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Tous les livres de Mario Vargas Llosa

Au collège Leoncio Prado de Lima, au Pérou, les cadets ont fondé " le cercle ", groupe secret de quatre garçons décidés à contrer la terrible discipline qui les écrase. Surnommés " les chiens ", ces jeunes gens ont institué leur propres règles. Brimades, vols, mensonges voilà le monde sur lequel règne le plus fort d'entre eux, le Jaguar. Devenus hommes, les chiens tenteront de situer les frontières entre le bien et le mal, l'honneur et la trahison, le courage et la lâcheté. Le prix Biblioteca Breve et le Prix espagnol de la critique ont couronné ce roman peint l'exaspération sexuelle d'un groupe d'adolescents, contraints à la plus sévère éducation.

A dix-huit ans, "Varguitas" fait mollement des études de droit, travaille un peu à la radio, écrit des nouvelles et est éperdument amoureux de la tante Julia, belle divorcée de quinze ans son aînée. Malgré les obstacles, leur amour triomphera.

Qu'il brosse le portrait de Nelson Mandela, qu'il évoque la figure de Bob Marley ou qu'il restitue en eau-forte le calvaire d'une Frida Kahlo puisant dans ses plaies la force de créer, Mario Vargas Llosa nous parle ici de ses passions et de ce vice impuni qui l'a toujours possédé : une inlassable curiosité pour le monde dans lequel nous vivons.

Il ne faut donc pas s'étonner qu'il soit devenu, au fil des ans, l'un des chroniqueurs les plus présents et les plus lucides de notre temps. Mais Le langage de la passion n'est pas seulement une vaste fresque où l'on retrouve les événements, les personnages et les débats qui ont marqué la fin d'un siècle et le début d'un nouveau millénaire. En filigrane, Mario Vargas Llosa dessine également l'autoportrait d'un homme en mouvement qui regarde son époque avec fascination et avec méfiance, toujours ouvert et concerné, toujours critique et vigilant.

Le corps d'un jeune homme affreusement mutilé, accroché à un arbre, a été découvert par un jeune chevrier. L'enquête conduit le lieutenant Silva et le sergent Lituma dans l'univers préservé d'une base militaire dirigée par le colonel Mindreau, et dans le labyrinthe de la petite ville de Talara organisée autour de la gargote de Dofia Adriana. D'un côté, le monde secret de l'armée, de l'autre toute une population haute en couleur, pitoyable, mesquine, truculente. Qui, dans tout cela, a tué Palomino Molero ?

Au suspense sans faille d'un véritable roman policier, Mario Vargas Llosa greffe une rigoureuse analyse des problèmes sociaux du Pérou et une dénonciation ironique, implicite, des mécanismes du pouvoir.

Le 7 avril 1803 naît à Paris la militante féministe et ouvriériste Flora Tristan, fille d’un officier péruvien au service du Roi d’Espagne et d’une bourgeoise parisienne. Un siècle plus tard, le 8 mai 1903, son petit-fils, Paul Gauguin, meurt seul et presque aveugle dans sa case des îles Marquises. Le curieux rapport entre les deux dates, tout comme les liens de parenté entre le peintre et l’activiste politique, ne sont ici que le point de départ d’un récit qui met en scène leurs vies parallèles et leur destin commun. Sous la plume de Mario Vargas Llosa, Flora Tristan et Paul Gauguin deviennent Flora et Paul - Florita l’Andalouse et Koké le Maori -, deux êtres libertaires, passionnés et profondément humains, mais hantés par une quête de l’absolu qui leur donne une dimension tragique. Ils iront jusqu’au bout de leurs rêves et ils paieront cher leur audace. Pourtant, leur chute semble aussi admirable que leur envol, car elle est porteuse d’espoir. Ce roman nous dit que le paradis qu’ils cherchaient se trouve toujours un peu plus loin, mais il le fait dans une langue qui nous le rend très proche : celle des grandes utopies politiques et artistiques qui ont marqué les temps modernes.

Le plus célèbre des écrivains péruviens signe ici un fabuleux roman d’amour sur fond de lutte des classes. À Lima, le temps d’un été prodigieux au début des années 1950, Ricardo Somocurcio fait une rencontre qui va marquer sa vie. Lily est belle à se damner, mais surtout elle danse comme personne. Le garçon issu de la bonne société découvrira peu à peu l’ambition sans limites de cette femme à l’identité multiple. Une quête de l’argent et du pouvoir.

Quatrième de couverture

Alors que le Brésil, en renversant l'empire et la société traditionnelle, se dote d'une république musclée, un prophète se lève dans le désert du Nordeste pour, rassemblant les gueux, prostituées, monstres et bandits du sertao, fonder une sorte de phalanstère mystique. Un Ecossais, anarchiste et phrénologue, le suit à la trace et cherche vainement à rejoindre ce paradis libertaire, mais ses pulsions humaines, trop humaines, viennent ruiner ses espoirs. Cette cité rebelle aux lois, qui fulmine contre l'Antéchrist et refuse en bloc le paiement de l'impôt, le système décimal, le recensement, la circulation de l'argent et l'économie de marché, résistera victorieusement à trois sanglantes opérations militaires avant de succomber.

L'histoire de l'Amérique latine est semblable à un visage couturé dont les cicatrices ne s'effaceront jamais. Ce visage, Mario Vargas Llosa le parcourt de livre en livre, visitant les multiples champs de la littérature avec une réussite qui en fait l'un des écrivains majeurs de notre temps. Son dernier livre, politique, violent et dénonciateur à bien des égards, nous plonge dans le rêve finissant du tyran Rafael Leonidas Trujillo, despote sanguinaire de la République dominicaine entre 1930 et 1961. Il met en scène une avocate new-yorkaise de retour au pays après trente ans d'absence, venue contempler l'agonie d'un père maudit à qui elle veut arracher une parcelle de vérité, quatre révoltés prêts à tout pour assassiner le chef et libérer leur nations, et Turjillo lui-même, tyran finissant, vivant la vieillesse et la perte de ses forces comme une malédiction.

