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Carl Pineau

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Biographie

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Note moyenne : 8.53/10
Nombre d'évaluations : 32

0 Citations 45 Commentaires sur ses livres

Dernier livre
de Carl Pineau

Sortie France/Français : 2021-06-04

Les derniers commentaires sur ses livres

Commentaire ajouté par annick69 2021-06-19T12:17:42+02:00
Pour quelques millions

Roman policier mais pas que… Citation des éditions Lajouanie que l'on connait bien maintenant, et ce dernier titre ne fait pas exception à la règle. On part sur une intrigue de meurtre déguisé en suicide. Deux lieux La Havane et Paris, deux femmes Dahlia et Manu. L'intrigue tourne autour de Conrad et Joren, le fils qui a perdu sa mère dans des circonstances plus que douteuses et pourtant l'enquête se conclura par un suicide, le père qui lui ne pense qu'à faire fructifier son empire.

"Comment aurait-il pu deviner que cette femme au caractère d'acier mettrait fin à ses jours? Comment cette veuve de ministre, dirigeante d'une ONG, avait-elle pu commettre ce geste irréversible sans laisser un mot d'explication?"

Entre La Havane et Paris deux histoires reliées par deux frères. Au fil de la lecture on part à la rencontre d'autres personnages qui n'ont rien de bien sympathiques, tous trempent dans de sales affaires; que ce soit de corruption, de détournement d'argent, de meurtres déguisés, d'inceste, d'alcool, de crimes organisés… L'auteur nous offre un récit bien noir aux multiples facettes, une lecture aux chapitres courts, stressants, qui appellent à lire la suite, et ce n'est que vers les dernières pages que l'on aura enfin quelques petites révélations… Un superbe montage tortueux à souhait.

L'auteur nous démontre qu'il y a peut-être un espoir plus paisible quant à notre avenir! Cela reste une fiction. Entre Cuba et Paris deux mondes complètement différents, mais côté politique rien ne diffère :

"La similarité les élites dirigeantes qui vivent dans des tours d'ivoire, loin du peuple qu'elles prétendent servir."

Un beau "coup de cœur" pour cette lecture très prenante et addictive, lu rapidement, peut-être trop, mais j'avais tellement envie de connaitre le fin mot de l'histoire. Je remercie les éditions Lajouanie et Carl pour leurs confiances renouvelées, qui plus est, les romans brochés de cet éditeur en font une jolie collection. Merci!

Après sa superbe trilogie des "Nuits Nantaises" (lien de mes retours ci-dessous), l'auteur a su savamment se renouveler et nous offrir un roman policier en milieu politico-social remarquable, chapeau bas Carl!

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Commentaire ajouté par Root 2021-10-14T15:24:34+02:00
Pour quelques millions

Paris, 2011.

Au décès de son mari, Marthe a fait la connaissance de Joren Aethers. Analyste financier international, ce dernier l’a séduite entre deux promesses de placements plus sûrs : combien de temps encore pourrait-elle se fier au secret bancaire de la Confédération helvétique ? De ce second mariage avec Joren – qui ne la satisfait que sexuellement – est né Conrad. Et c’est à quelques pas de l’adolescent endormi que Marthe a été assassinée. Elle a reconnu la voix de son bourreau, et ce fut la fin.

Cuba, 2016.

Miguel Nuria est un sale type. De ceux qui ne peuvent inspirer que le mépris. Pourri par la corruption, père incestueux, violent et porté sur la bouteille, il élève seul Armando et Dahlia depuis la mort de leur mère. Pour Dahlia, c’en est trop lorsqu’il s’attaque à son petit frère. Elle ne le laissera pas le détruire lui aussi. Même si ça signifie qu’ils devront tous deux s’enfoncer dans une extrême précarité.

