Alphonse Boudard
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Note moyenne : 7.14/10Nombre d'évaluations : 28
0 Citations 19 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
Commencé un jour de gueule de bois pas possible, ce bouquin m'a tenu par la barbichette jusqu'au bout. Bousculé un peu comme quand j'ai découvert San Antonio, Céline ou Henri Calet, je me suis retrouvé plongé dans cet univers à la fois burlesque et tragique, où les libérateurs, les libérés et les anciens occupants ne valent guère mieux les uns que les autres. Leçon désabusée, désenchantée d'un qui y était, qui l'a vu, qui a fait comme tout le monde, un peu comme il a pu. D'autant plus désenchanté que lui-même, peut-être au moins au début, y a un peu cru, aux lendemains qui chantent, à la révolution et à la société des égaux... et à la libération des sociétés démocrates de la "barbarie nazie"... Pas un bouquin de salon, plutôt un roman à l'eau de rosse, qui vous refile à la fois le sourire parce que c'est une prose drôle et aussi un drôle de goût amer parce que tout ça ressemble aussi, des trente ans plus tard (le roman paraît en 1979), à un beau gâchis.
Afficher en entierAlfred Friteau, « Frédo » pour les intimes, est un truand à l’ancienne qui a connu les maisons de correction, les prisons centrales et même le bagne. Au total, environ 25 années derrière les barreaux. Il a partagé quelques-unes de ses galères pénitentiaires avec l’auteur. C’est la raison pour laquelle il reprend contact avec lui bien des années plus tard. Alphonse est un auteur connu. Il fréquente même le milieu du cinéma. Frédo lui, s’est trouvé un petit boulot d’éducateur à Rouen. Il se consacre à la réhabilitation de jeunes voyous. Un curé s’intéresse à lui. Il va même jusqu’à lui confier la direction d’un centre de réinsertion en région parisienne. Quelques personnages haut placés s’extasient sur une aussi extraordinaire reconversion. En réalité, Frédo n’en a pas complètement terminé avec tous ses vieux démons…
« Saint Frédo » se présente plus comme un roman social que comme un roman noir ou policier. Il se situe plutôt aux limites des trois genres. Le personnage haut en couleur de ce gangster d’un autre temps, celui des « vrais hommes » avec leur code d’honneur que Boudard relativise d’ailleurs, mérite à lui seul d’occuper toute l’intrigue. Tour à tour braqueur, perceur de coffre-forts, fourgue et proxénète, il profite de son retour à la liberté pour mettre les bouchées doubles autant sur la boisson que sur la nourriture ou les femmes. Un vrai jouisseur libidineux, ce faux « saint » ! Un régal que cet ouvrage autant pour le regard malicieux et plein d’humour que pour le style inimitable, truffé d’argot, d’images cocasses, de trouvailles lexicales d’un auteur comme on en fait plus.
Afficher en entierque cette lecture me fût pénible, l'argot n'étant pas ma tasse de thé, et l'auteur part dans des digressions, j'ai eu beaucoup de mal à le suivre. Le récit part dans tous les sens, et l'image des français de l'époque n'en sort pas glorieuse loin de là.
Afficher en entierAlphonse Boudard nous fait découvrir un épisode de l'Occupation peu reluisante pour les Français : celle du marché noir, des trafics en tout genre, des personnes qui en ont profité pour s'enrichir.
Afficher en entierAlphonse Boudard nous raconte la libération de Paris en argot du point de vue d'un jeune homme des FTP.
C'est la vision des gens de la rue et on se rend compte que tout n'était ni blanc, ni noir.
