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La maison de papier



Description ajoutée par hell 2010-11-17T01:48:51+01:00

Résumé

Comme les demeures japonaises « si mal fermées », où chacun peut entrer à sa guise, le foyer de cette famille d'artistes est une maison de papier ».

Le mari est peintre, sa femme est écrivain. Ils ont deux garçons et deux filles. Mais on rencontre chez eux beaucoup d'amis, invités ou supportés, des visiteurs imprévus, des voisins, des inconnus, sans oublier la succession des « employées de maison » et les animaux domestiques de toute espèce. Ce sont les enfants qui tiennent cependant la première place, et le permanent dialogue qu'ils entretiennent avec leur mère est pour elle un moyen de préciser ses idées sur tous les grands problèmes du présent. « Faire une famille », dit-elle, « c'est faire une oeuvre ». Celle-ci, variée, surprenante et toujours concrète, apparaît comme un univers en réduction, où chacun se retrouve en pays connu, dans une atmosphère de chaleur vraie, de tendresse et d'humour. C'est que Françoise Mallet-Joris a le don de préserver le frémissement de ses émotions aussi bien que l'ironie du regard critique qu'elle pose sur ses proches et ses semblables, avec un talent d'une rare fidélité au naturel de la vie.

Source : Le Livre de Poche, LGF

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Classement en biblio - 35 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par dreamygirl 2023-01-05T14:43:20+01:00

Vincent (onze ans). — Tu sais, maman, pour que le monde soit parfait…

Moi. — Oui ?

Vincent. — Il faudrait d’abord supprimer les moustiques.

Moi. — Tiens !

Vincent. — Et les vipères, aussi.

Moi. — Pourquoi ?

Vincent. — Parce qu’elles font tort aux couleuvres. On les confond, alors quand on voit une couleuvre on dit : Oh ! la sale bête ! C’est vexant. Tandis que s’il n’y avait que des couleuvres, quand on en rencontrerait une on saurait qu’elle ne mord pas, alors on dirait : Oh ! le joli serpent, et elle serait contente. Si je pouvais refaire le monde…

Moi. — Tu le trouves mal fait ?

Vincent. — Non. Mais je ne suis pas difficile.

Moi. — Qu’est-ce que tu supprimerais encore ?

Vincent. — Dans les animaux, pas grand-chose. Par exemple je garderais les lions, les crocodiles…

Moi. — Ah, oui ?

Vincent. — Oui. À cause des explorateurs. Ils n’aimeraient pas que ce soit trop facile, leurs explorations. Ce ne serait plus l’Aventure.

Moi. — Évidemment.

Vincent — Non, c’est dans les types, tu vois, qu’il faudrait… (geste de faucheur). Ça, oui.

Moi. — Quel genre de types ?

Vincent. — Il faudrait les classifier d’abord. Ceux qui font les guerres, les révolutions, et puis les méchants…

Moi. — Ce ne sont pas les mêmes ?

Vincent. — Pas forcément. Et puis les voraces…

Moi. — Qu’est-ce que c’est, les voraces ?

Vincent. — Ceux qui veulent tout avaler même s’ils n’ont pas vraiment faim. Mais surtout ceux qui font la guerre, tu vois. Dehors et dedans. Je veux dire dans les familles.

Moi. — Tu crois qu’on peut les empêcher tout à fait.

Vincent.— On peut essayer. Il faudrait un œil.

Moi. — Un œil ?

Vincent. — Oui. Dans chaque maison, un œil. Quand il verrait qu’on commence à se disputer, l’œil ferait un peu de musique, pour leur dire de s’arrêter.

Moi. — Et s’ils ne s’arrêtaient pas ?

Vincent. — Il faudrait un Maître des Yeux, qui serait averti par l’électronique, et il leur enverrait des gendarmes très doux qui les raisonneraient.

Moi. — Tu crois qu’il y en a ?

Vincent. — Quoi ?

Moi. — Des gendarmes très doux ?

Vincent. — Ils seraient entraînés. Scientifiquement.

