Extraits

Il est torse nu et son corps luit de sueur. Son visage est dépourvu de son sourire habituel et ses yeux verts… Mon Dieu, ses yeux sont remplis de douleur. Le vert est foncé, et une lueur sombre entoure ses iris. Je ne le reconnais pas, ce n’est pas l’homme qui a veillé sur moi pendant trois jours.

Mais qui est-il ?

À cet instant, j’ai peur, non pas pour moi, mais bel et bien pour lui. Sa peine est palpable, tellement qu’elle me fait mal pour lui et je me demande comment il fait pour vivre comme ça et surtout pourquoi il souffre autant.

Tant de questions se bousculent dans ma tête et pourtant je sais que je n’aurai jamais l’occasion de les poser et de toute manière, il n’y répondra pas.

On n’est pas amis.

On n’est rien l’un pour l’autre.

Mawen n’est pas mon âme sœur et ça, ça fait toute la différence.

Car si elle l’était, les autres n’auraient pas le choix, ils seraient obligés de l’accepter, on ne remet pas en cause les choix du ciel et des étoiles. Et puis, on ne peut combattre un lien d’union, or, là, je peux lutter, mais le souci, c’est que je n’en ai pas forcément envie.

Je n’ai pas envie de lutter contre elle, c’est même tout l’inverse qui se produit.

J’ai envie de lutter pour elle et ce n’est vraiment pas bon signe, ça !

Le loup quitte la sécurité de son buisson et s’approche de moi, à pas lents. Une fois devant, il penche la tête, plonge ses yeux dans les miens, me prouvant par-là ses bonnes intentions. Ma bouche se fend d’un petit sourire puis sa langue me lèche l’intérieur de la main. La sensation est… parfaite. Là, où je ne devrais ressentir que de la peur ou du dégoût, je n’éprouve que de la joie et une sérénité que je n’avais encore jamais ressenties.

Le loup soupire comme si lui aussi l’avait éprouvé.