Commentaires sur ses livres

"En attendant Godot", est une pièce de théâtre en prose et en deux actes mettant en scène Vladimir et Estragon, deux vieux clochards vagabonds qui croisent la route de Pozzo et Lucky respectivement maître et "esclave", et celle du messager de Godot. Le décor est dépouillé, quasi inexistant, en un lieu indéfini, sur une route de campagne avec un seul arbre. Deux clochards discutent pour tuer le temps, échangent des propos superficiels et plats, ressassent leur malheur et leur ennui. Ils attendent l'arrivée d'un certain Godot qui devrait les secourir et avec lequel ils croient avoir rendez-vous.

Un théâtre de l'Absurde, un nouveau théâtre en rupture avec le théâtre "traditionnel", une pièce qui présente quelques thèmes majeurs : l'absurdité de l'existence (Vladimir et Estragon sont totalement abandonnés et voués à une misère totale), l'immobilité du temps (du premier acte au second, le temps a passé, l'arbre s'est couvert de feuilles, mais ce temps est immobile, rien n'a changé sauf que Pozzo est devenu aveugle), l'inutilité de la mémoire (le passé évoqué par les deux clochards n'ouvre aucune perspective ni sur le présent ni sur l'avenir)... On aime ou on n'aime pas mais il s'agit d'un genre nouveau, une pièce avec son lot de réflexions philosophiques, une lecture intéressante.

Un style incroyable. J'ai souvent pensé à L.F. Céline en lisant ce roman de Beckett. Le livre est divisé en deux parties. Les deux n'étant pas tout à fait écrites de la même façon. L'une est d'un style oral, rapide et sec. Très spontané. C'est une expérience littéraire tout à fait intéressante que d'avoir l'impression que le personnage (Molloy) tient lui-même la plume tout en sentant par moment l'ombre de Beckett plâner au dessus de la main de Molloy. Au final, le lecteur est perdu. Mais c'est délicieux ! Une sorte de perte contrôlée où l'on se jette avec plaisir.

La seconde partie du livre a un style légèrement différent. On pense qu'il s'agit d'un autre que Molloy, le personnage du début du récit, mais par moment la style de la première partie reprend, comme un schizophrène qui aurait par moments des éclairs de lucidité.

Molloy est vraiment un livre à lire : il permet d'expérimenter l'écriture comme lieu même de la littérature. L'intérêt n'y est pas tant narratif, c'est le style lui-même qui parle, qui est la matière du roman, qui fluctue vers ce vers quoi Beckett veut nous mener.

Cette pièce est vraiment très... particulière... J'ai pas vraiment passé un bon moment lecture, mais je suppose que cela reste pertinent pour se cultiver un peu.

Désolée, je n'y arrive pas... Alors, certes, il y a les thèmes du temps, de l'immobilisme, de l'éternité. Je reconnais l'effort d'écriture de bouleversement par rapport au théâtre classique ou aux pièces romantiques, mais je n'arrive pas à ressentir quelque chose, "attendant" vainement qu'il se passe quelque chose qui n'arrive pas.

Voilà une pièce de théâtre que j’avais envie de lire depuis le lycée et qui m’a finalement bien déçu.

Je n’ai pas tellement compris où voulait en venir l’auteur : tout semble tellement vide et ennuyeux qu’il est assez difficile de trouver de l’intérêt à la pièce, même avec les situations absurdes. En plus, elle aborde des thèmes qui ne me touchent pas particulièrement : le vide de l’existence, très peu pour moi. Par contre, la manière dont le dramaturge déconstruit les règles théâtrales est bien réussit (bien que dans le même genre, je préfère largement Ionesco).
De plus, cette pièce comporte beaucoup trop de didascalies, parfois inutiles, qui rendent la lecture lourde et qui ne permettent pas de se plonger dans les dialogues. C’est possible que la pièce soit plus sympa et prenante à regarder qu'à lire avec tous les jeux d’acteurs.

En attendant Gobot ne m’a nullement marqué, bien que je pense qu’à voir, on peut mieux rentrer dans la pièce et même être horrifié ou amusé par certaines situations. Je n’ai pas du tout accroché à l’aspect pessimiste de l’œuvre, mais l’auteur à tout de même bien réussit à faire ressentir l’ennui et le vide.

Cette pièce caractéristique du théâtre de l'Absurde n'est, en effet, en rien vivante, pleine d'action etc. Mais on se sent vite entraînés dans l'attente et la lassitude des personnages.

A la fin,

Spoiler(cliquez pour révéler)

alors qu'ils abandonnent et sont prêts à se pendre le lendemain, on en ressent aussi clairement qu'eux la nécessité.