Mario Vargas Llosa négocie le difficile exercice de l'ouvrage politique avec brio dans un style très personnel, d'une touchante humanité, montrant la barbarie telle qu'elle peut être, à l'image d'une âme aliénée, geyser mortifère aux éclaboussures de sang. Se refusant pourtant à désigner le dictateur comme un être dont la puissance tiendrait du divin, il fait de Turjillo un homme étrangement commun dont le pouvoir écrasant ne fut possible qu'avec le soutien d'une partie de son peuple, des États-Unis et de sa propre folie. La Fête au bouc est sans conteste un livre remarquable, réussissant le grand écart parfois si difficile à négocier en littérature : être une étude juste et profondément troublante d'une dictature et de son système de fonctionnement, et un récit haletant.

Certains naïfs croient que la peur de la mort motive ou explique la peur de l'avion. C'est inexact : la peur de l'avion est la peur de l'avion, non de la mort, une peur aussi particulière et aussi spécifique que la peur des araignées, du vide, des chats, trois cas fréquents parmi les exemples qui composent la vaste panoplie des phobies humaines. La peur de l'avion se manifeste quand un être non dépourvu d'imagination et de sensibilité prend soudain conscience de se trouver à dix mille mètres d'altitude, de traverser les airs à mille kilomètres à l'heure et se demande " mais qu'est-ce que je fais là ? " Et se met à trembler. Cela m'est arrivé après avoir passé des années à monter et descendre d'avion comme on change de chemise. Longtemps j'ai continué à grimper dans ces bolides aériens, couvert de sueur froide, surtout quand les turbulences commençaient à nous secouer.

A la fourrière où il est allé chercher son chien, dans les faubourgs de Lima, Santiago Zavala rencontre le Noir Ambrosio, ancien chauffeur de son père, Don Fermin, et l'invite à boire un verre à La Cathédrale, taverne locale.

Ils restent ensemble quatre heures durant : Santiago veut faire parler Ambrosio sur un passé qui l'obsède. Il repartira, ivre, sans avoir rien appris. Mais cette conversation à La Cathédrale déclenche le processus selon lequel dix années de passé vont s'éclairer aux yeux de Santiago, en même temps qu'elles seront présentées au lecteur dans leur totalité, à la fois avec leurs énigmes et avec l'élucidation de ces énigmes.

Ainsi, toutes époques mêlées, se construit le récit, dont le lecteur lui-même tient le fil. Jamais technique narrative n'a en effet été mieux adaptée au propos. Santiago, qui a rompu avec sa famille bourgeoise et qui, après avoir milité chez les étudiants communistes, n'a su devenir qu'un journaliste besogneux et se tient lui-même pour un déclassé, apprend peu à peu la vérité sur son père. Cet important personnage était un dépravé, connu dans la pègre sous le nom de " Boule d'Or ".

Il avait avec son chauffeur noir des relations homosexuelles ; c'est lui qui a fait assassiner La Muse, chanteuse de cabaret, qui le faisait chanter... En même temps que se dévoile Don Fermin, figure des cercles dirigeants péruviens, ceux-ci se découvrent, avec leur pègre, leur police, domestiques, prostituées et " gorilles " inextricablement mêlés, qui tous ensemble organisent les manifestations officielles, truquent les élections, assurent la répression...

Dans un Pérou où se côtoient misère et terrorisme, un journaliste devenu écrivain enquête sur Mayta, un de ses anciens condisciples.

Il cherche à savoir ce qu'est devenu l'adolescent exalté, illuminé, l'intellectuel trotskiste arrêté et jeté en prison. Il cherche aussi à comprendre la plongée de son pays dans le chaos. Mais lorsqu'il retrouve Mayta, au terme de nombreuses rencontres, l'homme ne correspond en rien avec l'image patiemment reconstruite... Leçon d'humilité ? Sagesse de l'écrivain qui connaît la défiance vis-à-vis des médias ? Distorsion habituelle entre vérité et fiction ? Tel est le débat de cette enquête littéraire et politique menée de main de maître dans le dédale romanesque d'un Pérou halluciné.

Don Rigoberto découvre le plaisir des sens entre les bras de doña Lucrecia, sa seconde épouse. Mais il a un rival en la personne de son propre fils, Alfonsito, qui, avec une blonde, enfantine et désarmante perversité, séduit sa marâtre. Mieux encore, il en fait l'éloge par écrit, en guise de composition à sujet libre, qu'il donne à lire à son père. Rien n'est occulté de cet éveil des sens, de ce débridement audacieux, de cette plongée orgastique. Dressant un malicieux catalogue de la luxure, Mario Vargas Llosa, sans s'écarter vraiment de la galerie de ses personnages habituels, avec ironie et truculence, réinvente le roman érotique.

Dans l'aube humide de Lima, don Rigoberto tente de s'évader de sa tristesse et de sa solitude par l'imagination, revivant par le fantasme le bonheur perdu, le prolongeant par d'infinies fantaisies d'un érotisme aussi torride que raffiné. Il a dû se séparer de doña Lucrecia après l'irréparable faute qu'elle a commis avec son jeune et pervers beau-fils, Fonfon (Eloge de la marâtre). Mais la présence de doña Lucrecia hante toujours la maison de Barranco où don Rigoberto remplit des cahiers nuit après nuit pour se libérer ... Lire la suite du souvenir. Il en profite aussi pour régler ses comptes avec une société hypocrite et contraignante, en proposant un authentique programme libertaire. Parallèlement, et à l'insu de son père, le petit Fonfon tente de réconcilier don Rigoberto et sa marâtre, avec un rare sens de l'ingéniosité et une malice proprement diabolique...

