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Texas Hold'em, Tome 2 : Une parfaite étrangère



Description ajoutée par Underworld 2019-03-06T23:55:03+01:00

Résumé

Sentant un regard peser sur lui, Cole leva les yeux et vit, de l'autre côté de la rue, une jeune femme inconnue qui l'observait intensément. Dans les bras, elle portait un petit enfant aussi blond qu'elle était brune. Qui était cette parfaite étrangère et pourquoi l'étudiait-elle avec autant d'attention ? La réponse ne se fit plus attendre très longtemps. Car déjà la jeune femme traversait la rue pour se camper devant Cole et lui révéler sans préambule la raison de sa présence : "Ma sœur est entre la vie et la mort, dit-elle. Joey, son fils que vous voyez là, risque de devenir orphelin si je ne retrouve pas son père. Or, si j'en crois le journal intime de ma sœur, son père, ce pourrait bien être vous..."

* * *

Description en VO :

THE ODDS ARE ALWAYS AGAINST HER ...

But this time Tessa Jamison isn't leaving River Bluff, Texas, until she finds what she came for: the father of her sister's two-year-old son. And the stand-in Santa at the local church bazaar could be the man she's looking for.

Cole Lawry seems an unlikely candidate for instant daddy. What's more, the divorced ex-businessman and consummate poker player insists he's not a father --- never has been, never plans to be. Until Tessa calls his bluff.

Which means gambling everything she's got. Including her heart.

* * *

The gift of fatherhood!

Tessa Jamison isn’t leaving Texas until she finds what she came for: the father of her sister’s two-year-old son. And the stand-in Santa at the local church bazaar could be the man she’s looking for. Cole Lawry seems an unlikely candidate for instant daddy.

What’s more, the sexy businessman and consummate poker player insists he’s not a father – never has been, never plans to be. Until Tessa calls his bluff. Which means gambling everything she’s got. Including her heart.

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Classement en biblio - 6 lecteurs

extrait

** Extrait offert par Debra Salonen **

Chapitre 1

— Allez, Père Noël, un petit sourire !

Cole s’efforça de sourire, mais entre Sally Knutson qui pesait de tout son poids sur ses genoux et les trois chats de celle-ci qui essayaient de l’escalader et menaçaient de réduire son costume en lambeaux, il avait plutôt envie de se lever et de partir en courant !

Le chat gris était emberlificoté dans la barbe postiche blanche, tandis que le roux, perché sur son épaule, enfonçait au moindre mouvement toutes ses griffes pointues comme des aiguilles dans son épaule, provoquant une douleur immédiate et aiguë. Le troisième matou — le plus « timide » des trois — était lové entre la poitrine généreuse de sa maîtresse et le rembourrage du ventre du Père Noël, et il semblait dormir paisiblement.

Sa mère ne lui avait pas parlé d’une prime de risques, songea Cole, quand elle lui avait demandé de remplacer Ray Hardy, l’homme qui incarnait le Père Noël depuis des années à River Bluff, au Texas. Figure incontournable du marché de Noël et de la collecte de jouets organisée par l’église, Ray n’avait jamais manqué aucune animation de fin d’année — jusqu’à ce qu’il glisse malencontreusement dans sa douche, ce matin, et se fracture le fémur. A l’heure actuelle, il se trouvait sur la table d’opération pendant que Cole prenait sur lui pour ne pas hurler.

— Regarde l’appareil photo, mon chou, susurra Sally.

Sally ayant largement l’âge d’être sa mère, Cole supposa qu’elle s’adressait au félin qui se trouvait sur son épaule.

— C’est quand tu veux, Melody, répondit Cole à la jeune photographe.

Pour tout arranger, le climat habituellement doux de cette région centrale du Texas était d’une moiteur étouffante à cause de l’humidité tropicale remontant du golfe du Mexique et Cole suait à grosses gouttes sous son costume de Père Noël — ce qui ne faisait qu’ajouter à son martyre.