À 19 ans, Conrad méprise son père, qui se pavane grâce à l’argent hérité de Marthe, brosse son ego à coups de call-girls et serait bien incapable d’avoir une conversation avec son fils – qui doute depuis longtemps des conclusions de la police. Pourquoi Marthe se serait-elle suicidée ? Veuve de ministre et à la tête d’une ONG, elle jouissait d’une notoriété certaine. Le peu d’estime que Conrad porte à Joren – à juste titre – le place en tête de liste de ceux qui pourraient être impliqués dans le drame. Mais Marthe Jarousseau la bienfaitrice n’avait rien de transparent.

Les découvertes que Conrad s’apprête à faire ne l’aideront pas à y voir plus clair. Son père lui cache des choses, Manuela, sa maîtresse, ne la joue pas franc du collier. D’ailleurs, personne, dans cette histoire, ne semble limpide sur ses activités ni sur ses intentions. Et sans vraiment le vouloir, Conrad met les pieds dans une affaire qui va le dépasser…

Quel plaisir de retrouver Carl Pineau ! Comme toujours, il excelle dans le modelage des personnages : aussi détestables que certains peuvent être attachants, tous suscitent une émotion. Introduits en peu de mots de façon on ne peut plus efficace, on suit leur évolution avec une curiosité croissante, sans jamais anticiper leurs réactions. C’est un autre point que l’auteur maîtrise pleinement et qui le caractérise : son refus du manichéisme, qui laisse exploser une véritable humanité. Chez Carl Pineau, les personnages féminins ne sont pas des faire-valoir. À travers Dahlia et Manuela, il exprime une grande détermination, une loyauté sans faille et beaucoup de courage. Conrad, qui recherche ses limites, celles des autres, celles du monde, est très touchant. Malgré la distance qui les sépare, Dahlia et lui ont de tristes points communs, à commencer par leur confrontation quotidienne à une autorité paternelle aussi violente que néfaste, et l’absence de figure maternelle.

À Paris ou à Cuba, les règles sont les mêmes et le jeu suinte l’iniquité : le peuple crève de faim sans un regard des dirigeants qui ne pensent qu’à s’engraisser. Le Malecón vibre au rythme des transistors poussés trop fort et des prostituées qui se déhanchent sur des airs latinos. On s’y promène avec un couteau ou une arme à feu, un cigare au coin de toutes les lèvres et on y vend du rhum sous le manteau. Le besoin d’ivresse de certains nourrit des bouches affamées, pas encore viciées. Quand on vient d’en bas, on s’arrange avec sa conscience et la loi. Là encore, l’auteur n’a pas son pareil pour rendre compte, en quelques mots, d’une réalité sociale.

Sur fond de scandale des Panama Papers, il signe un thriller sans fausse note : le style est incisif, les dialogues naturels, l’intrigue très bien ficelée et toujours crédible. Carl Pineau confirme, s’il en était besoin, son talent pour le roman noir. Après l’inoubliable trilogie des Nuits nantaises, j’avais hâte de le retrouver, de le découvrir différemment. Mes attentes sont comblées ! Je suis épatée par la facilité avec laquelle il a su créer un univers contrasté et pourtant toujours si proche des convictions qu’il exprime à travers ses personnages dans ses précédents ouvrages. Sans se départir de sa verve que j’aime tant, Carl Pineau se pose en fin observateur de la noirceur des hommes et apporte une touche de lumière là où tout espoir semble éteint, grâce à la réflexion qu’il suscite. Il ne me reste qu’à trépigner en attendant son prochain roman.

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Commentaire ajouté par polacrit 2021-12-02T12:21:32+01:00
Pour quelques millions

Pour Quelques Millions a été édité par les éditions Lajouanie en juin 2021. Le style de l'auteur est énergique, sans fioritures di bla-bla. Les mots justes pour un rythme effréné, sans négliger pour autant de soigner son écriture: "Le jeune homme se jeta en avant et s'aplatit au sol. La balle le manqua d'un cheveu. Cette fois, il avait perçu la détonation, à l'évidence assourdie par un silencieux. Il roula dans le caniveau et s'abrita derrière une voiture. Après quelques secondes, il entendit la moto démarrer. Il se leva d'un bond, prêt à s'élancer, mais l'engin disparaissait déjà au coin de la rue." (Page 71)

Thèmes: corruption, magouilles politiques, prostitutions, exploitation impunie de la misère humaine.

