Gillian Brousse
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Note moyenne : 8.33/10Nombre d'évaluations : 18
1 Citations 18 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres

Je ne suis pas habituée du format nouvelles, mais j'ai beaucoup apprécié certaines d'entre elles qui ont été des coups de coeur : Juste au cas où, La fée du Réservoir et ma préférée : Manuel d'anthropologie botanique !
En tous les cas, ça a été une agréable lecture.
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Une nouvelle aventure s'offre à moi lorsque je débute la lecture de ce recueil : je ne lis que très peu de nouvelles, et surtout, m'engager dans une poursuite avec le temps est tout nouveau pour moi. Ce que j'en retiens, c'est que Nutty Sheep a réussi à regrouper neuf plumes talentueuses qui m'ont emmené avec elles dans leur voyage dans le temps. Ce recueil, il allie la science fiction, la mythologie, la fantasy, doux mélange d'une multitude de sujets hétéroclites circonvoluant autour de cette temporalité.
Si ce n'est la rapidité de lecture que nous offre ce format, ce recueil aborde bon nombre de sujets qui se veulent moralisateurs ou légers, durs ou bien gais, en passant par l'horreur et le dégoût ("Pour un fugace instant" m'a autant surprise que légèrement dégoutée). Le temps peut tout influencer, altérer, manipuler et on le ressent tout au long du livre, avec une réflexion éthique, physique et philosophique sur la manipulation de ce dernier et les conséquences qui sont engendrées (notamment dans "Aéropôle 1).
Au final, la description du temps y est hétéroclite : des fois apathique, qui malgré les obstacles continue à avancer selon son bon vouloir, écoulement du temps inexorable ; espiègle et malicieux, notamment dans le nouvelle "La ligne quarante-deux" où le temps aime se jouer de nous. Le temps nous modèle, nous abime, nous fait grandir... Et quand le temps s'arrête : la mort, car malgré nos artifices et nos tentatives de la contrer temporellement, elle est immuable, notamment dans la nouvelle "Juste une seconde".
J'ai beaucoup apprécié ce recueil, tant par les sujets abordés que par l'écriture, car les neuf auteurs maîtrisent très bien leur exercice, nous amenant chacun dans leur propre univers, si bien que chacune des nouvelles est unique et la lecture n'est pas le moins du monde redondante, donnant envie de la finir au plus vite (enfin si le temps nous le permet).
C'est pour moi un sans fautes que cette anthologie et je suis ravie d'avoir pu la découvrir ! Un véritable plaisir à lire.
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En bref : Spleen Cities, c’est un roman de science-fiction d’une richesse incroyable, approfondi jusqu’au bout des ongles, il nous livre un cadre sombre, parfois très pessimiste, mais une aventure pour le moins haletante et surprenante, qui rebat les cartes du sens moral que l’on connaît !
Avis complet : https://elodit.fr/2020/11/16/spleen-cities-gillian-brousse/
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Recueil de 23 nouvelles, cette anthologie athématique regroupe surtout des textes de fantastique et de science-fiction. Ce recueil m’a bien plu dans l’ensemble, mais je ne parlerai que de mes textes préférés (chroniquer les 23 serait trop long).
Si tu vas à Bélèfroi, prends garde à toi ! – Chris B. Honspacq
Intrigue : À Bélèfroi, les choses et les personnes reviennent… ils reviennent alors qu’on s’en est débarrassé, qu’on les a perdus ou qu’ils sont morts. Un enquêteur est dépêché pour résoudre ce mystère.
Super riche en imagination, le surnaturel est à chaque coin de rue et l’enquêteur que nous suivons et qui ne connaît rien à la ville aura plusieurs fois des sueurs froides. La résolution de l’affaire a un côté humoristique et imprévu. Une bonne balade à Bélèfroi !
SOS – Dumè Antoni
Intrigue : Un vaisseau spatial reçoit un appel à l’aide particulier. En effet, son auteur n’est autre qu’un des membres de l’équipage…
Paradoxe temporel très bien mené, le lecteur n’est pas perdu dans les termes techniques, l’intrigue tient en haleine… Une super histoire S-F !
