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Liste des commentaires

Commentaire ajouté par Irony 2011-08-22T17:31:50+02:00
Diamant

Un roman qui porte la marque de Marguerite Yourcenar : érudit, superbement écrit, une finesse de pensée rare.

J'ai été touchée (et inspirée) par les réponses (parfois qui n'en sont pas) données dans le roman aux interrogations existentielles de l'humain face à la mort, à la vie, à l'amour, à la mémoire, et ce par l'intermédiaire de l'empereur Hadrien.

Certains passages sont de purs joyaux qu'il faut recopier quelque part pour les relire de temps en temps.

J'ai ressenti une telle sagesse dans ce livre qu'il m'a semblé que tout y était dit.

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Commentaire ajouté par hurricane 2011-12-30T14:37:06+01:00
Diamant

Un des livres les mieux écrits qui m'ait été donné de lire...La plume de Yourcenar est d'une telle précision et d'une telle finesse que chaque phrase pourrait être citée pour elle seule. Cette fausse autobiographie est prétexte à de profondes réflexions sur le genre humain, la fidélité, la mort, l'amour et beaucoup d'autres thèmes universels.

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Commentaire ajouté par Roxane1990 2019-05-05T09:21:47+02:00
Diamant

Juste sublime & parfait, on regrette que nos hommes politiques n'aient pas une once du désir de grandeur qu'avait Hadrien pour son empire... Un livre que chaque politicien devrait avoir sur sa table de chevet ! Une oeuvre remarquable qui nous permet de mieux cerner l'esprit de personnages qui ont joué un rôle prépondérant dans l'histoire, loin des clichés et des commentaires aseptisés des ouvrages d'histoire...L'empereur Hadrien revit sous la plume de Marguerite YOURCENAR. A la veille de sa mort, il contemple ce que fut sa vie, son accession au pouvoir, le sang qu'il a fait coulé, il évoque avec pudeur la passion qu'il eut pour Antinous...Un livre riche, qui montre l'étendue de la culture de l'auteur, écrit dans une langue forte. On est plongé dans l'antiquité romaine, mais ce qui fait la force d'Hadrien, c'est sa modernité, il aurait pu être un homme de notre siécle... Un livre majeur admirablement écrit. La consécration de l'écrivain Yourcenar...

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Diamant

Depuis sa découverte, cette lecture me hantait. Reprise exactement deux années après l'avoir finie pour la première fois, elle m'a enchanté et laissé sans voix, une fois de plus. Essayons donc — probablement en vain — de rendre justice à ce roman en dépit des mots qui manquent face à la puissance de cette oeuvre.

 

Pour commencer, peut-être faudrait-il évoquer la forme que prend cet immense récit à la première personne. Il s'agit d'une lettre, écrite par l'empereur mourant, Hadrien, à son protégé Marc-Aurèle, destiné à régner — et qui régnera effectivement. Mais plus qu'une lettre, ce roman est la « méditation écrite d'un malade qui donne audience à ses souvenirs ». Hadrien, au seuil de la mort, décide de laisser à son successeur ses Mémoires ; les pensées qu'il a eues pour lui-même¹, il en fait maintenant part, dans ce long récit introspectif et méditatif, à son lecteur.

Le portrait que Marguerite Yourcenar peint d'Hadrien, magistrat puis empereur, est celui d'un « homme presque sage », comme elle l'écrira elle-même : habité par la volonté profonde d'établir une paix et un ordre durable, Hadrien est avant tout un homme, curieux, ouvert et fondamentalement humaniste. Cet être hors normes, dieu tout simplement parce qu'il est homme, évolue dans un monde à pacifier, à apaiser, à construire, à consolider. L'Empire, au faîte de son expansion au début de son règne, doit maintenant consolider ses frontières et la concorde entre les provinces ; c'est l'immense tâche qu'Hadrien se fixe, faire advenir pleinement cette Pax romana tant rêvée.

Homme « presque » sage parce qu'il fait le récit sans complaisance ni concession, sans mensonge ni dissimulation, d'une vie qu'il a essayé de mener le mieux possible, mais qui n'est pas exempte d'erreurs. Ce récit, ainsi, est à la fois celui de confessions — tout ce que l'histoire officielle ne pourra retenir —, celui d'actions, et celui de contemplations.