L'intrigue:

2011. Marthe est retrouvée morte à son domicile. Elle s'est pendue au-dessus du billard. Malgré quelques doutes, la police, faute de preuves incriminantes, conclut à un suicide et classe l'affaire. Mais Conrad, son fils, à l'époque âgé de quatorze ans, ne pouvait pas croire que sa mère s'était donné la mort. Seulement, s'il avait raison, qui avait "pu commettre un acte aussi ignoble? Et pourquoi?

Cinq ans plus tard, le jeune homme découvre que son père a donné un chèque de vingt mille euros à Lazario Nuria, réfugié politique cubain ami de Conrad, alors que les deux hommes prétendent se détester...C'est alors que le cadavre de Laurène Serviez, membre de l'Institut International de Recherche sur la Paix, qui avait servi d'alibi à Joren pour la nuit du présumé suicide de Marthe, est retrouvé par hasard. L'enquête détermine que la jeune femme a été abattue d'une balle dans le dos deux mois plus tôt avant d'être jetée dans un marais près de Fontainebleau. Si Joren est l'auteur du meurtre, pourquoi avoir attendu cinq ans pour supprimer ce témoin gênant? Laurène l'aurait-elle fait chanter? Se serait-elle montrée trop gourmande?

Tous les fils de cette intrigue complexe semblent conduire à Cuba où Miguel, frère de Lazario, personnage peu ragoutant, vit de trafics en tous genres dans le but de partir à Paris se refaire une virginité et commencer une autre vie. Conrad, qui veut échapper aux sbires que Simon a payés pour le descendre, se rend à La Havane, dans le but de découvrir le fin mot de l'histoire.

L'essentiel de l'intrigue se déroule à Cuba après Castro dont l'auteur restitue fidèlement l'ambiance. Celle d'une cité à la dérive, cherchant à aller de l'avant tout en pansant ses plaies. Loin des clichés destinés aux touristes, riches de préférence. Le tout dans un style toujours aussi bouillonnant. "Ils remontèrent l'avenue Paseo Marti, bordée d'immeubles aux couleurs pastel. En traversant une ruelle grouillante, ils croisèrent une grosse Noire, attifée d'un short jaune fluo et d'un haut rouge, qui frappait son mari à coups de parapluie...Sam avait le cerveau embrumé par l'alcool. Les odeurs d'égouts, les ordures obstruant les caniveaux, l'air imprégné d'humidité n'arrangeaient rien...Le long de cette promenade qui menait jusqu'au port, une faune disparate déambulait: femmes à peine vêtues, travestis en talons aiguilles, mendiants, vendeurs à la sauvette." (Page 62)

Ce que j'apprécie avec les romans de Carl Pineau est que, bien qu'il nous plonge dans un univers brutal où règnent le mépris de la vie humaine et le profit à tout prix, jamais il ne sombre dans la vulgarité, ni la violence gratuite. Pour quelques Millions offre un récit vivant, au rythme soutenu, affermi par de nombreux dialogues et des scènes d'action vibrantes de réalisme: "Les consommateurs se turent soudainement. Conrad sentit les regards dans son dos. Pendant quelques secondes, il n'y eut aucun mouvement, le serveur gardait ses yeux braqués sur son vis-à-vis, attendant une explication. Le jeune homme resta coi, immobile. Deux types s'étaient levés et se dirigeaient vers la porte en verre. Pendant un millième de seconde, Conrad regretta d'avoir laissé son arme dans la boîte à gants puis il songea que c'était sans doute mieux ainsi." (Page 131). 

Je vous avais prédit, après la lecture de la Trilogie Nantaise, que Carl Pineau s'imposerait parmi les grands noms du polar à la française. Avec Pour Quelques Millions, c'est chose faite!!

