Commentaire de Isallya

Les livres jeunesse centrés sur une maladie ou un handicap et qui incorporent une romance dans le récit sont légion, mais Un si petit oiseau s’en démarque pas mal (tant mieux). Déjà, tout en apparaissant en filigrane pendant tout le bouquin, l’inévitable romance ne prend jamais le pas sur l’intrigue principale. La raison en est simple : nos deux tourtereaux ne prennent conscience de leurs sentiments respectifs qu’à la toute fin. Du coup, même s’ils passent pas mal de temps ensemble, aucune scène un peu trop guimauve ne vient perturber le récit.

Ne vous inquiétez pas pour autant : oui, le sujet traité est assez dur et l’autrice ne cherche d’ailleurs pas à l’édulcorer, mais l’histoire n’est pas pesante pour autant. On peut remercier la famille et les amis (un peu tardifs) d’Abi qui sont dans l’immense majorité sinon loufoques, au moins atypiques. Vous imaginez une romance avec un mec pas du tout musclé et passionné de piafs ? Eh bien, Un si petit oiseau l’a fait. Et c’est vraiment appréciable, parce que les personnages apparaissent comme plus proches de nous et l’on a moins de mal à s’y attacher. L’immersion est aussi facilitée par l’attention portée aux souffrances des proches d’Abi : notre héroïne n’est pas la seule à batailler au quotidien pour essayer de se faire à sa nouvelle vie, ses parents et sa sœur pâtissent aussi de cette situation malgré leurs efforts pour garder la tête haute (OK, peut-être pas sa sœur).

Vous l’aurez compris, Un si petit oiseau est un roman assez original grâce à ses personnages hauts en couleur et à la romance qui prend tout le temps nécessaire pour se mettre en place. Mais il est aussi rendu plus complexe et donc plus réaliste grâce à la variété des points de vue (même s’ils ne durent généralement que quelques lignes à chaque fois). Une très bonne découverte, en résumé.