Si la narration suit, à partir du moment où l'ancien juge Hadrien décide de tenir audience, une trame relativement chronologique (de ses premiers pas à Rome jusqu'à la fin de son règne), elle reste émaillée, çà et là, faisant régulièrement irruption, de différentes pensées, réflexions, méditations jaillissant des événements vécus. Le réel et le passé sont prétextes pour des digressions et à-côtés qui confèrent une dimension intimement philosophique à toute l'oeuvre. Tout ce qui touche à l'humain passe sous le crible du sage : amours, passions, arts et lettres, maladie et, évidemment, la mort et le temps. Parce qu'Hadrien sent l'agonie proche, parce qu'Hadrien plonge et remue ses souvenirs, ces deux éléments prennent une importance considérable dans le roman, en toile de fond ou en plein jour, guidant chaque événement, chaque réflexion. Il ne s'agit plus seulement de raconter, il s'agit de se remémorer, avec tout ce que cela implique.

Cette immense oeuvre — non pas tellement dans le nombre de pages que dans l'incroyable exhumation de cet « édifice immense du souvenir »², effectuée tant par l'homme antique que l'écrivaine moderne — est servie par l'incroyable style de M. Yourcenar. Cet oratio togata (genre togé) est, comme elle le décrit elle-même, un style « soutenu, mi-narratif, mi-méditatif »³. Ce style donne lieu à l'établissement d'une prose dense, sans cesse enrichie et précisée, ornée sans être ostentatoire ; pour autant, le verbe reste souple et léger, berçant et accompagnant au plus près la pensée. C'est de ce contraste entre un style imposant — presque pesant — et un langage doux que jaillit la poésie méditative qui traverse la longue missive ; non pas une poésie tout en éclat mais bien une prose poétique qui s'adapte, suit, voire précède les « mouvements lyriques de l'âme, les ondulations de la rêverie, les soubresauts de la conscience »⁴.

Cette peinture de la vie d'Hadrien est rendue plus saisissante par la fidélité historique, très largement documentée par M. Yourcenar qui, loin d'être dupe quant aux écueils que pose un tel projet, affirme : « Quoi qu'on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c'est déjà beaucoup de n'employer que des pierres authentiques »⁵. Ainsi, tout est vrai dans ce roman — ou plutôt, tout ce qui peut l'être est vrai, et ce qui ne peut l'être est rendu aussi vraisemblable que possible par l'autrice (qui cherche pour cela à percevoir Hadrien non pas comme le ferait un contemporain, mais comme le ferait un habitant du IIe siècle).

Cet Hadrien, "varius, multiplex, multiformis" — tour à tour juriste, cavalier, militaire, conseiller, diplomate, Empereur, amant, ami, sage, homme —, est rendu profondément attachant parce que ses qualités sont celles du philanthrope qu'il s'est toujours efforcé d'être. Passionné d'art, il voue un véritable culte au Beau, de la grâce duquel il veut toucher le monde : « je me sentais responsable de la beauté du monde », écrivait-il, beauté d'une harmonie et d'une paix cosmiques, où l'homme et Rome ont trouvé leur place dans un ordre supérieur.

Fervent philhellène, Hadrien laisse la part belle à l'Athènes des arts et des sages, pourtant loin du rayonnement qui était sien au cours du Ve siècle av. J.-C. Pour autant — et c'est là son tour de force —, s'il l'inscrit souvent en faux contre Rome, il n'en fait pas ces deux extrêmes irréconciliables et parvient même à les réunir avec génie au début de la cinquième partie, "Disciplina augusta".

