Clovis, Tome 1 : Moi Clovis, Roi

Ayant grandi à Soissons, bercé par l’histoire du Vase de Soissons avec une sœur qui s’appelle Clotilde, des parents, grand-parents, arrière-grands parents qui tenaient à Soissons un magasin d’art de la table à l’enseigne « Au Vase de Soissons » et mon père qui a même cassé lui aussi un vase de Soissons devant la France entière alors qu’il devait l’offrir à Linda De Suza pendant l’émission des petits papiers de Noël, je ne pouvais pas résister au fait de me procurer le livre de Jean-Jacques Charrière « Moi Clovis, Roi » quand je l’ai vu en tête de gondole de ma librairie préférée.

Premier tome de la saga des Francs, le roman est très richement documenté et s’appuie fortement sur l’histoire que l’on connaît de Clovis. C’est d’ailleurs lui qui nous la conte à l’aube de sa vie. Du coup, j’ai ressenti à cette lecture que l’auteur n’avait laissé que très peu de place à l’imagination du lecteur, aux descriptions épiques des batailles, des lieux, des modes de vie. Bref, à tous ce qui auraient pu enflammer ma lecture. Même, j’ai souvent eu l’impression d’être dans un très bon manuel d’histoire, certes en plus divertissant, en moins magistral. J’ai pourtant apprécié ses aspects pédagogiques tant sur les rapports politiques, religieux, diplomatique de l’époque. Comment Clovis s’est servi de la rivalité entre les deux courants de la nouvelle religion Chrétienne pour arriver à construire ce royaume Franc dont il rêvait, sur les ruines de l’empire Gallo-Romain. Clovis fait le choix de devenir Catholique avec l’appui de sa femme Clotilde luttant ainsi contre la branche Arienne du Christianisme de manière à étendre son royaume et à l’unifier.. Il s’appuie aussi sur des alliances avec les autres peuples en court de conversion, sur les évêques et quelques figures emblématiques tel Geneviève de Paris (qui deviendra Sainte), de Rémi de Reims, son frère de Soissons… J’ai trouvé intéressant de suivre l’évolution des croyances et la foi de ce roi. Ses doutes, ses peurs d’abandonner ses anciens dieux, les signes qu’il attend ou qu’il voit dans cette nouvelle trilogie (Le père, le fils et le saint Esprit). Les miracles qu’on lui rapporte jusqu’à sa conversation total et son baptême suivi de son peuple nous rappelle à nos propres interrogations intemporelles sur nos croyances et ses mystères. C’est fort bien écrit, simplement, efficacement. J’ai pris plaisir à cette lecture fluide et rapide, même si ce livre ne restera pas dans mes anales ! C’est même fort peu probable que la suite de cette saga finisse sur ma table de nuit !