Vacances de rêve – Gilles Massardier
Intrigue : Une entreprise, dans le futur, propose d’intégrer le corps de personnes dans le passé afin de vivre l’histoire au plus près. Un historien choisit un homme vivant dans l’Antiquité romaine.
L’idée de base est géniale ! J’ai adoré la chute (prévisible certes, mais qui fait que le lecteur en sait beaucoup plus que ce pauvre historien coincé dans l’Antiquité). Ajoutons à cela un style riche et vivant, et voici un excellent texte !
Le Silence pesant de Soizic Leroy – Gillian Brousse
Intrigue : Soizic est une petite fille étrange : elle ne parle pas, ne sourit pas, ne joue pas et vous fixe avec intensité…
Un suspense qui monte au fil des pages. On pressent le délitement de cette famille à l’enfant atypique. La chute imprévue fonctionne à merveille ! Une nouvelle aussi retorse que Soizic.
Base 100 – Tim Corey
Intrigue : Les nuits se mettent soudainement à rallonger. Imaginez la nuit durant une centaine d’heures ? C’est vite la pagaille dans le monde !
Génial ! On commence le texte par une partie angoissante, pleines de questions, pour finir sur une note plus légère et humoristique. Une nouvelle plaisante à lire et à la fin inattendue.
Tout pour votre bonheur – Thierry Fauquembergue
Intrigue : Une jeune femme possède une maison avec une domotique (un peu trop) à la pointe.
Courte nouvelle à l’écriture originale, on pressent le drame de la fin qui est bien amené. J’ai bien aimé le côté domotique et objets intelligents à l’extrême… mais dont l’intelligence n’est pas celle des humains.
Dernier arrêt pour Verivik – Tom Newry
Intrigue : Le jour où une femme disparaît inexplicablement dans le métro, le narrateur enquête pour la retrouver.
Légende urbaine, celle d’une station de métro cachée qui n’apparaît qu’à certains, cette nouvelle nous emmène à la découverte de Verivik, une ville accueillant les dépressifs… pour le meilleur ? Pas sûr. Très bien construite et intrigante, cette nouvelle clôt à merveille ce recueil.
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Un roman de post-apo plein de rebondissements ! J'ai beaucoup apprécié ce livre, dans lequel on ne s'ennuie pas, et qui compte de nombreux retournements surprenants. L'atmosphère est sombre, dans la mesure où ce roman dépeint une société corrompue à tous les niveaux, où une élite exploite les gens plus modestes qui vivotent comme ils peuvent, et s'enfuient souvent dans la drogue ou les expériences de réalité virtuelle pour oublier leur condition. J'ai trouvé tout ce contexte, et les divers degrés de manipulation des uns sur les autres, très bien rendus.
L'écriture est à l'image du monde qu'elle décrit, et contribue ainsi à renforcer l'atmosphère du roman.
J'ai aussi beaucoup apprécié les personnages, en particulier Zoé, Maxine et Peter. Tous sont bien caractérisés, et nous surprennent parfois - pas toujours en bien. Toutefois, j'ai un peu regretté que le personnage de Zoé, qui s'est avéré fort et attachant, ne sois pas bien campé dès le départ: on en apprend plus sur son passé et sur la façon dont elle vit sa différence relativement tard dans l'histoire, lorsqu'elle se révèle vraiment. Ceci dit, je garderai un très bon souvenir de cette lecture.
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Chose rare, j'ai apprécié toutes les nouvelles de ce recueil avec la même intensité. Toutes sont très bien écrites, et portent des messages qui nous imposent la réflexion sur notre monde, la façon dont on considère l'Autre, sur ce qui nous effraie ou nous fascine, sur le féminin et le masculin. Les nouvelles abordent parfois des thèmes difficiles, souvent en lien avec la condition de la femme dans la société, la façon dont elle est imaginée/représentée dans un monde patriarcal, ou encore en lien avec des expériences de vie propres aux femmes. En bref, une excellente découverte !
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Avec "Spleen Cities", je découvre non seulement un auteur, Gillian Brousse, mais également une maison d'éditions, Noir d'Absinthe. Une très chouette association qui m'a donné l'opportunité de découvrir ce roman de science-fiction, à la fois post-apocalyptique et dystopique, et dont la couverture est aussi attrayante que son contenu.