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Commentaire ajouté par polacrit 2021-12-02T13:31:57+01:00
L'Arménien

L'Arménien est paru en autoédition en 2017. Son auteur, Carl Pineau, abonné à ma page FB, m'a demandé de le lire et de le chroniquer, ce que j'ai accepté avec grand plaisir et je ne regrette pas du tout. Le style hybride est adapté à chaque personnage car la psy issue d'un milieu bourgeois ne peut s'exprimer avec le même vocabulaire que Bertrand, fils de marin évoluant dans un milieu dont elle ne peut soupçonner l'existence. A  noter également l'humour parfois grinçant et déjanté mais tout à fait dans l'atmosphère "roman noir" qui imprègne L'Arménien.

Son ambiance de roman noir mettant en scène des personnages désabusés, pris dans l'engrenage de l'alcool et de la drogue, saupoudré d'un soupçon de fatalisme, est tellement réussie que j'ai parfois eu l'impression d'apercevoir le fantôme de Philip Marlowe créé par le grand romancier américain Raymond Chandler: "Il était à peine onze heures, j’ouvris un tiroir et récupérai la bouteille de Chivas planquée parmi un tas de vieux Playboys. Je me servis dans une tasse à café sans prendre la peine de la rincer, la brûlure de la première lampée alimenta le feu dans mes tripes. Après avoir éteint l’enseigne, je me réfugiai dans la réserve. Je m’affalai sur le stock de boîtes de gel qui traînait là depuis trois ans. Une nouvelle rasade de whisky m’apaisa un peu,je sortis un paquet de clopes de ma poche puis allumai une gitane maïs. J’aimais le goût de ce tabac mélangé à celui de l’alcool." (Page 9).

Son originalité: sa construction à double entrée: imaginons que deux grosses bobines de fils symbolisent l'une l'histoire selon le point de vue de Françoise; l'autre, selon le point de vue de Bertrand. Et pour corser le tout, chacun, dans les chapitres qui lui sont dévolus, alterne flashs-backs et événements du présent. Du coup, l'enquête policière est racontée d'une manière indirecte, conférant au roman une proximité inhabituelle puisque au lieu de suivre les enquêteurs, le lecteur suit deux protagonistes proches du mort. Le lecteur, patiemment, assemble les morceaux de l'intrigue que l'auteur lui délivre peu à peu, comme un puzzle que l'on construit pour obtenir l'image finale....qui, soit dit en passant, n'est pas celle à laquelle on s'attend !!

L'intrigue:

Tout commence par un article paru dans le journal suite à la découverte du cadavre de Luc Kazian, bien connu dans les milieux nantais sous le pseudo de l'Arménien. Certains détails laissent penser à l'inspecteur Brandt, chargé de l'enquête, que le jeune homme a lui-même creusé sa tombe et qu'il connaissait vraisemblablement don meurtrier. Règlement de compte entre dealers? Vengeance d'un sous-fifre qui convoitait sa place bien ancrée dans le milieu malgré son jeune âge?

Seul un retour sur certains épisodes de sa vie pourra peut-être éclaircir les zones d'ombre et les mystères qui entourent la mort de Luc, notamment sa rencontre avec Bertrand et l'amitié qui les liait, les dessous de sa relation avec sa psy qui semble très impliquée dans sa vie; Lounis en saurait-il plus que ce qu'il déclare à la police? Et qu'en est-il de Sandrine, la femme de Bertrand? Autant de pistes qui égarent l'inspecteur complètement largué par cette enquête qui s'avère bien plus complexe qu'il ne le pensait au début...

De son adolescence un peu "agitée", Carl Pineau a acquis une très bonne connaissance de la Nantes nocturne, de ses points chauds, de sa faune et de ses lieux de rencontre incontournables, avec pour résultat un réalisme confondant. Les lieux décrits ne font qu'un avec les personnages qui y évoluent, comme le salon de Bertrand qui en dit long sur son propriétaire: "En ouvrant la porte vitrée, j’activai une sonnette flétrie, puis je m’aventurai dans la boutique vide.Sièges en skaï et tapisserie passée de mode, l’odeur de cigarette qui flottait dans l’air complétait le tableau suranné du lieu." (Page 137).