— Désolée, s’excusa la lycéenne, en relevant si rapidement la tête que son bonnet de lutin en feutre vert faillit se renverser. La batterie montre des signes de faiblesse. J’aurais dû demander à papa d’apporter des batteries de rechange, le temps de recharger celles-ci.

Cole se demanda si Ray rencontrait lui aussi ce genre de problèmes, et le cas échéant, comment il avait réussi à survivre pendant toutes ces années. Non seulement Cole était à bout de patience, mais en plus il en avait assez d’être assis. Après la première demi-heure, il s’était en effet rendu compte que le fauteuil d’apparat, habituellement disposé derrière le pupitre de l’église, n’était pas destiné à être confortable. Il faisait néanmoins son effet, sous le dais recouvert de fausse neige en polystyrène installé dans un coin du parking de l’église qui, grâce à des centaines de petites ampoules clignotantes, avait pris un air de pôle Nord à la mode texane.

— Ça y est, c’est vert ! annonça triomphalement Melody. Sally, regardez-moi et dites « ouistiti ».

La seule manière de simuler un sourire quand vous portiez une fausse barbe et une fausse moustache consistait à contracter exagérément les zygomatiques. Malheureusement, le sourire forcé de Cole fit bouger sa barbe. Le chat gris, surpris, se retourna, ce qui effraya son acolyte roux.

— Quelqu’un a bougé, se plaignit Melody avec un air contrarié. Il faut en faire une autre.

Sally, qui n’était pas franchement légère, changea de position pour réinstaller le chat roux et Cole sentit sa cheville plier légèrement sous le poids. Immédiatement, une douleur semblable à une décharge électrique traversa sa jambe, réveillant une vieille blessure qui n’avait jamais complètement guéri — le souvenir d’une époque qu’il préférait oublier.

— Est-ce que je t’écrase, mon chou ? demanda Sally, qui avait apparemment entendu son gémissement de douleur étouffé. Il faut dire que tu n’es pas aussi costaud que Ray. Comme c’est triste pour lui qu’il soit tombé.

— Ne m’en parlez pas. Ma mère m’a dit qu’il avait beaucoup de succès depuis l’ouverture du marché de Noël.

Lequel marché de Noël de l’église se prolongeait jusqu’à la mi-décembre, se rappela Cole… Arriverait-il à tenir le coup jusque-là ?

Sally décrocha les griffes du chat gris, prises dans la barbe de Cole.

— C’est vrai. J’étais là hier soir et j’ai renoncé après une heure d’attente. Les minous ne sont pas patients.

Il pouvait en témoigner ! Le « minou » perché sur son épaule prenait maintenant son costume pour un griffoir.

— Sally, pourriez-vous faire quelque chose pour celui-ci aussi ? demanda-t-il en montrant son épaule du doigt.

Sans prévenir, le plus « timide » des chats sembla se réveiller. Il s’en prit à son tour à la barbe et la fit descendre de quelques centimètres, de telle sorte que la moustache couvrait maintenant la bouche de Cole.

— Bon, on fait un nouvel essai ! lança Melody. Dites : « Joyeux Noël ! »

— Oyeux Oël, marmonna Cole, qui commençait sérieusement à perdre patience.

— Oh, la photo est si mignonne, Sally ! s’exclama Melody en regardant le petit écran de son appareil numérique. Je pense que nous allons la garder.

Au plus grand soulagement de Cole, Sally se leva avec un chat sous chaque bras. Avec une étonnante agilité pour sa corpulence, elle sauta de la petite estrade et se dirigea vers Melody pendant que le troisième chat entreprenait d’escalader la tête de Cole.

— Aïe ! gronda-t-il, en essayant tant bien que mal d’attraper la bestiole avec ses gants trop grands pour lui. Sally, à l’aide !

Celle-ci posa sans prévenir les deux autres chats dans les bras de Melody qui, prise de court, laissa tomber son appareil photo.

— Oh, mon pauvre Caramel, tu croyais que maman allait te laisser tout seul avec le grand méchant inconnu ? dit Sally, dont la voix haut perchée couvrit le cri de Melody.