Gillian Brousse nous invite à découvrir un univers atypique, puisqu'il n'y a plus que deux villes habitables sur la planète, à notre connaissance en tout cas. Deux villes jumelles, l'une en surface, l'autre juste en-dessous, sous terre, entourées d'un mur gigantesque qui les protège des Lumineux. Toutes deux sont dirigées par un monarque (qui change assez souvent au vu des différentes "citations" de chacun d'entre eux au début de chaque chapitre). L'une est en fait la main-d'œuvre de l'autre, l'une accueille la "basse" population tandis l'autre abrite une population plus "raffinée".
Shelby et Zoé vivent à la surface, à Novart. Le premier est le fils répudié d'une maquerelle, élevé par son père qui a eu tôt fait de le mettre dehors à la fin de son adolescence et qui survit comme il peut. La seconde, qui travaille pour la maquerelle en question, est contrainte de fuir, recherchée par une bande de petits voyous responsables de la mort de son frère. Zoé a un don particulier, un sixième sens : elle a constamment dans la tête des airs musicaux, qui diffèrent selon les événements à venir, qui la préviennent des dangers par exemple. Évidemment, tous deux seront amenés à se croiser, ce qui entraînera de sacrées conséquences pour l'un comme pour l'autre. Shelby se retrouvera missionné malgré lui sous terre à Veilam, tandis que Zoé agira en surface, mais tous deux au plus près de la Résistance.
Je dois dire avoir eu un peu de mal au début, puisque nous sommes directement plongés dans ce monde qui nous est encore inconnu, et que très peu de choses nous sont expliquées le concernant. C'est au fil de la lecture qu'on en comprend le fonctionnement et les préceptes et c'est donc au fil de la lecture que tout prend un sens. Il m'a donc fallu un certain temps pour m'y faire. Pendant un moment, par exemple, je n'ai pas compris clairement ce qu'étaient les Lumineux, et ce n'est que dans les derniers chapitres que j'ai été enfin éclairée. Et c'est comme pour les Quasis, je ne suis pas bien sûre encore de savoir ce qu'ils sont réellement.
J'ai éprouvé quelques difficultés également, mais seulement au tout début, avec le langage qu'emploient les protagonistes. Ils utilisent parfois un jargon particulier, propre à Novart. Et si certains mots ou expressions sont compréhensibles immédiatement (dak/d'accord, lélo/salut, vaté/vas-t'en), pour d'autres en revanche, il faut attendre qu'ils soient employés plusieurs fois pour pouvoir en saisir le sens (popser/tuer, brat/frère, focki/putain, etc).
C'est donc beaucoup d'informations à intégrer, mais que je n'ai eu qu'au compte-gouttes, sans tous les éléments attendus, sans trop d'explications. Souvent il m'a fallu deviner, supposer, ce qui a cassé quelque peu mon rythme de lecture, me laissant quelquefois dans l'incompréhension ou le doute. La lecture n'a donc pas toujours été très fluide, mais j'ai fini par m'y faire, et surtout par accepter d'être dans le flou sur certains points.
Venons-en à l'histoire proprement dite, qui m'a étonnée agréablement. À commencer par une histoire d'amour que j'avais vu venir à 100 km à la ronde et qui n'a pourtant jamais eu lieu. L'auteur avait d'autres projets pour ses deux protagonistes principaux et je lui en sais gré. Car quel dessein leur réserve-t-il ! Et c'est là qu'on en arrive à ce qui a été pour moi une énorme surprise, ... mais que je ne révélerai pas. Sachez juste que l'histoire prend une tournure époustouflante sur la fin, et que, pour reprendre l'expression de mon amie @NicolaK et parce que je n'en trouve pas de meilleure : j'en suis tombée du haut de mon armoire ! Toutes les citations en début de chapitre prennent un tout autre sens, je me suis d'ailleurs amusée à toutes les relire à la fin de ma lecture.
Shelby et Zoé se rencontrent au début de l'histoire, ce qui met l'intrigue en place, mais chacun fera ce qu'il a à faire de son côté. Les chapitres se les partagent d'ailleurs, on passe de l'un à l'autre continuellement, offrant une certaine dynamique. Leurs retrouvailles dans les derniers chapitres, bien qu'éphémères, sont détonantes, prémices du dénouement épatant. Nettement plus énigmatiques qu'on peut le penser au départ, l'auteur nous présente au final des personnages complexes, charismatiques, un peu anti-héros sur les bords, qu'on finit par apprécier.