C'est une lecture rapide que je n'ai pas détesté mais que je n'ai pas aimé non plus. Cette pièce fait partie des pièces de l'Absurde qui m'ont ennuyées.

Voici un bon classique de la littérature française écrit par un talentueux écrivain irlandais. Attention à ne pas se lancer dans cette lecture pour "passer le temps", le théâtre de l'absurde nécessite beaucoup plus d'assiduité que cela.

C'est une pièce que j'ai lu sans le secours d'un cours ou d'une étude de texte pour m'aider à comprendre. alors oui ça m'a plutôt déstabilisée, oui c'était surprenant, extrèmement original ... Le scénario, l'histoire de Vladimir et Estragon est absurde ... Ils attendent ... mais nous aussi au final. On attend de voir ce qui va leur arriver ... Et puis on finit comme eux ... C'est peut-être ça qu'il faut comprendre. En tout cas cette pièce mérite bien des réflexions !

L'absurde est un style compliqué mais qui cache un véritable message. Ici, c'est l'esclavage.
Désolée mais Lucky (chance en anglais) qui est tenu en laisse par Pozzo est un véritable scandale ! Mais le pire étant Vladimir et Estragon dénonçant cet réalité avant de traiter Lucky de la même manière.
Tout ça dans un mélange d'humour.
Une superbe pièce qu'il faut comprendre pour apprécier.

Une excellente pièce du théâtre de l'absurde, pleine d'humour, de cynisme, aux personnages intriguant. J'ai eu peur la première fois qu'on m'a demandé de lire Fin de Partie, pensant risquer ma vie en sombrant dans l'ennuie... Mais au final, une belle claque. Parce que j'ai rit, j'ai aimé la jouer en imaginant la mise en scène, j'ai aimé la voir jouer, et surtout : j'ai adoré la lire.

Un petit régal inattendu, très court et pourtant efficace. N'attendez pas une fin surprenante, ce n'est pas le but. Il ne faut d'ailleurs rien attendre de cette pièce, mais simplement se laisser porter et s’immerger dans la psychologie des personnages, la compréhension vient toute seule et la réflexion se fait sans effort.

Un livre très intéressant car il mélange le pathétique et le comique. On se plait au début à rire de leur mémoire défaillante, de leurs idées farfelues et de leur dialogue incompréhensible. Puis, au fil de l'acte 2 on les prends en pitié lorsqu'on comprend que telle est leur interminable vie. Ces personnages intriguent car ils sont miséreux mais ne font rien pour améliorer leur sort. Ils attendent juste Godot qui représente pour eux un avenir meilleur, l'espoir de toute une vie.

Un récit doté d'un humour vraiment noir, qui peut déranger si l'on n'y est pas préparé (on était deux dans la salle à rire en assistant à la pièce...). Pour autant, cela reste typique de Beckett, qui nous offre ici un tableau touchant, agrémenté d'un zeste de folie un peu plus prononcé que dans le reste de son œuvre. Pour ma part, je l'ai tout simplement adoré.

Ah que dire! Un livre bien difficile a décrire ! Difficile de dire si j'aime ou non ... c'est surprenant ! Voyez par vous même !

Je n'ai pas vraiment apprécié ce livre, sa compréhension est difficile. De plus, le livre est très court, il n'y a pas d'histoire, juste un personnage qui pense.
Je ne le conseille pas, même pour ceux qui ont aimé "Fin de partie" du même auteur. J'ai aimé ce livre-ci et c'est sans doute ça qui m'a poussé à lire "premier amour",...qui m'a déçue

Que serait la vie des quatre derniers hommes sur la terre, après l'apocalypse ? Absurde, bien évidemment. C'est une vision très pessimiste de l'humain que nous livre Beckett, une humanité immobile, enfouie en elle-même, pourrissant sur place sans même s'en rendre compte. Il y a dans cette pièce un cinquième personnage, très important : le silence, tour à tour refuge, excuse, barrière, ami ou ennemi... Il fait ressortir à merveille l'insanité, la vanité des propos humains : si ce qu'ils ont à dire n'est pas plus beau que le silence, alors ils feraient mieux de se taire. L'espèce humaine dans son ensemble ne vaut rien. Mais l'auteur semble tout de même éprouver une certaine tendresse pour ces personnages si particuliers : cela passe beaucoup par l'humour. Pour arriver à apprécier le théâtre de l'absurde, ne pas hésiter à lire et relire ses pièces. Chaque lecture apporte son lot de découvertes...