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"Je souris. Il s’assit à côté de moi et mon cœur se mit à battre durement, sourdement, parce que, dans son mouvement, sa main avait effleuré mon épaule."
Afficher en entier"Tard dans la nuit, nous parlâmes de l’amour, de ses complications. Aux yeux de mon père, elles étaient imaginaires. Il refusait systématiquement les notions de fidélités, de gravité, d’engagement.
Cette conception me séduisait. Je n’étais pas à l’âge où la fidélité séduit. Je connaissais peu de choses de l’amour : des rendez-vous, des baisers et des lassitudes."
Afficher en entier"[…], j’éprouvais en face des gens dénués de tout charme physique une sorte de gène, d’absence ; leur résignation à ne pas plaire me semblait une infirmité indécente. Car, que cherchions-nous, sinon plaire ?"
Afficher en entierSur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C’est un sentiment si complet, si égoïste que j’en ai presque honte alors que la tristesse m’a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas elle, mais l’ennui, le regret, plus rarement le remords. Aujourd’hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres …
Afficher en entier"Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse."
Afficher en entier"Vous vous faites de l'amour une idée un peu simpliste. Ce n'est pas une suite de sensations indépendantes les unes des autres..."
Je pensais que toutes mes amours avaient été ainsi. Une émotion subite devant un visage, un geste, sous un baiser... Des instants épanouis, sans cohérence, c'était tout le souvenir que j'en avais.
"C'est autre chose, disait Anne. Il y a la tendresse constante, la douceur, le manque... Des choses que vous ne pouvez pas comprendre."
Afficher en entierIl avait un visage de latin, très brun, très ouvert, avec quelque chose d'équilibré, de protecteur, qui me plut.
Afficher en entierSans doute, à son âge, je paierai aussi des jeunes gens pour m'aimer parce que l'amour est la chose la plus douce et la plus vivante,la plus raisonnable. Et que le prix importe peu.
(p.124)
Afficher en entierJe me rendais compte que l'insousciance est le seul sentiment qui puisse inspirer notre vie et ne pas disposer d'arguments pour se défendre.
Afficher en entierAnne s'était retournée vers lui, l'air lassé. Il lui souriait, ne m'écoutait pas. Je touchais aux bornes de l'exspération :
- Je vais... je vais lui dire que mon père a trouvé une autre dame avec qui coucher et qu'elle repasse, c'est ça?
L'exclamation de mon père et la gifle d'Anne furent simultanées. Je sortis précipitamment ma tête de la portière. Elle m'avait fait mal.
- Excuse-toi, dit mon père.
Je restai immobile près de la portière, dans un grand tourbillon de pensées. Les nobles attitudes me viennent toujours trop tard à l'esprit.
- Venez ici, dit Anne.
Elle ne semblait pas menaçante et je m'approchai. Elle mit sa main sur ma joue et me parla doucement, lentement, comme si j'étais un peu bête :
- Ne soyez pas méchante, je suis désolée pour Elsa. Mais vous êtes asez délicate pour arranger cela au mieux. Demain nous nous expliquerons. Je vous ai fait très mal?
- Pensez-vous, dis-je poliment.
Cette subite douceur, mon excès de violence précédent me donnaient envie de pleurer. Je les regardai partir, je me sentais complètement vidée. Ma seule consolation était l'idée de ma propre délicatesse. Je revins à pas lents au casino où je retrouvai Elsa, le Sud-Américain cramponné à son bras.
- Anne a été malade, dis-je d'un air léger. Papa a dû la ramener. On va boire quelque chose?
Elle me regardait sans répondre. Je cherchai un argument convaincant :
- Elle a eu des nausées, dis-je, c'est affreux, sa robe était toute tachée.
Ce détail me semblait criant de vérité, mais Elsa se mit à pleurer, doucement, tristement. Désemparée, je la regardai.
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