Extraits

J'ai besoin de toi à mes côtés, sinon je vais devenir fou

— Tu connais After, l’histoire écrite par Anna Todd ?

— Oui, je dis, légèrement suspicieuse. Mais je ne vois pas le rapport entre cette histoire et Cameron et moi.

— Bien sûr ! lance-t-elle en traînant sur le dernier mot.

— Non, je te jure, Grace ! Je ne vois pas comment cette histoire pourrait être comparable avec la « relation » que j’ai avec Cameron.

— Au début du récit, Tessa et Hardin se détestent mais, à la fin, ils sont ce que l’on peut qualifier de plus qu’accros l’un à l’autre. Tu ne connais pas l’expression « De l’amour à la haine, il n’y a qu’un seul pas » ? C’est clairement adapté à la situation !

Un fort raclement de gorge nous sort soudain de notre bulle. En un instant, je comprends que le vigile me signale ainsi une présence, je m’écarte de Cameron, toute haletante, les mains posées sur sa poitrine. Son cœur semble tout aussi agité que le mien. Nos respirations sont lourdes. Quelques images me reviennent en tête et je souris en repensant à ce qui vient de se passer. Un petit rire s’échappe des lèvres de Cameron tandis qu’il remonte les manches de sa chemise froissée. Comme moi, il semble avoir du mal à se remettre de ses émotions.

« — Enlève ta main de sa taille. Cette voix rauque me fait complètement vibrer, encore plus que la musique. Je meurs d’envie de lui demander ce qu’il fait ici mais je ne me retourne pas et ferme les yeux. Il est si près de moi que je sens son torse me frôler.

— T’es qui toi ? s’énerve le garçon devant moi.

— Son mec, alors dégage. Le blond le dévisage sans retenue.

— Tu n’as pas l’air d’être son mec pourtant. Cameron souffle derrière moi »

Je ne conçois pas d’aimer quelqu’un lorsque cet amour est à sens unique, et je sais pertinemment au fond de moi que c’est ça dont j’ai peur.

Du coin de l'œil, j'aperçois Cameron qui est toujours à quelques mètres de nous. Leila est collée à lui, si bien qu'une feuille de papier à cigarette ne passerait pas entre eux. C'est à ce moment-là que Cameron relève la tête et qu'il remarque enfin ma présence. Je lui fais un petit sourire, m'attendant à ce qu'il fasse de même, mais l'expression fermée de son visage est bien loin de ressembler à un sourire.

Quelques minutes plus tard, Cameron revient dans la chambre vêtu d’un jogging et d’un tee-shirt. Il éteint la lumière et se couche à mes côtés dans le lit.

- Ca va mieux ? me demande-t-il.

- Oui c’est un peu passé mais j’ai peur de me rendormir, maintenant, soupiré-je.

- Tu sais quoi ?

Je secoue la tête de gauche à droite.

- Il suffit de ne pas se rendormir alors.

J'ai beau essayé de la repousser, avec le temps, je découvre qu'elle est loin d'être celle que l'on pense [...]. Je ne peux pas lui faire ça, et je ne peux pas faire ça à Evan. Embarquer Lili dans ma vie serait beaucoup trop risqué pour moi ... comme pour elle.

— J’ai des sentiments pour Enzo.

— Tu quoi ?

Il part dans un grand rire mais je vois dans ses yeux un léger doute.

— J’apprécie énormément Enzo.

— Arrête de te foutre de ma gueule.

— Je ne me moque pas de toi, Cameron !

— Dans ce cas-là, approche-toi, regarde moi dans les yeux et dis-moi que tu es amoureuse de lui.

Je ne peux pas. Être plus proche de lui causerait sans aucun doute ma perte mais, malgré tout, je fais un nouveau pas vers lui.

— Alors ? poursuit-il.— Je…

— Arrête de te fatiguer, je sais que c’est faux.

Son arrogance serait sidérante si je ne le connaissais pas.

— Comment tu peux en être si sûr ?

— Je le vois dans tes yeux quand tu me regardes, dans la manière dont ton corps réagit quand tu es près de moi, dans la façon dont tu m’embrasses.

Je n’ai rien à répondre à cela. C’est la pure vérité. Que pouvons-nous bien dire lorsque le corps parle à notre place ?

— On ne peut pas, Cameron, je finis par lâcher.

— Si on peut. Nous sommes des adultes. Nous pouvons faire tout ce que nous voulons. Absolument tout.

Mon Dieu.

— Je n’ai rien d’autre à t’offrir que de l’amitié, Cam.

Marchant derrière elle, je prends le temps de la regarder plus attentivement. Grace est beaucoup plus grande que moi. D’après mon œil expert, elle doit avoisiner le mètre soixante-quinze mais ses talons la grandissent encore plus. Elle porte une petite robe à fleurs bohème qui lui va à ravir. Ses cheveux blonds ondulés sont très longs et lui donnent le parfait look de la jeune femme californienne. Cette fille est vraiment jolie et je ne peux m’empêcher de me comparer à elle. Nous sommes deux contraires. Je me sens complètement ridicule à côté d’elle. Je dois arrêter. Ce n’est pas comme ça que j’aurais confiance en moi.