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ada ou comment devenir une fantastibuleuse



Description ajoutée par Laetitia-453 2021-10-10T17:04:32+02:00

Résumé

Ode à mon corps,

Bien sûr, nous connûmes des ravages

Toi et moi, depuis tout ce temps

Je me sentais comme en cage

Enfermée tout dedans

Et chaque jour, je luttais

N’essayant même pas de m’épargner

A tout instant, résonner dans ma tête

A chaque fois un air de défaite ton apparence reflétait la pauvresse et moi celle de la tristesse

Mais mon corps

Ma chair, mon enveloppe, mon horrible corps

Depuis ma naissance et jusqu’à la fin définitivement, tu es mien, et je suis tien moi, je voulais tant ressembler,

à toutes ces femmes que l’on regarde, parfaite je les croyais je torturais mon corps par mégarde

Donne-moi le temps qu’il faut pour accepter tous tes défauts peut-être qu’un jour, j’y arriverai peut-être qu’il ne suffit que d’imaginer ou tout simplement d’accepter pour enfin me sentir libérer

Mais mon corps

Ma chair, mon enveloppe, mon banal corps

Depuis ma naissance et jusqu’à la fin définitivement, tu es mien, et je suis tien un pas après l’autre je me vois évoluer ne cherchant pas une vie propre mais plutôt apprendre à m’aimer et je sais que rien n’est fini que le fait d’y croire d’accepter que c’est permis ainsi me donne de l’espoir j’y travaille encore pour réhabiliter ce corps

Mais mon corps

Ma chair, mon enveloppe, mon magnifique corps

Depuis ma naissance et jusqu’à la fin

Définitivement, tu es mien, et je suis tien

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Classement en biblio

extrait

Prélude à celles et ceux qui s’apprêtent à plonger dans la lecture de ce livre, fruit d’observations, de partages, de réflexions.

Et puis Baudelaire…

C’était un dimanche, un dimanche d’ennui. Non, un dimanche de déprime. Un dimanche froid, rien que par son nom symbolique du jour.

Vous savez, ce genre de dimanche où il fait gris, où se réveiller pourrait bien être une option, un dimanche où l’envie n’a vraiment pas sa place. Un dimanche où il ne se passe rien, ou presque rien.

Cela fait quelques mois maintenant que j’écris sur mon personnage Ada : un peu de vous, un peu de moi ; bref, quelques bribes d’humanité en mon Ada.

Et puis, à un moment, la vie, le quotidien, vous met une baffe que vous n’avez pas vue venir. Pas celle qui pourrait se dire : « Tu l’as bien mérité ». Non, plutôt du genre où vous ne comprenez rien. En même temps, le « Tu l’as bien mérité » est aussi souvent synonyme de : « J’ai pas compris ce qui m’arrivait ».

Qu’importe, vous faites bien sûr partie de ces femmes qui gèrent même les difficultés les plus poignantes, déchirantes.

Oh ! je ne parle pas de problèmes matériels, ceux-là trouvent toujours une issue de secours. Parfois cela demande du temps, parfois de sacrés efforts, mais la brèche est là, le chemin se trace. Le problème est presque évanoui. Le souvenir même de cette complication s’estompe rapidement de votre mémoire — sauf les jours où vous avez envie de jouer les protagonistes du repas familial.

Ici, je vous parle de contexte dont vous n’êtes absolument pas maître — voire pas acteur — juste un spectateur qui reçoit des dommages collatéraux. Enfin, surtout ceux que votre tête aime à mettre en scène. Sans le vouloir, cette situation vous traverse les entrailles jusqu’à mobiliser ces dernières forces que vous aviez pour continuer à avancer. De la violence à laquelle cela vous transperce émane une douleur, un mal-être si profond que même les ténèbres paraissent lumineuses.

