De silence et de loup

J’avais beaucoup aimé « Denali » du même auteur, un roman qui se passait aux USA et avait un rythme effréné. Ici, le rythme est plus lent, comme enserré par le froid et les glaces sibériennes. L’auteur crée un roman d’atmosphère qui vire peu à peu au roman noir. La langue est belle et plus d’une fois je me suis surprise à rechercher le sens d’un mot. L’auteur éveille aussi les consciences sur la destruction de l'écologie sibérienne par les autorités russes. Le roman monte en puissance au fil des pages pour se finir en apothéose. L’héroïne est attachante. Le début était cependant un peu trop lent pour moi.

Puissant, froid, sombre et torturé. Un chemin de croix ou ...A lire.

J'ai eu beaucoup de mal à me plonger et à me passionner pour ce livre… il ne fait même pas 300 pages et pourtant, je l'ai trouvé affreusement long et interminable.

Le résumé m'avait pourtant attirée, en règle générale j'aime bien les romans noirs, et les huis clos, mais là, je suis restée en surface de cette histoire du début à la fin.

On y suit Anna, qui rejoint une équipe de scientifiques en Sibérie, alors qu'elle est encore fragilisée par la perte brutale de sa fille Zora, et du suicide ensuite de sa compagne. Leur expédition va être contrainte de s'arrêter, la nature se déchaînant, et Anna va être confrontée à l'hostilité et à la violence des hommes…

Je ne me suis pas du tout attachée à Anna, qui m'a paru être un personnage banal, même les moments où elle racontait la perte de sa fille, sa souffrance, ne m'ont pas émue, j'ai eu du mal à la cerner, et forcément, ce qui pouvait lui arriver au cours de cette expédition m'était complètement égal. Ensuite, on suit en parallèle l'histoire de Dom Joseph, reclus dans un monastère, qui reçoit en tout début du roman une lettre d'Anna, et là encore, même si au fur et à mesure on devine bien ce qu'il a fait, j'ai trouvé ces passages extrêmement longs et ennuyeux… vraiment, je ne suis pas parvenue à apprécier ce livre, et c'est bien dommage.

Le style de l'auteur aussi, m'a semblé très froid et impersonnel, à croire qu'il n'avait pas vraiment envie qu'on s'attache à son personnage principal qui a pourtant vécu des choses très difficiles…

Une déception !

Patrice Gain| De silence et de loup| 320 pages| Le livre de poche|2023

Les retrouvailles entre Don Joseph, le moine, & sa sœur Anna (personnage principale!). Une Française, qui se dirige aux confins de la Sibérie, dans la ville brumeuse de Tiksi, c'est le nom de l'île.

Romane, journaliste et sa compagne, ont une fille, Zora, décédé toute gamine à cause d'un accident de piscine.

Livre "narratif" (différent de "oral"). Pas mon genre mais souvent apprécié par le lectorat de qualité, les "gros" lecteurs/critiques.

C'est l'histoire d'un voyage, d'une traversée. Ce qui est toujours mieux en mouvements et musique.

"Son île à lui, c'est le monastère, son océan, le silence sur lequel il espérait voguer sans émois."

Le loup est un genre d'animal de soin.

La fin pourquoi pas mais moyen...

Ce livre est noir et sombre. Excellemment bien écrit, il vous frappe de plein fouet. Un auteur excellent.

Eh bien j'avoue avoir eu énormément de mal au début de ma lecture. J'ai dû me forcer pour terminer ma lecture (je n'aime pas m'arrêter avant de connaître toute l'histoire) et honnêtement ? J'ai commencé à apprécier ce que j'ai lu au bout d'un moment. Ça reste un bon livre, je pense juste qu'il n'était pas fait pour moi.

Spoiler(cliquez pour révéler)Et le fait que Sacha ait pu faire des attouchements aux enfants j'avoue avoir été surprise, sur le coup je ne l'avais pas imaginé capable de faire ça.

De silence et de loup de patrice Gain

Dans ce roman, l’histoire se raconte en deux temporalités :

Le présent avec Sacha,qui a embrassé la vie monacale.

Sa vie là bas, silencieuse et rythmée par les messes et les prières ; où la lecture du carnet de voyage d’Anna , sa soeur, vient de lui parvenir, et va bouleverser son quotidien.

Le passé , deux ans avant : Anna , journaliste télé, décide de partir tenter de se retrouver, à la suite de drames personnels en se portant volontaire pour couvrir un reportage et tenue de blog d’une expédition scientifique Arctique.

Mais cette expédition va connaitre son lot de déconvenues, de catastrophes et de drames.

J’ai aimé ce roman , porté par une plume abrupte et sans concession.

J’ai aimé la critique d’un monde aberrant dans lequel les priorités ne sont pas toujours logiques ou humaines sur des sujets tels que le réchauffement climatique, les découvertes scientifiques , la politique...

J’ai aimé cette ambiance, ce décor atypique dans les eaux glaciales de l’Arctique au milieu du froid, de la neige et de la nature sauvage et souveraine.

J’ai aimé le ton : violent . Rude. Noir et sans préambule.

J’ai aimé découvrir Anna, au fil du roman, son présent, son passé , ses blessures, sa souffrance insondable, un personnage qui m’a semblé froid et détaché au départ, mais qui s’avère particulièrement interessant et qui finalement est en parfait accord avec la plume de l’auteur, ce dernier parvenant à lui donner du relief et une évolution au fil de l’histoire.

Un roman tellement réaliste sur les prédateurs de ce monde où la loi du plus fort règne.