Le tout nous est raconté sur une tonalité mordante, incisive. Et ce sont les dialogues, nombreux, qui donnent le ton, ainsi que les différentes musiques que Zoé a dans la tête. C'est souvent abrupt, parfois cassant, mais toujours spontané. Un style d'écriture authentique et affriolant, en cadence avec le déroulement des événements.
Reçu et lu dans le cadre de la masse critique "Mauvais Genres", je remercie Babelio pour la sélection (ma première pour cette opération !), ainsi que les éditions Noir d'Absinthe pour l'envoi de ce roman de science-fiction fort original, un peu cahoteux par moments (la première moitié surtout), mais qui m'a finalement bien plu.
Je ne dirais d'ailleurs pas non à une suite éventuelle. La fin étant quelque peu ouverte, ce serait faisable...
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On est embarqué dans un monde déchu, dangereux pour les plus miséreux, qui condamne à mort certains individus d’une purge. Dans tout cela on suit Shelby qui se retrouver malgré lui à prendre part à une révolte l’emmenant dans les tréfonds les plus hostiles de ce monde. Dans son chemin, il fait la rencontre percutante de Zoé, le deuxième protagoniste du livre.
J’ai adoré Zoé et le concept original de ce personnage qui est en permanence avec un maestro intérieur lui signalant la moindre menace par de la musique. Ça peut paraitre obscur, mais cela fonctionne vraiment bien à chaque description de sa faculté qui l’aide à survivre.
L’histoire m’a paru un peu complexe au premier abord, mais devient limpide au fur à mesure qu’avance l’intrigue. Il m’a fallu un temps d’adaptation aussi, car l’auteur a choisi d’étoffer son récit par des mots et expressions propres à son univers, me perdant un peu parfois. Mais on finit très vite par comprendre leur sens et par roule tout seul.
Peut-être pas un coup de cœur mais, en tout cas, j’ai suivi avec plaisir les péripéties des protagonistes et la montée en puissance de l’intrigue et des révélations qui m’ont tenu en haleine jusqu’au bout. J’ai tout de suite accroché à la plume de l’auteur qui est captivante, fluide et pas avare en détails pour nous projeter dans un univers imaginaire, sombre et sans pitié.
Je suis curieuse de savoir s’il aura une suite car la fin m’a suffisamment happée pour en espérer une.
Si vous êtes fan de Science-fiction ou de Cyberpunk, je peux que vous encourager à tenter cette aventure.
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Je remercie la maison d'éditions pour l'envoi de ce recueil par le biais de la tour Babelio. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, j'ai déjà eu l'occasion de ire, de discuter avec certains des auteurs lors d'un salon, je sais déjà que ce n'est pas une mince affaire et que par-dessus tout les auteurs choisis pour cette ME aiment aller au fond des choses. C'est le cas ici, dans ce recueil de 12 nouvelles qui montrent la "monstruosité" que peut voir un être humain. Tout autant d'histoires que d'auteurs, je ne m'amuserais pas à tout décortiquer, par contre je peux vous dire que vous allez retrouver la noirceur la plus violente, la plus profonde, la plus catastrophique qui puisse exister d'une manière ou d'une autre. La femme, comme l'homme n'est pas foncièrement mauvais du départ, il né bébé, elle a des capacités de compréhension, il est au départ près à apprendre et suivre des préceptes, mais si quelqu'un passe par là et vous modifie votre vision ? Vous impose sa loi, vous empêche de vivre tout simplement, jusqu'où seriez-vous capable d'aller ? Resterez-vous sans rien faire à prendre coup sur coup ou au contraire à devenir quelqu'un d'autre, quitte à ne plus se reconnaitre et devenir aussi noir que la nuit sans étoile ni lune ?