— Méchant ? répéta Cole. C’est la meilleure !

Il se frotta la tête et rajusta sa barbe.

— Tu n’aimes pas les animaux, Cole. Les chats le sentent.

Cole aurait aimé se défendre, mais Sally ne lui en laissa pas le loisir et elle repartit immédiatement vers Melody, qui ramassait les morceaux de son appareil photo.

Heureusement, dans dix minutes, le Père Noël aurait officiellement terminé sa journée de travail, se raisonna Cole en consultant sa montre. Il tourna alors son regard en direction de la porte en carton décorée de feuilles de houx peintes et de guirlandes et il vit qu’il ne restait qu’une seule personne à attendre son tour — une jeune femme qu’il ne connaissait pas, et qui portait un enfant posé sur sa hanche. A en juger par son expression, elle avait assisté à toute la scène et Cole se félicita que la barbe protège son anonymat.

La jeune femme paraissait avoir à peu près le même âge que lui, et elle portait un jean, une veste de cuir ceinturée à la taille et un grand fourre-tout qui semblait servir de contrepoids à l’enfant.

Non pas qu’il ait une grande connaissance des enfants, mais il avait déjà beaucoup appris en incarnant le Père Noël pendant une soirée. Par exemple, il savait qu’il existait une différence entre un bébé qui faisait ses dents et un bébé qui bavait.

— Euh… Désolé… Nous rencontrons quelques soucis techniques, commença-t-il. En cette période surchargée, le Père Noël a laissé ses meilleurs lutins au pôle Nord.

Entendant cela, Melody éclata en sanglots. Sally tourna alors vers Cole un regard lourd de reproches, qui lui donna l’impression d’être un monstre. Il entreprit de descendre de l’estrade pour rejoindre Melody, mais l’extrémité de ses bottes taille 46 — les bottes de Ray — était bourrée de papier journal, ce qui rendait toute tentative de marche périlleuse. Et pour tout arranger, le rembourrage de son ventre avait glissé sur le côté, ce qui avait tendande à le déséquilibrer.

— Melody, je te demande pardon. Je plaisantais. Tu fais du très bon travail et ce n’est pas ta faute si ton appareil photo ne fonctionne plus.

Tout en reniflant, la jeune fille prit le petit appareil photo numérique puis elle appuya sur le bouton « Marche ». Rien.

— Il est fichu, dit Melody en hochant la tête. Mais heureusement, je pourrai récupérer les photos de ce soir. Il suffit de sortir la carte mémoire et de copier son contenu sur un ordinateur pour les imprimer.

Intérieurement, Cole remercia le ciel que les clichés de la soirée ne soient pas perdus avant de tourner son regard vers la jeune femme qui attendait.

— Désolé pour ce contretemps. Nous nous serons certainement procuré un nouvel appareil photo d’ici à demain soir. Vous n’aurez qu’à repasser. J’aimerais vous assurer que le vrai Père Noël sera lui aussi de retour, mais j’en doute.

Même à la pâle lueur des décorations de Noël, Cole pouvait voir qu’elle était très belle, avec ses cheveux mi-longs auburn foncé, retenus en arrière par une simple barrette et ses grands yeux bleus ou verts — en tous les cas bien plus clairs qu’il aurait cru compte tenu de la couleur de ses cheveux.

La jeune femme regarda alors son fils qui, avec ses boucles blondes, ne lui ressemblait absolument pas.

Quand elle se tourna enfin vers lui, il eut une étrange sensation de déjà-vu. Se connaissaient-ils ? Etait-elle de la région, ou bien une cliente à qui il avait vendu une maison à l’époque où il était agent immobilier ?

Peu probable, car il se serait certainement souvenu d’un aussi joli visage.

— J’ai un appareil photo, répondit-elle. Si cela ne vous ennuie pas, je pourrais prendre une photo de Joey sur vos genoux et récupérer le tirage plus tard. Bien entendu, je le paierai.

