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-Tu me renvoies parce que je ne vaux rien comme guerrière ? demandai-je.

-Je te renvoie parce que je ne supporte pas de t'imaginer entre leurs mains !

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-Réjouissez-vous de posséder ce cœur humain, Feyre, répondit-il enfin. Et plaignez ceux qui ne ressentent rien.

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- Je t’aime, chuchota-t’il, et il embrassa mon front. Je t’aime avec tes épines et tout le reste .

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- Est-ce que... Est-ce que Tamlin a tout vu ?

Lucien acquiesça.

- Rhys l'a fait pour le provoquer

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Réjouissez-vous de posséder ce cœur humain et plaignez ceux qui ne ressentent rien.

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Le froid nous encercla. Je ne voyais rien, je n'éprouvais que cette sensation glaciale. Soudain, j'entendis dans un coin reculé de mon esprit le chuchotement d'une voix caverneuse et sans âge :

" Je broierai tes os entre mes pates, je boirai ta moelle, je me repaitrai de ta chai. Je suis ce que tu crains. Je suis ce que tu redoutes... Regarde moi. Regarde moi. "

Je voulus déglutir, mais gorge était comme scellées. Je regardais fixement les arbres, leur feuillage au-dessus de nous, n'importe quoi sauf cette masse de froid qui décrivait des cercles autour de nous.

" Regarde moi "

Je voulais regarder, j'éprouvais une envie obsédante de voir ce que c'était.

" Regarde moi "

Je me concentrai sur le tronc rugueux d'un orme éloigné et sur des pensées agréables, comme du pain chaud et des ventres pleins...

" Je me remplirai le ventre de ta chair. Je te dévorerai. Regarde moi. "

Un ciel nocturne et criblé d'étoiles, serein, scintillant et infini. Un lever de soleil en été. Une baignade rafraichissante dans un étang en forêt. des rendez-vous avec Isaac, pendant lesquels je me perdais pour une heure ou deux dans nos souffles mêlés.

Maintenant, le froid nous enveloppait si intense que je claquait des dents. " Regarde moi. "

Je fixait obstinément ce tronc d'arbre sans oser ciller. Mes yeux fatigués se remplirent de larmes que je laissai couler.

" Regarde moi. "

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“— Ne regrettez jamais ce qui vous rend heureuse, murmura-t-il.”

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“— Nous avons autant besoin d’espoir que de pain et de viande, m’interrompit-il, le regard lucide comme cela lui arrivait rarement? Nous avons besoin d’espoir pour survivre. Laisse-lui cet espoir, Feyre. Laisse-le imaginer une vie meilleure, un monde meilleur.

Je me levai, les poings serrés, mais je ne pouvais me réfugier nulle part dans cette chaumière de deux pièces. Je regardai la peinture délavée de la digitale au bord de la table. Celle des corolles extérieures s’écaillait et pâlissait et la partie inférieure de la tige était déjà effacée. Dans quelques années, cette peinture aurait disparu, et avec elle toute trace de son passage comme du mien dans ces lieux.

Quand je regardai de nouveau mon père, mes yeux étaient durs.

— Un mon meilleur ? Ça n’existe pas, répondis-je.”

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[Chapitre 35]

Je reviens lentement à moi. Chacune de mes perceptions était plus douloureuse que la précédente. D'abord la chute de gouttes d'eau, puis l'écho faiblissant de pas lourds. Un goût de cuivre tenace enrobait ma langue... celui du sang. Puis, par-delà le sifflement de ma respiration dans mes narines obstruées, la puanteur de la moisissure dont l'air froid et humide était imprégné. Des brins de foin durs meurtrissaient ma joue. Ma langue explora les contours d'une lèvre fendue, et ce simple mouvement mit mon visage en feu. Je grimaçai, puis ouvris les yeux, mais seulement à demi malgré tous mes efforts, car ils étaient enflés. Ce que je vis alors ne me réconforta guère.

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Tout à un prix... un baiser précisa Tamlin

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