À la pensée de mettre ces maux en mots, les larmes coulent le long de mon visage. Je suis à nue, à découvert. Les regards posés sur moi m’intimident, me vulnérabilisent. Et si…

Pourtant, j’avais déjà cette faculté à sentir comme un effet miroir ce que la plupart des personnes qui viennent me voir avaient de plus déchirant et pesant en eux. Mais le ressentir dans mon propre corps, ma propre âme, qu’est-ce que c’est douloureux ! J’étais donc censée savoir faire pour accepter cette infime partie, ce détail toujours présent pour vous le rappeler dans votre quotidien, et ensuite, m’engager à être mieux. Mais, je n’en avais sans doute pas envie. Ce n’était tout simplement pas le moment. Qu’est-ce que je déteste le fait qu’on me dise : « Il faut »…

… que tu fasses un effort pour te remettre ;

… que tu arrêtes d’y penser.

C’est un peu, comme les « Ça va aller ». Non, ça ne va pas aller. Premièrement, parce que c’est une réalité, et deuxièmement, parce que je n’en ai pas envie. Et, au fond, nous sommes toutes comme cela.

Chaque instant, je prenais moi-même part à cet état. Disons-le, lorsque cet état désagréable vous arrive — et quelle qu’en soit la raison — c’est comme une faiblesse permanente qui envahit votre être tout entier et qui est présente dès le lever du jour.

Moi, la femme positive, moi qui suis connue pour remonter le moral de chacun, je vivais une situation plus que délicate. J’avais tous les outils en main pour avancer. Ces mêmes outils que j’utilise dans mon quotidien et qui, je le sais grâce à vous, font des miracles. Pourtant, occasionnellement, nous ne sommes pas prêts. Je n’étais pas prête. La première étape est d’abord d’accepter d’être dans cet état de désarroi, de mal-être, parfois de colère.

Oh ! c’est facile à dire. Mais franchir le cap de cette phase numéro un était tout simplement impossible.

Alors même que je me trouvais dans cette situation si pénible, j’arrivais, tout de même à faire merveille auprès de vous. Sans le savoir, vous me nourrissez de votre force. Vos espoirs que je vois grandir à travers vos regards m’ont donné peu à peu l’envie. C’est ainsi que j’ai réussi ma première étape : l’acceptation. Vous êtes mon plus beau cadeau. Sachez que vos mercis, vos regards pleins de gratitude, vos pleurs, vos sourires, séance après séance, m’ont permis de continuer à faire.

Cette sensation d’accomplir un petit bout de mon chemin, tout en vous accompagnant vers ce bien-être, m’a aidée à retrouver ce même état que j’avais quitté depuis quelques semaines.

Pourtant, l’inspiration m’avait comme abandonnée.

Et puis Baudelaire a fait son apparition en ce dimanche pluvieux de février.

Cela faisait quelques semaines que j’avais de la peine en moi. Je tentais de retravailler sur le livre, essayant de remanier quelques chapitres, mais rien ne me plaisait : l’étincelle du début n’était plus.

Ce dimanche-là, je fis une moue à faire craquer n’importe qui, mais ma cible était déjà dans ma ligne de mire, et c’est ainsi que j’ai pu convaincre celui qui m’accompagne dans cette aventure non banale de l’écriture, et de toutes mes idées farfelues.

C’est alors que nous avons parcouru plusieurs kilomètres sur un fond de culture à la radio.

Il était question d’images. Au premier abord, il ne s’agissait pas de celles que j’étudie chaque jour, celles dont je fais évoluer la perception dans mes accompagnements. Il s’agissait surtout de la perception établie par le photographe, par le caméraman… et puis Baudelaire.

Lorsque le présentateur fit le rapprochement avec le dessein qu’en avait Baudelaire à l’époque, mon cerveau s’est mis sur pause.

Je pris quelques notes et mes pensées vagabondèrent justement sur l’ensemble des paysages que m’offrait cette nature que je parcourais avec l’un de mes plus précieux, mon compagnon.

Le lendemain, j’ai décidé de creuser un peu l’histoire.

En googlelisant « images » et « Baudelaire », je suis tombée sur un extrait du livre de Nathalie Kremer : Traverser la peinture. Diderot-Baudelaire. Il est évoqué une histoire de peinture. Aux premières phrases lues, j’en ai fait ma propre histoire.

