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le Rwanda était devenu un immense terrain de chasse dans lequel le Tutsi était le gibier. Un humain coupable d’être né, coupable d’être. Une vermine aux yeux des tueurs, un cancrelat qu’il fallait écraser.
Afficher en entierBien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.
Afficher en entier"C'est la première fois qu'on a un président qui n'est pas militaire. Je pense qu'il aura moins mal à la tête que ses prédécesseurs. Les présidents militaires ont toujours des migraines. C'est comme s'ils avaient deux cerveaux. Ils ne savent jamais s'ils doivent faire la paix ou la guerre."
Afficher en entierDes jours et des nuits qu'il neige sur Bujumbura. Te l'ai-je déjà dit ?
Les flocons se posent délicatement à la surface des choses, recouvrent l'infini, imprègnent le monde de leur blancheur absolue jusqu'au fond de nos cœurs d'ivoire. Il n'y a plus ni paradis ni enfer. Demain, les chiens se tairont. Les volcans dormiront. Le peuple votera blanc. Nos fantômes en robe de mariée s'en iront dans le frimas des rues. Nous serons immortels.
Depuis des jours et des nuits, il neige.
Bujumbura est immaculé.
Afficher en entier- La guerre entre les Tutsi et les Hutu, c'est parce qu'ils n'ont pas le même territoire ?
- Non, ils ont le même pays.
- Alors... ils n'ont pas la même langue ?
- Si, ils parlent la même langue.
- Alors, ils n'ont pas le même dieu ?
- Si, ils ont le même dieu.
- Alors... pourquoi se font-ils la guerre ?
- Parce qu'ils n'ont pas le même nez.
Afficher en entierJe vis depuis des années dans un pays en paix, où chaque ville possède tant de bibliothèques que plus personne ne les remarque. Un pays comme une impasse, où les bruits de la guerre et la fureur du monde nous parviennent de loin.
La nuit, me revient le parfum de les rues d'enfance, le rythme calme des après-midi, le bruit rassurant de la pluie qui tambourine sur le toit de tôle. Il m'arrive de rêver; je retrouve le chemin de ma grande maison au bord de la route de Rumonge. Elle n'a pas bougé. Les murs, les meubles, les pots de fleurs, tout est là. Et dans ces rêves que je fais la nuit d'un pays disparu, j'entends le chant des paons dans le jardin, l'appel du muezzin dans le lointain.
Afficher en entierNous vivons. Ils sont morts.Maman ne supportait pas cette idée. Elle était moins folle que le monde qui nous entourait.
Afficher en entierMon père disait que le jour où les hommes arrêteront de se faire la guerre, il neigera sous les tropiques.
Afficher en entierJe n’avais pas d’explications sur la mort des uns et la haine des autres. La guerre, c’était peut-être ça, ne rien comprendre.
Afficher en entierOn ne doit pas douter de la beauté des choses, même sous un ciel tortionnaire. Si tu n’es pas étonné par le chant du coq ou par la lumière au-dessus des crêtes, si tu ne crois pas en la bonté de ton âme, alors tu ne te bats plus, et c’est comme si tu étais déjà mort.
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