Ajouter un extrait
Liste des extraits
La nuit arrivait, à présent, précédée de nuages fuligineux. Entre les gratte-ciel apparaissaient des carrés de ciel ardoise. La pluie se faisait attendre mais les arbres de Park Row se courbaient sous le vent. Deux minutes plus tard, je laissai la station de métro derrière moi. Partout, des immeubles géants, des voitures aux vitres teintées, des passants indifférents et là- haut, au-dessus de nos têtes, cet entrelacs insensé de ponts et de passerelles ouvragés, accrochés aux sommets comme des guirlandes. Je m'engageai dans Maiden Lane. J'habitais un peu plus loin, je le savais. J'habitais un endroit étrange et merveilleux que mon père avait bâti pour moi seule
Afficher en entier"Mes yeux voyaient, mais mon esprit refusait de croire."
Afficher en entierLes deux semaines qui suivirent passèrent sans même que je m'en rende compte. le temps était devenu un animal docile. Tout, désormais, tournait autour du mot "nous".
Nous dormions chacun dans notre chambre, et son absence était la plus exquise des tortures.
P.124
Afficher en entierTu es venue ici parce que l'avenir sans lui te parait impossible. Je ne voulais pas réfléchir d'avantage.
Afficher en entierJe déambulais seule parmi les buildings, et mes empreintes sur la neige formaient le symptôme d'une fuite déréglée.
Afficher en entieret si j'erre en ceci, si mon tort est prouvé, je n'ai jamais écrit, nul n'a jamais aimé.
Afficher en entier"J’avais besoin de cette tendresse, besoin de sa respiration saccadée et de la folie que je lisais dans ses yeux. Etait-ce moi, Anna Claramond, qui inspirait une telle passion ?
Quelque chose en lui me submergeait et je savais, ou croyais savoir, qu’en me liant ainsi à sa personne, j’abandonnai pour toujours le cours tranquille de mon existence, jetais aux feux mes espoirs et mes projets puérils, à peine formés, et le pire était que je m’en moquais : car rien de ce que je pouvais vivre sur cette terre n’avait jamais été à ce point essentiel – j’étais à lui, je ne voulais être qu’à lui."
Afficher en entierJ’étais Cendrillon au pays du luxe cruel et des révélations fracassantes mais nul carrosse ne m’attendait au-dehors. Je ne disposais, en guise de bonne marraine, que d’un majordome manchot aux humeurs excentriques.
Afficher en entier"Le doute est un état fécond dès lors qu’il ne se prolonge pas au-delà du raisonnable, Mademoiselle. Qu’il ne revêt pas les atours de la peur."
Afficher en entierIl me lâcha enfin et je rejoignis le flot des passants sans me retourner. Son image s'était gravée dans mon esprit avec une netteté inhabituelle. J'étais sûr de le connaître, de ne l'avoir jamais vu.
La foule m'emporta.
Page 15 "Le livre de Poche"
Afficher en entier