La ville de Nantes, simple décor?? Non, c'est bien plus que ça, c'est un personnage à part entière, qui participe activement au déroulement du récit, toisant les protagonistes du film noir qui défile sur ses murs et ses trottoirs: "Dehors, il pleuvait des cordes. Valérie me porta quasiment dans la ruelle pavée de granit. Nous longeâmes le château des Ducs de Bretagne et déboulâmes sur le parking devant la cathédrale, j’eus l’impression que les gargouilles se foutaient de ma tronche." (Page 20)...ou sa banlieue "construite à toute vitesse dans les années 1960 avait mauvaise réputation. Pour moi, elle s’apparentait à un coupe-gorge, et je n’y avais jamais mis les pieds." (Page 31).

Ambiance: 

L'Arménien est avant tout un roman d'ambiance, ambiance des années 80 et ambiance du milieu nantais et de ses nuits glauques tellement fidèlement reconstitué que l'on s'y croirait...Suivons Bertrand et Luc dans l'un de ses lieux interlopes..."Lorsque nous arrivâmes au Négrier, le bar était rempli de dockers, plus massifs les uns que les autres, qui nous regardèrent comme deux chèvres destinées à l’abattoir. Le lieu était glauque et l’ambiance lourde :une vague musique celtique grésillait dans la fumée blanche." (Page 113)...ou dans les sous-sols du Château: "À quatre heures du matin, je finissais ma nuit devant un gin-tonic éventé, prostré le long du comptoir du Château, la discothèque branchée de Nantes. Prisonnière de la cave voûtée en pierre,la fumée me piquait les yeux. J’aperçus ma gueule d’épave dans un miroir teinté derrière une bouteille de Marie Brizard posée sur l’étagère devant moi, levai mon verre à ma santé et avalai une gorgée en réprimant une grimace. Le refrain New Wave des Taxi-Girls, Chercher le garçon, entraînait les rares clients restant sur la piste, deux nases en costards se trémoussaient l’un en face de l’autre." (Page 18).

Voilà un polar noir tout à fait original: son contexte de la fin des années 80; le milieu des nuits nantaises; sa construction inédite; ses personnages paumés; ses lieux en parfaite adéquation avec l'intrigue. Sans oublier son style hybride et grinçant, la petite touche personnelle de l'auteur qui fait qu'il ne ressemble à aucun autre. Donc, si vous n'avez pas encore traîné vos guêtres du côté du "Château", qu'attendez-vous?? Croyez-moi, vous ne serez pas déçus...

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Commentaire ajouté par polacrit 2021-12-02T13:36:53+01:00
Le Sicilien

Le Sicilien, second opus de la série "Nuits Nantaises", a été publié par les éditions Lajouanie en juin 2019. L'histoire, racontée à la première personne, se situe en 1995. Le style musclé utilise un mélange de langage familier et d'une langue plus neutre: "J'ai pensé à Leïla, mais je n'ai rien objecté. L'ambiance dans la voiture est devenue lourde. Martial tirait une tronche de joueur de poker plumé...Je m'étais juré de l'obliger à s'expliquer ou de l'envoyer se faire voir. Seulement voilà, j'étais trop éreinté pour affronter ce baveux professionnel dans une joute oratoire" (Page 80), ce qui a pour résultat de déstabiliser le lecteur.

La cadence, volontairement lente, se déroule au rythme des actions du narrateur: "Je suis rentré chez moi puis j'ai verrouillé la porte, suspendu mon Perfecto dégoulinant à un cintre, à côté du manteau à capuche détrempé de Leïla. Je suis allé à la salle de bains avec le besoin urgent de me laver." (Page 25)..."Elle a enfoui son paquet de Chesterfield dans son sac en cuir, enfilé la bandoulière sur son épaule. Elle a pivoté pour se diriger vers la porte. J'ai vidé ma tasse et l'ai posée sur la table, puis je l'ai raccompagnée jusqu'à l'entrée." (Page 115). Carl Pineau mêle avec beaucoup de maestria humour noir et situations tragiques.