Moi. — Tu ne crois pas que c’est contraire à la liberté de conscience ?

Vincent. — La liberté de se disputer ?

Moi. — Oui.

Vincent— Peut-être. Mais il pourrait quand même y avoir un œil. Bleu.

» Si j’avais assez d’argent pour tout acheter… »

Moi. — Qu’est-ce que tu achèterais ?

Vincent. — Tout. Mais je peux faire comme si…

Moi. — Ah ! oui ?

Vincent. — Oui. Je me dis : je peux tout acheter. Mais je ne suis pas pressé. Alors je n’achète rien. C’est pareil.

Moi. — Presque.

Vincent. — J’aimerais bien aussi assister à la Résurrection.

Moi. — Oui ?

Vincent. — J’aimerais poser quelques questions à un certain nombre de types.

Moi. – Qui ?

Vincent. — Gérard de Nerval. Je pourrais lui demander ce qu’il a voulu dire au juste dans son poème que tu n’as pas pu m’expliquer : suis-je Amour ou Phébus… Maintenant peut-être qu’il n’aurait pas envie de ressusciter pour qu’on lui pose ce genre de question.

Moi. — Peut-être pas.

Vincent. — Peut-être qu’il aurait envie de ressusciter pour être épicier, pour changer.

» À un homme préhistorique, aussi ? Je voudrais lui demander si c’était vraiment magique, les dessins de bisons, tu sais, dans les grottes… Je le ferais apparaître ici et je lui demanderais. Non, peut-être pas ici, parce qu’il aurait peur des autos. Dans une prairie, pour ne pas le dépayser. Et je le ferais interviewer par des hommes habillés avec des peaux de bête, pareils que lui. Par exemple il ne faudrait pas les prendre trop gringalets !

» Je me demande si un homme préhistorique, qui aurait vu le monde de maintenant, tu sais, les autos, la télé, tout ça, il aimerait mieux vivre à notre époque, ou retourner aux cavernes. Les diplodocus et les plésiosaures, c’est pas drôle. Mais les autos, la nuit, le cancer, c’est pas drôle non plus. »

Moi. — Qu’est-ce que tu lui conseillerais ?

Vincent. — Finalement, tu vois, je crois que je lui conseillerais les diplodocus. Seulement je lui filerais un paquet d’allumettes, s’il n’avait pas encore découvert le feu, et puis peut-être une flûte.

Moi. — Ça dérangerait l’histoire du monde.

Vincent. — Tu crois ?

Moi. — S’il n’a pas encore découvert le feu, et que tu lui donnes des allumettes tu lui fais sauter des années de réflexion, tu comprends. Il vaudrait peut-être mieux le lui laisser découvrir tout seul.

Vincent. — Oui, mais en attendant de l’avoir découvert il aurait froid.

Moi. — Ah ! évidemment.

Vincent. — Peut-être qu’il s’en ficherait, de le découvrir lui-même, s’il avait vraiment froid.

Moi. — Peut-être.

Vincent. — Peut-être, je ne veux pas critiquer, remarque, mais peut-être le Bon Dieu il aurait pu le lui donner au départ, le feu. La flûte, je ne dis pas, quoique le soir, comme ça, sans électricité, ce serait agréable d’avoir un peu de musique. Mais le feu ! Quand tu penses qu’il y a eu des hommes qui ne l’ont jamais connu. Tu te rends compte ? Ça me fait froid rien que d’y penser.

Moi. — Il y a encore beaucoup d’hommes qui manquent de tout, tu sais.

Vincent. — Oui, mais ils savent que ça existe.

Moi. — Tu crois que c’est une consolation ?

Vincent. — Je ne sais pas. Quand même ils auraient pu se dire, les hommes préhistoriques : un jour il y aura le feu…

Moi. — Mais alors ils n’auraient pas eu à l’inventer.

Vincent. — Est-ce qu’on est sur la terre pour inventer ?

Moi. — D’une certaine façon.

Vincent. — On en reparlera.

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