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De la tour du moulin, au quatrième étage, derrière la fenêtre, on peut beaucoup mieux y observer tout ce qui se passe aux alentours. Et beaucoup plus discrètement
Afficher en entierIl a soudain la conviction que quelque chose n'est pas à sa place dans ce paysage de carte postale impressionniste
Afficher en entierCe que je tiens tant à retrouver, c’est un carton, un simple carton de la taille d’une boîte à chaussures, rempli de vieilles photos. Vous voyez, ce n’est guère original. Il parait que maintenant, j’au lu ça, toute une vie de photos peut tenir dans une clé USB de la taille d’un briquet. Moi, en attendant, je cherche ma boîte à chaussures. Vous, à plus de quatre-vingts ans, vous chercherez dans votre fourbi un minuscule briquet. Bon courage. Ça doit être le progrès
Afficher en entier- Trois femmes vivaient dans un village.
- La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste.
- Leur village portait un joli nom de jardin. Giverny.
- La première habitait dans un grand moulin au bord d'un ruisseau, sur le chemin du Roy ; la deuxième occupait un appartement mansardé au dessus de l'école, rue Blanche-Hoschedé-Monet ; la troisième vivait chez sa mère, une petite maison dont la peinture aux murs se décollait, rue du Château-d'Eau.
- Elles n'avaient pas non plus le même âge. Pas du tout. la première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait trente-six ans et n'avait jamais trompé son mari. Pour l'instant. La troisième avait onze ans bientôt et tous les garçons de son école voulaient d'elle pour amoureuse. La première s'habillait toujours de noir, la deuxième se maquillait pour son amant, la troisième tressait ses cheveux pour qu'ils volent au vent.
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- Vous avez compris. Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret, en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de partir. Oui, de quitter Giverny, ce si fameux village dont le seul nom donne envie à une foule de gens de traverser le monde entier juste pour s'y promener quelques heures.
- Vous savez bien pourquoi. A cause des peintres impressionnistes.
Afficher en entier- PREMIER JOUR -
13 mai 2010
(Giverny)
Attroupement
L'eau claire de la rivière se colore de rose, par petits filets, comme l'éphémère teinte pastel d'un jet d'eau dans lequel on rince un pinceau.
- Non, Neptune !
Au fil du courant, la couleur se dilue, s'accroche au vert des herbes folles qui pendent des berges, à l'ocre des racines des peupliers, des saules. Un subtil dégradé délavé...
J'aime assez.
Sauf que le rouge ne vient pas d'une palette qu'un peintre aurait nettoyée dans la rivière, mais du crâne défoncé de Jérôme Morval. Salement défoncé, même. Le sang s'échappe d'une profonde entaille dans le haut de son crâne, nette, bien propre, lavée par le ru de l'Epte dans lequel sa tête est plongée.
Mon berger allemand s'approche, renifle. Je crie à nouveau, plus fermement cette fois :
- Non, Neptune ! Recule !
Je me doute qu'ils ne vont pas tarder à trouver le cadavre. Même s'il n'est que 6 heures du matin, un promeneur va sans doute passer, ou bien un peintre, un type qui fait son jogging, un ramasseur d'escargots... un passant, qui va tomber sur ce corps.
Je prends garde à ne pas m'avancer davantage. Je m'appuie sur ma canne. La terre devant moi est boueuse, il a beaucoup plu ces derniers jours, les bords du ru sont meubles. A quatre-vingt-quatre ans, je n'ai plus vraiment l'âge de jouer les naïades, même dans un ruisseau de rien du tout, de moins d'un mètre de large, dont la moitié du débit est détournée pour alimenter le bassin des jardins de Monet. D'ailleurs, il paraît que ce n'est plus le cas, qu'il existe un forage souterrain pour alimenter l'étang aux Nymphéas, maintenant.
- Allez, Neptune. On continue.
Je lève ma canne vers lui comme pour éviter qu'il ne colle sa truffe dans le trou béant de la veste grise de Jérôme Morval. La seconde plaie. Plein coeur.
- Bouge ! On ne va pas traîner là.
Je regarde une dernière fois le lavoir, juste en face, et je continue le long du chemin. Rien à dire, il est impeccablement entretenu. Les arbres les plus envahissants ont été sciés à la base. Les talus sont désherbés. Il faut dire, quelques milliers de touristes le fréquentent chaque jour, ce chemin. On y passerait une poussette, un handicapé en fauteuil, une vieille avec une canne. Moi !
- Allez, viens, Neptune. --Ce texte fait référence à l'édition Broché .
Afficher en entier« L'ombre s'approche. James essaye une dernière fois de bouger, un muscle, un seul. Il en est incapable. Il ne commande plus son corps. Ses yeux, peut être. L'ombre est au-dessus. James la regarde. Brusquement, c'est comme si tout son cerveau lui était rendu. La dernière pensée du condamné. James a immédiatement reconnu l'ombre, mais il refuse encore de croire ses yeux. C'est impossible ! Pourquoi une telle haine ? Quelle folie a pu la nourrir ?»
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