Dario, soupçonné du meurtre d'une jeune Albanaise dont le corps a été trouvé éventré dans son Espace, est arrêté par la police. Toutefois, l'autopsie révèle que le corps de la jeune femme, tuée d'un coup de couteau planté en plein coeur, a été hissé dans le véhicule de Dario et dépecé après sa mort. Mais faute de preuves concluantes, Dario est relâché, peut-être avec l'arrière-pensée qu'il conduira les enquêteurs au véritable meurtrier.

De nombreuses questions se font jour: pourquoi quelqu'un a-t-il assassiné Bleona, la jeune Albanaise? A quel moment? Quand Dario était évanoui ou après son départ de la boîte de nuit? Quel lien entre lui et cette affaire de meurtre sordide? Et pourquoi, quand il était rentré à l'aube, le manteau de Leïla, sa compagne, était-il mouillé? Où avait-elle bien pu aller en pleine nuit? Pourquoi a-t-elle menti en affirmant être allée à son travail? Et surtout, où a-t-elle disparu?

Abruti de toutes ces questions sans réponse qui ne cessent de le hanter, Dario plonge dans les nuits nantaises où, une fois les honnêtes gens couchés, sévit une faune bigarrée,  à la recherche de Leïla, de l'assassin de Bleona et de réponses...Mais il ne tarde pas à se retrouver dans une mauvaise posture.

Avec ce second roman, au récit plus structuré et au style mieux maîtrisé, Carl Pineau nous offre une intrigue complexe dont les fils s'emmêlent en un canevas ténébreux à souhait. L'enquête est menée en parallèle par Dario, impliqué bien malgré lui mais qui veut des réponses, et par l'inspecteur Brandt. Je vous mets au défi de trouver l'identité de l'assassin...

Le +: l'ancrage dans la réalité grâce à des articles de presse relatant des événements contemporains, et bien réels, de l'affaire relatée dans Le Sicilien: "L'acquittement d'O. J. Simpson faisait la Une. Je me suis remémoré la course-poursuite filmée par hélicoptère, diffusée dans le monde entier. Au terme d'un procès retentissant, les avocats payés des millions de dollars étaient parvenus à créer le doute chez les jurés. Sa femme devait se retourner dans sa tombe!" (Page 106).

Le ++: les zones d'ombre du récit: Dario à la recherche d'épisodes douloureux de son passé, les circonstances du décès de son père et son responsable ainsi que les circonstances de l'accident qui a rendu sa tante paraplégique, donnent de l'épaisseur au personnage de Dario en proie à des interrogations sur lui-même: était-il le meurtrier de la pauvre fille retrouvée morte dans sa voiture: "Je m'agitais dans mon lit. Le décès de ma tante avait réveillé un monde intérieur qui sommeillait en moi: un psychopathe! Un type capable de dépecer Bleona Oxa et de rentrer dormir. Un pareil monstre existait-il en moi? Un monstre qui aurait tué son père et propulsé sa tante contre un arbre." (Page 186).

A mon humble avis, Le Sicilien, dans les semaines et mois à venir, parcourra un long chemin qui, espérons-le, le mènera jusqu'à la reconnaissance de son auteur comme romancier de polar incontournable.

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Commentaire ajouté par Genevieve-151 2022-08-22T10:22:53+02:00
Le Sicilien

Le corps de Bleona Oxa est retrouvé dans le véhicule de Dario, gérant du bar Le Château.  L’inspecteur Greg Brandt prend sa déposition : il confirme avoir eut une relation consentie avec la victime mais elle est partie vivante du bar. Il est rentré vers 6h30 chez lui. Le hic : un trou de deux heures où c’est le noir complet. Qu’a-t-il fait ? Aucun souvenir.

A partir de là, les événements vont s’enchainer à commencer par sa petite amie qui disparait.  Suivis d’un passage à tabac en règle par les petits fils du propriétaire du bar. Dario sera « convoqué » chez sa tante : Madame la Juge.  Elle lui demande d’obéir sans poser de question. Le problème c’est qu’il s’en pose beaucoup des questions Dario. A commencer par qui peut avoir fait du mal à Leïla (sa petite amie) ?