 

« Il m'arrivait de me dire que le sérieux un peu lourd de Rome, son sens de la continuité, son goût du concret, avaient été nécessaires pour transformer en réalité ce qui restait en Grèce une admirable vue de l'esprit, un bel élan de l'âme. »

 

Enfin, et peut-être surtout, les Mémoires d'Hadrien sont marqué par la dignité, qui prend toute son ampleur et sa puissance dans le dernier chapitre, "Patientia". Si, dès le départ, le ton est donné lorsqu'il déclare « je commence à apercevoir le profil de ma mort », c'est dans cet ultime chapitre, toute sa vie ayant été balayée, le temps de la narration rejoignant celui de l'écriture, que s'élève à son apogée cette dignité toute tragique face à la mort inexorable. Cet homme, encore lucide malgré l'âge et la maladie, « renonce à brusquer [s]a mort » lorsqu'il réalise qu'elle ne lui appartient plus. Le cœur du lecteur se déchire lorsqu'il assiste, dans les dernières pages, aux derniers conseils et aux adieux à la vie formulés par un homme sage, juste, bon, qu'il aura appris à aimer et connaître au long des trois cents pages précédant l'instant fatidique. La dernière phrase est tragiquement déchirante tant un monde de dignité transparaît et transperce dans l'exhortation lucide : « Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts... ».

 

Une merveille de la littérature française s'il en est ; un magnifique roman, entre histoire, poésie, philosophie et littérature.

 

______________

¹ Marc-Aurèle, dans les dernières années de sa vie, a rédigé un certain nombre de réflexions et considérations rassemblées sous le nom de Pensées pour moi-même.

² M. Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1ère partie : "Combray", I.

³ M. Yourcenar, "Ton et langage dans le genre historique", in Le Temps ce grand sculpteur.

⁴ C. Baudelaire, "À A. Houssaye", préface du Spleen de Paris ou Petits poèmes en prose.

⁵ M. Yourcenar, Carnets de notes de « Mémoires d'Hadrien ».

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Commentaire ajouté par Milca 2016-02-09T10:11:06+01:00
Or

Honnêtement, je ne m'attendais pas à aimer autant ce livre... Parce que c'est quand même un homme qui blablate pendant un roman entier. Mais étonnement, ça passe hyper vite, le livre ne traine pas en longueur.

J'aime bien l'écriture de Marguerite Yourcenar. Elle introduit également beaucoup de personnages queer dans ses roman, et ça fait du bien !

Bref, elle prouve que les livres écrits par les femmes ne sont pas de la sous-littérature, comme on essaye de nous le faire croire (regardez le nombre de livres écrits par des femmes qui sont introduits dans les corpus de textes au bac de français... C'est nada.)

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Commentaire ajouté par Melenda 2016-07-20T22:57:22+02:00
Diamant

Clieuterpe, un peu plus bas dans les commentaires, dit "sublime". Oui. Je dirais presque qu'il m'ôte les mots de la bouche, mais pour ça, il faudrait que j'ai eu les mots pour dire à quel point j'ai aimé ce livre, et comme je ne les avais pas, je me permets de voler ce terme.

Rappelons vite fait ce qu'est le sublime, avant que je me fasse accuser d'hyperbole : le sublime est théorisé dans le "Traité du Sublime" de Longin, au premier siècle de notre ère, traduit par Boileau vers 1670, si ma mémoire est bonne. Ce livre, que je n'ai pas encore lu (c'est un tord, car j'en parle) mais dont certains auront étudié des extraits en classe, dit qu'un des attributs du sublime est d'emporter l'âme, de l'élever, de la captiver ; ce qui est un effet subjectif, naturellement. C'est le principe d'élévation.

Mais surtout, il donne des indices du sublime bien plus facile à repérer :

- des pensées élevées (check, puisque les Mémoires d'Hadrien sont aussi un retour arrière avec un certain côté moraliste, où l'empereur sur le déclin parle des vertus nécessaires au bon gouvernement, comme la bonté),

- l'enthousiasme des passions (check, on repère bien l'intensité de l'amour entre Hadrien et Antinoüs, tout comme l'honneur du roi qui ne veut pas déserter),

- le tour des figures de pensées et de mots, en d'autres termes, un certain lyrisme et une certaine rhétorique (check, même si certains ont parlé ici d'un texte "pompeux" ou d'un homme qui "blablate" - inutile de préciser que ce n'est pas mon sentiment, je le trouve très fluide, moi, ce texte, et facile à lire, et ce n'est pas une question d'expérience puisque j'ai eu mon bac il y a un mois),