Il aimait bien ce genre de femme : décidée, directe et franche, mais néanmoins féminine.

— Eh bien…

Du regard, il chercha une personne à qui demander s’il existait une règle interdisant de prendre des photos avec son appareil personnel, mais tout le monde semblait occupé : Sally remettait ses chats dans leur sac de transport de cuir rose ; Melody parlait au téléphone avec son père, Ed, qui jouait régulièrement au poker avec Cole, et elle se plaignait certainement du manque de compassion du Père Noël ; et sa mère servait des rafraîchissements à quelques clients qui traînaient encore.

— Pourquoi pas ? finit-il par répondre en haussant les épaules.

La jeune femme posa le petit Joey par terre et sortit un appareil photo de son sac. L’appareil semblait nettement plus perfectionné que celui de Melody.

— Mon chéri, tu vas t’asseoir sur les genoux du Père Noël et je vais te prendre en photo, expliqua-t-elle d’une voix douce à son fils.

Le tenant par la main, elle le conduisit ensuite vers l’estrade et attendit que Cole ait repris sa place.

— Tu peux bien faire ça pour tatie Tessa ?

Tatie ?

Cole se cala dans le fauteuil, toujours aussi inconfortable, et il essaya d’arranger son rembourrage pour faire de la place au petit garçon, qui ne semblait pas particulièrement réjoui de voir le Père Noël.

— Salut Joey. Comment vas-tu ?

A son regard, Cole devina que le garçonnet n’était pas vraiment rassuré et il semblait même sur le point de pleurer.

Cole avait toujours souhaité avoir des enfants, et il s’imaginait sans problème élever un petit garçon comme celui-ci, mais Crystal n’avait cessé de lui répéter qu’ils n’étaient pas prêts, qu’ils devaient d’abord s’établir financièrement, etc. Bref, elle avait toujours trouvé de bonnes raisons pour repousser le moment de fonder une famille.

Elle avait seulement oublié de préciser que si cette santé financière n’arrivait pas assez rapidement à son goût, elle le mettrait à la porte.

Cole préféra concentrer de nouveau toute son attention sur le petit garçon qui se trouvait sur ses genoux. Par rapport à Sally, il était léger comme une plume et Cole s’amusa à le faire sauter pour tenter de le rassurer.

— Alors dis-moi, Joey, quels jouets préfères-tu ? Les trains électriques ? Les personnages de Bob le Bricoleur ? Tu sais, j’aime bien bricoler moi aussi. Pendant la basse saison, en dehors de la période de Noël, s’empressa-t-il d’ajouter en se rendant compte de sa gaffe. Et que dirais-tu d’un vélo ? Ou plutôt d’un tricycle ?

Joey ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit, et Cole ne put que se réjouir qu’il n’éclate pas en sanglots. Du regard, il chercha de l’aide du côté de sa tante et il la trouva appuyée sur un genou à environ un mètre d’eux, prenant photo après photo.

— Souris, Joey. Ta tante a l’air d’une vraie professionnelle. Je suis sûr qu’elle a déjà fait ça avant.

— Te plaît, arrête sauter, demanda le petit garçon d’une voix implorante.

Confus, Cole sentit ses joues virer au rouge.

D’un doigt ganté, il tourna la tête de Joey vers lui et, adressant à l’enfant son sourire le plus amical et le plus compatissant, il demanda :

— Dis-moi ce que tu voudrais pour Noël, Joey.

— Ma maman, répondit le petit garçon.

Puis, la seconde suivante, il vomit. Juste sur la jolie barbe blanche et le costume rouge de Cole.

Ensuite, ce fut le chaos.

Plusieurs femmes surgirent de nulle part. Comme par magie, la tante de Joey sortit de son fourre-tout un paquet de lingettes et elle commença par nettoyer le garçonnet. La mère de Cole, qu’il n’avait pas revue depuis qu’elle l’avait aidé à enfiler l’imposant costume, se précipita vers lui, une serviette à la main.

Joey sanglotait.

