Extraits

Oh, qu'est ce que je donnerais pour te serrer dans mes bras et embrasser ton front, arracher la nuit, te brancher sur mon dos. Je t'emmènerai loin, je te soufflerai partout sur la peau, tu le sentiras, tu te sentiras exactement comme avant.

Tu dois réapprendre à te souvenir sans te laisser bloquer par la peur.

Les livres sont des accessoires, non-accessoires pour se battre contre la nuit éternelle.

Le but du jeu pour moi, c'est de rester vivant malgré la mort.

Avant j'étais un peu romantique avec tout ça, mais vraiment, c'est qu'une sale conne ! Maintenant que je vais au cimetière avec papa, je suis rectifié à ce niveau-là.

« Aux abords du cimetière, je frissonne dur. Pas que je m'imagine des trucs de fantômes ou quoi, oh non, non, non ! Je me sens juste monstrueusement seul, à aller traîner comme ça près de ta tombe en pleine nuit.J'avance dans les allées à pas délicats. Le gravier sonne creux. Le chemin jusqu'au bord de l'endroit où tu te trouves est encore plus long qu'en plein jour. »

Ça fait partie de ton traitement, mon garçon : les livres sont des accessoires non-accessoires pour se battre contre la nuit éternelle. Ils dorment dans mes poche, je ne les réveille que pour les prêter quand quelqu'un semble en avoir besoin.

19h30, « c’est fini ». Dans l’horloge de ton cœur, la petite aiguille ne remontera plus jamais vers midi.

Tout le monde avait peur. Peur que tu partes. Et maintenant que tu es partie, on a encore plus peur.

Comment on va faire maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu’est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu’est-ce qui se passe pour toi là ? du rien ? du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?

Papa, Lisa et moi commençons notre longue journée de logistique funéraire.

D’abord, la mairie : épeler ton nom, pour bien dire que tu n’existes plus. Puis le cimetière : choisir l’emplacement. Comme au camping, ombragé, pas ombragé, près de la sortie, loin de la route, à l’abri du vent…