Richard Ford
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Note moyenne : 6.54/10Nombre d'évaluations : 24
0 Citations 21 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
quelqu"un peut m'expliquer ca pour l'amour de dieu "Des gerbes de fleurs sur une mer menaçante inspirent une attente aux coeurs sans méfiance"
Afficher en entierje vais dire en toute franchise je n'ai lu ce livre que parceque je l'ai designé dans le challenge metier et j'etait obligé de le lire et je n'ai eprouvé aucune satisfaction c juste un quotidien relaté par un certain MR bascombe rien qu'une banale narration
Afficher en entierQuelques longueurs dans ce roman qui retrace comment une famille somme toute classique en est arrivé à dérailler. Le narrateur, Dell, est un adolescent de quinze ans quelque peu atypique dont les parents s'improvisent braqueurs, faisant au passage voler en éclat le noyau familial. Si la première partie est présentée de manière très naïve, la seconde, quant à elle, montre un personnage beaucoup plus mature et réfléchi, qui n'a eu d'autre choix que de grandir. L'écriture est absolument somptueuse, mais, à mon sens, le roman manque un peu de rythme, tourne en rond, dans la première partie en particulier, se répète beaucoup. Malgré cela, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, l'estomac serré en suivant les événements narrés par Dell.
Afficher en entierJe ne me suis pas attachée, je suis déçue, je n'aime pas. Ca aurait vraiment pu être intéressant et bien, mais ca a été tout l'inverse malheureusement
Afficher en entierDifficile de terminer ce livre car ni actions, ni suspens, juste l’introspection et les digressions de Frank. Son honnêteté intellectuel, son regard sur la société américaine, sur sa propre vie, ses questions, ses doutes, ses erreurs...font qu'on ne peut pour autant pas lâcher ce livre.
Afficher en entierJ'ai trouvé intéressant le sujet abordé par l'auteur : un jeune garçon qui se retrouve plus ou moins livré à lui même par les aléas de la vie.
Afficher en entierDans le même esprit que "LEtat des Lieux", ce roman suit le parcours mental et émotionnel de Frank Bascombe, qui, je suppose, doit des éléments de son histoire à l'auteur lui-même.
Quelques jours avant Noël, quatre rencontres de Frank avec une inconnue d'une part, trois personnes avec qui les relations sont difficiles: son ex- et deux hommes plus ou moins perdus de vue et qu'il n'a pas du tout envie de retrouver.
Point commun à ces quatre rencontres: il aimerait être ailleurs, finalement, les échanges manquent de sincérité et sont marqués par la gêne et les non-dits. Occasion de suivre méticuleusement les pensées et émotions de Frank.
Lu en version originale ("Let me be Frank with you", titre porteur d'un jeu sur le mot "frank/Frank", qui disparait dans le titre français). Je ne sais comment le traducteur aura rendu la multiplicité des références, parfois abstruses pour un Européen, à la culture américaine, la vie quotidienne, les marques commerciales...
Afficher en entierCe livre a littéralement été une torture à lire pour moi, et pourtant, je l'avais mis dans ma PAL depuis un moment donc le résumé avait du m'attirer.
Mais 6 mois pour lire un livre, je pense que ca veut tout dire.
On s'ennuit (même si le deuxième chapitre m'a un tout petit peu accroché), les tournures de phrases sont parfois compliquées ce qui fait qu'on décroche vite (ou on n'accroche pas), les personnages sont "inexistants" en dehors du narrateur qui n'a rien d'attachant.
Ces tranches de vie auraient pu être intéressantes mais la façon dont c'est écrit élimine tout. Une grande déception... dommage...
Afficher en entierLa lecture n'est pas déplaisante même si à mon avis il y manque de la substance. Le point de départ semble bon, mais Ford passe la majeure partie du livre à nous préparer à la suite qui ne vient jamais. De plus ces personnages semblent manquer de profondeur. Cela dit c'est très bien raconté et la prose légère de Ford nous emmène à travers son histoire sans que l'on s'en rende compte, sans qu'on s'ennuie . Ford semble chercher à exprimer on ne sait quelles questions profondes à travers des événements assez superficiels, ce qui laisse un sentiment insatisfaisant ( la stratégie de l'art moderne qui peut représenter tout ce que veut le public ). L'avantage de traiter les questions de manière aussi générique et ouverte à l'interprétation est que certains peuvent y voir des chefs-d'œuvre là où il n'y en a pas. Par exemple au "Canada".
