et sans doute fumante, je m'écartai et de lui. "Je suis désolée".

La prise de Damon se raffermit sur moi, empêchant ma fuite. "Non". Sa voix m'enveloppa. "N'y pense même pas. Si ça doit se terminer aujourd'hui, on restera ensemble". Sa lumière se dissipa, révélant la forme dont j'étais tombée amoureuse en premier. Cheveux noirs en bataille, pommettes hautes et regard émeraude.

- Ensemble, répéta-t-il à voix haute.

''Kat s’était retournée vers la limousine. À la seule force de ses bras, elle remit la voiture cabossée sur ses roues. Waouh. Le grand Luxen pas très bavard s’extirpa de la voiture. Je me dirigeai vers lui, évitant sans peine un éclair d’énergie. Tout à coup, je m’immobilisai. Les cheveux de Kat s’étaient dressés en l’air. De l’électricité statique crépitait autour d’elle. Un éclair d’énergie s’échappa de sa main, frappa le Luxen de plein fouet et l’envoya voler dans les airs. Elle ne s’arrêta pas là. Elle continua de l’attaquer jusqu’à ce qu’il s’effondre sur le capot de la voiture. Un liquide brillant et irisé se mit à couler à flots de son corps inerte. En la voyant en pleine action, je ne pus m’empêcher de ressentir de petits fourmillements dans certaines parties de mon anatomie. Kat se tourna vivement vers moi. Ses yeux brillaient de l’intérieur. À cet instant, elle ressemblait à une déesse, à une déesse vengeresse. Si on n’était pas en train de se battre, je te prendrais tout de suite contre un arbre. Elle eut un sourire en coin. Tu es vraiment un… Derrière toi !''

''Ses dents s’accrochèrent au lobe de mon oreille et une décharge de plaisir me traversa de part en part. Je hoquetai de surprise. Son rire rauque, empli de désir, était vraiment déplacé, vu la situation. Le rouge aux joues, je m’écartai légèrement. — Il n’y a que toi pour faire ça dans un moment pareil. Avec un sourire en coin, il baissa les yeux sur mes lèvres, puis encore plus bas. — Tu peux parler : tu es assise sur mes genoux, en soutien-gorge, qui est très mignon, au passage, et tu viens de te crêper le chignon avec une autre fille. Excuse-moi de trouver ça sexy.''

- Tu sais lire ? (Daemon jeta un coup d'oeil dans le rétroviseur.) Waouh. Bravo !

Archer soupire.

- Très drôle... (Il marque une pause.) Je ne veux pas qu'on ait un accident et que la voiture explose, c'est tout.

- Tu es un Origine. Tu t'en remettras.

- Je préférerais éviter de devenir un Origine grillé ou un Origine aplati, si tu le veux bien.

... Tout à coup, j'imaginais le mariage de mes rêves : ma mère m'aidant à enfiler ma robe de Cendrillon ; Dee et Lesa à mes côtés ; Dawson, Archer et même Luc en témoins. Et puis, il y avait Daemon en costard. Et, ça, c'était quelque chose que je n'aurais voulu rater sous aucun prétexte.

On prendrait plein de photos et il y aurait du rôti pour le dîner. Un DJ passerait de la musique de plus ou moins bon goût... et Daemon et moi, on partagerait notre toute première danse en tant que mari et femme.

Mon coeur s'emballa dans ma poitrine. Jusqu'à cet instant, je n'avais pas réalisé à quel point j'avais envie de tout ça. J'étais une vraie fleur bleue, mais ça m'était égal.

- Kitten ?

- Ça me plaît, murmurai-je en sentant ma poitrine se serrer. De discuter de tout ça, je veux dire. J'ai l'impression d'être normale. D'avoir un...

Daemon se pencha vers moi et captura mes lèvres avec les siennes. Son baiser me toucha au plus profond de mon être, comme s'il avait soudain embrasé toutes les cellules de mon corps.

- On a un avenir.

Je continuai de fixer Daemon, parfaitement consciente que tout le monde, sauf lui, m’observait attentivement. Pourquoi refusait-il de me regarder ? La panique, tranchante comme un rasoir, me lacérait de l’intérieur. Non. Nos retrouvailles ne pouvaient pas se passer comme ça. C’était impossible.

"Non, parce que j'adore vous voir vous disputer. J'ai l'impression d'assister à une scène de ménage. J'ai presque envie d'aller me réfugier dans ma chambre pour que ce soit plus réaliste. En claquant la porte et tout...

- Ferme-la, Luc, grommela Archer avant de poser les yeux sur moi."

Sur le côté de la route, Sadi s’était relevée et avançait d’un pas chancelant. Elle posa la main sur le capot d’un 4 × 4 pour garder l’équilibre. Kat avança vers elle d’un air déterminé. Elle se baissa pour attraper la portière qui avait été arrachée à la limousine, puis la brandit comme une batte de base-ball. La portière frappa Sadi à la poitrine et le choc l’obligea à poser un genou au sol.

— Ça, c’est pour avoir été une vraie garce ! (Elle frappa ensuite Sadi dans le dos et la fit tomber en avant.) Et ça, c’est pour avoir cru que tu avais le droit de me toucher ! (Sa dernière attaque fut frontale. La tête de Sadi partit violemment en arrière.) Et ça, c’est pour avoir osé prononcer le prénom de Daemon devant moi.

Sadi s’effondra sur les fesses, les genoux repliés sous son corps. Kat, le souffle court, se tourna vers moi.

— Putain, Kitten. Tu es une guerrière. Ça fait peur, mais c’est super sexy.

Je voulais sortir Kat de là. La moindre cellule de mon corps me criait de la protéger, même si je savais qu’elle était capable de le faire toute seule. Je voulais simplement l’éloigner le plus loin possible de cet endroit. En fait, j’aurais voulu l’envelopper dans du papier bulle pour qu’il ne lui arrive rien. Mais bon, c’était un peu flippant comme idée, et puis pas très pratique… vu que je n’arrivais jamais à me retenir d’éclater toutes les bulles jusqu’à la dernière.