Frédéric Bézian

Une BD originale mais qui m'a laissé sur ma faim. L'idée me semblait tellement bonne que j'aurais aimé qu'elle soit exploité plus en profondeur. Souvent glauque, parfois ironiques le livre se divise en différentes histoires avec à chaque fois de nouveaux propriétaires.

Bon...

Très Beckett, très mode, de faire attendre deux types qui discutent de choses sans qu'on sache exactement qui ils sont, pourquoi ils sont là, ce qui se passe ou s'est passé...

Cela donne une ambiance particulière (très bien rendue avec l'utilisation des noir), un charme mystérieux...

Même les dessins, à la fois sec, brouillon et précis rendent une atmosphère étrange auquel les dialogues bien faits, comme une pièce de théâtre, nets, tranchants mais posés, donne un parfait relief...

Et puis pour finir, quoi ? Ben on ne sait toujours rien... C'était joli comme un coup de vent, aussitôt lu, aussitôt parti, il n'en reste pas grand-chose à part l'ambiance...

Un tome à l'écart du Donjon et de ses intrigues, mais qu'est-ce qu'il est puissant ! Des thèmes importants sur l'embrigadement, le fanatisme, le dévouement au chef... Un grand tome Monster !

Un tome effectivement à l'écart, qui se situe peu avant l'époque Crépuscule, et qui met en scène deux soldats du Grand Khan. Deux frères, fiers d'être à son service. Une narration dans un style de journal, qui vient accompagner une illustration posée, régulière, 6 cases par planches, disposées pareil. Un récit lent, sans éclat, terme et grave. Mais d'une grande beauté.

Et un super dessin de Bezian, très loin de la netteté cartoonesque d'un Donjon habituel.

Une bonne histoire de maison hantée. Les planches sont torturés et donnent le ton. J'ai beaucoup aimé les décors détaillés et la construction du récit. Quatre histoires se réunissant pour n'en faire qu'une. J'ai détesté les dessins des personnages et l'écriture quelquefois illisible. Une lecture mitigée donc.

Libre adaptation du roman de Steve Tesich que j'ai aimé pour ce côté anti-héros attachant. Consultant dans le cinéma, la vie de Karoo va basculer quand il reconnaît la voie d'une figurante qui va le ramener au temps de l'adoption de son fils. Un graphisme aux traits acérés qui va bien avec le cynisme de cette histoire.

Je comprends bien l'intention des auteurs, qui tout au long de la série s'ingénie à présenter le point de vue de tous les protagonistes de Terra Amata. Placer en personnages centraux deux exécutants des basses œuvres d'un régime totalitaire a dû particulièrement les titiller, tant Trondheim et Sfar se montrent sensibles à ce genre de questions. L'intention est louable, mais le rythme est vraiment très lent et je ne me suis pas senti très interpellé par les péripéties que subissent les deux frères au centre de l'intrigue. C'est sans doute aussi dû au dessin qui me parle assez peu. Un tome pas inintéressant, mais qui n'est pas la grande réussite qu'il aurait pu être.