Afficher en entierMilo, un vieux truand sur le retour propose à Alphonse de participer à un film du metteur en scène Luc Galano qui n’a d’autre qualification que celle d’être le fils d’un peintre aussi célèbre que richissime. Il s’agirait d’adapter au cinéma l’histoire de sa vie en l’édulcorant un tantinet. Alphonse serait en charge du scénario et des dialogues. Il officierait dans la magnifique villa que Galano possède à Saint-Tropez. Un peu beaucoup en période de vaches maigres, Alphonse accepte sans trop se faire d’illusions sur le résultat. Gloria, la compagne de Galano, pressentie pour le rôle féminin principal, est une « has been » qui n’a eu son heure de gloire que dans des péplums ou des séries Z. Et pour ne rien arranger, leurs deux enfants élevés « à l’américaine », c’est-à-dire sans la moindre contrainte, mènent une telle sarabande que ça ne facilite pas la tâche du pauvre scénariste. Sans parler de toute la ménagerie de Gloria, le boa constrictor, le mainate qui répète des grossièretés à longueur de journée, la mangouste qui fait ses besoins un peu partout et bientôt une jeune lionne pas très compréhensive. Quand un producteur allemand homosexuel pas très fiable y ajoute ses propres caprices et lubies comme une adaptation de la vie de Debussy dans l’esprit de 68 ou un projet de trio amoureux complètement bidon, on atteint des sommets dans la loufoquerie…
« Cinoche » se présente comme un récit parodique totalement déjanté, une charge au vitriol comme le petit monde faisandé du cinéma. Le regretté Alphonse Boudard, en ayant eu une expérience personnelle plutôt douloureuse, se permet une charge caricaturale particulièrement savoureuse avec cette histoire loufoque qui n’a plus grand-chose à voir avec ce qu’il a réellement vécu. Tout est réinventé, retravaillé et réinterprété. Le lecteur a beau essayer de retrouver sous les pseudos des personnages ayant réellement existé, c’est un peu peine perdue tant l’auteur a embrouillé la situation, mélangé les sujets et refabriqué les personnages. Prépare-t-il « Le gang des otages » ou « Flic Story » ? On ne sait trop. Luc Galano représente-t-il Edouard Molinaro ou Jacques Deray ou un mix des deux plus des traits de quelques autres ? Difficile à dire. Milo est certainement Emile Buisson, tout comme Anceny de la Glapaudière, Denys de la Patellière, Loulou Musardin, Audiard, ou Tartemplon, Plon. Plus difficile à identifier sont l’actrice Gloria Sylvène, l’éditeur Rubicond ou le producteur Slimane Chilbik. Mais ce ne sont que détails accessoires. L’essentiel reste un plaisir de lecture énorme encore aujourd’hui dû à la verve, à l’humour ravageur et à la langue verte aussi savoureuse que remarquablement maîtrisée de l'auteur.
Afficher en entierC’est l’été. Atteint de tuberculose, Alphonse, 26 ans, est admis à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. À peine arrivé, il doit abandonner ses chaussures, quitter ses vêtements civils qui prennent la direction de l’étuve. En échange, il reçoit des savates de taulard, une chemise rêche, sans col et sans bouton, un « froc de toile grise trop court ou trop long et une capote luisante d’usure. » Il pense avoir attrapé son bacille de Koch au mitard. Il partageait la cellule avec un Sénégalais prénommé Aboudou, sans doute contagieux qui n’arrêtait pas de tousser, cracher et postillonner. Ajouté à la maigre pitance, le froid et l’humidité, cela avait suffi à lui créer une volumineuse géode côté droit de son poumon et un voile opaque inquiétant côté gauche. Que faire pour passer le temps ? Alphonse bouquine, il dévore tous les livres qui lui tombent sous la main. Il attend une place dans le service de phtisiologie de Cochin…
« L’hôpital », sous-titré « Une hostobiographie », est une description résolument comique de la triste réalité de la condition des patients dans les hôpitaux, les sanatoriums et les centres de post-cures des années cinquante. Nul doute que ce livre pourra servir de référence pour les historiens de ce siècle et des prochains. La pénicilline et les antibiotiques venaient tout juste d’être découverts et l’on soignait encore les patients de façon aussi barbare qu’inefficace (ponctions, thoracoplastie, insufflation d’air sous la plèvre, etc.) Résultat : les patients croupissaient des mois et des années sans grande amélioration. Nombreux étaient ceux qui passaient l’arme à gauche. Boudard aurait pu livrer un témoignage sinistre et déprimant. En choisissant le rire rabelaisien, l’humour grinçant, la dérision, il réussit le tour de force d’amuser le lecteur avec un aussi piètre sujet. Ses descriptions de personnages allumés, hauts en couleurs (obsédés sexuels, poètes incompris, clochards azimutés et autres alcooliques invétérés) sont remarquables. Un peu moins drôle et un peu plus grinçant que « Cinoche », cet ouvrage procure un indéniable plaisir de lecture. Il faut impérativement lire ou relire la prose de ce brave Alphonse ne serait-ce que pour savourer son style et sa langue verte.