Un rasta à Berlin, suivi de Maparente d'Arequipa :

Deux nouvelles très courtes, qui se lisent facilement et qui n’ont pas de lien entre elles.

La première, également la plus longue, Un rasta à Berlin, raconte l’histoire d’un écrivain membre des jurys cinématographiques de différents festivals parmi les plus célèbres. Là, il est à Berlin où il a décidé d’invité son plus jeune fils, Gonzalo Gabriel, qu’il surnomme "le néphélibate" par rapport à sa tendance à avoir toujours la tête dans les nuages.

Entre des séances harassantes de projections et de délibérations (à la différences de ces anciens postes de jurés : "à saint-sébastien, avec le jury, nous discutions surtout gastronomie (le Pays Basque a la cuisine la plus exquise d’Espagne)" et à Cannes, où "deux réunions nous suffirent, à nous [les] subordonnés, pour nous entendre, en une conversation amicale, sur la distribution des récompenses"), notre narrateur discute avec son fils, bien différent de ce qu’il attendait : le doux rêveur est en effet devenu un "rastaman" sûr de ses convictions. Et quelles convictions ! Ce que le narrateur appelle la "religion rastafari" est rempli de concepts obscurs et incompréhensibles à cet homme qui voit son fils s’affirmer dans une voie qu’il ne s’attendait pas à le voir prendre. Ce qu’il assimile tout d’abord à des prétentions écologiques, au regard du film Antarctique qu’il voit à l’occasion du festival, lui apparaît au fur et à mesure comme bien plus complexe.

Son étonnement et son incompréhension vont croître au fur et à mesure qu’un sourire va naître chez le lecteur face aux dialogues entre le père et le fils qui vont jusqu’à s’interroger sur la possibilité pour le riz, les cornichons et les petits pois d’avoir une âme.

La réaction du père, entre inquiétude et incompréhension, est intéressante : elle représente un choc générationnel mais aussi l’attitude d’un parent face aux changements d’un enfant. A l’inverse, Gonzalo Gabriel représente l’adolescent en devenir qui se cherche, croit se trouver en quelque chose avant de devenir autre.

La nouvelle se lit très vite. La langue est pure, drôle, travaillée et efficace. L’histoire, qui ne se passe que sur quelques jours, avance à une vitesse stable. De petits détails, comme le style vestimentaire, la doctrine "rasta" ou l’exaspération que produit la présidente du jury sur le narrateur, sont insérés. Ils offrent au récit plus de sens, un peu de profondeur. La nouvelle, qui se fait de fait plus longue (une cinquantaine de pages au final), oscille ainsi entre concision et développement, avec bien sûr une grande part offerte à la concision pour un résultat rempli de légèreté, tant dans l’intrigue que dans le style.

La deuxième nouvelle, Ma parente d’Arequipa, m’a moins convaincue. Très courte (sept pages), elle raconte l’histoire d’une parente éloignée du narrateur devenue religieuse dès son enfance. Bien évidemment, il n’y a que très peu de rebondissements, voir pas du tout, mais l’écriture est belle, notamment dans les dernières lignes.

Une nouvelle inspirée d'un souvenir de la jeunesse péruvienne de l'auteur.

Elle avait été une enfant espiègle et vive : sautant, criaillant, couraillant, se carapatant, poursuivie par Loreta et Dominga qui, les jours fériés, la menaient après la messe de onze heures voir les funambules de la place de San Juan de Dios. Elle savait dire ses prières, faire la révérence aux grandes personnes et donner des ordres aux domestiques, mais elle n'avait pas encore appris à lire ni à écrire quand un jour, après une fête de famille où circulèrent à foison biscuits, galettes, brioches, pets de nonne et chocolat à la vanille, on la conduisit chez les bonnes soeurs, épouser le Seigneur. Six serviteurs portaient son trousseau dans les rues curieuses : les habitants sortaient sur le pas des portes pour la regarder, lui faisaient adieu de la main, versaient une larme.

Kathie et l'hippopotame se déroule dans une mansarde parisienne trop belle pour être vraie, où une femme dicte à un scribouillard ses souvenirs de voyage en vue d'en faire un livre. Mais, en réalité, tout se passe à Lima, ce « grenier » renvoyant à la littérature. Au fil de la conversation, au détour d'une phrase, chaque réponse suscitant des questions inattendues, les interlocuteurs effleurent tout d'un coup un abîme : l'abîme de l'autre, ce tréfonds où des démons se réveillent d'un très long sommeil, qui gagnent la surface et se coulent dans la forme policée du dialogue, faisant craquer le vernis des mots. Et de façon involontaire, un personnage pousse l'autre vers ce point de l'être où l'expérience défaille : le mensonge de la littérature a fait remonter à la surface ce moi qui est un peu plus vrai que celui que l'on promène, et un autre théâtre, pour ainsi dire, occupe la scène, et commence le voyage de chacun vers ses propres origines.La Chunga se présente également comme une valse-hésitation entré la réalité et l'imaginaire, entre le présent insipide et des affabulations qui renvoient à un passé mythique. Au centre de ce jeu, la Chunga, une tenancière de bistrot aux confins désertiques du nord du Pérou...

Traduit de l'espagnol par albert bensoussan au lendemain de la défaite de mario vargas llosa aux élections présidentielles de son pays, on a pu dire "tant pis pour le pérou, tant mieux pour la littérature".

L'écrivain s'était-il donc fourvoyé en se lançant, sur un coup de coeur, dans la bataille électorale ? etait-il devenu, trois ans durant écarté de la république des lettres, un " poisson hors de l'eau " ? c'est pour y voir plus clair qu'il a rédigé ces mémoires oú il analyse sa longue et dure campagne avec une précision d'entomologiste. mais pourquoi ne privilégier que cette aventure de l'homme public sans remonter là oú tout débuta, à cette journée de ses dix ans oú son père, qu'il avait toujours cru " au ciel ", fait dans sa vie une irruption fracassante et dévastatrice ?.