- avoir la noblesse de l'expression, ce qui rejoint un peu le précédent, mais où il ne s'agit pas tant de fluidité que de beauté (check, avec l'emploi de beaux mots et un souffle d'éternité, puisque Hadrien parle bien, il ne faut pas le nier, et aspire visiblement à la paix, à la beauté des âmes et des villes et à l'éternité : quoi de plus noble ? la guerre ? laissez-moi rire : ha ha),

- savoir l'agencement des mots, c'est-à-dire ce qui est le plus naturel (check : on cherchera en vain une expression bancale, des sonorités bizarres, et même si les phrases sont longues, le point virgule les coupe efficacement en segments : ces phrases longues développent une pensée plus souple qu'un paragraphe de phrases distinctes et désarticulées).

Alors, certes, le sublime c'est d'abord un moment, mais dans l'ensemble on y est quand même, non ?

En temps normal, j'aurai critiqué les libertés prises par Mme Yourcenar, même si on n'a pas vraiment le choix parfois pour peindre les caractères. Cependant, les notes finales, qui font la part entre le réel et le fictionnel, est un chapitre passionnant qui justifie à mon sens toutes les libertés, en les expliquant.

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Diamant

Ce livre est magnifique.

 

L'immersion, sous la plume de Marguerite Yourcenar, dans la Pax Romana à laquelle contribua fortement Hadrien, est totale et puissante. Plus qu'un roman historique, c'est une réflexion profonde et intense sur l'Homme, la paix et le savoir, entre autres. Suivre les traces de l'érudit empereur, lettré et philosophe, amoureusement hellène, dans ses réflexions et ses projets, dans ses amours, ses victoires et ses défaites, fut hautement instructif et marquant.

Les recherches préalables de l'auteure, afin de préserver une certaine vérité historique, forcent le respect.

Sa prose, empreinte de poésie, est, il faut l'avouer assez difficile d'accès ; elle demande donc un certain temps d'acclimatation. Mais une fois en phase avec elle, la lecture devient une plongée magique dans les réflexions de ce grand homme d'un autre siècle, d'un autre temps, à la fois si proche et si lointain.

 

Marguerite Yourcenar mérite amplement son siège d'académicienne, qui plus est la première femme à être consacrée par cet honneur — l'immortalité.

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Commentaire ajouté par Aline-100 2020-01-23T14:09:02+01:00
Diamant

Le récit, écrit en "je" donne vraiment l'impression que c'est Hadrien lui-même qui s'exprime, et non l'auteure. Mieux encore, au fil du texte, l'on oublie que c'est à Marc-Aurèle que l'empereur s'adresse: le lecteur est attiré dans l'esprit d'Hadrien jusqu'à avoir l'impression qu'il lui parle de son existence, qu'il lui permet de pénétrer dans son intimité, lui qui fut l'un des César. On se sent également transporté à son époque, ) tel point qu'il est difficile, une fois le livre refermé, de revenir dans la réalité.

Peut-être ce sentiment est-il voulu par Marguerite Yourcenar, qui écrit à propos de ces Mémoires:

"Portrait d'une voix. Si j'ai choisi d'écrire ces Mémoires d'Hadrien à la première personne, c'est pour me passer le plus possible de tout intermédiaire, fût-ce de moi-même. Hadrien pouvait parler de sa vie plus fermement et plus subtilement que moi."

Yourcenar dit également, à propos de l'écriture de ce récit, commencé dans les années 1920:

"En tout cas, j'étais trop jeune. Il est des livres qu'on ne doit pas oser avant d'avoir dépassé quarante ans. (...)." C'est aussi vrai pour la lecture de ce roman. Il ne faut absolument pas attendre d'avoir quarante ans pour le lire, puisque cela reviendrait à se priver inutilement d'un moment de pur bonheur. Mais il faut en tout cas attendre d'avoir atteint la maturité nécessaire pour apprécier un récit qui n'est pas spécialement facile à lire.