Dans ce roman on va suivre Anna, jeune journaliste qui va prendre la décision de partir en Sibérie rejoindre un groupe de scientifiques qui s'apprête à hiverner sur la banquise en Actique à bord d'un voilier. Cette décision découle d'un drame qu'elle a vécu et qui va la pousser à se retirer du monde, loin de tout, dans cet enfer blanc et glaciale. Dans ce paysage hostile, elle va se retrouver face à elle même et devra affronter à la vérité.

Ce livre n'est pas très long et pourtant il m'a marqué. Tout d'abord par son ambiance. Tout au long du récit on ressent de la désolation, de la violence, du fatalisme. On se sent étouffé, en insécurité.

J'ai du mal à donner un ressenti à cette lecture. Ça m'a glacé, révolté, mais aussi inquiété; Il n'y s'agit pas ici d'une enquête ou d'un mystère, c'est une introspection de l'âme humaine, mais aussi une sensibilisation au réchauffement climatique et à ses conséquences dans ces territoires immense et sauvage, toujours provoqué par l'avidité des hommes.

Je suis contente d'avoir découvert ce roman qui sort de mes habitudes et qui m'a un peu bousculé. Ça fait du bien parfois et cela fait partie des raisons pour laquelle je lis.

"De silence et de loup" c'est d'abord le chemin de rédemption d'Anna dont la fille est décédée accidentellement et la compagne s'est par la suite suicidée. Anna s'engage alors bénévolement comme ancienne journaliste à bord d'une expédition scientifique dans l'arctique russe. C'est aussi le chemin de rédemption que son frère Sacha empreinte dans un monastère de la Grande Chartreuse pour se laver de ses fautes auprès de jeunes filles dont sa nièce.

"De silence et de loup" c'est ensuite la description fine et riche de ces deux univers qui se ressemblent par leur silence autant apaisant qu'oppressant et glaçant.

"De silence et de loup"c'est aussi la description de l'univers de l'Arctique, hostile mais aussi plein d'espoir pour ceux qui veulent exploiter la manne financière que représente le réchauffement climatique. D'abord, les autochtones qui perdent leur identité en trouvant et en exploitant les restes de mammouth qui ressurgissent de leur passé avec toutes les conséquences environnementales et sanitaires pour l'humanité ou qui espèrent travailler dans les mines ou les forages futurs. Ensuite, les militaires russes qui corrompus, règnent en maitres arbitraires, à la solde d'un dirigeant de la Russie qui veut montrer qu'il entend bien comme les autres chefs états profiter de ces ressources devenues accessibles et veut montrer qu'ici, c'est lui le chef.

Enfin, par cette cohabitation pas toujours aisée les hommes et les animaux comme le renard, l'ours ou le loup arctiques, se côtoient, se supportent, s'épient et gare à l'Homme qui se fait surprendre par le froid ou à l'animal trop près de son fusil.

Il y a des choses qui se taisent comme la découverte des ossements de mammouth, les viols du chef de l'expédition, Jens sur une de ses étudiantes, Jeanne ou ceux d'Elena, nièce de Victor par ses amis militaires ....

Ce roman soulève enfin le rôle dérisoire des scientifiques qui essaient de prouver qu'avec le réchauffement climatique et ses conséquences mal connues, on court droit à notre catastrophe sans qu'ils aient de véritables moyens de le prouver puis de se faire entendre.

"De silence et de loup"c'est enfin, ces méfaits qui se taisent , qu'on ne dénonce pas ou qu'on ne veut pas entendre : méfaits commis par les hommes : "ces loups ", dans "le silence" absolu de l’indifférence générale ou pire de la collaboration active.

"De silence et de loup" c'est encore la vengeance "en silence " de ces femmes meurtries qui commettent l'irréparable en mettant un coup à ces"loups" : hommes violeurs de petites filles et en laissant le "silence" de la nuit froide glaciale de l’hiver Arctique ou monastique faire son œuvre.

Anna, avant sa mort due au froid, ne s'est pas tue en écrivant son voyage et ses découvertes dans un carnet qu'elle a fait transmettre à Jeanne qui a réussi à le donner à Sacha.

Ce roman est admirablement écrit. Les mots foisonnent, pétillent, s"envolent, se percutent pour décrire avec justesse, précision et richesse ce rien : ces espaces naturels froids, hostiles, sombres où le blanc succède au blanc,où le noir de la nuit polaire succède au noir.Le temps qui passe ou qui reste à vivre se distend comme celui de la solitude froide du monastère.Et c'est dans "ce silence" qu'on entend "les loups."

J'ai adoré ce roman tant la nature hostile pour l'Homme qui veut l' apprivoiser pour le profit de certains nous rappelle à nous humains que le "silence" triomphe toujours des" loups" ou que "le loup" maîtrise le "silence" à condition que nous restions en vie.Et ce n'est ni le loup, ni l'ours qui tuent l'Homme mais le contraire et c'est ensuite que le loup ou l'ours se sert de l'homme mort pour se nourrir.

Sommes-nous assez stupides pour être des "loups" entre nous dans le "silence" de ceux qui ne veulent rien entendre ?

(écrit le 23 août 2021)

À travers le récit d’une journaliste en expédition aux confins de la Sibérie, et la trajectoire parallèle de son frère, moine chartreux, on a là un roman terrible et bouleversant, qui va bien plus loin qu’un simple thriller. Le drame de la fonte des glaces arctiques est le leitmotiv de toute une série de sujets durs; ça parle de la vie et de la mort, et ça touche quelque chose en chacun de nous.