« Le seul moyen de supporter l'existence, c'est de s'étourdir dans la littérature comme dans une orgie perpétuelle » : cette phrase de Flaubert a inspiré à l'un des chefs de file de la nouvelle littérature latino-américaine une réflexion sur l'art et le métier d'écrivain, sur les rapports de la littérature et de la vie à travers Madame Bovary qu'il tient pour le modèle absolu du roman.

Ce livre est d'abord une confession, celle d'un jeune Péruvien qui découvre Paris à l'âge de vingt-trois ans, devient « lecteur cannibale de romans », ébloui par les classiques de notre littérature. « Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus », écrit Mario Vargas Llosa, affirmant n'en connaître « aucun avec qui j'aie eu une relation plus clairement passionnelle qu'Emma Bovary ».

Pour ce romancier venu des antipodes, Flaubert est à la fois le père du nouveau roman, l'un des principaux fondateurs de la sensibilité moderne et un freudien avant la lettre.

Mario Vargas Llosa examine la lente gestation du roman, ses caractéristiques propres, la notion du temps et le rôle du narrateur dans cette longue et minutieuse enquête autour d'un livre dont il nourrit sa propre passion d'écriture. En dernier lieu, il tente de situer Madame Bovary dans son temps comme dans le nôtre, soulignant l'immense dette contractée par les écrivains du monde entier envers Flaubert.

Cette relecture passionnée et passionnante d'une œuvre capitale devient, grâce à Mario Vargas Llosa, une véritable aventure de la création.

A l'inverse de ce qui m'arrive avec d'autres écrivains qui ont marqué mon adolescence, je n'ai jamais été déçu par Borges.

[...] Ma relation étroite de lecteur avec ses livres contredit l'idée selon laquelle on admire avant tout les auteurs proches de soi, ceux qui donnent corps et voix aux fantasmes et désirs qui vous habitent. Peu d'écrivains sont plus éloignés que Borges de ce que mes démons personnels m'ont poussé à être par l'écriture : un romancier intoxiqué par la réalité, fasciné par l'histoire qui se fait autour de nous et ce passé qui pèse encore avec force sur l'actualité.

[...] C'est sans doute pour cela que j'ai toujours lu, et relu, Borges non seulement dans l'exaltation procurée par un grand écrivain, mais aussi, avec une indéfinissable nostalgie et la sensation que quelque chose de cet éblouissant univers surgi de son imagination et de sa prose me sera toujours refusé, quels que soient mon admiration et le plaisir que j'y aurais pris.

Le Livre : De Quito à Madrid, de Don Quichotte à Che Guevara, d'Eldorado à Inca, un des plus grands auteurs sud-américains chante les fulgurantes contradictions d'un continent à l'âme écartelée, pour le meilleur de la littérature.

Amateur de clichés touristiques -Macchu Pichu en sucre, flûtes de Pan et lamas cracheurs - s'abstenir : né d'un géant de la littérature mondiale descendant de conquistadors, ce "Dictionnaire de l'Amérique latine" traduit les bonheurs fous et les déceptions, les rêves et les désolations, les espérances, enfin l'âpre lucidité d'un amour absolu.

Qu'il chante le parc Salazar de ses premiers émois adolescents ou les trois nonnettes de Valle del Colca, Flora Tristan ou Huayna Capac, le moderne Porto Rico ou les arbres géants de la selva, Mario Vargas Llosa, à l'instar de son continent, est hanté par le chiffre 2. Car, depuis le jour où 200 conquistadors renversèrent un empire de 20 millions d'âmes, l'Amérique latine est double : un pied dans l'Europe, l'autre dans la cordillère ; un dans les légendes immémoriales, l'autre dans les utopies d'avant-garde ; un dans la dictature, l'autre dans la démocratie ; un dans le réel, l'autre dans l'imaginaire!

Pour apprendre à aimer l'Amérique latine avec cette profondeur et ce discernement, Mario Vargas Llosa a dû la quitter puis la retrouver.

Après l'étude mémorable consacrée naguère à Madame Bovary dans L'orgie perpétuelle (1978), Mario Vargas Llosa renoue avec les grands essais littéraires, en se tournant vers le dernier éclat du romantisme, Les Misérables de Victor Hugo.

S'appuyant sur une citation de Lamartine qui voyait dans ce roman " la tentation de l'impossible ", un danger contre la raison, l'écrivain péruvien découvre pour nous " une de ces �uvres qui ont incité le plus d'hommes à désirer un monde plus juste et plus beau ". Tout au long de ces pages, il se penche non seulement sur les titans que sont l'ex-bagnard Jean Valjean et son irréductible ennemi le policier Javert, mais aussi sur Cosette et les abominables Thénardier, sur le pur Gavroche et sur tous les autres personnages dont foisonne ce grand thé�tre universel qu'est le roman de Victor Hugo.

Ce dernier, " divin sténographe ", " Victor Hugo Océan ", tel qu'il aimait se présenter lui-même, est naturellement au centre de l'attention de Mario Vargas Llosa qui examine ici son cas avec un regard non seulement critique mais aussi amusé et désinvolte, non dépourvu d'humour. Et il nous fait comprendre comment ce grand créateur lance avec son roman un véritable défi à la Création car lui aussi, Victor Hugo, finit par nous montrer que " la vie réelle est petite et misérable en comparaison de la splendide réalité forgée par les fictions abouties, où la beauté des mots, l'élégance de la construction et l'efficacité des techniques font que même ce qui est le plus laid, le plus bas et le plus vil resplendit comme une réussite artistique ".

