Extraits

Je suis tombée amoureuse de lui. Mais je ne reste pas avec lui par défaut, juste parce qu’il est là et qu’il n’y a personne d’autre. Je reste avec lui parce que je le choisis, chaque matin où je me réveille, chaque matin où on se dispute, où on se ment, où on se déçoit. Je le choisis chaque jour, et lui aussi me choisit.

— On estime que le meilleur moyen d’améliorer les conditions de vie est de réparer les déficiences génétiques, m’explique Amar comme s’il récitait une leçon. Nourrir les gens, ça revient à coller un pansement sur une plaie ouverte. Ça peut arrêter l’hémorragie pour un temps, mais au final, ça ne soigne pas la blessure.

C’est ce que fait le Bureau - et sans doute l’ensemble du gouvernement : conditionner les gens dans l’idée qu’ils sont heureux sous son autorité.

Je sens monter en moi de la compassion pour cet homme que je sais coupable d’actes horribles, et elle m’encombre.

On ne refuse jamais une bonne occasion de se rapprocher de son ennemi. Je n’ai pas eu besoin qu’on me l’apprenne pour le savoir.

— Tu as oublié la dernière fois que tu as refusé d’écouter mes «jugements hâtifs » ? me rétorque-t-elle avec froideur. Tu as fini par découvrir que j’avais raison. J’avais raison sur le fait que la vidéo d’Edith Prior allait tout changer, j’avais raison sur Evelyn et tu verras que j’ai raison pour Nita.

comme me l’a appris l’exemple des sans-faction, il n’y a aucune justice dans une société qui s’appuie sur un groupe de gens non éduqués pour faire les basses besognes sans leur donner les moyens d’améliorer leur situation.

Caleb a l’air effrayé, mais moins que je ne m’y attendais. Tout à coup, je crois que j’ai compris son ordre de priorités : sa vie d’abord, puis son confort personnel dans un monde façonné à son image et, seulement ensuite, la vie de ceux qu’il est censé aimer. C’est le genre d’individu méprisable qui ne soupçonne même pas sa propre bassesse,

«Je ne suis pas très à l'aise. On n'a pas si souvent l'occasion d'être confronté à la vraie personne qui se cache derrière un masque souriant ; à ses côtés les plus sombres. Quand ça se produit, c'est déstabilisant.»

« Quelquefois, j'ai l'impression qu'il y a des milliards de raison d'avoir peur. Et à d'autres moments, qu'il ne reste plus rien à craindre. »