Car les Mémoires d'Hadrien sont assez compliquées. Mélangeant la poésie et l'histoire, le texte aborde également de nombreuses considérations politiques de l'époque traitée. L'empereur va même jusqu'à nous faire partager certaines de ses réflexions les plus philosophiques. Il est donc compliqué d'y accrocher lorsqu'on est trop jeune pour comprendre les nombreuses idées et théories développées par Marguerite Yourcenar.

Un exemple? J'avais commencé la lecture de ce roman pour la première fois, alors que j'avais à peine 13 ans. J'ai détesté, et j'ai abandonné au bout de quelques pages, mettant l'ouvrage de côté pour plus tard. Finalement, c'est seulement dix ans après que je l'ai sorti de mes étagères. Et j'ai bien fait d'attendre si longtemps! Car les dix années écoulées entre ces deux lectures m'ont permis de mieux comprendre le texte et d'en apprécier l'immense qualité. J'ai enfin perçu à quel point ce roman nous raconte l'histoire d'un "homme presque sage".

Car Hadrien est sage. Lucide aussi, quant au devenir de l'empire romain, dont il sait qu'il finira par disparaître. Et il est surtout sage et lucide envers sa propre existence et sa propre fin. Ainsi, dès le début du récit, il se réconcilie avec ce corps malade qui est le sien et écrit à Marc-Aurèle: "Il est difficile de rester empereur en présence d'un médecin, et difficile aussi de garder sa qualité d'homme. (...). Ce matin l'idée m'est venue pour la première fois que mon corps, ce fidèle compagnon, cet ami plus sûr, mieux connu de moi que mon âme, n'est qu'un monstre sournois qui finira par dévorer son maître. Paix... J'aime mon corps; il m'a bien servi. (...)". Quelle courage de pouvoir affirmer que l'on aime son corps alors que celui-ci nous entraîne doucement vers notre propre fin! Dès les premières pages du récit, Yourcenar parvient à montrer un Hadrien courageux, ferme et honnête. Le reste du roman donne la même impression. Malgré ses erreurs et ses défauts, dont il parle d'ailleurs sans tabous, Hadrien reste tout du long cet homme face auquel on se sent faible et minuscule.

Mon passage préféré reste la toute dernière phrase du roman, particulièrement émouvante: "Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d'autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus... Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts..."

Roman magnifique, Mémoires d'Hadrien a inspiré un parfum tout aussi merveilleux à Annick Goutal. Avec L'Eau d'Hadrien, le best-seller de sa maison, la créatrice a souhaité rendre hommage à l'Italie et au roman de Marguerite Yourcenar. Un régal olfactif, parfait compagnon de l'histoire d'Hadrien!

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Commentaire ajouté par Allebei 2023-07-07T20:39:51+02:00
Diamant

Marguerite Yourcenar se met dans la peau du quatorzième empereur romain, Hadrien. Bâtisseur, amateur et protecteur des arts et des lettres, il prend littéralement vie sous la plume (si belle) de l'autrice. Il décide d'écrire ses mémoires à l'attention de Marc-Aurèle, son petit-fils adoptif. Là, il raconte ses espoirs, ses joies, ses peines, ses combats. Il passe au crible son existence, raconte ses amours, ses déceptions, ses conquêtes, ses constructions et ses victoires. Hadrien devient humain, sympathique. Il livre ses forces et ses faiblesses. Ce livre est à la fois son testament et sa préparation personnelle à la mort. Comme l'écrivait Montaigne, "philosopher, c'est apprendre à mourir"... Marguerite Yourcenar crée une oeuvre admirable, poétique et agréable à lire... Evidemment, cet ouvrage se comprend mieux quand on a un certain âge (il est un peu "lourd" pour des jeunes). Dans tous les cas, il est intéressant et grâce à ce livre, on découvre le visage d'Hadrien sous un autre angle. Et cet homme en devient passionnant !

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Commentaire ajouté par heros11 2023-09-13T21:42:09+02:00
Argent

première lecture d'un livre de Marguerite Youcenar.Ce livre est passionnant.Cette vision de l'Histoire et la mise en scène de la vie de cet empereur est très facile à lire et très addictif.

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