L’inspecteur Brandt à l’air de le croire. Il veut même l’aider.

 L’intrigue est rythmée, pleine de rebondissements.  Toutefois,  l’auteur prend le temps de poser les choses. On  visualise le schéma général de l’intrigue. Pour autant, des zones d’ombres apparaissent. Tout ne semble pas aller de soi dans mes déductions de lectrice.

Les personnages, pour certains, attirent ma sympathie, mon empathie. Ils sont bien campés dans leur contexte avec une profondeur, une épaisseur. Dario  narrateur et Brandt en « soutien ».  L’enquête est menée en second plan. Dario occupe le devant de la scène.

Ce deuxième opus des Nuits Nantaises 90’s est bien  dans son époque : le francs que vit ses derniers instants, le sida, etc.  Ce roman est en « forme » de poupées gigognes. On pense trouver la solution, d’une moins une partie de la réponse, et hop l’auteur nous dévoile quelque chose d’autre. Et ainsi de suite… La fin est inattendue parce que l’auteur a pris soin de capter ton attention ailleurs. Cette fin pourrait-elle être autre ? A vous de le découvrir…

Un très grand merci à Carl Pineau pour sa confiance renouvelée avec ce SP.

Bonne lecture.

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Commentaire ajouté par annick69 2023-03-11T11:18:58+01:00
Greg Brandt

Un retour dans les années 70, années d'insouciances, j'avais à peu près une dizaine d'années. Un quatrième tome pour les nuits Nantaises. Un voyage en arrière qui fait du bien. Pour Greg Brandt c'est le début de sa carrière de flic, et il se sent d'attaque, plein d'enthousiasme. Intégré à la PJ de Nantes il veut démontrer son intégrité, sa bienveillance et se démarquer de la pression de sa mère, son père est décédé, son ombre pèse.

Tout commence par un hold-up et va dériver dans un monde bien sombre, un monde que l'on ne perçoit pas forcément. Du petit vendeur de drogue aux gangs organisés, en passant par les ripoux ou les prostituées, les pistes qui mèneront aux braqueurs sont multiples. Et les crimes le seront aussi!

"Avec mon expérience à Nantes, je voulais faire mon boulot de flic pour les oubliés, ceux que la société abandonnait à leur sort. Flic de la veuve et de l'orphelin, de la misère et des caniveaux, pas celui de la bourgeoisie. J'ai repris ma marche vers mon immeuble…"

L'auteur nous entraîne dans ces années folles avec des points de repères précis, on se rappelle l'arrivée d'immigrés, la peur de l'homosexualité, de la culture à la politique, toute une époque sociale est décortiquée avec méticulosité. Se retrouver à cette période a fait remonter en moi tout un tas de souvenirs et c'était extraordinaire.

"3 janvier 1976 - 8h30 à Nantes

Des flocons cinglaient les faisceaux des phares du fourgon blindé. Le vieux chauffeur breton de la Société de Protection Centre Ouest s'était arrêté à plusieurs mètres du Crédit Lyonnais. Côté passager, le jeune convoyeur italien s'était étonné…"

Je remercie vivement Carl et les éditions Lajouanie de m'avoir offert ce quatrième opus des nuits nantaises, d'une vie psychédélique… L'écriture de l'auteur est pointilleuse, diversifiée, un conteur remarquable. Un préquel qui m'a embarqué avec ses personnages et cette enquête hors du commun.

À lire aussi :

L'Arménien : Nuits nantaises 80' lu en octobre 2017

Le Sicilien : Nuits nantaises 90' lu en juillet 2019

Le Nantais : Nuits nantaises 2000 lu en juin 2020

Et

Pour quelques millions (oneshot) lu en juin 2021

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Commentaire ajouté par Ellen_B 2023-03-29T04:53:08+02:00
Greg Brandt

Un vrai bon moment de lecture avec ce polar où l'atmosphère, le contexte social sont bien rendus. Ca m'a replongée dans les ouvertures de JT ou dans les films policiers de l'époque.