On le sait: le romancier péruvien Mario Vargas Llosa est aussi un remarquable critique et essayiste. Après nous avoir donné un Flaubert, un Arguedas et un Victor Hugo inoubliables, il nous propose ici sa lecture la plus personnelle de l'œuvre de Juan Carlos Onetti (1909-1994), dont on célèbre en 2009 le centenaire de la naissance. Ce romancier uruguayen est l'auteur d'une œuvre extrêmement originale qui tient, pour l'essentiel, à l'édification d'un monde fictif à l'intérieur de la fiction, avec pour objectif l'évasion de la réalité par le rêve et l'affabulation. C'est ce que Vargas Llosa appelle "voyage vers la fiction". Au terme d'une analyse aussi fine que savoureuse, retenons sa conclusion: "Ce qu'il y a dans le monde d'Onetti d'amertume et de pessimisme, de frustration et de souffrance, change de signe quand, séduits par la subtilité et l'astuce de sa prose, nous entrons dans son monde, le vivons en jouissant de ce qui s'y passe tout en souffrant en même temps et en nous déchirant au spectacle des misères humaines qu'il exhibe. C'est le mystère de l'œuvre littéraire et artistique réussie: délecter parla souffrance, séduire et enchanter tout en nous immergeant dans le mal et l'horreur. Mais cette métamorphose paradoxale est le privilège des authentiques créateurs dont les œuvres réussissent à transcender le temps et les circonstances de leur naissance. Onetti était l'un d'eux."

Bibliothécaire adjoint d'un club de Lima dans sa jeunesse, Mario Vargas Llosa fut possédé très tôt par ce vice impuni qui ne l'a jamais quitté : la lecture. Il nous en donne encore la preuve en analysant ici plus de trente chefs-d'œuvre romanesques du XXe siècle et en scrutant la figure de ces romanciers majeurs que furent Joyce et Faulkner, Camus et Bellow, Nabokov et Hemingway, et bien d'autres encore. Sa complicité de plume lui fait entrevoir l'alchimie particulière du roman contemporain, qui repose notamment sur ce "mentir-vrai" cher à Aragon. Le mensonge de la fiction, développe-t-il dans ces pages, nous renvoie la vérité de nos manques et de nos désirs, celle de nos propres démons; et nous permet ainsi de vivre en "intelligence" avec eux. Mais ce faisant, l'écrivain prolixe et infatigable lecteur qu'est Vargas Llosa ne trace-t-il pas son autobiographie littéraire? Il nous transmet en tout cas son enthousiasme pour la littérature et nous invite à lire et à relire passionnément les grands maîtres de notre temps.

La nostalgie de Lima coloniale et l'amour de ses balcons en bois ouvragés est une véritable leçon d'histoire sur la relation conflictuelle entre le Pérou et l'Espagne. Le professeur Brunelli a voulu récupérer ces ruines de la splendeur passée. Pour ce qu'il considère comme une nouvelle « croisade », il a mobilisé une véritable armée d'adeptes et de fanatiques, dont sa fille Ileana. Face à cet homme du passé se dresse l'ingénieur Canepa, architecte de la modernité, qui rêve de transformer Lima en une cité du XXe siècle. Une idylle unit le fils de ce dernier à Ileana la fille de Brunelli. Il ne restera au vieil idéaliste qu'à se pendre à l'une de ces ruines en bois. Mario Vargas Llosa nous propose une fable éclairante sur le Pérou d'aujourd'hui, partagé entre l'archaïsme et la modernité, et nous donne, pour sa quatrième pièce de théâtre, une éblouissante fantaisie dramatique.

Le thème central de ce roman, conduit au rythme haletant des expéditions et des rencontres du protagoniste, est la dénonciation de la monstrueuse exploitation de l’homme par l’homme dans les forêts du Congo, alors propriété privée du roi Léopold II de Belgique, et dans l’Amazonie péruvienne, chasse gardée des comptoirs britanniques jusqu’au début du XXe siècle. Personnage controversé, intransigeant, peu commode, auteur d’un célèbre rapport sur l’Afrique qui porte son nom, l’aventurier et révolutionnaire irlandais Roger Casement (1864-1916) découvre au fil de ses voyages l’injustice sociale mais également les méfaits du colonialisme qu’il saura voir aussi dans son propre pays. Au rêve d’un monde sans colonies qui guidera son combat, viendra ainsi s’ajouter, comme son prolongement nécessaire, celui d’une Irlande indépendante. Tous les deux vont marquer la trajectoire de cet homme intègre et passionné dont l’action humanitaire deviendra vite une référence incontournable mais dont l’action politique le conduira à mourir tragiquement dans la disgrâce et l’oubli. Mario Vargas Llosa exhume ici une fascinante figure historique et, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, la replace brillamment dans son époque et dans la trame unique de son destin. Mais en même temps, il nous invite à réfléchir sur des sujets strictement contemporains comme le nationalisme, l’homophobie ou les séquelles du colonialisme européen en Afrique et en Amérique latine.

Sur le front déchiqueté des Andes nous retrouvons le personnage de Lituma, échappé de La Chunga et de Qui a tué Palomino Molero ? , sous-officier rétrogradé et grelottant de froid.

Ou de peur. La menace de la guérilla du Sentier lumineux est ici permanente : un couple de professeurs français sur le chemin de Cuzco est sauvagement assassiné. Trois disparitions successives accentuent l'angoisse et l'effroi qui autorisent toutes les hypothèses. Sur fond d'enquête, nous pénétrons dans le monde des mineurs et des aventuriers des Andes avec, au centre, le couple de Dionisio et Adriana, réincarnation dégradée des mythes de Dionysos et d'Ariane.