Afficher en entierUn livre qui fait froid dans le dos, des histoires souvent connues mais intéressantes à redécouvrir.
Afficher en entierLe livre perd de son intérêt noyé dans un torrent de bla-bla et d'argot
J'ai dû me faire violence pour le finir
Une chose est sûre je ne relirais certainement pas un ouvrage de Boudard, trop ennuyeux
Afficher en entierUn malfrat qui n'a pas balancé ses complices se retrouve en taule. Après cinq ans, sans un mot ni un colis des « copains », il bénéficie d'une libération conditionnelle pour raison de santé …
Pas besoin de vous dire qu'il a les boules et qu'il se met en chasse pour retrouver Rouquemoute, Edmond Clancul et Youpe…
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Alphonse Boudard
et autres évènements
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Editeurs
Editions de La Table Ronde : 6 livres
LGF - Le Livre de Poche : 3 livres
Gallimard : 2 livres
Robert Laffont : 2 livres
J'ai lu : 2 livres
Amazon Publishing : 1 livre
Plon : 1 livre
Grasset : 1 livre
Biographie
Alphonse Boudard (17 décembre 1925 à Paris - 14 janvier 2000 à Nice) est un romancier français.
Né d'un père inconnu et d'une mère absente, il est élevé dans une famille de paysans puis récupéré par sa grand mère parisienne ; il découvre alors le 13e arrondissement prolétaire. Confronté à la Seconde Guerre mondiale, il choisit la Résistance, puis à la Libération, les troupes du colonel Fabien. Blessé, il obtient la médaille militaire. Il dénonce dans ses livres les résistants de la dernière heure acclamant de Gaulle après avoir planqué le portrait du maréchal.
Après la guerre, le drapeau noir flottant sur la marmite, il vit de petits boulots et traficote. Il glisse doucement mais sûrement dans les casses. Plusieurs séjours en prison et sanatorium pour soigner la tuberculose conduiront à des livres comme La Cerise et L'Hôpital. Il a dit devoir sa vocation d'écrivain à Albert Paraz1. À partir de 33 ans, il se consacre à l'écriture en utilisant une langue drue, nourrie de l'argot et du langage populaire. Baptisés romans parce qu'il éprouve une forte crainte de choquer les familles des personnages dont il évoque les agissements scabreux et de s'exposer à des procès, ses principaux ouvrages sont néanmoins fortement autobiographiques avec quelques détours de son imagination. Il évoque ainsi un Paris populaire des années 40 à travers ses gangsters, proxénètes, maquerelles, escrocs et prêtres pervers... Il travaille pour le cinéma, écrivant notamment pour Jean Gabin quand celui-ci se brouille avec Michel Audiard, et pour la télévision, avec l'écriture et la présentation d'une fantastique série sur "Les grands criminels". Son œuvre est une des plus importantes de la littérature française d'après-guerre. Il fait partie de cette famille d'écrivains où l'on rencontre René Fallet, Albert Simonin ou encore Antoine Blondin.
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