Extraits

Le garçon s'approche de moi. La seule partie de son visage non caché par son masque sont ses yeux - durs, sombre comme la nuit, allumé par la braise.

(Adelina, Raffaele et Enzo)

La porte s'ouvre et Enzo entre à grands pas. Je ne peux m'empêcher de rougir. Je détourne la tête en espérant qu'il n'a rien remarqué. Il s'adresse à Raffaele.

-Est-ce qu'elle est prête ?

Puis il me regarde. Je ne sais pas ce qu'il avait l'intention de dire, mais je sens les mots s'étrangler dans sa gorge. Pour la première fois, je vois une étrange émotion passer sur son visage, une réaction qui laisse deviner qu'il a une âme sous son masque froid.

Raffaele l'observe.

-Vous en avez le souffle coupé, Votre Seigneurie ? Je le prends comme un compliment.

"La douleur souligne la beauté."

Adelina

Certains nous haïssent et nous considèrent comme des scélérats à pendre au plus vite.

Certains nous craignent et nous considèrent comme des démons qu'il faut brûler.

Certains nous vénèrent et nous considèrent comme des enfants divins.

Mais tous savent qui nous sommes.

Si tu me chasses des Dagues, je formerai ma propre bande. J'en ai assez de perdre. J'en ai assez d'être manipulée, blessée et abandonnée.

C'est mon tour de jouer les marionnettistes. C'est mon tour de faire du mal.

Mon tour.

- Tu fais une grave erreur, dis-je.

J'ai parlé d'une voix plate et glacée. La voix d'une personne nouvelle.

- Tu fais une grave erreur en ne me tuant pas maintenant.

- Non, dit Raffaele. Je ne crois pas.

Il se lève et sa main quitte la mienne. Il se dirige vers la porte de son pas gracieux. Il s'arrête soudain.

- Adelina, dit-il en se tournant vers moi. (J'ai l'impression que ses yeux vont me briser). Je l'aimais, moi aussi.

Il sort et je me retrouve seule. Toute seule.

attention petit [spoiler]"Je jure fidélité à la Société de la rose jusqu'à la mort. Je me servirai de mes yeux pour observer, de ma langue pour convaincre et recruter, de mes oreilles pour entendre les secrets et de mes mains pour frapper mes ennemis. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour détruire ceux qui se mettent sur mon chemin."

Serment d'initiation de la Société de la rose, par Adelina Amouteru

"Aimer, c'est avoir peur. On est terrifié, terrorisé, à l'idée que quelque chose puisse arriver aux êtres chers. Songez-y. Est-ce que votre cœur se serre à chaque pensée? Si c'est le cas, mon ami, vous êtes amoureux. L'amour nous transforme en esclaves, car il est indissociable de la peur."

Une partie de moi est horrifiée par ce que je fais. Une autre partie de moi exulte. Je suis bien la fille de mon père

- Je me suis trompé. La passion est chaude et rayonnante, mais elle a aussi un côté obscure. Elle est liée à la peur.

Suis-je amour ou suis-je prospérité ?