En faufil de l'intrigue se déroule l'écheveau du plaisant récit des amours turbulentes de Tomasito, l'adjoint du brigadier, et de Mercedes, alias Mechit, celle qui un jour fut vendue à la Chunga. Un univers truculent et glacé se met en place, un monde archaïque où les croyances de la nuit des temps refont surface, un monde barbare, magique et entêtant... Une fois de plus, Mario Vargas Llosa, dans la parfaite maîtrise de son talent romanesque, nous entraîne vers un destin qui n'est jamais qu'humain, trop humain.

La culture contemporaine a connu une métamorphose et plus rien, semble-t-il, ne résiste à cette dénaturation, voire à cet effacement de sa valeur. La banalisation des arts et des lettres, le triomphe de la presse people et la frivolité des politiques sont, pour Mario Vargas Llosa, les symptômes d’un mal supérieur : la sacralisation du divertissement comme but ultime de l’existence dans nos sociétés. Alors que, naguère, la culture était un outil de formation et portait une exigence de lucidité, aujourd’hui la primauté du spectacle est devenue la règle qui conduit à la distraction, au sens propre, de toute conscience morale, intellectuelle et politique. Nous vivons l’époque des fausses icônes, des denrées périssables de l’esprit, de la forfaiture morale, en un mot, de l’aveuglement. Mario Vargas Llosa, nobélisé pour avoir proposé une «cartographie des structures du pouvoir», tire la sonnette d’alarme et fait ici le procès de notre époque - futile, volage, suicidaire. Il revendique, une fois de plus, le droit à une culture autre qui, plutôt que de nous imposer de nouvelles servitudes, nous rende plus libres.

Le capitaine Pantaleon Pantoja a le génie de l'organisation, l'amour de l'obéissance et une seule mystique : l'efficacité de l'institution militaire. Il met toutes ses vertus au service d'une mission dont le chargent ses supérieurs, et qui consiste à " pacifier " sexuellement les troupes isolées de l'Amazonie péruvienne. Son travail acharné et ses talents lui permettent de monter rapidement le S.V.G.P.F.A. (Service de Visiteuses pour Garnisons, Postes Frontières et Assimilés), qui a son hymne, ses couleurs, et devient une florissante affaire. Quant à Pantaleon qui n'a jamais regardé d'autres femmes que sa mère, Mme Leonor, et son épouse, Pochita, il est promu au rang de plus puissant proxénète du Pérou. En marge de son drame, dans la même double tonalité burlesque et grave, Vargas Llosa tisse le destin tragique du frère Francisco, autre fanatique qui pousse ses fidèles à crucifier des animaux, puis des hommes, pour conjurer le " Mal ".

Les chiots, ce sont ces jeunes garçons turbulents de la banlieue de Lima qui tentent de s'affirmer, de devenir adultes. Parmi eux, Cuéllar, cruellement surnommé Petit-Zizi dans un monde où règne le mythe de la virilité. En grandissant, les différences se font plus sensibles, les jeux plus violents et Cuéllar se retrouve en marge. Son innocence est broyée par les rouages implacables de la société péruvienne.

La ville de Piura, qu'entoure la forêt vierge, au nord du Pérou, est le cadre de cette comédie humaine foisonnante de personnages et d'aventures. Des origines de la ville aux missions catholiques, de l'Amazonie hors du temps au milieu urbain, les histoires s'entrecroisent, les thèmes affleurent, multiples... C'est la réalité péruvienne saisie par un grand organisateur de songes.

À Florence, alors qu'il a le sentiment de se promener au cœur même du monde de la Renaissance, un touriste péruvien tombe en arrêt, à la faveur d'une exposition de photos, devant des images anciennes de son propre pays : sur l'une des photos, un homme debout parle au milieu d'un cercle d'Indiens accroupis et attentifs. Et par la magie du souvenir ou d'une prodigieuse affabulation grâce à laquelle la mémoire personnelle ouvre ses vannes à une mémoire plus ancienne, voici que le peuple machiguenga se met de nouveau en marche et tente d'arrêter le soleil dans sa chute. Vargas Llosa nous restitue de façon magistrale, par l'intervention truculente et la réminiscence attendrie, le langage et la mythologie d'un peuple en perdition, la vérité cruelle et fascinante d'un Pérou archaïque en plein naufrage.

À Piura, Felícito, patron d’une entreprise de transports, est l’objet de chantage et d’intimidations mafieuses. À Lima, Ismael, à la tête d'une compagnie d’assurances, est menacé par ses fils qui convoitent sa fortune en souhaitant sa mort. Mais il ne faut pas prendre leur épopée trop au sérieux. Car entre mélodrame et vaudeville, Vargas Llosa s’amuse et nous amuse avec ces deux histoires qui forment un portrait drôle et corrosif du Pérou contemporain.

Le carrefour des Cinq Rues, qui donne son nom à l’un des quartiers les plus fréquentés de Lima, est ici le décor d’une brillante comédie de mœurs aux multiples rebondissements, dont le centre étoilé est occupé par un gigantesque scandale politique, médiatique et sexuel.

Quelques photos compromettantes, un maître chanteur, un crime crapuleux : la presse à sensation ne pouvait rêver mieux. Le respectable et riche ingénieur Enrique («Quique») Cárdenas, mais également des figures de la finance, du show-business et même des plus hautes instances du pouvoir se retrouvent éclaboussés par cette affaire.

Une vaillante journaliste surnommée «la Riquiqui» va essayer de démêler le vrai du faux, dans une enquête où l’on croise aussi un poète malheureux, un sulfureux directeur de magazine people et le chef de la police politique du dictateur Fujimori.

En coulisses, loin des rumeurs qui parcourent la ville, l’épouse de l'ingénieur Cárdenas et sa meilleure amie ouvrent un rideau indiscret révélant l’autre affaire derrière l’affaire, celle qui peut-être ne sortira jamais sur la place publique et dont nous, lecteurs, les seuls témoins, devrons garder le secret.