Mon interprétation est la suivante : un tableau est finalement l’intimité de l’auteur. Sa perception d’identifier un être humain en le codant de formes et de couleurs lui permet d’exploiter sa souffrance, sa gentillesse, son bonheur ou tout autre chose qu’il a lui-même envie de partager.

C’est au peintre qu’il revient de poser une loupe sur un détail qui ne sera peut-être pas perçu par une tierce personne. Bref, c’est son propre jugement, jugement qui découle de tout ce qu’il a emmagasiné de ses apprentissages, son environnement, ses croyances.

À peine avais-je été envahie de ces pensées que mon besoin d’écrire à nouveau sortit de mes tripes. Et de cette période, aussi désagréable fût-elle, je porte une certaine gratitude. Elle m’a permis de « restituer le poids des mots », comme le dit si bien Fabrice Lucchini, mais à ma manière.

À la lecture de ce livre, je souhaite à chacun d’être libre d’en faire sa propre interprétation.

Les moments seront parfois agréables, parfois inconfortables tant cela vous touche de près, ou peut-être pas.

Désormais, vos ressentis se feront d’une certaine manière, et peut-être que dans quelque temps, une perception différente fera son apparition.

Je vous souhaite une belle expérience !

#fieredevouspartagercetravail

Chapitre 1 : Ada

« Il convient que chacun signe ce qu’il envoie par écrit. » Proverbe danois.

— Maman, maman ! Le facteur est là ; il y a du courrier pour toi.

— Oui, une minute, ma chérie, j’arrive.

C’est ce samedi matin tout ensoleillé proche des vacances scolaires d’automne, que j’ai décidé, enfin, de faire un peu de rangement dans ma chambre. Pas sûre que nous puissions encore appeler ça une chambre. En effet, cela fait des mois que ce lieu est un peu devenu le quartier général de la préparation de Mon livre.

Je l’ai bouclé depuis un petit moment. Quelle fierté j’ai ressentie après que mes proches m’ont fait part de leurs appréciations ! J’entends encore Cécile me dire qu’elle l’avait dévoré. En même temps, est-ce vraiment crédible ? C’est ma meilleure amie. Non, ce qui m’a littéralement touchée, c’est André sans pitié, mon collègue qui ne fait pas dans la dentelle habituellement. De ses mots, il a acquiescé le fait que c’était un roman à potentiel. Sa façon à lui de dire que c’était plutôt bien ficelé.

C’est assez troublant comme un espace de vie peut nous emporter dans le tourbillon de la nostalgie. Les souvenirs font surface à chaque objet déplacé. Pendant des mois, je me suis adonnée à ma passion, me glissant ainsi au quotidien sur un petit nuage. La tête dans mes rêveries les plus folles, chaque instant passé avec Mon livre me donnait cette forme de liberté.

Cela fait un moment, maintenant, que j’ai gentiment repris la route de mon train-train habituel.

J’adore travailler au centre de recherches historiques. Sans compter le fait que j’ai tout de même une place plus que confortable d’ingénieur d’études, et la direction des différents projets me stimulent chaque jour.

Ma période préférée, celle qui m’anime par-dessus tout : la période victorienne de l’Angleterre profonde. J’en suis tellement folle qu’un jour je me suis décidée à assouvir ma deuxième flamme : l’écriture.

Voilà pourquoi il y a plus d’un an maintenant, j’ai démarré l’aventure de mon bouquin intitulé Dans les yeux d’Ava, servante un peu trop serviable. C’était l’histoire d’une domestique qui gravit les échelons pour obtenir un poste de gouvernante. Elle tentait de mener sa barque pour se sortir de son statut à une époque où la misère faisait rage dans son milieu. Toute l’intrigue était basée sur la conquête du cœur du fils de cette bonne famille bourgeoise dans laquelle elle logeait depuis son enfance. En effet, Ava était la fille du palefrenier. Elle avait toujours été amoureuse de l’aîné de la fratrie. Tout cela sur une toile de fond historique qui nous plongeait, dès les premières lignes, quelques siècles en arrière.