Afficher en entierUn receuil de nouvelles qui, malgré le fait qu'il n'y a pas énormément d'actions, est très bien écrit et nous incite à poursuivre notre lecture.
Afficher en entierOn parle de Richard Ford ici :
2018-12-14T00:15:42+01:00
2013-09-17T01:33:54+02:00
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Editeurs
Editions de l'Olivier : 14 livres
Seuil : 10 livres
Points : 7 livres
Rivages : 1 livre
Berliner Taschenbuch Verl : 1 livre
Payot : 1 livre
Biographie
C'est une histoire simple. Elle se passe près de Great Falls, au coeur du Montana, USA, on pourrait la situer quelque part en France, dans un coin de Bretagne ou du Cantal. Un homme et son fils de 12 ans s'en vont chasser quelques canards, s'attardent le soir venu dans un bar, échangent peu de mots, puis rentrent au foyer, où les attend la femme - épouse et mère. La voiture glisse dans le silence de la nuit. Moment de grâce, de suspens. Enfin, les phares rasent la maison, et s'immobilisent sur une voiture étrangère, garée là. Dans la cuisine, un homme, jeune, est attablé. Il ne dit rien, se lève et sort. « Ma mère a franchi la porte derrière lui avant de se figer en haut des marches. Elle portait une robe bleu anglais, une robe que je ne l'avais jamais vue porter auparavant, et elle tenait une valise à la main. »
C'est une histoire comme tant d'autres, une histoire, d'adultère, d'abandon. De solitude à venir, qui s'entrevoit dans un halo de phares de bagnole ; d'absence soudainement révélée qui surgit, violente, à coups de détails insignifiants et meurtriers – le bleu anglais d'une robe. Une robe que le fils découvre en même temps que la trahison.
Great Falls, tirée du recueil Rock Springs, est l'une des plus belles nouvelles de Richard Ford. Son talent à figer l'ineffable y éclate en quelques pages. Dans un décor à la Hopper – un maître, lui aussi, des lumières rouges et noires, douces et venimeuses –, l'écrivain met en scène les choses de la vie, éclaire l'opacité de ce qui l'obsède et l'oblige à écrire depuis presque quarante ans : la démission et le désenchantement, le renoncement et la mélancolie, cette insoutenable légèreté des êtres à aimer fort, à aimer mal.
En France, où il a la cote (et où l'on aime les raccourcis, sinon les clichés), on a dit, écrit, le meilleur et le pire sur le « Clint Eastwood des lettres américaines », sur le « plus français des auteurs américains » : qu'il fut une sorte de bluesman dans le Michigan, cow-boy dans les grands espaces du Montana, orphelin dans le Mississippi, où il est né... Ford s'emploie depuis une éternité à déchirer la seule étiquette qu'il honnit, celle d'écrivain du Sud : « Etre sudiste, c'est être raciste, sexiste, menteur. Je ne peux pas être cela. » C'est donc à Boothbay, dans le Maine (nord-est des Etats-Unis), où désormais il a posé son établi d'écrivain, que nous avons débusqué le nomade, irréductible brouilleur de pistes.
Mais sous ses allures d'insondable ténébreux, d'incorrigible séducteur, Richard Ford ne serait-il pas plutôt une incarnation de ses personnages au bord de la désespérance, ceux de Péchés innombrables, son dernier recueil de nouvelles publié aujourd'hui, comme ceux de Great Falls ? Il est l'homme trahi et l'enfant abandonné ; il est l'amant silencieux mais aussi cette femme, antihéroïne de La Route de Madison, qui, lasse du banal désamour, joue son ultime carte – un atout coeur impitoyable –, au risque de faire de sa vie « une frontière entre deux néants ».
L'écrivain a choisi de vivre, lui, dans un « néant » très chic : Boothbay, joli port de pêche au homard, s'est métamorphosé en résidence de charme où la huppée upper class de la côte Est se retrouve, bien entre soi. Il y possède une maison magnifique, située sur Paradise Road, un paradis terrestre qui embrasse l'Océan à l'infini. Ford dit s'y sentir au calme, tout entier voué à l'écriture. On y perçoit une solitude écrasante...