(Source : Gallimard)

À l'instar du Rilke des Lettres à un jeune poète, Mario Vargas Llosa répond ici aux questions que lui adresse un futur écrivain, curieux de connaître les ressorts cachés de l'art du roman. Ce jeune interlocuteur réel ou virtuel - on ne le saura jamais - est le destinataire de douze lettres qui associent, à des degrés divers, l'érudition, la confidence, l'exposé théorique et les conseils pratiques. Vargas Llosa y évoque la naissance de sa vocation, et développe à cette occasion la «parabole du ver solitaire», se souvient de ses débuts difficiles et analyse avec intelligence et passion l'influence des grands maîtres qui ont marqué son apprentissage : Cervantès et Flaubert au premier chef, mais aussi Kafka, Joyce, Faulkner, Onetti et Cortázar, entre autres. L'exercice critique se double, dans ces pages, d'un commentaire sur certains aspects techniques de l'écriture romanesque : «les vases communicants», «les mutations et le saut qualitatif», «la boîte chinoise» ou le fameux «catoblépas» cher à Borges y sont autant de métaphores visant à éclaircir le mystère qui donne au roman son pouvoir de persuasion et le place, aujourd'hui, parmi les inventions les plus surprenantes de la culture moderne.

Cette pièce est une adaptation libre des nouvelles du Décaméron de Boccace. Après un séjour à la célèbre Scuola Holden de Turin, où il eut l'occasion de rencontrer Alessandro Baricco, Mario Vargas Llosa s'adonna à cet exigeant exercice de réécriture qui dessine un pont entre deux littératures et entre deux siècles.

Tout comme dans le grand classique de la Renaissance italienne, les histoires d'amour (érotiques, sentimentales, cocasses ou hardies) vont ici s'enchaîner. Elles nous montrent les multiples visages de la passion ainsi que les registres les plus variés de la conduite humaine. Mais Vargas Llosa apporte aussi à cette fresque les formes et les couleurs de sa langue et son imagination sud-américaines. Le résultat est inattendu et formidable : une comédie très contemporaine, à la fois grotesque et tragique, sordide et héroïque, picaresque et romantique.

(Source: Gallimard)

Dans ce monde, il y a bien des choses qui échappent à la raison. Des choses étranges, surprenantes, incroyables, fantastiques. Elles évitent que nos existences ne soient monotones. Ce sont elles qui font de la vie une aventure véritable.

Ainsi commence l'histoire du vieil homme avec qui Fonchito attend son bus chaque matin. L'histoires d'enfants qui décident de suivre les croisés à Jérusalem, et embarquent pour un voyage vers l'éternité. Seul l'un d'entre eux aura la curiosité de mettre pied à terre; aujourd'hui, il attend le retour de son bateau, les yeux tournés vers l'horizon.

De ces six nouvelles réunies sous le titre Les caïds, publiées pour la première fois en 1959, Mario Vargas Llosa dit qu'il s'agissait d'une «tentative de roman». À l'approche si particulière de la réalité, caractéristique de ses romans, l'écriture ajoute une violence nouvelle, celle du Pérou de la fin des années 1950 - une violence qui, sous toutes ses formes, semble être, pour les jeunes protagonistes de ces histoires, l'unique moyen d'action envisageable et efficace.

Imaginés par un auteur âgé de vingt ans à peine, les thèmes et personnages campés dans ces nouvelles, servis par un style précurseur de celui des grands romans, constituent la première pierre de l'édifice de l'oeuvre de Vargas Llosa, celle qui aura permis au futur Prix Nobel de littérature de se faire connaître.

L'écrivain fécond, lorsqu'il jette un regard en arrière et contemple ce qu'il a écrit, cherche à comprendre ce qui le pousse à créer des oeuvres aussi diverses. Comment les histoires naissent-elles ? Quelle magie commande à la main hésitante du scribe le parcours sinueux d'un destin ? Pourquoi le romancier Belisario qui veut à tout prix écrire une belle histoire d'amour finit-il par nous brosser le portrait, ou grotesque ou pathétique, d'une très vieille dame qui fut, à Tacna, aux frontières péruviennes, une jeune fille frustrée dans son amour, privée d'espoir, et vouée, entre les langes et l'éducation des enfants de la cousine qui l'a recueillie, aux radotages d'une grand-mère ? Tel est le sujet de cette pièce dramatique, la première que publie le romancier péruvien Mario Vargas Llosa, une oeuvre théâtrale qui interroge les plus secrets mouvements de la création littéraire.

Le critique Eduardo Zanelli ne pouvait pas imaginer que le jeune officier de marine rencontré ce soir-là, lors d'un vernissage, avait attiré délibérément son attention dans le but d'exécuter une vengeance. Zanelli, connu pour ses penchants homosexuels, l'invite à prendre un verre dans son studio en songeant déjà à une nouvelle aventure érotique, quand, soudain, le marin sort un revolver. Le puissant cacique du marché de l'art péruvien découvre alors que Rube``n Zevallos est le malheureux fiancé d'Alicia Zúnî^iga, une jeune femme passionnée et fragile qui s'était donné la mort après l'échec de sa première exposition. Pendant de longs mois, Rube``n a rêvé du moment où il allait enfin retrouver le responsable du suicide d'Alicia, le célèbre auteur de l'article intitulé "Jolis yeux, vilains tableaux" qui avait réduit à néant tous les espoirs de l'artiste.Sur une trame qui mêle subtilement le désir et l'exigence esthétique, le sens de l'honneur et le code de la bonne société, et qui joue également sur les registres de la peur et de la lâcheté, de la frustration et du sadisme, Mario Vargas Llosa nous offre ici une pièce de théâtre dense et bouleversante. Il fait de l'affrontement entre ces deux personnages un duel sans pitié et un violent réquisitoire contre le pouvoir de la critique dans le milieu de l'art contemporain.