Devenir un monstre, pour toutes ces femmes qui sont évoquées dans chacune de ces histoires n'est pas forcément un choix de premier ordre. Disons que les circonstances ont fait qu'elles sont devenues ce qu'elles sont sous la plume des auteurs. Étant moi-même une femme, je connais la douleur de certains points, du ressenti du regard des autres, je n'ose imaginer plus que ce que je connais déjà et ces auteurs nous laissent avec leur vision. Et ce n'est pas forcément agréable pour quiconque. Cette femme qui a subi un homme et ses assauts, par amour ? Celle-ci qui doit se taire et travailler durant des heures sans rien demander jusqu'à la vue d'un... incident ? Cette autre qui se sent libérée après la mort d'un membre de sa famille ? Et tant d'autres qui ont ressenti un jour ou l'autre ce point de rupture. Ce même point qui indique que trop c'est trop que la seule liberté accordée n'est pas de son fait, que ses pensées ont été meurtries, comme le corps pour la plupart. Et puis, il y a cette unique nouvelle qui est du côté des hommes, ceux-là même qui ont la capacité de surprendre dans tous les sens du terme. Bons, mauvais, nous assistons à la déchéance de certains et la libération de l'esprit pour les autres.
C'est un ensemble qui fait froid dans le dos lorsque l'on comprend où l'auteur (enfin les) veut en venir. Des femmes essentiellement qui vont loin dans la violence physique ou mentale, des hommes qui ne sont pas en reste, mais il n'y a pas que cette noirceur qui compte. Cette petite lumière qui apparait d'une façon soudaine, apportant par moment un peu de sérénité qui ne dure pas certes, mais qu'importe. Être capable du pire, comme du meilleur, c'est ce que nous avons entre ses pages. Certains fait sont horribles dans les deux sens : être capable de prendre une vie alors que tout allait bien avant. Mais cet avant est trop lointain : à force d'encaisser, de ne rien dire, de continuer à garder la tête haute, de faire comme si tout était indifférent... STOP ! Il faut s'arrêter avant de passer de l'autre côté. Il faut que ceux et celles (car il y a autant de femmes que d'hommes qui font subir certains faits) arrêtent également de se penser (voir, imaginer, etc) en tant qu'êtres suprêmes. Avoir un peu de pouvoir laisse des êtres humains devenir des monstres et la torture quelle qu'elle soit touche aussi bien le personnage concerné que le lecteur. Impossible de ne pas se rendre compte de ce qui se produit, impossible de rester en retrait. L'envie de les comprendre tous autant qu'ils sont afin de mieux cerner nous prends aux tripes.
Pas besoin de force surhumaine, l'adrénaline, la volonté, l'envie de faire mal ainsi que la détermination les rends comme nous les connaissons au fil des mots. La plupart sont brisées et non pas d'autres choix que celui de devenir ce "monstre" que les autres ne voient pas venir. Devenir redoutable, ne plus être victime, devenir la bête, la traque est ouverte et le temps fait son œuvre. La grossesse et ses injonctions, La rupture, Les blessures morales, Les instincts noirs, La souffrance, La peur, Le retour à l’humanité, La place de la femme, L’indispensable rôle de la femme dans l’humanité, La folie, Les injonctions de couple, La maltraitance masculine, La misogynie et l’enracinement. Ce ne sont que les titres de chacune de ces nouvelles, mais, mais, mais, ils sont bien là : les mots. Ces mots qui font mal, ces actes qui n'arrangent pas les situations. Avaient-elles le droit de se venger ? Je ne suis pas juge, jury ni bourreau, je ne suis qu'une lectrice qui comprend certaines situations, qui a eu du mal avec d'autres. N'étant pas passée par là, je ne peux pas savoir ce que je ferais. Seul un point où je SAIS ce que j'aurai fait : la protection de mon enfant. Une mère est prête à tout pour le protéger du monde extérieur, pour l'aider à s'épanouir et si quelqu'un tente quoi que ce soit, je SAIS, que je deviendrais ce monstre. Est-ce de la folie ? Je ne pense pas, la folie est un état de maladie, pas un symptôme, un moment d'égarement peut-être ? La société fait en sorte de demander de plus en plus aux femmes sans avoir la possibilité de dire non. Et lorsque l'une d'entre elles ne veut pas d'enfant ? Ne veut pas travailler ? Ne veut pas se conformer à la société ? Hum, je vous laisse réfléchir et comprendre que oui ces fameux "monstres" ont des actes répréhensibles, mais qui est vraiment le criminel ?