— Maman, alors, tu viens ?

— J’arrive. Attends.

Où ai-je mis ce satané peignoir ? Il ne s’agit pas que le facteur puisse me voir dans cette tenue, complètement désordonnée. Il faut vraiment que j’arrête avec ce vieux jogging délavé et ce pull bouloché qui me servent de pyjama. En même temps, c’est tellement confortable. Oh ! et puis, je n’ai plus à plaire, si ? Quoique, Éric me répète souvent que je ne ressemble à rien, que je me néglige trop, que je pourrais faire des efforts. Des efforts pour quoi, pour lui ? C’est à peine s’il me voit.

— Où est le facteur ?

— T’inquiète, j’ai signé pour toi.

— OK, merci, je vais en profiter pour faire une pause. Un petit café me ferait grand bien… là-haut, il y a encore tant à ranger.

Léonie me tend l’enveloppe :

— T’as vu, maman, il fait vraiment hyper officiel ton courrier  !

— Oui, en effet, tellement formel qu’il arrive par recommandé.

Vite, un peu de caféine  ! Qui plus est, c’est le meilleur que j’ai pu trouver jusqu’à présent : je suis fan de ce café bio de mon épicerie locale. Cette odeur, ce parfum en bouche me donne un pur instant de plaisir à chaque gorgée. Mais qu’est-ce que cette missive  ?

— Académie française.

Mince, j’arrive à m’étrangler avec une simple boisson. Pourquoi l’Académie française m’envoie-t-elle un courrier  ? Elle fait dans la pub, maintenant ? Voilà autre chose.

Je verrai plus tard. Pour l’heure, j’accompagnerais bien ce petit café de tartines grillées beurrées. J’ai une de ces faims. Mais où est la confiture ?

— Léo, il faudrait vraiment aussi penser à nettoyer ta chambre. J’ai passé ma tête, c’est vraiment le bordel, et franchement, bordel est un euphémisme.

En étant honnête, mon adorable fille, adolescente de 16 ans a hérité de ma façon particulière de ranger. À la différence que moi, j’en prends conscience très régulièrement. Par contre, l’une de ses qualités irréprochables est bien son côté serviable.

D’ailleurs, durant mon année d’écriture romanesque, elle entreprit naturellement, sans que j’aie à le lui demander, de faire le ménage des pièces principales à ma place. Bon, à sa manière, certes. J’avais même la chance qu’elle nous prépare de savoureux plats. Son truc, trouver l’épice qui aille de pair avec le mets élaboré.

C’était son surnom à présent : « La reine des épices ».

Cependant, il en va tout autrement concernant son lieu de vie. En franchissant son antre, on a l’impression de se retrouver dans un dépotoir à fringues et à maquillage, un peu comme dans ces magasins fourre-tout, mais en pire. On trouve des monts de vêtements sales d’un côté ; de l’autre, ceux prêts à être enfilés pour chaque jour de la semaine. L’ensemble est éparpillé dans ce qu’elle ne cesse de dire être son organisation vestimentaire hebdomadaire. Pour ma part, j’ai l’impression qu’une semaine chez une ado fait en moyenne 21 jours ; cela laisse percevoir la hauteur de l’Everest sorti du sol.

— Oui, je sais, mais je suis en train de sélectionner les vêtements que je veux vendre sur Brade-rétro. D’ailleurs maman, je n’arrête pas de te le dire, fais comme moi, mets-y tes fripes que tu gardes, on ne sait pourquoi. Ils feraient un malheur sur le site. Les gens recherchent grave des vêtements de ton époque. Tu pourrais vraiment te faire de l’argent.

« De mon époque », à croire que j’ai l’âge d’un dinosaure. À l’écouter, je pourrais penser que je suis dans Retour vers le futur. Enfin, la jeunesse dans toute sa splendeur !

— Mais pourquoi faire de l’argent ? J’ai ce qu’il faut, tu sais ma puce.

— Ben, pour moi, alors.

Ah ! ma fille et son petit sourire qui pourraient me laisser convaincre de cette attention charitable à son profit.