On y suit sans complaisance mais sans exagération non plus la vie d'un commissariat et des personnages avec leurs failles et leurs réussites.

J'ai bien aimé celui de Greg, nouvellement nommé et encore plein d'illusions sur son métier.

Je recommande et vais lire les autres tomes, assurément.

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Commentaire ajouté par LOANDRE 2023-09-19T22:02:11+02:00
Greg Brandt

J’ai beaucoup aimé ce polar qui m’a replongée dans la France de mon enfance, les années 70. Ce tome est un prequel de la série « Des nuits nantaises », mais je recommande vivement de le lire en premier afin de suivre l’évolution au fil des décennies de notre personnage principal. Janvier 76, Greg Brandt, jeune inspecteur débarque de Paris à Nantes pour intégrer une brigade, afin de tâter du terrain. Et le terrain, il va le découvrir…. Je me suis attachée à Greg, un homme humainement en avance sur son temps, j’ai hâte de le retrouver dans les prochaines décennies. L’auteur va nous plonger dans ces années psychédéliques. Une décennie ou le trafic de drogue en était à son balbutiement (la brigade des stups n’existait pas), ou les flics buvaient plus que de raison et côtoyait la pègre sans retenu, (il fallait bien connaitre son ennemi pour mieux le combattre), ou l’homosexualité faisait peur, ou les interrogatoires étaient musclés (toujours un bottin sur un coin de table) et bien d’autres choses encore…

Tout cela est bien détaillé par Carl Pineau, qui a fait un travail de recherche remarquable afin de restituer toute l’atmosphère et les dialogues d’une époque si proche dans le temps et pourtant déjà si éloignée. Un roman qui plaira à ceux qui l’ont connue, mais aussi aux autres, car ils pourront constater tout ce qui s’est modifié au fil du temps. Ce fut pour moi une belle rencontre, tant avec ce roman qu’avec son auteur.

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Commentaire ajouté par sylviek 2023-10-18T17:29:31+02:00
Greg Brandt

Après la trilogie Des Nuits Nantaises ce 4ième opus retrace les débuts du jeune Greg du coup vous pourrez même commencer par la fin ! Greg débute dans le métier dans l’ombre de son père mort, un policier connu sur Nantes. Sa première affaire un braquage qui tourne mal bilan 2 morts !

Tout frais émoulu, il arrive à Nantes, il ne sort pas, ne boit pas l’apéro et fera équipe avec Pierrick qui est tout son contraire. Celui-ci va lui faire découvrir les quartiers chauds de cette petite ville de province, avec ses voyous, les macs, le racket, les soirées, les prostituées, la pègre et comment faire parler les indics. Et en plus Greg va s’occuper d’un jeune homme qui a été violé.

A cette époque pas de scientifique, d’ADN, les flics sortent dans les bars, picolent, sont parfois plus corrompus que les voyous qu’ils poursuivent où qu’ils côtoient... De ce fait la droiture de Greg va être mise à rude épreuve, il va s’endurcir, faire sa petite place, grandir d’un coup, il va aussi découvrir les femmes et voir que l’amour pour les flics n’est pas chose facile. Il y a de tout dans ce polar, de l’action, un peu de politique et de magouilles, de l’amitié le tout servi par une écriture fluide et réaliste et le cocktail 70’ est parfait !

Et qui mieux que Carl Pineau pour raconter Nantes avec ce retour en arrière. Pour ceux qui n’ont pas connu les années 70 c’est toute une ambiance qui est retranscrite dans ce dernier opus. Cela me ramène aux polars de JP Manchette, aux séries noires que mon père avait dans sa table de nuit et les polars au ciné (pour moi les meilleurs) avec les flics en imper, les jolies filles en mini-jupes et les voyous avec des gueules patibulaires mais presque ! Vous l’aurez compris du très bon polar !

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Lajouanie Edition : 2 livres

Editions Lajouanie : 2 livres

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