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À son tour, elle passe les mains dans ma nuque, écarte les doigts dans mes cheveux.
J’ai l’impression qu’ensemble nous venons de créer notre propre espace que rien au monde ne pourrait pénétrer, et d’où rien ne pourrait sortir.
Son souffle me parvient par vagues sur les lèvres et, même si je ne les entends pas, j’en imagine le son, comparable à un battement de coeur. J’appuie mon front sur le sien et je sens un grondement monter de ma poitrine à ma gorge. Ce son franchit mes lèvres, l’obligeant à ouvrir la bouche dans un halètement qui attire la mienne. Quand elles se posent l’une sur l’autre, j’ai l’impression d’atteindre enfin ce soulagement dont j’avais si désespérément besoin. C’est comme si j’avais eu beau réprimer, nier chacun de mes sentiments envers elle, et qu’ils se libéraient soudain, me permettant de respirer enfin.
Afficher en entier« Tu ne vas même pas lui dire au revoir ? Signe-t-il.
- Je ne vais pas lui dire au revoir alors que je n’ai aucune envie qu’elle s’en aille. »
Afficher en entierC’est toi, dit-il à haute voix. Mon cœur... c’est toi qu’il veut.
Afficher en entierPour la première fois de ma vie, j'entends absolument tout.
Afficher en entierLUI : TU CHANTES SOUS LA DOUCHE ?
C’est bien ce que je pensais. Il veut juste flirter. Normal pour un musicien.
MOI : JE NE SAIS PAS OÙ TU VEUX EN VENIR, MAIS SI C’EST DE LA DRAGUE, J’AI DÉJÀ QUELQU’UN. PERDS PAS TON TEMPS.
J’envoie le message et regarde le garçon lire son texte. Il rit et ça m’énerve, surtout à cause de son air tellement… sourieur. Ça existe ce mot ? Je ne sais pas comment le décrire autrement. On dirait que son visage entier suit les mouvements de sa bouche. Je me demande quelle expression ça lui donne de près.
LUI : JE SAIS BIEN QUE TU AS UN CHÉRI, ET JE NE SUIS PAS DU GENRE À DRAGUER COMME ÇA. JE VEUX JUSTE SAVOIR SI TU CHANTES SOUS LA DOUCHE. PARCE QUE J’ADMIRE LES GENS QUI FONT ÇA ET JE DOIS CONNAÎTRE LA RÉPONSE À CETTE QUESTION POUR SAVOIR SI JE PASSE OU NON À LA SUIVANTE.
Je lis ce long texte, non sans admirer au passage la vitesse à laquelle il tape. Les garçons ne sont pas aussi agiles que les filles en matière de frappe, mais lui répond à peu près immédiatement.
MOI : OUI, JE CHANTE « SOUS LA DOUCHE. ET TOI ?
LUI : NON, PAS MOI.
MOI : COMMENT PEUX-TU ADMIRER LES GENS QUI CHANTENT SOUS LA DOUCHE SI TU N’EN FAIS PAS PARTIE ?
LUI : C’EST PEUT-ÊTRE POUR ÇA QUE J’AI DE L’ADMIRATION POUR EUX.
Cette conversation ne mène à rien.
MOI : POURQUOI CHERCHAIS-TU CE RENSEIGNEMENT VITAL ?
Il étire ses jambes, pose les pieds sur la balustrade puis me contemple quelques secondes avant de reprendre son téléphone.
LUI : JE VOUDRAIS SAVOIR COMMENT TU CHANTES LES PAROLES DE MES CHANSONS ALORS QUE JE NE LES AI PAS ENCORE ÉCRITES
Afficher en entierÇa me tue, parce que rien ni personne ne pourra remplir ma vie comme il était capable de le faire. J’ai l’impression de piétiner ma seule et unique chance de connaître une vie exceptionnelle pour ne recevoir, en échange, qu’une vie médiocre, sans Ridge
Afficher en entierJe rythme sa musique avec mes pieds et je l’accompagne de mes propres paroles lorsqu’il s’arrête en plein milieu d’un air. Ce n’est pas dans son habitude, alors je jette un coup d’oeil dans sa direction. Il lève l’index, comme pour dire attends, et dépose sa guitare devant lui avant de rentrer en courant dans son appartement. Qu’est-ce qu’il fiche ? Et puis, pourquoi je suis aussi secouée de le voir me répondre ? Le voilà qui ressort, armé d’un papier et d’un marqueur. Il écrit. Mais quoi donc ?
Il soulève deux feuilles et je plisse les yeux pour essayer de lire ce qu’il me montre.
Un numéro de téléphone. Merde. Le sien ?