— Je suis désolée mon chéri, le consola sa tante, après avoir déposé dans la main de Cole plusieurs lingettes humides roulées en boule. Tout va bien. Ce n’est pas de ta faute. J’aurais dû comprendre qu’il ne fallait pas insister.

Elle le berça doucement.

— Le pauvre chéri, s’attendrit la mère de Cole. Ce n’est jamais agréable d’être privé de sa maman, et encore moins pendant les fêtes de fin d’année. Est-ce que c’est grave ?

— Elle est hospitalisée, se contenta de répondre la jeune femme avant de pincer ses lèvres comme si elle luttait pour ne pas afficher ses émotions.

Big Jim aurait approuvé, se dit Cole. Son ex-beau-père lui avait en effet un jour confié que le secret, pour faire un bon vendeur, c’était de savoir garder ses distances. « Ne laisse jamais personne deviner que tu es émotionnellement impliqué. Montre-leur ton côté tendre, et tu te feras avoir. »

Et en effet, Cole s’était fait avoir. Une fois.

Il se glissa précautionneusement hors du fauteuil et, aussi discrètement que possible, il secoua sa barbe synthétique au-dessus de la serviette que tenait sa mère.

La jeune femme le vit et se mit à fouiller immédiatement dans son fourre-tout à la recherche de son porte-monnaie.

— Je vous rembourserai le nettoyage, proposa-t-elle.

— Pas de panique, lui répondit la mère de Cole. Ce jeune garçon n’est pas le premier à vomir sur le Père Noël. Ray, notre Père Noël habituel, en a vu d’autres, et il pourrait vous raconter des dizaines d’histoires à vous faire dresser les cheveux sur la tête.

— Je crois l’avoir personnellement mordu quand j’avais cinq ou six ans, mais cela ne m’a pas empêché de trouver un train électrique sous le sapin, renchérit Cole.

On entendit alors la sonnerie cristalline d’un téléphone portable. L’inconnue sortit un téléphone sophistiqué d’une poche extérieure de son sac Coach, l’une des marques de maroquinerie préférées de l’ex-femme de Cole.

A l’époque où il était agent immobilier, Cole se promenait toujours avec des gadgets à la pointe de la technologie car il devait pouvoir être joint à tout moment pour ne manquer aucune occasion de conclure une affaire et donc de gagner un maximum d’argent. Mais aujourd’hui, il n’avait même pas de ligne de téléphone fixe chez lui !

— Excusez-moi une minute, dit-il en faisant signe à sa mère de le suivre derrière le décor.

Tessa l’observa s’éloigner avec une démarche pataude, qui contrastait avec sa voix jeune.

Grâce à la sonnerie du téléphone, elle savait qu’il s’agissait de sa mère, et elle savait déjà quelle question elle allait lui poser : « Alors, l’as-tu trouvé ? As-tu trouvé Cole Lawry ? ».

Tessa aurait pu lui répondre : « Oui maman, il est juste en face de moi », mais elle se trouvait dans un lieu public et préférait rester discrète.

— Bonjour maman. Comment va Sunny ?

— Toujours pareil. Le médecin n’est toujours pas passé et personne ne veut rien me dire, mais ce n’est pas la raison de mon appel. Je voulais te demander pardon d’avoir perdu patience. Je sais que tu penses agir pour le mieux et tu as peut-être raison. Si cet homme est le père de Joey, j’imagine alors qu’il doit être mis au courant pour Sunshine.

Pour la deuxième fois en cinq minutes, Tessa dut ravaler ses larmes. « Quel est mon problème ? » se demanda la jeune femme. Certainement le contrecoup de tous les événements récents, y compris l’émotion ressentie en empruntant la route sur laquelle sa sœur avait eu un accident avec une voiture de location, avant de sombrer dans le coma.

— C’est bon, maman. Nous sommes toutes les deux un peu dépassées par les événements. Voilà tout.

Quel euphémisme !

— Alors, tu as du nouveau ? reprit sa mère.

