Extraits

"Khalon plissa les yeux.

– Tu as écouté ce que je viens de te dire ?

– Nan.

Riley esquissa un rictus satisfait lorsque les narines de Khalon se dilatèrent. Il y avait de grandes chances que ce mec soit à deux doigts de lui mettre une droite, mais cela vaudrait le coup, s’il pouvait voir Khalon péter un câble. Allez, essaie encore.

– Café.

– Riley…

– Café.

Au bout d’un moment, Khalon apprendrait. Quoiqu’en y réfléchissant bien…

– Espèce d’insolent petit…

– Nan, soupira Riley. Café.

Khalon abattit son poing sur la table, faisant cliqueter la vaisselle.

– Arrête de dire ça !

– D’accord. Quand j’aurai mon… Attends voir…

Khalon lui adressa un regard impressionnant qui signifiait « N’y pense même pas ».

Oh, j’y pense bien.

– Café.

Riley put quasiment voir la vapeur s’échapper des oreilles de Khalon. Sans déconner. Tout ce qu’il voulait, c’était du café. Était-ce trop demander ?"

— C’est quoi, ça ?

Riley suivit son regard. Il sourit en avisant le coeur en chocolat en poudre ornant la mousse de son cappuccino.

— Un coeur.

Khalon afficha un air perplexe, et Riley forma un coeur avec ses doigts.

— Un coeur.

— Je sais ce qu’est un coeur, pauvre hère, gronda Khalon. Ce que je ne sais pas, c’est ce qu’il peut bien faire sur ton café.

Riley se tourna vers Rayner.

— C’est quoi, un hère ?

— Un faon, répondit celui-ci, les yeux brillants d’amusement.

— Je vois.

Comment Khalon parvenait-il à faire de quelque chose d’aussi innocent qu’un jeune cerf une insulte ?

« — Pitié, ne me tuez pas.

L’homme ouvrit de grands yeux.

— Tu me vois ?

Merde.

— Euh, non. J’ai rien vu du tout.

Riley se leva et maintint une main levée devant lui. Deux hommes tout aussi musclés, ainsi qu’une Wonder Woman, rejoignirent leur ami. Ils s’étaient transformés, eux aussi. C’était dingue. Riley recula lentement.

— Je, euh, je vais me faire ausculter à l’hôpital pour, euh, pour savoir pourquoi je ne peux pas vous voir. Excusez-moi. »

"- [...], qu'est-ce que ça veut dire ?

- Ça signifie qu'il a établi une connexion émotionnelle avec toi, une émotion qui vient du plus profond de son âme.

- Oh. C'est une bonne ou une mauvaise chose ? Parce que tu sais, nombre de ses connexions émotionnelles me laissent à penser qu'il serait prêt à enchaîner avec une connexion physique entre son poing et mon visage."

« Qui serait le prochain à se faire massacrer ?

Riley examina sa proie, les yeux plissés et rivés sur sa première victime potentielle, avant de porter son regard sur la suivante. Il devait choisir. Ou bien… Le devait-il vraiment ? Ses lèvres s’étirèrent en un sourire malicieux. Qui avait dit qu’il ne pourrait les avoir tous les deux ?

— Désolé, les gars. On dirait que votre chance s’arrête ici.

Riley enfourna le morceau de gâteau au citron dans sa bouche, gémissant de ravissement lorsque le glaçage fondit sur sa langue. Bon Dieu, c’était carrément bon ! »

Leurs griffes laissaient derrière elles d’étranges lueurs colorées à mesure qu’elles entaillaient la chair de leurs ennemis. Riley n’avait jamais rien vu de tel, dans aucune des émissions tardives des marathons du National Geographic, ni dans aucun épisode de ses séries TV geek préférées. Il devrait sortir plus souvent, sérieux.

- J’ai compris. Arrête de discuter de notre " discussion ", intervint Khalon en mimant les guillemets de ses mains.

Rayner rejeta la tête en arrière et éclata de rire.

Riley était aussi féroce qu’un faon qui venait de naître, avec ses grands yeux et sa queue touffue. C’était humiliant, au bas mot. Outre l’insulte, c’était sans parler de la profonde menace que l’humain faisait planer

Comment cet humain osait-il le fusiller du regard ? Khalon fit de son mieux pour garder patience. Après tout, ils l’avaient arraché à son monde.

— J’aimerais te présenter mes excuses pour mon comportement à ton arrivée. J’ai laissé mes émotions prendre le dessus. J’espère que tu me pardonneras de m’être comporté comme une misérable ordure.

Riley haussa les épaules.

— Je comprends. Tu as attendu ton compagnon pendant des siècles, et quand tu le trouves enfin, c’est… Eh bien, moi.

— Il n’y a rien qui cloche avec toi, Riley.

Celui-ci fut agréablement surpris par sa sincérité.

— Tu as raison. Je crois que je voulais dire que je ne corresponds pas à ce que tu attendais, à ce que tu étais censé obtenir. Tu es un roi. Je sers des cafés latte. Tu es puissant, tu as des pouvoirs magiques, et tu te transformes en tigre. Je suis un humain, et un mec assez moyen, dans le genre.

Khalon s’appuya sur ses coudes, l’air songeur.

— Pour ce qui est de la moyenne, je ne sais pas. Un humain moyen ne se serait pas adapté aussi vite à tout ça, intervint-il en désignant le monde autour de lui, et Riley supposa qu’il marquait un point.