Dans Le poisson dans l'eau (Editions Gallimard, 1995), la première partie de son autobiographie, Mario Vargas Llosa partageait avec ses lecteurs deux périodes décisives de son existence : d'une part, le temps de son enfance, de son adolescence et de sa jeunesse ; d'autre part, les trois années qu'il a consacrées à parcourir le Pérou, entre 1987 et 1990, en tant que candidat à l'élection présidentielle. Avec L'appel de la tribu, il reprend d'une certaine manière ce récit et nous livre une autre partie de son autobiographie. Mais, à la di érence de la précédente, qui reposait sur un récit factuel, il propose un autoportrait intellectuel, dont le but est de nous aider à mieux comprendre l'évolution de sa pensée politique. Nous sommes ainsi invités à découvrir les sept auteurs qui ont marqué son passage du marxisme le plus orthodoxe au libéralisme, grâce à une analyse de leurs oeuvres. Il s'agit d'Adam Smith, de José Ortega y Gasset, de Friedrich August von Hayek, de sir Karl Popper, de Raymond Aron, de sir Isaiah Berlin et de Jean-François Revel. L'approche, passionnée et brillante, nous révèle de nouveaux aspects de la pensée de ces philosophes, ainsi que de la trajectoire vitale et intellectuelle du grand romancier péruvien.

Comment un roman peut-il changer le monde ? Quels sont aujourd'hui les rapports entre création et société, entre politique et fiction ? Deux maîtres de la littérature mondiale tentent de répondre à ces questions et à quelques autres, révélant en même temps les secrets de leur "cuisine littéraire". Selon Vargas Llosa, un livre atteint son objectif quand il est capable de nous extraire de notre quotidien et de nous entraîner dans un monde où la fiction apparaît encore plus tangible que la réalité elle-même. De son côté, Claudio Magris, écrivain du voyage et des frontières, nous montre à quel point la littérature est un espace ouvert où la capacité créatrice de l'écrivain à inventer des fictions rejoint paradoxalement le mouvement de l'écriture vers la vérité. Conduites avec grâce et intelligence par le directeur de l'Institut italien de Lima, Renato Poma, ces quatre conversations entre Claudio Magris et Mario Vargas Llosa mettent en lumière les liens étroits qui existent entre le Nobel péruvien et l'un des plus prestigieux écrivains italiens contemporains.

"Cet essai est né d'un coup de foudre et de trente ans de passion littéraire. Jeune étudiant à Lima, Mario Vargas Llosa découvrit au cours de ses lectures le premier roman de chevalerie de l'histoire, Tirant le Blanc, du Valencien Joanot Martorell. Ce texte du XVᵉ siècle, dont la gloire fut préservée par Cervantès qui en revendique l'influence dans son Don Quichotte, séduisit le jeune homme qui, plus tard, non content de convaincre l'éditeur espagnol de republier en 1969 un texte médiéval écrit en catalan, en rédigea la longue préface. Cet essai primordial, qui analyse finement les enjeux littéraires et la portée de ce roman, est enfin disponible en français, complété par deux autres études de l'écrivain péruvien qui témoigne ainsi d'un engouement pour les livres de chevalerie jamais démenti en trente années d'écriture, et de sa relation passionnelle et passionnée avec Tirant le Blanc, son héros breton. Revêtant l'armure des preux chevaliers et relevant le gant de la critique littéraire, Mario Vargas Llosa nous adresse ici un authentique cartel de défi."Albert Bensoussan.

Conçu comme une redoutable machine narrative, Temps sauvages nous raconte un épisode-clé de la guerre froide : le coup d'Etat militaire organisé par les Etats-Unis au Guatemala en 1954, pour écarter du pouvoir le président légitime Jacobo Árbenz. Ce nouveau roman constitue également une sorte de coda à La fête au Bouc (Gallimard, 2002). Car derrière les faits tragiques qui se déroulent dans la petite République centroaméricaine, le lecteur ne manquera pas de découvrir l'influence de la CIA et de l'United Fruit, mais aussi du ténébreux dictateur de la République dominicaine, Trujillo, et de son homme de main : Johnny Abbes García.

Mario Vargas Llosa transforme cet événement en une vaste fresque épique où nous verrons se détacher un certain nombre de figures puissantes, comme John Peurifoy, l'ambassadeur de Washington, comme le colonel Carlos Castillo Armas, l'homme qui trahit son pays et son armée, ou comme la ravissante et dangereuse miss Guatemala, l'un des personnages féminins les plus riches, séducteurs et ambigus de l'oeuvre du grand romancier péruvien.

Edition enrichie de Yves Gohin comportant une préface de Mario Vargas Llosa. Intrigue passionnante, style multiforme, personnages inoubliables : ce choix d’extraits permet de redécouvrir le chef-d’œuvre de Victor Hugo. Une leçon de vie, comme le résume Mario Vargas Llosa : "Si nous écrivons et lisons des fictions depuis tant de siècles, il doit y avoir une raison. Je sais que cet hiver de l’année 1950, sous l’uniforme, la bruine et la brume, du haut de La Perla, la falaise de l’école, la vie fut pour moi, grâce aux Misérables, bien moins misérable."

Perdu dans les rues de Madrid, un vieil homme déambule à la recherche de son domicile. Ressassant les souvenirs d'un monde disparu, il imagine une ville future privée de musées, de librairies et de salles de cinéma où les lieux de culture et de rencontre sont désormais tout aussi virtuels que l'amour et où les nouvelles technologies asservissent la collectivité pour imposer leur nouveau modèle de consommation. À la croisée du conte et de la dystopie, ce roman sonde avec mélancolie l'obsolescence programmée d'un monde et de la vie d'un homme.

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