Extraits

- Oui, on dansait avec Edward et la démonstration était un peu trop suggestive pour lui. Smith doit être la seule personne en Angleterre à ne pas savoir que son prince est gay.

- Je suis gay ? (La voix profonde d'Alexander nous interrompt alors qu'il entre dans la chambre.) Comment avons-nous fait pour nous retrouver dans cette galère ?

- Voilà, comme ça. N'aie pas peur. Moi, je suis confiant.

- Ce n'est pas toi qui as dans les mains une arme tout droit sortie du XVIII° siècle, répond-elle en soupirant tandis qu'elle approche la lame de mon visage.

Je tourne son poignet pour corriger l'angle d'attaque, puis je guide son mouvement, appréciant la sensation de la lame affûtée sur ma peau.

- A ton tour, toute seule.

Elle déplace le rasoir, hésite et, finalement, le presse contre mon visage en répétant le mouvement que je viens de lui montrer.

- Et je suis encore en vie, j'ajoute en la taquinant gentiment.

- Fais gaffe, Price, m'avertit-elle. C'est toujours moi qui ai le truc coupant dans les mains.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Tu as déjà entendu cette histoire qui commence par "Deux mâles alpha entre dans un bar" ?

- D'un avocat, dis-je avant d'avaler précautionneusement les délicieuses pâtes.

- Incontestablement moins glamour.

- Tu n'as pas vu l'avocat en question.

C'est sorti de ma bouche avant même d'avoir vraiment réfléchi que je leur tendais un sacré bâton pour me faire battre.

La voix de Clara se teinte d'une pointe d'excitation :

- Ah vraiment ?

- Elle va coucher avec lui, souligne Edward comme si c'était déjà un fait établi.

- On arrête de délirer, je les avertis. Il a tout d'un enculé de première classe.

Clara et Edward échangent un regard lourd de sous-entendus.

- Elle va définitivement coucher avec lui, prédit Edward. Elle pense déjà à son cul.

D’une voix douce, je lui annonce :

- Tout ce qui appartient au passé n’a plus aucune importance. Maintenant que je suis là, personne ne te blessera, Belle. Je ne le permettrai pas.

Et s’ils essaient, je les tuerai.

A peine la porte close derrière lui, je lui crie après :

- Branleur !

- C'est la deuxième fois qu'on me hurle ce mot au visage aujourd'hui. Le respect dû à la position, c'est pas trop ça, dit Alexander derrière moi.

Parce que je ne sais plus où mon corps s’achève et où débute le sien.

J’espère simplement que la chute ne sera pas trop douloureuse et que je ne me retrouverai pas toute seule à l’atterrissage.

- Je suis fière de toi.

- Est-ce que tu seras toujours fière de moi si je craque et que je me jette sur mon boss ?

- Chérie, rien ne me rendrait plus fière.

Je n’oublierai pas. C’est mon choix, j’ai choisi de braver le vent sifflant et de résister aux torrents de pluie alors que les premiers nuages menaçants se forment à l’horizon.

Smith attrape ma main et la serre lorsqu’il descend entre mes cuisses. Nous ferons face à la tempête ensemble.