12 histoires, 12 récits, 12 nouvelles, 12 auteurs, 12, un chiffre qui est important. Sur ce nombre, je n'ai pas forcément compris où l'auteur voulait en venir ni même apprécié toutes les nouvelles. Sur ces 12, j'en ai adoré 9, ce qui est exceptionnel. Je ne donnerais pas les titres pour ne pas faire de mal à qui que ce soit (et éviter de me faire trucider aussi). 9 nouvelles que j'ai suivi et soit la chute m'a surprise, soit le récit était si entrainant que j'en aurais voulu plus, soit le sujet en lui-même était si intéressant que je ne voulais pas dormir. Car oui, ce recueil m'a empêché de dormir à deux reprises. Fantastique, science-fiction, un chouilla western spaghetti, de l'anticipation... Je ne verrais plus le métro de la même manière ni même les médecins (en même temps, hein...) Bref, des moments de doutes, des moments où le bien fait pour lui ou elle (qui y passe inexorablement). Bien entendu, certaines ont un petit gout de déjà vu, je pense surtout à celle de science-fiction qui ressemble à une nouvelle que j'avais eu l'occasion de lire il y a pas mal de temps. Ce n'est rien en soi, (pour chacune des histoires) car l'écriture est différente, incisive, sombre, piquante, enjôleuse, caressante, assommante (dans le bon sens bien entendu). Les expériences sont traumatisantes et vont loin, mais il est vrai qu'un simple bobo sur un doigt ne mettrais pas une personne dans ces états, il faut plus, beaucoup plus même pour dépasser la fameuse ligne. Le Bien, le Mal, tout cela ne devient plus que des mots. Seule la vengeance, l'envie de protéger, l'envie de créer, d'aller au bout des choses reste.
Le livre en lui-même est beau, autant par la couverture qui reste mystérieuse que par la mise en page. D'ailleurs, les histoires sont assez inégales en longueur, ce qui est particulier, mais pas un mal. Surtout la seconde de ce recueil qui est plus que pertinente avec vraiment peu de mots. Ces mots qui déstabilisent parfois, qui dérangent souvent, mais qui restent proche d'une cruelle réalité. Cruelle vérité d'un monde dans lequel nous vivons et où il faut faire bonne figure. Les thèmes sont nombreux, variés avec cette similitude de la souffrance. Qui, au final est vraiment le monstre ? Celui qui subit et change de comportement jusqu'à traverser le voile ou celui qui s'applique à faire souffrir d'une quelconque manière ? J'ai ma propre réponse, à vous de faire la votre.
En conclusion, un recueil qui donne des frissons de froid, de peur, d'horreur par moment et de légères étincelles d'espoir. Tous en sont pas des monstres, hommes ou femmes. La monstruosité montrée, la noirceur qui s'accumule, c'est un ensemble de récits qui nous laisse de quoi réfléchir sur notre vie, sur ce que nous vivons ou pouvons entendre à côté. Nul ne sait réellement ce qui se passe derrière une porte fermée. Un visage amical n'est pas forcément un ange, cela peut cacher des démons. Ces femmes et hommes assument leur choix, jusqu'à un point faramineux. Qui pourrait imaginer que ces femmes aillent jusque là ? Qui aurait pu croire que le mal-être ressenti depuis autant de temps pouvait emporter l'être humain jusqu'à ce point ? L'âme humaine est complexe, et l'animal en lui s'exprime parfois, avec violence. Il suffit de ne pas se faire prendre pour enfin souffler et recommencer à vivre, sereinement.
http://chroniqueslivresques.eklablog.com/monstresse-s-collectif-d-auteurs-de-noir-d-absinthe-a213495819
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Des nouvelles dans différents genres de l’imaginaire qui comportent toutes une part d’horreur et une part de féminité. Un recueil qui décrit avec richesse et noirceur la part monstrueuse qui se cache au plus profond de nous. Des textes qui osent la différence et l’originalité dans des thématiques pourtant déjà souvent abordées. Une très bonne lecture que je recommande!
En savoir plus sur : https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2023/04/24/monstresses/
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