— On verra plus tard.

Mais c’est vrai, tiens, pourquoi garder ces vêtements ? Je ne rentre même plus dedans, et même les pantalons dans lesquels j’arrive à mettre les jambes, je n’en ferme pas le haut. À quoi bon ? Je les ai, sans cesse, mis de côté pour le jour où je pourrais les porter de nouveau. Ce n’est pas demain la veille. À chaque fois que j’entame un régime, le résultat est toujours pire que lorsque je l’ai commencé. Pff… Tout ce gras qui déborde, quelle horreur ! Il faut vraiment que je fasse quelque chose. C’est décidément immonde, ces bourrelets de chaque côté, déguerpissant du textile systématiquement quand je veux mettre un jeans. Et ces robes, une véritable smierka ambulante, une saucisse polonaise, un peu fripée, pouvant faire penser à de la cellulite apparente sous une peau vieillie.

Ruminations en tête sur l’état graisseux de ma charpente, mes yeux s’abandonnent sur le plan de travail où j’avais éjecté la correspondance remise par ma fille le temps de prendre mon petit-déjeuner.

Que peut bien me vouloir l’Académie française ? Après tout, je suis une parfaite inconnue de cette institution si prestigieuse.

Je pris soin d’ouvrir délicatement l’enveloppe. C’était une de mes manies, de manipuler le papier avec bienséance — sûrement un défaut professionnel qui a tendance à énerver Éric.

J’ai tellement eu de manuscrits plus précieux les uns que les autres entre mes doigts. C’est toujours avec beaucoup d’excitation que je tourne chaque page, comme si un trésor se cachait en chacune d’entre elles.

Je retire le billet aux nuances de bleu pastel, dont le logo représente le point culminant de l’architecture du palais de l’Institut brillamment érigé par Mazarin au XVIIe siècle.

Même leur logo respire le prestige ; c’est juste incroyable de recevoir un document de leur part.

Les premières syllabes visibles dévoilent un mot saisissant : Félicitations.

« Félicitations ! à croire que j’ai gagné le gros lot. Je n’ai pas le souvenir d’avoir joué ou participé à un quelconque concours. Et toi, Éric ? »

Éric venait de pénétrer dans la cuisine par la porte-fenêtre qui menait au jardin, afin d’assouvir une soif intense. Il était le genre d’hommes qui dans n’importe quelle circonstance faisaient preuve d’une confiance en soi imparable. C’était en partie ce qui m’avait attirée lors de notre rencontre à un séminaire mis en place par son travail. Éric faisait partie de l’équipe événementielle. Aujourd’hui, il avait opté pour une boîte avec un plus grand standing, un meilleur salaire et un poste plus gradé. Pourtant, je sentais toujours cette pointe de jalousie du fait que mon travail fût plus important. C’était grâce au mien que nous possédions tous nos biens.

Sa prestance et sa beauté musculaire étaient entretenues de manière hebdomadaire, je peux même m’aventurer à dire quotidienne. Notamment comme en cette fin d’été où je voyais la machine à laver tourner presque exclusivement pour ses tenues de sport. Ce corps lui a valu de gravir les échelons facilement. Sans compter ce charme dont témoignaient toutes ses collègues et autres personnes de la gent féminine qu’il côtoyait, qui m’avait, par le passé, convaincue de l’épouser. Pour l’heure, cela avait tendance à m’agacer et me faisait perdre totalement confiance en moi.

Durant des années, ma jalousie fut mise à rude épreuve. Piquée au vif chaque fois que je me trouvais dans l’entourage de son harem professionnel, notamment lors des fêtes de fin d’année par exemple, je sombrais de plus en plus dans le genre de songes qui me faisaient sentir la parfaite femme moche qui n’avait qu’un seul atout : ramener l’argent dans le quotidien.

— Que dis-tu ?

— Hum… oui, non, attends.

Je poursuis ma lecture. Je m’étonne de chaque ligne parcourue. Je suis lauréate du prix Henri de Régnier, prix de soutien à la création littéraire attribué par les hauts membres de cet institut.