— Oui, mais nous n’avons pas encore eu l’occasion de parler. Il y a trop de monde. Il fait le Père Noël à l’occasion d’un marché de Noël.

— Comment as-tu su où le trouver ?

— Je me suis arrêtée dans un café avec Joey et j’ai demandé à la serveuse si elle connaissait Cole Lawry. Elle m’a expliqué que je pourrais le trouver au marché de Noël, alors j’ai laissé la voiture devant le café et nous sommes venus à pied jusqu’ici.

— Ce doit être une assez petite ville, si tout le monde connaît tout le monde. Alors, tu lui as parlé ? Tu penses que c’est lui ?

Tessa jeta un regard en direction du fauteuil du Père Noël.

— Il porte une barbe postiche blanche et quelques coussins au niveau du ventre, maman. J’aurais du mal à te le décrire, mais j’ai pu voir qu’il a les yeux bleus.

Des yeux bleus fascinants…

— Bon, dit Autumn. Où se trouve-t-il en ce moment ?

— Certainement en train de se changer. Joey lui a vomi dessus. Je crois qu’il était trop excité, mais j’ai l’impression qu’il couve quelque chose. Je me demande s’il n’a pas un peu de fièvre, précisa-t-elle après avoir posé le dos de sa main sur le front de son neveu.

— Oh, pauvre chou… Je peux lui parler ?

Tessa s’agenouilla devant Joey et dit :

— C’est grand-mère au téléphone, mon lapin. Tu veux lui dire quelque chose ?

L’enfant hocha la tête et lui prit le téléphone des mains.

Sachant qu’il ne fixait jamais son attention bien longtemps et qu’il avait l’habitude de lâcher les choses qui ne l’intéressaient plus, Tessa resta à côté de lui. Ce court moment de répit lui donna l’occasion de réfléchir : devait-elle ou non suivre son plan ou trouver une alternative ?

Elle balaya du regard le parking de l’église. Les personnes qui se promenaient d’un stand à l’autre quand Joey et elle étaient arrivés étaient maintenant presque toutes reparties et il ne restait plus que quelques véhicules. Une dizaine de femmes papotaient entre elles et s’interpellaient les unes les autres tout en transportant des cartons vers leurs voitures. Tessa ne voyait aucun enfant.

Elle leva alors les yeux vers le ciel et constata qu’il était constellé d’étoiles, indiquant que la soirée était déjà bien avancée.

— Zut, murmura-t-elle.

Sa voiture de location se trouvait trois pâtés de maisons plus loin et la mairie ne semblait pas faire grand cas de l’éclairage public…

— D’accord, dit Joey sur un ton chantant qui indiquait habituellement qu’il en avait assez et qu’il allait passer à autre chose.

Le moment suivant, il lâcha le téléphone.

Heureusement, Tessa avait de bons réflexes et elle rattrapa l’appareil à seulement quelques centimètres du sol.

Dans la période cauchemardesque qu’elle traversait actuellement, ce téléphone rouge cerise et son ordinateur portable constituaient son lien le plus immédiat et le plus tangible avec le monde extérieur.

Plutôt que rappeler immédiatement sa mère pour lui dire au revoir, elle choisit d’attendre d’être au motel. Elle avait réservé une chambre par internet et payé à l’avance avec sa carte de crédit, et elle espérait qu’ils avaient gardé sa chambre même si elle se présentait plus tard que prévu.

Elle rangea son téléphone dans la poche de son sac et tendit la main à son neveu :

— Je crois que nous ferions mieux de regagner la voiture, Joey. Il commence à faire nuit. Nous reverrons peut-être le Père Noël demain.

Joey tourna sa tête vers l’estrade au moment où un jeune homme à la silhouette élancée, avec des cheveux blonds et des épaules larges, sortait de derrière le rideau. Le vestiaire du Père Noël, songea Tessa. Il avait troqué son costume rouge pour un jean, des chaussures de chantier aux semelles épaisses, un T-shirt gris et un sweat-shirt fermé par une fermeture Eclair, dont il avait relevé les manches sur ses avant-bras musclés. Le sweat-shirt portait un logo qu’elle ne reconnut pas.