Cet homme remarquable avoue par bribes, comme dans un soupir, sa fragilité : « Ma femme me manque [elle vit à La Nouvelle-Orléans, Louisiane]. Ma mère aussi me manque. Je rêve d'elle la nuit. » Pour celle qui a disparu voici plus de vingt ans, le fils unique a noirci en guise d'adieux un court récit de tendresse pure, où il raconte son enfance, son adolescence sans père – il avait 16 ans lorsqu'il est décédé : «Lorsque j'écris, les choses deviennent – redeviennent – réelles. Ecrire, c'est compenser une absence, c'est aussi un espace de liberté, imaginer des relations qui n'ont jamais existé. Les gens se parlent et ne s'entendent pas. Amants, parents, enfants, tous se loupent, irrémédiablement. La fiction apaise, mais ne donne pas de réponse : Pourquoi est-on aimé ? Pourquoi est-on abandonné ? Qu'est-ce que l'amour ? Qu'est-ce la fidélité ? »
Pourquoi reste-t-on fidèle ? Par lâcheté, paresse, charité ? Charité (titre d'une longue nouvelle dans Péchés innombrables) raconte le désarroi d'un couple jadis modèle, en virée – trouble coïncidence ? – dans le Maine. Le mari – volage – suggère à l'épouse de s'y installer «parce qu'ici ce n'est pas encore fichu ». Face au banal « tu verras, tout recommencera », la femme s'interroge : si elle accepte (ou cède), ne serait-ce pas par lâcheté, paresse, charité ? Richard Ford, à la lisière de l'autofiction, ne raconte pas de simples histoires. Il « convoque ses fantômes », imagine des personnages qui, forcément, lui ressemblent (ils sont, comme il le fut, avocat, chroniqueur sportif et même «écrivain en faillite » ) et met ses compagnons de papier face à leurs responsabilités, face à leur dignité, esquisse en négatif une conduite, une morale qui plongent hommes et femmes, lecteurs et auteur, dans un gouffre de perplexité.
A 58 ans, au faîte d'une carrière malgré tout exemplaire (il est bardé de prix littéraires et distingué officier des Arts et Lettres), l'auteur ne cache pas son mépris pour la critique littéraire, qui, régulièrement, l'assassine : « Les Américains aiment le bonheur. Moi, j'écris la désespérance. » Cassé par la presse : Un week-end dans le Michigan (qu'il dit avoir écrit dans un état de « dépression »). Cassé encore : Une saison ardente, pourtant superbe plongée dans la misère des gens ordinaires. Un temps, Richard Ford s'est arrêté d'écrire, « trop blessé ». Lorsqu'il s'attaqua à Indépendance (une suite d'Un week-end dans le Michigan, couronné deux fois, et par le PEN/Faulkner Award et par le prix Pulitzer, en 1996), il ne savait plus « s'il serait un jour un bon écrivain ». Aujourd'hui, Ford a au moins vaincu ce démon-là : il a repris la défroque de Franck Bascombe, héros du Week-end et d'Indépendance, et lui consacre un troisième tome.
Le destin d'artiste est versatile. Richard Ford, du haut de sa notoriété américaine et européenne, le sait, lui qui, inlassablement, répète que les lauriers et l'argent importent peu, que l'on devient écrivain dans le regard des autres, et que, surtout, il a eu de la chance. Celle, unique, d'avoir eu pour ami l'un des plus fabuleux nouvellistes, Raymond Carver, ce formidable chroniqueur du quotidien, banal ou tragique. Le long de la baie vitrée, sur une table, une photo en noir et blanc : un Richard Ford en pleine jeunesse, un Carver à la mine réjouie, épaule contre épaule. Avaient-ils en cet instant conscience de leur destin d'écrivain, confiance en la littérature ? « Les nouvelles de Carver faisaient que l'on avait envie d'être son ami. Il écrivait des choses terribles, et les gens l'aimaient. C'était là sa grandeur. C'était un type généreux. Il m'a aidé à être publié. Je suis là, il est parti. Je continue. Parfois, j'ai l'impression que ma chance vient de ce que Ray soit mort... »
Depuis leur petit cadre photo, un père et un fils semblent regarder s'écouler le temps avec bienveillance : ils sourient au soleil qui pousse au loin l'orage et fait crier les mouettes. Ils s'attendrissent sur l'écrivain aujourd'hui mâture debout à la fenêtre, parti loin dans ses pensées. Les tempes, certes, ont blanchi, mais le désir d'écrire, de « convoquer les fantômes », est là, bien vivace.
Martine Laval Publié le 19/10/2002
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