« Ainsi Madame Monetoin Ada, nous sommes heureux de vous convier à la soirée de remise des prix qui aura lieu le 12 mai prochain à 20 heures au sein de notre prestigieux collège. La soirée se ponctuera d’un dîner de gala. »

Encore tout abasourdie par ce dernier passage, je laisse glisser ce bout de papier porteur d’une drôle de nouvelle. Moi, Ada, née le 5 mai 1976 dans un petit village perdu, bourgade de la Communauté d’agglomération du Douaisis dans le Pas-de-Calais, je suis lauréate d’un prix. Certes, j’étais fille d’une famille importante au sein de la corporation agricole de l’époque : mon père en avait été le maire pendant plusieurs mandats, et ma mère, femme de fonctionnaire, avait joué et continue à s’évertuer dans le rôle de l’épouse, mère parfaite aux yeux de la collectivité.

— Qu’est-ce que tu racontes ? Quelle soirée ? Quel prix ? s’aventure à questionner Éric.

Comment l’Académie française a-t-elle pu avoir entre ses mains mon roman ? C’est désormais la question qui trotte dans mon crâne.

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Commentaires récents

Voilà j'ai refermé avec regret le livre !

C'est un excellent roman qui se lit facilement !

On réfléchit avec Ada à nos comportements et au regard critique que l'on porte sur soi-même!

Les clefs du bonheur sont en nous !

Il faut juste les trouver au bon moment !

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Je ne m'attendais pas à adorer. et pourtant, je l'ai dévoré en 3 jours, et ce que je croyais être un recueil de conseils diététiques s'avère une histoire touchante et passionnante. le personnage principal est un peu de moi, de vous, de toutes les femmes qui doutent d'elles ou ont longtemps douté d'elles, cherchant à tout prix le bonheur au mauvais endroit.

Je vous conseille cette œuvre touchante, passionnante sur la quête du bonheur et du bien être personnel.

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Ca y est, livre dévoré en quelques jours. Je ne l'ai pas commencé dès mon achat du03 juillet car j'avais eu des journées bien chargées et fatigantes mais une fois le nez dedans impossible de le lâcher. Il n'a jamais était bien loin de moi et je trouvais toujours 5 minutes par ci par là pour lire un chapitre vite fait. Ce livre me ressemble sur beaucoup de points et nous fait prendre conscience de pas mal de choses. La seule chose que je n'ai pas aimé c'est d'être arrivée à la dernière page de ce livre, j'aurai tant aimé continuer l'aventure avec ADA mais si j'ai bien compris elle reviendra nous revoir prochainement . Encore toutes mes félicitations Laetitia pour ce bel ouvrage et j'attends le prochain avec impatience. Bonne continuation

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"C'est avec un grand plaisir que j'ai lu votre livre. Je les ai offerts tous les deux. J'attends de partager leurs sentiments. En ce qui me concerne, j'ai ressenti beaucoup de bienveillance et d'empathie, mais j'y ai vu aussi une approche à la fois "scientifique" mais aussi très philosophique. C'est une histoire qui fait du bien, qui réconforte, réconcilie ces nombreuses femmes (dont peut-être je fais partie) qui voulons être au top, mais qui nous oublions peut-être. Je pense que c'est un livre qu'on ne lit pas qu'une seule fois. On peut s'en inspirer souvent. Bravo à vous et merci pour "nous" !

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"je viens enfin de finir votre livre. Je suis désolée d'avoir mis autant de temps pour ce retour mais le temps m'a un peu manqué ces derniers temps.

Néanmoins, j'ai tellement apprécié cette lecture, à travers laquelle je me suis beaucoup retrouvé e en Ada, notamment dans son manque de confiance en elle, dans son manque de bienveillance quant à son corps qu'elle juge disgracieux et jugé en permanence. Un livre rempli de bonnes directives, d'ambitions, de conseils, d'espoirs, ...j'approuve tellement cette facilité de lecture et de ré alisme partagé

Un grand merci et un grand bravo pour votre simplicité et votre professionnalisme"

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