— Tiens, vous êtes encore là ? Tant mieux, dit-il en s’approchant avec un sourire qui paraissait aussi chaleureux que sincère.

En réalité, il semblait réellement sympathique — bien trop sympathique pour entendre ce qu’elle était venue lui annoncer.

— Nous allions partir. La nuit tombe vite, par ici.

— Oui, je sais. Ma mère pense qu’elle vous a vus arriver à pied. Vous logez à proximité ?

— Au Trail’s End Motel, mais nous sommes venus à pied du café. La serveuse nous a dit que l’église n’était qu’à quelques pâtés de maisons, mais ce sont de grands pâtés de maisons.

Avec un petit sourire contrit, il expliqua :

— Vous êtes ici au Texas, et tout est plus grand. Je parie que vous n’êtes pas du coin.

— Je viens de l’Oregon, répondit-elle en guettant une quelconque réaction de la part de Cole.

— Eh bien dites donc ! Vous en avez fait du chemin pour venir voir le Père Noël. Puis-je vous raccompagner jusqu’à votre voiture ? River Bluff n’est pas vraiment réputée pour la qualité de ses trottoirs.

Une petite voix souffla à Tessa que ce serait imprudent de monter dans la voiture d’un inconnu, mais l’occasion était trop belle. Il était l’homme qu’elle était venue voir et il ne devait se douter de rien sinon il ne se serait pas montré aussi aimable et généreux.

— Oui, merci. J’en déduis que vous avez terminé votre journée ?

— Oui, jusqu’à 6h30 demain matin. Le « vous-savez-qui » habituel s’est cassé le fémur et je l’ai remplacé à la dernière minute.

Tessa fut touchée qu’il soit attentif à la présence de Joey, même si celui-ci ne semblait pas prêter la moindre attention à la conversation des deux adultes. Quand le petit garçon était à bout de forces, il avait l’habitude de s’endormir sur place, et peu importe le lieu ou le bruit environnant.

— Votre voiture est à proximité ?

Il montra alors du doigt un 4x4 argenté recouvert de poussière, garé quelques mètres plus loin. C’était l’un des derniers véhicules encore sur le parking, qui devait être assez grand une fois que tous les stands du marché de Noël et le faux pôle Nord étaient démontés.

— Joey, veux-tu que je te porte ? Ta tante a l’air aussi épuisée que toi.

Il regarda Tessa avant de tendre ses bras vers le petit garçon.

— Non pas que vous ayez mauvaise mine, au contraire, s’empressa-t-il d’ajouter. Seulement fatiguée. Et maintenant, je vais me taire. Ma sœur Annie prétend que je ferais généralement mieux de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler…

Tessa éclata de rire.

— Pas de problème, je ne l’ai pas mal pris. Joey, mon chéri, veux-tu que ce gentil monsieur te porte ?

Joey fit vigoureusement non de la tête et se plaqua contre la jambe de sa tante. Tessa se pencha et le prit au cou. Timide, il cacha sa tête contre son épaule, refusant d’adresser le moindre regard à Cole.

— Tant pis, dit Cole. Je vais vous ouvrir la portière.

Il commença à partir en direction de la voiture puis s’arrêta et fit demi-tour.

— Au fait, dit-il en tendant sa main, je m’appelle Cole Lawry.

Avec Joey dans ses bras, elle ne pouvait lui serrer la main et elle se contenta donc de lui adresser un petit signe avec ses doigts.

— Tessa Jamison. Et voici mon neveu, Joey Barnes. Sa mère, ma sœur, s’appelle Sunny Barnes.

Il répéta le nom, la mine songeuse.

— Pourquoi est-ce que ce nom…

Soudain, ses yeux s’écarquillèrent.

— Vous voulez dire, Sunny qui travaillait à l’agence immobilière BJM Realty ?

Tessa hocha la tête.