Comme je reste immobile plusieurs secondes, il agite les papiers, pointe un doigt dessus avant de l’orienter dans ma direction. Il est fou. Je ne vais pas l’appeler. Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça à Hunter. Le garçon secoue la tête ; ensuite, il prend une autre feuille où il inscrit un nouveau truc puis le tourne dans ma direction.
"Envoie-moi un texto."
Comme je ne réagis toujours pas, il écrit autre chose.
"J’ai une ?"
Une question. Un SMS. Bon, ça n’a pas l’air trop grave non plus. Comme il me montre à nouveau son numéro, je sors mon téléphone et le compose. Je regarde un instant l’écran sans trop savoir quoi lui envoyer, puis je me lance :
Moi: "Quelle est ta question ?"
Il regarde son appareil et je le vois sourire quand il reçoit mon message. Il jette le papier par terre puis s’adosse à son siège pour taper. Quand mon téléphone vibre, j’hésite avant d’y jeter un œil.
LUI : "tu chantes sous la douche ?"
C’est bien ce que je pensais. Il veut juste flirter. Normal pour un musicien.
MOI : "je ne sais pas où tu veux en venir, mais si c'est de la drague, j'ai déjà quelqu'un. Pers pas ton temps."
J’envoie le message et regarde le garçon lire son texte. Il rit et ça m’énerve, surtout à cause de son air tellement… sourieur. Ça existe ce mot ? Je ne sais pas comment le décrire autrement. On dirait que son visage entier suit les mouvements de sa bouche. Je me demande quelle expression ça lui donne de près.
LUI : "Je sais bien que tu as un chéri, et je ne suis pas du genre à draguer comme ça. Je veux juste savoir si tu chantes sous la douche. Parce que j'admire les gens qui font ça et je dois connaître la réponse à cette question pour savoir si je passe ou non à la suivante."
Je lis ce long texte, non sans admirer au passage la vitesse à laquelle il tape. Les garçons ne sont pas aussi agiles que les filles en matière de frappe, mais lui répond à peu près immédiatement.
MOI : "Oui, je chante sous la douche. Et toi?"
LUI : "Non, pas moi."
MOI : "Comment peux-tu admirer les gens qui chantent sous la douche si tu n'en fais pas partie?"
LUI : "C’est peut-être pour ça que j'ai de l'admiration pour eux."
Cette conversation ne mène à rien.
MOI : "Pourquoi cherchais-tu ce renseignement vital?"
Il étire ses jambes, pose les pieds sur la balustrade puis me contemple quelques secondes avant de reprendre son téléphone.
LUI : "Je voudrais savoir comment tu chantes les paroles de mes chansons alors que je ne les ai pas encore écrites."
Je me sens rougir jusqu’aux oreilles. Coincée.
Afficher en entierRidge : Tu me fais confiance ?
Moi : Depuis une semaine, je ne fais plus confiance à personne.
Ridge : Tu ne peux pas essayer juste cinq minutes ? Je veux sentir ta voix.
J'inspire une longue goulée d'air. Il est toujours allongé à côté de moi. Je hoche la tête. Il range son appareil sans me quitter des yeux, comme s'il voulait me rassurer, pour que je me tienne tranquille ; sauf que ça produit juste le résultat contraire.
Il se serre contre moi et me glisse un bras sous la nuque.
Oh !
Là, il est presque sur moi.
D'ailleurs son visage surplombe le mien. Il s'appuie un instant sur moi pour attraper sa guitare, me la coller sur le côté. Il me fixe encore de son regard supposé apaisant.
Mais je peux dire que ça ne me calme pas du tout.
Abaissant la tête vers ma poitrine, il vient coller sa joue sur ma chemise.
Génial ! Maintenant, il sent forcément les battements convulsifs de mon coeur. Morte de honte, je ferme les yeux tandis qu'il commence à gratter sa guitare, quasiment sur moi. Je m'aperçois qu'il joue des deux mains, l'une sous ma tête, l'autre au dessus, et je sens ses cheveux me caresser le cou.
Comment veut-il que je chante, maintenant ?
Afficher en entierMoi : Qu'est-ce qu'on ressent quand on est sourd ? Tu ne te sens pas un peu enfermé dans un secret que personne d'autre ne peut partager ? Comme si ça te donnait un avantage sur les autres parce que, du fait que tu n'entends rien, tous tes autres sens sont amplifiés et que ça te donne des pouvoirs surhumains dont personne ne se rend compte à première vue ?
Afficher en entier"Cependant, j'ai appris que le cœur ne se laissait pas dicter quand et qui aimer. Le cœur fait bien ce qu'il veut. La seule chose que nous puissions maîtriser en la matière, c'est d'accorder ou non à notre vie, à notre esprit, une chance de se mettre en accord avec notre cœur.
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