— C’est vrai ? Cela fait deux ou trois ans que je ne l’ai pas vue et que je n’ai eu aucune nouvelle d’elle. Vous disiez qu’elle se trouvait à l’hôpital ? Que s’est-il passé ? Comment va-t-elle ?

Cela faisait trop de questions auxquelles répondre tout en tenant dans ses bras un petit garçon qui semblait peser de plus en plus lourd.

— Cela vous ennuie que nous parlions une fois dans la voiture ?

— Oh oui, bien sûr. Où avais-je la tête ?

Comme il partait devant, elle remarqua qu’il boitait légèrement.

Quand elle arriva à son véhicule, il l’aida à monter.

— Arriverez-vous à grimper sur le siège en le tenant dans vos bras ? Et si je prenais votre sac ?

Elle fit passer Joey à droite de manière à pouvoir libérer son bras gauche et elle éprouva un réel soulagement quand il fit glisser le fourre-tout de son épaule.

— Merci.

— Je vous en prie. Que transportez-vous là-dedans ? Des lingots d’or ? demanda Cole en soupesant le sac.

— Vous ne devez pas avoir d’enfant. J’étais comme vous avant de devoir m’occuper de Joey. Maintenant, j’ai rendez-vous chez le kiné deux fois par semaine.

Il posa le sac sur le sol, à l’arrière.

— C’est bon à savoir. Je vais avoir un neveu d’ici à quelques mois. Ma sœur attend son premier enfant.

— Est-ce que ce sera le premier petit-enfant de votre mère ?

— Oui, et elle est aux anges.

— C’est ma mère qui a appelé tout à l’heure. Elle et Joey sont très proches. Pour l’instant, elle se trouve à l’hôpital, auprès de Sunny.

Il s’approcha pour pouvoir la retenir au cas où elle perdrait l’équilibre en s’installant dans le siège passager et il était si proche qu’elle pouvait sentir son haleine parfumée à la menthe. Certainement les sucres d’orge qu’il distribuait aux enfants, supposa-t-elle.

— Merci, dit-elle.

L’intérieur du véhicule était plus propre que l’extérieur ne le laissait présager, remarqua Tessa.

Il posa sa main sur la portière mais ne la referma pas immédiatement.

— Simple question de curiosité : comment êtes-vous arrivée à River Bluff ? demanda-t-il.

Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, il ajouta :

— Ah oui, vous vous rendiez probablement à la communauté. C’est là que vivait Sunny quand j’ai fait sa connaissance. Comment s’appelle son amie, déjà ? Andrea… Emily…

— Amelia.

— Exact. La communauté se trouve à quelques kilomètres au sud. Si vous voulez, je vous dessinerai un plan.

Tessa l’observa. Elle se sentait trop lasse pour se lancer dans de grandes explications, mais elle savait que repousser l’échéance ne servirait à rien. Alors, elle prit une profonde inspiration et dit :

— J’aimerais en effet rencontrer Amelia pour lui parler de Sunny, mais ce n’est pas la raison de ma venue. En fait, je suis venue à River Bluff pour vous rencontrer.

— Moi ? Vraiment ? Mais pourquoi ?

— Il faut que je sache si vous êtes le père de Joey.

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Commentaires récents

Or

Une histoire toute mignonne qui change des autres.

Le suspense est tenu jusqu'à la fin, et les sentiments entres les deux personnages sont vraiment attendrissant.

L'histoire ne se concentre pas seulement sur le couple principal mais aussi sur des couples secondaires et cela m'a beaucoup plus.

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Dates de sortie

Texas Hold'em, Tome 2 : Une parfaite étrangère

  • France : 2009-02-01 - Poche (Français)
  • USA : 2007-11-06 - Poche (English)

Activité récente

FarahDz l'ajoute dans sa biblio or
2016-06-26T20:01:01+02:00

Titres alternatifs

  • Une parfaite étrangère - Français
  • Betting on Santa - Anglais
  • Betting on Santa (Texas Hold'em #2) - Anglais

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